Festival EXTRA ! au Centre Pompidou
Rendez-vous singulier et original pour la littérature, le festival Extra! s’intéresse à toutes les formes que prend aujourd’hui la création littéraire : lectures, performances, littérature exposée, visuelle ou numérique, poésie sonore ou filmique… La librairie du Centre Pompidou vous invite à découvrir les livres des auteurs présents pendant l'événement (du 12 au 22 septembre).
28 produits trouvés
-
Le livre du large et du long
Laura Vazquez
Coup de cœur des libraires- Editions Du Sous Sol
- Feuilleton Fiction
- 10 Mars 2023
- 9782364686793
Une épopée versifiée, imaginée comme une exploration du monde par les actions, les gestes, les aventures.
La narratrice vit des scènes et des idées, dans son esprit et en dehors, à toute allure. Elle est tour à tour et à la fois : folle, amoureuse, malade, sage, inquiète, calmée.
Un livre comme une encyclopédie incarnée, libre et subjective, une lecture et une auscultation du monde, allant des plus petites choses : la peau, les insectes, les atomes ; aux plus larges : les populations humaines, la guerre, les ciels. Des choses les plus intérieures : les sensations, les questionnements propres ; aux plus matérielles : la médecine, l'anatomie, l'architecture.
Une foi dans le langage rendu à sa force et à sa netteté, à ses trouvailles «brisant les verrous des choses», un vif désespoir éclatant, un humour et une vivacité, un livre aussi réjouissant que troublant.
Après La Semaine perpétuelle (Éditions du sous-sol, mention spéciale du jury prix Wepler 2021) et son anthologie Vous êtes de moins en moins réels (Points, 2022), Laura Vazquez creuse une différence, un courage. -
On peut boire la transpiration d'un cheval
Antoine Boute
- Les Petits Matins
- 28 Octobre 2021
- 9782363833198
Ma religion est une toile d'araignée.
Avec mes potes, on a trouvé un moyen d'entrer illégalement en prison.
Les personnes âgées sont des bébés en fin de vie.
J'hésite entre éclater de rire et me tailler les veines.
Si tout le monde parlait avec de l'auto-tune, le monde serait plus harmonieux.
Mon ambition est de devenir quelqu'un de très très lent.
À la piscine, j'imagine des trappes souterraines libérer des requins.
-
Monographie de référence, retraçant les recherches de Marcos Lutyens sur les dix dernières années, avec deux essais et des notices détaillées pour chaque projet.
La publication présente l'oeuvre de Marcos Lutyens par la description d'une sélection de seize projets de l'artiste réalisés pendant les dix dernières années. L'ouvrage se compose d'un texte d'introduction rédigé par Stefanie Hessler, suivi d'une présentation du travail de l'artiste rédigée par Davide Daninos. Les deux textes d'auteur sont suivis par les seize projets, divisés en quatre chapitres (Psycho-Social, Environ-mental, Psycho-Inductive, Sensory-synesthetic), qui correspondent aux quatre zones d'état de conscience que Marcos Lutyens énonce dans l'ensemble de son travail. Allant d'une échelle plus intime jusqu'aux rapports plus amples avec l'environnement, l'organisation du livre crée un lien entre le projet graphique et éditorial et la volonté de l'artiste d'inscrire ce dernier dans l'esprit de son travail.
-
Une documentation sur un sentier de montagne conçu par l'artiste Alex Cecchetti à Val Gardena (Bolzano, Italie).
Curated by Valerio Del Baglivo and exhibited for the first time at the 8th edition of the Biennale Gherdëina, Sentiero is a two-hour one-to-one walk-piece, the result of a year of performances, hikes, art, and conversations between Alex Cecchetti, his collaborators, and local people. Accompanied by twelve guides to places where there is little human presence and invited to experience and engage with their surroundings, visitors are led to reflect on their relationship with nature, ecological practices, and thoughts, and to use all their senses to fully immerse themselves in these intricate forests.
