C'est un voyage littéraire en Guyane que vous propose la librairie Calypso. Sa libraire, Agnès Cornélie, vous invite à découvrir les auteurs et autrices de cette région française d'Outre-Mer. Des polars de Colin Niel au journal de l'explorateur Raymond Maufrais, en passant par le magistral René Maran, les ouvrages guyanais regorgent de pépites.
« On ignorait jusqu'à aujourd'hui l'existence des Saramacas, des Djukas, qui ne possèdent aucun résidu mort, aucune tablette (...) qui pourrait s'adresser à des spécialistes. » Publié à compte d'auteur en 1980, Dieu t'a créé tu as crié... ! est un des premiers textes d'un auteur saramaca à faire l'histoire des peuples marrons du plateau des Guyanes. Alimeck raconte le monde de ces descendants d'esclaves ayant fui les plantations, reconstruit une société au coeur de la forêt et combattu les esclavagistes et les colons dès la fin du XVIIe siècle.
Essai critique d'histoire alternative, chant et poème, ce livre hybride nous offre une plongée passionnante, incarnée, dans l'histoire du marronnage.
Parce qu'il a, une fois de trop, rendu service, Kerma doit faire face à l'institution judiciaire... Mais que peut comprendre l'administration à la jeunesse de Guyane - à ses aspirations, ses racines, son avenir bouché par la crainte du chômage, obéré par un passé colonial toujours bien vivace ? Que comprend-elle de ce pays troublant et troublé, à la croisée des cultures et des intérêts voraces, à ses dimanches de carnaval, à sa nature éblouissante, à sa poésie des quat' jeudis...? Ici, en Guyane, le regard des juges est sans doute la pire des sanctions...
Le capitaine Anato qui est né en Guyane et a grandi en région parisienne, est muté dans son département natal. Il part à la recherche de ses origines et découvre le monde des Noirs-Marrons, ces descendants d'esclaves qui conquirent leur liberté, réfugiés dans l'immense forêt amazonienne. En marge de chaque enquête, c'est une Guyane aux mille facettes que le lecteur découvre à travers ce personnage récurrent. Cette édition intégrale rassemble «Les Hamacs de carton, Ce qui reste en forêt» et «Obia».
Des histoires croisées émouvantes et prenantes. À travers des récits personnels, la Guyane dans sa beauté et complexité se confie depuis la France. Pour faire entendre la voix de ses compatriotes, Emmelyne Octavie a réalisé une série de podcasts pour interroger cette forme d'exil. Au fil des témoignages, c'est l'histoire d'un pays souvent méconnu qui se dévoile. Territoire presqu'oublié de la République, mais omniprésent dans le coeur de nos protagonistes qui la vivent à 8 000 kilomètres. Ces récits touchent à l'universel, explorant le déracinement, la nostalgie, l'espoir...
Voici l'un des récits les plus poignants de l'histoire de l'exploration. En 1950, Maufrais a 23 ans lorsqu'il se lance seul et à pied dans la jungle guyanaise en direction des mythiques monts Tumuc-Humac alors inconnus. On ne le reverra plus. Si un Indien n'avait pas découvert par hasard ses carnets au bord d'une rivière, ce face à face exemplaire d'un homme avec son destin ne nous serait jamais parvenu. Le mystère de sa disparition hantera toute une jeunesse éprise comme lui d'idéal, d'aventure et de liberté.
Né à Toulon en 1926, Raymond Maufrais participe à 18 ans aux combats de la Libération. Il part ensuite au Brésil se joindre à une expédition chez les Indiens Chavantes. Trois ans plus tard, il disparaît en Guyane dans une odyssée sans retour. Son père passera le reste de sa vie à le chercher dans toute l'Amazonie. En vain.
