Commémoration James Baldwin
Il y a un siècle, le 2 août 1924, naissait l'écrivain américain James Baldwin. Victime de racisme et d'homophobie, il s'engage dans la lutte contre toutes formes de discriminations. Ses textes, romans, nouvelles et essais, dénoncent le climat délétère de la société américaine. Il travaille et se lie d'amitié avec des personnalités comme Angela Davis, Martin Luther King et Malcolm X. James Baldwin a vécu en France une grande partie de sa vie. Une médiathèque dans le 20e arrondissement de Paris porte son nom. Son œuvre s'impose comme essentielle dans le combat pour les droits civiques des noirs-américains.
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Dans le Harlem des années 1950 se nouent les destins de quatre adolescents : Julia, l'enfant évangéliste qui enflamme les foules, Jimmy, son cadet, Arthur, le talentueux chanteur de gospel et Hall, son frère aîné. Trente ans plus tard, Hall tente de faire le deuil d'Arthur et revient sur leur jeunesse pour comprendre la folle logique qui a guidé leur vie. Pourquoi Julia a-t-elle subitement cessé de prêcher ? Pourquoi le quartet s'est-il dispersé ? Pourquoi Arthur n'a-t-il jamais trouvé le bonheur ? Un roman magistral, où la violence et l'érotisme sont maîtrisés par la tendresse et l'humour du poète.
L'un des plus beaux chants de fraternité, d'amour, d'espérance et d'expiation. Alain Mabanckou.
Baldwin écrit au plus près de la psyché de ses personnages, les inflexions de son écriture, ses images et ses cadences épousent leurs mélodies internes, angoisse, rage, incertitude, et donnent à ce livre ce mélange de force irrésistible, de jaillissement des tréfonds de l'être, et de fragilité, de vulnérabilité d'une nudité sans apprêts. Damien Aubel, Transfuge.
Préface d'Alain Mabanckou.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christiane Besse. -
À l'occasion du centenaire de la naissance de James Baldwin, l'une des figures littéraires américaines les plus brillantes et incandescentes du XXe siècle, les Éditions Stock publient un recueil de textes inédits, précédé d'une préface de Léonora Miano. Une lecture essentielle.
Réputé pour son engagement dans le mouvement des Droits Civiques, James Baldwin (1924-1987) n'a eu de cesse d'interroger et de décortiquer l'histoire et la société américaines. Dans ce recueil de texte - en France - nouvelle, essais, discours, conférences, lettres, - la clairvoyance et la force de la pensée baldwinienne scintillent à chaque page. L'auteur de La Chambre de Giovanni s'y interroge sur la possibilité d'un président afro-américain, dénonce le racisme étatique, la manipulation médiatique ; il analyse l'hypocrisie du fondamentalisme religieux, livre ses réflexions sur les relations entre Noirs et Juifs ; expose l'importance de l'engagement social (parité, éducation, etc.) ; partage ses impressions sur le blues et la boxe. Au fil des pages s'esquisse le portrait en creux d'un Baldwin tour à tour romancier, journaliste, militant, essayiste et ancien prédicateur.
La Croix de la Rédemption nous rappelle pourquoi nous aimons tant lire les oeuvres de cet immense styliste. Ses phrases serpentent à travers les problèmes et en ressortent teintées de lumière, il sait nous emmener là où il veut et dévoiler ses cartes pour nous offrir une vue de l'Amérique du milieu du siècle dernier... mais aussi de celle d'aujourd'hui, toujours en proie à ses tourments et ses démons. Alors que l'on fête cette année le centenaire de sa naissance, ses textes n'ont rien perdu de leur acuité et de leur modernité. En refermant ce recueil, le lecteur ne pourra s'empêcher de se demander : « Mais qu'aurait donc écrit Baldwin aujourd'hui ? »
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valentine Leÿs et Romaric Vinet-Kammerer -
Dans une maison du Sud de la France, à la tombée du jour, un homme se souvient. Jeune Américain installé à Paris pour fuir un père autoritaire et ses propres démons, David est fiancé à l'intrépide Hella. Alors que celle-ci séjourne en Espagne, il flâne dans la ville et fréquente le milieu homosexuel parisien, réprimant tant bien que mal ses propres désirs. Un soir, il fait la connaissance de Giovanni, et toutes ses certitudes basculent. C'est dans la minuscule chambre de Giovanni, théâtre de leurs amours et de leurs déchirements, que David fait l'expérience de la tendresse, de l'indécision et de la lâcheté, avançant inéluctablement vers le drame. Publié en 1956, ce roman majeur, chef-d'oeuvre de James Baldwin, explore avec une infinie délicatesse les thèmes du désir, de l'identité, de l'amour et de la trahison.