The volume opens with an introduction by Valerio Del Baglivo, who contextualizes the project within Cecchetti's practice. The second chapter Sentiero is a readaptation of the performance experience through text and images; this is followed by a conversation between the artist and Lucia Pietroiusti, co-curator of the 8th Biennale Gherdëina (together with Filipa Ramos), accompanied by landscape watercolors made by the artist for the occasion; the third chapter is a letter to the artist from Nina Tabassomi, director of the Taxispalais Kunsthalle Tirol, where the work was also exhibited; finally, it concludes with a text by philosopher Emanuele Coccia, who reflects on Cecchetti new art forms produced in collaboration with other species. -
Ainsi l'Animal et nous
Kaoutar Harchi
Coup de cœur des libraires- Actes Sud
- Domaine Francais
- 4 Septembre 2024
- 9782330195748
Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d'eux. Nous, les humains. Car chaque fois que nous parlons des animaux, nous ne parlons en vérité que de leur animalité : l'état animal que nous décrétons inférieur. Ainsi nous animalisons les animaux, nous les rendons tuables et sans peine nous les tuons. Cet état animal, affirment des humains, n'est pas le propre des animaux, il est également celui de certains humains. Ces autres : les femmes, les prolétaires, les minorités raciales qui, ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ont été exclus de la communauté morale par le viol, par l'usine, par le fouet, par l'en fu mage des grottes, par la persécution et par l'enfermement. Car animalisés. Livre tout autant théorique qu'auto-bio graphique, Ainsi l'animal et nous appelle à reconnaître la totalité de la question animale, en laquelle toutes les questions de notre monde se rejoignent. Il devient dès lors possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble, de défaire tout ce qui a été fait. Puis de tout refaire.
-
Le temps d'une journée hors normes, Leyla arpente frénétiquement les rues de Paris, ses bars, ses boîtes, rencontrant un peuple de marginaux, mais aussi amis et amants de passage. Déchirée entre une famille traditionnelle arabo-musulmane et une quête sensuelle, incantatoire, et refusant de choisir entre les modèles qui lui sont imposés, la jeune femme revendique avec rage sa liberté. Monia Aljalis s'est affranchie de tous les classicismes pour décrire dans une langue poétique et crue les tourments et les espoirs d'une génération. Après un réquisitoire contre les dérives modernes surgiront les miroitements de la beauté et enfin, au bout de la nuit, une forme d'apaisement. L'aube de tous les recommencements.
Monia Aljalis est née en 1990 en banlieue parisienne et a passé son adolescence à Tunis. Elle a fait paraître plusieurs textes poétiques et fondé la scène artistique Le Boeuf Monstre. L'Extase est son premier roman. -
Pendant combien de temps peut-on supporter deux amours inconditionnelles ? Pendant combien de temps une femme peut-elle vivre écartelée entre une passion amoureuse et un amour absolu pour ses enfants ?
Dans ce nouveau roman, Emma Becker regarde en face et dévoile sans complaisance les moments les plus dangereux, les plus intenses et les plus beaux d'une vie.
Elle ausculte ici le mal joli, cette traversée des plaisirs incandescents et des peines inavouables qui scandent un amour interdit. Et elle nous conte cette histoire d'amour, ou plutôt nous la fait vivre en temps réel, durant un printemps, un été et un automne.
Trois saisons privée des siens auprès de l'homme qu'elle aime, privée de lui auprès des siens.
Trois saisons dans la vie d'une femme.
Trois saisons d'extase et de déchirement.
Emma Becker va encore plus loin dans l'écriture de l'intime et jamais elle ne nous avait tendu un miroir aussi universel. -
Ce que je vois quand je regarde la photo de cette petite fille à l'aube de ce siècle nouveau, c'est qu'elle ne sait rien encore de ce que le monde va lui apprendre, et qu'être une petite fille est pour elle une joie parce que ça veut dire pouvoir devenir Britney Spears et que Britney Spears pour elle alors, c'est chanter et danser, c'est être dans son corps, sans crainte et sans distance, se sentir très vivante, c'est se tenir, très loin de la peur mais.
-
Paris, Musée du XXIe siècle - Le 18e arrondissement
Thomas Clerc
Coup de cœur des libraires- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 29 Août 2024
- 9782707355362
Le 18e arrondissement compte 425 rues, squares, places, avenues, cités, jardins, villas, boulevards, impasses et passages que Thomas Clerc a entrepris d'arpenter depuis qu'il y a emménagé récemment. Description totale, née de ses déambulations, dérives et notations, ce livre n'omet rien de ce que la ville laisse voir, entendre et ressentir.
De Montmartre aux abords du périphérique, des habitants de ses quartiers aux touristes égarés, des cafés aux dark stores, de la nuit au jour, l'ancien faubourg de Paris, insurgé sous la Commune, ne cesse de changer d'apparence, quand ce n'est l'auteur lui-même qui le refaçonne au gré de son périple. Le 18e se déroule comme une toile géante où chaque rue est un tableau vivant. -
Un désir démesuré d'amitié
Hélène Giannecchini
Coup de cœur des libraires- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 30 Août 2024
- 9782021549768
Comment parler d'amitié, raconter cette autre famille que l'on dit choisie et qui permet d'inventer de nouvelles formes de vie ? La narratrice part à la recherche de son passé et explore la multiplicité des liens à l'oeuvre dans son existence.
