La toute petite librairie, nichée dans le haut du 20e arrondissement, partage ses coups de coeur du moment, pour voyager, pour rire, pour découvrir.
Je pris la décision de foutre le camp un lundi de mars, alors que je flânais au cimetière de Vaugirard. Je circulais entre les tombes, mains en poche, lorsque je lus une épitaphe épargnée par l'usure : « Si tu ne peux plus prier, marche. »Prier, ça faisait des années que je n'en étais plus capable. J'avais perdu la foi. Dieu avait enchanté mon enfance, puis déserté, sans donner ses raisons.Vingt ans, pensais-je, c'est l'âge des grandes aventures et des exploits physiques ! Je bouillonnais entre les murs de ma chambre de bonne, sentant mourir en moi le feu sacré de l'adolescence. Du haut de la montagne Sainte-Geneviève, je convoitais des sommets lointains. Partir à Jérusalem. Traverser l'Europe. Ce rêve était né dans le remugle d'une salle de classe. Il jaillissait à nouveau entre les murs d'un cimetière. Une pierre tombale m'avait soufflé l'idée. Il fallait partir.S.A.
À 27 ans, Frédéric Beaune saute le pas : il quitte un travail confortable, les habitudes qui rassurent, Paris et sa frénésie qui endort, pour traverser l'Atlantique à bord de Kejadenn, un voilier habitable de 43 pieds. Durant deux mois, de Boston à la Trinité-sur-Mer en passant par les Açores, il tient un journal de bord. Mêlant avec brio descriptions des rigueurs imposées par la navigation et réflexions intimes, ce journal est une improbable bouée de mouillage au milieu de l'océan.Plein d'honnêteté et d'humilité, ce récit de voyage n'inhibe jamais le lecteur : en partageant sobrement ce qu'il a vécu, l'auteur invite tous ceux qui font de leurs rêves une patiente construction, à découvrir que garder le cap, c'est bientôt apercevoir la terre ferme.Frédéric Beaune est né en 1989 à Paris. Ancré pour toujours est son premier livre.Un récit à mettre entre toutes les mains, expertes ou non.Clémence, La Toute Petite Librairie, Paris
Par une froide nuit d'octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l'enquête conclut à un suicide, le journaliste d'investigation Scott McGrath ne voit pas les choses du même oeil.
Alors qu'il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, McGrath se retrouve confronté à l'héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d'horreur Stanislas Cordova - qui n'est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l'on a beaucoup commenté l'oeuvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l'homme lui-même. La dernière fois qu'il avait failli démasquer le réalisateur, McGrath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d'Ashley, il risque de perdre bien plus encore...
Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l'horreur et le mal.
L'inventivité de l'auteure et son goût indéniable pour les pouvoirs de la fiction font penser tour à tour à Paul Auster, Georges Perec, ou Jorge Luis Borges. Avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, ce roman, sous l'apparence classique d'un récit à suspense, explore la part d'ombre et d'étrangeté tapie au coeur de l'humain.
Lorsque Jérémie Soldatini se fait gifler dans un bar par un inconnu qui prétend s'appeler Nitch, il ne dit rien et tourne les talons. Depuis, cette gifle le hante, et avec elle toutes celles reçues dans sa vie. Pour éclaircir le mystère, son psychanalyste jungien ne lui étant d'aucune aide, Jérémie Soldatini engage un détective privé, et découvre bientôt qu'il n'est pas le seul à avoir été giflé par Nitch. Ils seraient même des dizaines...
Avec ce premier roman virtuose et jubilatoire, Jean-Luc Gaget nous entraîne au coeur d'une intrigue foisonnante à la poésie fantasque et à l'humour délicieusement décalé.
La Confrérie des giflés est un bijou d'esprit ainsi qu'une célébration joyeuse des pouvoirs inépuisables de la littérature.