Préface de Colm Tóibin.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Elisabeth Guinsbourg. -
Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier, sélectionné aux Oscars et remportant le César 2018 - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident.
Attention, chef-d'oeuvre !
La Croix (au sujet du film documentaire I Am Not Your Negro) Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Furlan -
La prochaine fois, le feu
James Baldwin
Coup de cœur des libraires- Folio
- Folio
- 15 Mars 2018
- 9782072786204
Nouvelle édition en 2018
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Rufus Scott n'en pouvait plus de vivre dans le monde cruel et implacable des Blancs, humilié, abandonné de tous, écrasé par le poids d'une cité inhumaine. Par une nuit froide de novembre, il est allé s'engloutir à jamais dans l'eau glacée du fleuve. Ce drame est le point de départ d'une oeuvre émouvante, violente et passionnée dont les personnages, à la recherche d'eux-mêmes et du bonheur, tentent désespérément de renverser les barrières de la ségrégation raciale et des conventions bourgeoises. Dans ce livre inoubliable, James Baldwin s'est affirmé une fois de plus comme l'un des porte-parole les plus brillants et les plus éloquents de la minorité noire aux États-Unis.
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États-Unis, années 1960. Au sommet de sa carrière, l'acteur noir américain Leo Proudhammer est terrassé par une crise cardiaque. Alors qu'il oscille entre la vie et la mort, il se remémore les choix qui l'ont rendu célèbre mais aussi terriblement vulnérable. De son enfance dans les rues de Harlem à son entrée dans le monde du théâtre, l'existence de Leo est déchirée par le désir et la perte, la honte et la rage : un frère qui disparaît, une liaison avec une femme blanche... Toujours affleure l'angoisse d'être noir dans une société au bord de la guerre raciale. Dans ce roman tendre et passionné, James Baldwin a créé l'un de ses personnages les plus bouleversants : un homme qui a du mal à devenir lui-même. Écrit en 1968, L'homme qui meurt est devenu une oeuvre majeure de la littérature américaine.
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La conversion
James Baldwin
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 2 Octobre 2019
- 9782743648701
Au soir de ses quatorze ans, dans une boutique désaffectée de Harlem, au milieu des prières et des trépignements cadencés de ses frères, au rythme hallucinant des tambourins, John Grimes traverse un moment essentiel, une nuit de révélation personnelle, entre crise existentielle et épiphanie. Dans ce premier roman écrit en 1952, James Baldwin raconte, avec des accents d'une sincérité déchirante, à la fois son expérience et une odyssée collective, celle d'une famille aux attitudes violemment contrastées, celle d'un peuple venant du Sud rural dans un ghetto du Nord. Ce texte, devenu un classique, est un des premiers livres sur la condition des Noirs.
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Leukerbad 1951 / 2014 : un étranger au village ; corps noir
James Baldwin, Teju Cole
- Zoe
- Ecrits D'ailleurs
- 3 Mars 2023
- 9782889071791
1951, Baldwin est le premier Noir qui séjourne à Leukerbad (Haut Valais, Suisse).