Nous sommes en 1921. À cette époque, personne n'ose douter du bien-fondé du colonialisme, porteur de civilisation et de paix. Une voix pourtant s'élève. Celle de René Maran, auteur antillais (1887-1960), alors fonctionnaire au ministère des Colonies, qui dénonce dans un roman, Batouala, les abus de l'administration en Afrique-Equatoriale française et les méfaits de l'impérialisme. Ses propos déclenchent un véritable scandale qui culminera avec le prix Goncourt qui lui sera pourtant décerné la même année. Cent ans plus tard, ce texte demeure d'une actualité brûlante, tant pour les préjugés tenaces qu'il continue de mettre à mal que pour le droit à la liberté qu'il revendique. Liberté de pensée et d'être que nous rappelle la préface d'Amin Maalouf : « Peu de gens se souvenaient encore de l'émoi qu'avait suscité son roman. Avait-il fait preuve de courage ou bien d'ingratitude en l'écrivant ? Son rêve d'un monde où le fait d'être noir ou blanc serait devenu sans objet était-il généreux et visionnaire, ou bien insensible et passéiste ? Un siècle s'est écoulé, et nous n'avons toujours pas la réponse. Maran n'est toujours pas sorti de son purgatoire, il n'est toujours pas dans l'esprit du temps. L'idée que l'on puisse être simplement humain, sans s'attacher à une identité ethnique, raciale, religieuse ou autre, semble aujourd'hui aussi révolutionnaire et aussi inconcevable qu'il y a cent ans. »
En 1907, la Société géographique de Paris envoie une expédition scientifi que en Guyane, dans le haut Maroni, sur les deux rivières, l'Itany et l'Araoua. Jules Tripot, médecin, livre un rapport à la première personne de cette aventure dans le massif peu connu du Tumuc-Humac.Dans cette jungle inquiétante, il rencontre les Indiens Roucouyennes, observe et renseigne leur état social, leurs techniques et leurs croyances. Il en rapporte un récit nourri d'anecdotes pittoresques, de descriptions de fêtes, rituels et cérémonies, de précieux détails sur la sorcellerie, les «piayes» ou sorciers guérisseurs, leur rôle et leur pouvoir dans la société indienne. Le médecin énumère ainsi les «charmes» qui défendent contre la piqûre des serpents et la morsure des couguars.De cette exploration en colonie guyanaise, il revient aussi avec un terrible instantané du «peuple» meurtri des bagnards, de ces relégués de l'empire français de la Troisième République, et nous livre enfin un portrait de l'étonnante et étrange société des orpailleurs, de ces milliers d'hommes qui écument la forêt tropicale en ce début de siècle.
L'autrice s'est principalement intéressée aux Bushinengués, ethnie majoritaire à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane française, composée des descendants d'esclaves dits marrons, c'est-à-dire s'étant échappés des plantations surinamaises.
Les Bushinengués voient leur manière d'habiter (collective, fluviale, transfrontalière, entre plusieurs maisons en ville et à la campagne, etc.) violemment remise en cause par des politiques urbaines importées de France métropolitaine.
Dans cette bataille pour le logement, ce sont les femmes qui sont en première ligne et ce sont elles que Clémence Léobal a longuement interrogé pour mieux comprendre comment se mettent en place des stratégies de contestation ou au contraire d'obtention de logements sociaux, parfois difficiles à s'approprier.
S'appuyant principalement sur les résultats d'une enquête de terrain très vivante, ce livre propose également de nombreux documents visuels (cartes, plans, parcours de vie, généalogies), ainsi qu'un cahier iconographique de 16 pages en couleurs, afin de permettre au lecteur de s'approcher au plus près de la réalité humaine ici dépeinte.
Si cet ouvrage s'adresse avant tout aux chercheurs.ses et étudiants.es en sociologie et en anthropologie, l'approche intersectionnelle adoptée (croisant les questions de genre, de race et de position sociale) pourra intéressée un plus large public.
Introduit et clos par René Maran lui-même, L'étrange destin de Batouala est un drame humain qui raconte les derniers jours de Batouala, le sort réservé au roman éponyme à son obtention du prix Goncourt et celui dévolu à son auteur, contraint de démissionner de l'administration coloniale. La pièce s'attache à montrer l'agonie d'un monde traditionnel confronté à la présence coloniale, autant que la fin des illusions d'un écrivain, jugé à l'aune de la couleur de sa peau, tout en donnant à la femme le droit de décider de son destin.
Rassemblés autour d'une passion commune pour la nature, nous passons une grande partie de notre temps libre à explorer les forêts de Guyane, aux portes de l'Amazonie, en quête de rencontres animalières. Plusieurs années de sorties sur le terrain, le temps d'un week-end, d'une soirée ou d'une expédition, nous ont permis d'observer une grande diversité d'espèces à l'état sauvage. De nos escapades en forêt nous ramenons photos et vidéos, que nous partageons déjà sur les réseaux sociaux au nom de l'association, sous la forme de publications ou de reportages.
Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de notre projet associatif : Dans les forêts de Guyane. Il a pour but de vous faire découvrir l'extraordinaire biodiversité guyanaise en vous sensibilisant par l'image, elle-même porteuse de sens. Des récits d'expéditions et d'observations remarquables viennent enrichir nos photographies. Sous la forme de carnets de terrain ou de reportages vidéo accessibles par QR code, nous vous invitons au plus près de ce que nous avons vécu derrière l'objectif, seul ou à plusieurs.
Dans ce livre, vous nous accompagnerez dans les forêts et dans les savanes, sur les marais et sur les ??euves, découvrant au fil des chapitres nos coins de prédilection pour observer la faune sauvage en Guyane.