Toute sa vie, André Suarès a nourri un immense amour pour la mer, ses ports et ses rivages, sa beauté et ses mystères. Ni le demi-siècle qu'il passa à Paris, ni son oeuvre abondante vouée aux plus nobles quêtes intellectuelles, esthétiques et spirituelles ne permettent cependant d'en prendre d'emblée conscience. On le sait natif de Marseille, mais auteur d'un hommage aussi tardif quambigu à sa ville natale (Marsiho); on lui connaît un voyage breton au début du siècle, à l'origine d'un de ses premiers livres (Le Livre de I'Émeraude), resté toutefois moins célèbre que le Voyage du Condottière - ode à l'Italie et à ses trésors artistiques. La postérité a surtout retenu à vrai dire le portraitiste d'un grand nombre d'écrivains et d'artistes, l'essayiste prolifique courtisé par La Nouvelle Revue française et cent autres revues, le pamphlétaire anti-germaniste, prophète de la tragédie hitlérienne.N'oublions pas trop vite, dans les interstices d'une vie et d'une oeuvre animées par la passion de I'art et la recherche de la grandeur, le Provençal épris d'otium marin loin des mesquineries et de l'agitation de la vie liftéraire parisienne, le fils adoptif des rivages de Cornouaille, le contemplateur sensuel des beautés méditerranéennes. Suarès s'est défini une fois pour toutes comme «homme de la mer avant tout».A. de R.Cette riche anthologie, complétée par des notices et des index a été conçue par Antoine de Rosny, professeur de lettret classiques et membe du comité Suarès. Elle met en lumière une clef de lecture méconnue de l'oeuvre dAndré Suarès (1868-1948), l'un des pionniers de La NRF, et constitue une merveilleuse invitation au voyage.
« C'est sans gloire qu'au mois d'octobre 1969 je suis arrivé à Courlaoux. » 2012, un prêtre revient sur ses années passées dans un village du Jura. Il est confronté à Charlotte, que les villageois appellent « la folle », et dont la vie se concentre sur les tombes du cimetière. Il y rencontre aussi un compositeur néerlandais persuadé d'avoir une grande oeuvre à livrer. À mesure qu'il fréquente ces deux personnes, Jean va connaître ce retournement du coeur qui amène à la connaissance des profondeurs de la foi.
Ce récit nous entraîne sur une crête, au fond des âmes et à la frontière du visible. Malgré la nuit et les replis d'un silence ardent, pointe dans la beauté simple de la campagne jurassienne une lueur brûlante : ce que l'on croit détruit a peut-être été sauvé...
«D'une certaine façon, la distance n'était plus la question, où qu'elle vive à la surface de la Terre, elle ne pourrait échapper au rayonnement du passé, aux conséquences de ses actes.»Née sur une petite île bretonne, Liv Maria grandit au milieu des livres. À dix-sept ans, elle est envoyée à Berlin où, le temps d'un été, elle fait une rencontre qui bouleversera le cours de son existence. Éprise de liberté, elle deviendra tour à tour une amoureuse, une aventurière, une libraire, une mère, et connaîtra mille vies. Mais laquelle est véritablement la sienne?Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d'une femme qui, malgré un secret inavouable, cherchera sans cesse à réécrire son histoire.
"Ce qui fait le génie de ce livre, ce n'est pas son réalisme, Anne de Green Gables est le triomphe de l'espoir." Margaret Atwood.
Orpheline, Anne Shirley se retrouve par erreur chez les Cuthbert qui attendaient un garçon pour les aider à la ferme. Féministe involontaire, romantique impénitente, vive et drôle, cette boule d'énergie constellée de taches de rousseur bouscule la vie monotone de Green Gables et sème partout joies et rêveries. Ce petit bout d'humanité de onze ans parfaitement imparfaite, héroïne intemporelle d'une série de romans qui a su conquérir des millions de lecteurs, est irrésistible.
Lucy Maud Montgomery est une romancière canadienne. Elle connaît le succès avec la publication en 1908 des aventures d'Anne Shirley, traduites en seize langues. Ce roman a bénéficié de plusieurs adaptations audiovisuelles et est devenu un classique de la littérature.
"Beryl Markham, Adrienne Bolland, Hélène Boucher, Maryse Hilsz, Bessie Coleman, Maryse Bastié : six noms d'aviatrices exceptionnelles parmi une centaine qui, entre les deux guerres mondiales, occupèrent une place de premier plan dans ce que l'on appela plus tard "l'époque héroïque de l'aviation" - une époque correspondant, et ce n'est pas un hasard, aux années folles et aux premiers mouvements d'émancipation des femmes.
Katell Faria nous livre ici les portraits saisissants de ces héroïnes des temps modernes, nous contant leurs exploits inouïs, leurs peines et leurs joies, mais aussi leurs amours et leur fin parfois tragique, les faisant exister à nouveau devant nous par la grâce de l'écriture." Patrice Franceschi