Les enfants crient «Neger!», les gens le dévisagent : qui est cet Américain qui ressemble aux indigènes d'Afrique dont on finance la conversion, à l'église? Dans «Un étranger au village», texte virtuose et puissant, Baldwin décrit la rage et l'humiliation que les Noirs ressentent aux États-Unis et qui trouvent leur écho dans le racisme primaire de ce village au bout du monde.
2014, les émeutes de Ferguson viennent d'éclater après l'assassinat d'un Noir par un policier blanc. Depuis Leukerbad, Teju Cole dialogue avec Baldwin: les choses ont bien changé, mais le racisme persiste : «On est d'abord un corps noir, avant d'être un ado qui marche dans la rue, ou un professeur de Harvard qui a perdu ses clefs.» -
James Baldwin a écrit cette pièce en 1964 en réaction à l'assassinat de son ami Medgar Evers, militant des droits civiques, abattu devant son domicile du Mississippi le 12 juin 1963 par un suprémaciste blanc.
L'accumulation des meurtres racistes aux États-Unis (dont celui de quatre jeunes filles noires dans un attentat à la bombe contre une église baptiste de Birmingham, Alabama, le 15 septembre 1963) constitue l'arrière-plan de ce cri de révolte scénique. La quasi-impunité qui suit ces actes sera l'élément déclencheur de ce travail.
C'est aussi le meurtre atroce en 1955 de l'adolescent Emmett Till qu'il décide d'évoquer : " Dans ma pièce, écrit-il, il est question d'un jeune homme qui est mort ; tout, en fait, tourne autour de ce mort. Toute l'action de la pièce s'articule autour de la volonté de découvrir comment cette mort est survenue et qui, véritablement, à part l'homme qui a physiquement commis l'acte, est responsable de sa mort. L'action de la pièce implique l'effroyable découverte que personne n'est innocent [...]. Tous y ont participé, comme nous tous y participons. " -
Les nouvelles qui composent ce recueil furent écrites à des périodes différentes de la vie de Baldwin, mais un thème commun les relie : c'est la difficulté d'un Noir à vivre dans l'Amérique contemporaine. Difficulté qui prend diverses formes : une jeune Noire s'attend à ce que son amant blanc la quitte ; un chanteur noir, marié à une Suédoise, s'apprête à rentrer aux États-Unis et redoute ce retour ; un agent de police blanc se remémore en détail la mutilation et le lynchage d'un Noir dans une ville du Sud...Face à l'homme blanc est une mise en accusation de la démocratie américaine. James Baldwin va droit au fait avec une lucidité et une dureté parfois douloureuses.
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Dans ces essais écrits dans les années 1940 et 1950 alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années, James Baldwin s'interroge sur ce que signifie être noir aux États-Unis. Ses réflexions sur la vie à Harlem, la politique, la religion, la presse, la littérature ou le cinéma, écrites dans une prose riche, dense et percutante, sont d'une profonde et vibrante actualité.
La force de ce recueil réside dans la virtuosité avec laquelle Baldwin entremêle sa critique d'une société injuste et clivante, et le récit très personnel de son expérience et de ses souvenirs.
L'évocation de la mort de son père, figure insondable d'un pasteur guetté par la démence, l'entraîne à commenter les émeutes de 1943 à Harlem ; le témoignage de son emprisonnement injustifié dans la prison de Fresnes le conduit à poser un regard lucide sur le rapport de la France à la colonisation ; la chronique d'un voyage à Atlanta lui donne l'occasion de dénoncer le racisme systémique et le paternalisme des politiques qui infantilisent la communauté noire. Avec une justesse incomparable et une franchise désarmante, il détaille ainsi les comportements, explore les méandres des relations entre les Noirs et les Blancs et donne à voir une société en prise avec ses contradictions.
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Considéré comme un roman autobiographique en France et comme un essai aux États-Unis, Chassés de la lumière (No Name in the Street - les deux titres, le français aussi bien que l'anglais, sont extraits d'une citation du Livre de Job qui figure en exergue dans l'édition originale américaine) est un livre à part dans l'oeuvre de James Baldwin.