En Guyane, pendant des décennies - et aujourd'hui encore à Saint-Georges-de-l'Oyapock -, des enfants de différentes communautés autochtones ont grandi dans des « homes indiens », pensionnats tenus par des congrégations catholiques. La politique d'assimilation forcée ainsi menée par l'État français avec l'appui du clergé atteste des persistances coloniales dans ce jeune département d'outre-mer.
Dans une enquête approfondie mêlant archives et témoignages, Hélène Ferrarini lève le voile sur une histoire jusqu'alors ignorée dans laquelle la parole des anciens pensionnaires trouve enfin une place.
Publié à Paris en 1885, sous le titre Atipa, roman guyanais, l'ouvrage d'Alfred Parépou constitue le premier texte littéraire en créole guyanais. Cependant, le sous-titre de l'ouvrage ne rend pas justice à l'oeuvre et un lecteur s'attendant à lire un roman au sens propre du terme du terme avec une intrigue, une action et un dénouement ne pourrait être que déçu. En effet, Atipa ne répond pas aux normes classiques du genre. Il s'agit plutôt d'une chronique satirique de la vie en Guyane durant les premiers balbutiements de la IIIe République.
L'essentiel de l'ouvrage est un dialogue en Atipa et douze de ses compatriotes créoles. Dans un style souvent naïf mais plein de bon sens et non dénué d'humour, Atipa, observateur lucide et perspicace, nous fait partager sa philosophie très saine de la vie. Ses jugements sur les choses et les gens, parfois sévères, voire mordants, parfois cocasses et simplistes, séduisent par la justesse du ton.
Cette édition bilingue du livre du Parépou, dans sa conception présente, s'adresse en premier lieu aux spécialistes des langues créoles mais aussi aux lecteurs créolophones ou francophones non spécialistes désireux de s'informer sur la culture et la société guyanaises du siècle dernier, ainsi que sur la langue parlée à cette époqie.
Colin Niel a créé une série policière multiprimée située en Guyane autour d'un personnage récurrent, le capitaine Anato, un gendarme noir-marron à la recherche de ses origines. Ce livre illustré des photographies de Karl Joseph et qui donne la parole tour à tour à des personnages de la tétralogie nous fait découvrir l'Amazonie française, et nous invite à passer de la fiction au voyage...
«Uluwalipo éprouva un étrange sentiment:si cet homme n'était autre qu'un Esprit des bois? Il savait que les Yoloks pouvaient se transformer à loisir, adoptant l'aspect d'un arbre, d'un animal et pourquoi pas d'un homme.»Contes des esclaves fugitifs, récits créoles, légendes des Wayanas ou des Galibis:voici douze histoires qu'on se raconte encore aujourd'hui dans les villages guyanais. En un véritable ballet fantastique se côtoient revenants, esprits des bois et animaux sauvages...
Aux Antilles-Guyane, la pratique musicale et culturelle originale est peu documentée. Elle est pourtant diffusée partout, transmise par le bouche-à-oreille, de générations en générations, façonnée par l'histoire et ses transformations sociales et elle est notamment transmise pendant les carnavals, les repas entre amis ou sur la scène de nos salles de spectacles par le biais des chansons grivoises et paillardes.
Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane redonne à ce répertoire la place qui lui revient dans nos sociétés ultramarines. L'ethno-musicologue Esther Eloidin, s'appuyant sur les euphémismes de la langue créole et sur ses sens métaphoriques, rassemble ici pour la première fois une soixantaine de chansons du 18e au 21e siècle. Ces chansons sont cochonnes et coquines mais aussi subtiles, profondes et variées autour de 14 thèmes différents, mobilisant d'un ton enjoué et pertinent une approche anthropo-musicologique resituée dans ses contextes l'historique, culturel et psycho-social.
Découvrez ou re-découvrez dans cet opus des chansons très populaires, qui parfois ont mème traversé l'Atlantique depuis les Antilles-Guyane, telles que "Lisette à Colin", "Ti zouézo", "Choucoune", "Régina Coco", "Charlotte boss' a coco", "Epi ki alò", "Bonda man fortuné", "Koké bon", "Emmanuel rozé jaden-la", "Pitit-a manman", "Zizi panpan" ou "Le Lolo". Leur universalité tient sans doute à la légèreté de leurs rimes, à leur crudité autant qu'aux subtilités des différents thèmes explorés.
Les fous rire qu'elles suscitent y sont sans doute aussi pour beaucoup...
«?Cimetière des Européens?», «?terre de la grande punition?», «?colonie avortée?», voilà autant d'expressions qui ont valu à la Guyane une réputation sulfureuse et contribué à sa méconnaissance. D'autres, telles «?Fille aînée de la France?», «?France équinoxiale?», ou «?vieille colonie?» viennent au contraire rappeler combien cette terre a partagé toutes les vicissitudes de l'histoire nationale depuis le XVIIe?siècle. Des lendemains de la Grande Guerre, où circule l'idée de la vendre aux États-Unis, au tournant des années 1980 qui voit les Amérindiens s'approprier la citoyenneté française, cet ouvrage permet de retracer le cheminement par lequel s'élargissent les frontières nationales.
Surgit ainsi une galerie de portraits - autochtones amérindiens, bushinenge ou aventuriers missionnaires, «?hussards?» créoles républicains ou orpailleurs à la recherche de l'Eldorado, fonctionnaires de l'administration coloniale ou préfectorale, dont les écrits et les récits permettent de saisir comment se fortifie outre-Atlantique la communauté nationale, comment en somme se fait France outre-mer. À l'heure où la question de l'identité nationale continue de fracturer la société française, ce détour guyanais invite à repenser aussi bien l'imaginaire de la nation que l'idéal de l'intégration par l'école de la République.
Nous allons raconter l'histoire de l'Araignée, du Roi et du Tigre. Un jour l'Araignée se rendit au palais et affirma au Roi qu'elle pouvait conduire le Tigre. Le Roi ne la crut pas, elle, un si petit animal comment pourrait-elle conduire un Tigre, un animal si grand et si fort ?... A partir de six ans. (Illustrations en couleur).
Vers 1930, le quotidien de la Guyane française est dominé par la présence du bagne. Trente ans plus tard, c'est la construction du Centre spatial guyanais qui marque le développement local et conditionne l'installation de nouvelles infrastructures. Jusque-là, faute de voies terrestres, le littoral et les fleuves sont les seules composantes du réseau intérieur, tandis que les rares liaisons extérieures sont le fait des armements métropolitains.
De l'exploitation forestière à la recherche minière, en passant par l'aquaculture et la pêche, son évolution est faite de perspectives de développement, riches de promesses souvent non tenues.
Piliers de la vie locale à qui ce livre rend un hommage appuyé, les seules constantes de l'histoire de la Guyane sont les nombreux petits armateurs et propriétaires de navires locaux qui, par leur courage et leur obstination, ont su faire face aux exigences de cette région si riche et si particulière.
Kini Kini ? Bwasek !
Ces mots magiques font venir les devinettes :
Qui a son bébé avec de la barbe ? Qui a son gros derrière et ses oreilles roses bordées de noir ? Qui pèse 250 kilos et mesure 8 mètres de long ? Qui a toujours plein de taches ?
Ce conte facétieux reprend en version amazonienne un thème universel : la défaite d'un animal brutal, prétentieux et inexpérimenté face à l'homme qui dispose de son intelligence et de sa technique. Cette histoire est ici proposée dans les quatre langues en présence en Guyane française et dans l'Etat brésilien d'Amapa (la langue Palikur des Amériendiens, le créole guyanais, le français et le portugais)
Dramatiques, drôles ou poétiques, ces contes feront les délices des réunions de conteurs mais permettront aussi aux parents de lire à leurs enfants des contes de « chez eux ». Un voyage littéraire qui renforce le lien entre les Guyanais et leur culture.
Des contes à découvrir pour tous.
Avec les « Nouveaux contes et légendes de Guyane, » Pierre Appolinaire STEPHENSON, en surprendra plus d'un. En effet, l'auteur « ressuscite » certains personnages oubliés Janao, Jigonbya, Tonakri... cités dans le roman ATIPA publié en 1885, ou d'autres, moins connus. L'écriture est moderne et le mariage entre les contes anciens et nouveaux est une réussite. Pierre Appolinaire STEPHENSON nous fait découvrir d'autres facettes de notre oraliture. « Cet ouvrage met en exergue les vertus morales et pédagogiques de nos contes et légendes. » Gageons que les « Nouveaux contes et légendes de Guyane, » ne devraient faire que des heureux !
Ce recueil de contes inédits ou inspirés des contes traditionnels rend hommage à la faune, à la flore et aux personnages légendaires de la Guyane. Un palétuvier voyageur, une diablesse et un tambour, un papi tueur de tigre, un lézard jaloux, un jeune homme amoureux d'une picolette, un jeune cabiaï rêveur, un coq-de-roche totem, un jeune garçon et une montagne en colère, un jabiru voleur de lune, une luciole qui sauve le soleil, un oeuf qui cherche une famille, des pierres gravées...
Cet ouvrage permet de comprendre comment les Guyanais sont devenus catholiques au XIXe siècle et quels sont les enjeux économiques, politiques... d'un encadrement religieux renforcé de la population. Par le prisme de la religion, il participe également à la compréhension de la formation de l'identité guyanaise dans ses aspects les plus divers, religieux bien sûr mais aussi sociétaux.