Temporairement et géographiquement des faits lointains sont tissés ensemble, la question raciale est le fil rouge. Écrit, comme l'auteur tient à le noter à la fin du livre, entre New York-San Francisco- Hollywood-Istambul-Saint-Paul-de-Vence, entre 1967-1971, grâce au point de vue du voyageur, à la distance qu'il a pu prendre quant aux faits vécus et connus, ce livre tient un discours (aux tons parfois de prêche) intime et historique car Baldwin fait référence à son enfance et aux événements de la fin des années 60, notamment aux assassinats de Evers, Malcolm X et Martin Luther King, pour témoigner et dénoncer la violence et l'injustice qui naissent et grandissent dans la haine raciale. Traduit et paru en France aux éditions Stock dès 1972, année de la parution de l'édition anglaise et de l'édition américaine, ce livre reste d'une grande actualité, la question raciale continuant à être l'un des problèmes les plus importants et urgents dans le monde occidental.
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Si Beale Street pouvait parler
James Baldwin
Coup de cœur des libraires- Stock
- La Cosmopolite
- 27 Septembre 2017
- 9782234084261
Si Beale Street pouvait parler, elle raconterait à peu près ceci : Tish, dix-neuf ans, est amoureuse de Fonny, un jeune sculpteur noir. Elle est enceinte et ils sont bien décidés à se marier. Mais Fonny, accusé d'avoir violé une jeune Porto-Ricaine, est jeté en prison. Pendant que les deux familles se mettent en quête de preuves qui pourront le disculper, Tish et Fonny n'ont d'autre choix qu'attendre, portés par leur amour, un amour qui transcende le désespoir, la colère et la haine.
Ce roman bouleversant a le goût doux-amer des blues tant aimés de James Baldwin qui montre ici encore son prodigieux talent
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Magali Berger.
Préface de Geneviève Brisac. -
Entre 1979 et 1981, vingt-huit enfants, tous âgés entre 7 et 16 ans, tous noirs, tous issus de familles pauvres sont assassinés à Atlanta, Géorgie, dans le Sud profond des États-Unis.
En juin 1981, un Noir de 23 ans, Wayne Williams, est arrêté pour le meurtre de deux hommes. C'est le suspect idéal. Et c'est lui qui sera jugé, puis condamné à la prison à vie pour le meurtre des vingt-huit enfants, sans aucune preuve tangible.
Quand James Baldwin, qui s'est toujours senti du côté des plus faibles, est invité à écrire un livre sur les meurtres de ces enfants, il accepte. Après une enquête menée sur place, quatre ans après les événements, Baldwin ne conclut ni à la culpabilité de Williams, ni à son innocence. L'essentiel est ailleurs.
Le drame d'Atlanta agit en effet à la manière d'un révélateur et montre la limite des conquêtes du mouvement des droits civiques. Baldwin décrit une société déchirée par la haine et la peur, par la hantise raciale.
Trente-cinq ans après sa première publication, ce texte n'a rien perdu de sa force ni de sa modernité. Ni, tragiquement, de son actualité. -
Les quatorze essais regroupés dans ce volume, publiés à l'origine dans divers journaux et revues, couvrent une période allant de 1960 à 1985. James Baldwin y évoque les marches pour les droits civiques, les raisons de son exil en France, ses rencontres avec Martin Luther King, sa critique de l'éducation aux États-Unis ou encore sa célébration de la langue noire. Explorant les tensions et non-dits qui touchent son pays, Baldwin offre une analyse pertinente, sévère et subtile de la société américaine qui n'a rien perdu de son actualité ni de sa nécessité.
Ces textes dressent le portrait d'un homme dont la perspicacité, l'engagement et l'écriture ont ouvert la voie à de futurs grands écrivains noirs américains.
« Je suis entièrement redevable à la prose de James Baldwin. » Toni Morrison