Traversé de photographies inédites provenant d'archives queer, ce livre puissant et sensible est un roman de l'amitié, une tentative pour dire la puissance politique de ce sentiment et sa force de réinvention.
Un désir démesuré d'amitié interroge plus largement la question de la filiation : comment se composer une généalogie alternative, sauver de l'oubli les vies que la mémoire majoritaire dédaigne pour s'inscrire dans un récit non plus seulement intime mais collectif ? Car l'enquête menée ici est aussi destinée à d'autres : « Je me dis que quitte à s'inventer de nouvelles histoires de famille, autant les mettre en commun. » -
En 1848, on découvre de l'or dans la Feather River, en Californie du Nord. Une ville naît, baptisée Oroville ; la ruée vers l'or commence. En 2020, Thea, géologue venue à Oroville pour travailler en aval du gigantesque barrage désormais construit sur la Feather River, doit fuir devant l'avancée des méga-feux. Alors qu'un monde vacille, la violence de son histoire resurgit. Entourée de femmes aimées - une écrivaine de science-fiction, une descendante d'un peuple autochtone, une ingénieure coréenne -, Thea tente de remonter le fil des dévastations issues de la ruée vers l'or. Porté par la langue puissante et tendre de Nina Leger, le chant ancien de la rivière se mêle aux voix d'un présent bouleversé pour faire entendre l'épopée d'une civilisation qui s'est construite en détruisant, au point de préparer sa propre ruine.
-
La célébrité est ma vie. Est-ce que j'étais préparée à un tel succès ? Bien sûr que oui.
Cléo grandit dans une famille dont elle déplore la banalité. Dès l'enfance, elle n'a qu'une obsession : devenir célèbre. Au fil des années, Cléo saute tous les obstacles qui s'imposent à elle, arrachant chaque victoire à pleines dents, s'entaillant la cuisse à chaque échec.
À la surprise de tous, sauf d'elle-même, Cléo devient une star mondiale, accumulant les millions de dollars, les villas à Los Angeles et les récompenses.
Bienvenue dans les coulisses de la célébrité, un monde où règnent l'artifice et l'impunité. Célèbre est le récit d'une ascension féroce, brutale et monstrueuse. Un portrait acide et brillant de notre époque. Addictif. -
Les derniers jours du Parti Socialiste
Aurélien Bellanger
Coup de cœur des libraires- Seuil
- Cadre Rouge
- 19 Août 2024
- 9782021571165
Début du XXIe siècle. Deux philosophes que tout oppose rêvent de prendre d'assaut la République des Lettres. Un apparatchik de seconde zone, agitateur d'idées au Parti socialiste, a lui pour obsession de sauver la République française. Alors que la publication de caricatures par un journal satirique déclenche une crise géopolitique inédite et une succession d'attentats, ces trois ambitieux créent un mouvement secret qui va entraîner le pays vers un destin imprévisible.
-
d'oú vient cette obsession de l'interactif qui traverse notre époque ? après la société de consommation, après l'ère de la communication, l'art contribue-t-il aujourd'hui à l'émergence d'une société rationnelle ? nicolas bourriaud tente de renouveler notre approche de l'art contemporain en se tenant au plus près du travail des artistes, et en exposant les principes qui structurent leur pensée : une esthétique de l'interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social.
son essai se donne pour but de produire des outils nous permettant de comprendre l'évolution de l'art actuel : on y croisera felix gonzalez-torres et louis althusser, rirkrit tiravanija ou félix guattari, et la plupart des artistes novateurs en activité.
-
Trois éveils se présente comme une enquête personnelle dans les livres et les fictions à l'occasion de trois événements collectifs. Durant un confinement, c'est l'éveil forcé de Baudelaire qui remonte à la surface. Pendant des élections, c'est l'éveil comme résistance de Victor Klemperer qui est retraversé. Puis lors d'une longue séquence de grève, Rose, protagoniste de deux films récents, apparaît comme dans un rêve.
-
«Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs.»
-
Anthologie de la littérature contemporaine française ; romans et récits depuis 1980
Dominique Viart
- Armand Colin
- 16 Octobre 2013
- 9782200287238
Une anthologie de la littérature contemporaine qui se propose de mettre directement les lecteurs en présence d'extraits représentatifs des grands écrivains depuis trois décennies. Une présentation générale justifie les choix et chaque texte reproduit est doublement situé, par une introduction, dans la démarche générale de l'écrivain concerné et dans l'oeuvre dont il est extrait.
Grand format 39.00 €Épuisé
-
« Ce sentiment d'appartenance comme un joyau et une blessure, de celles qui viennent de loin. De générations humiliées, de populations déplacées, massacrées. Je suis corse, sò corsa, je le clame, je le chante, je le soupire. Je le porte en étendard, en oeillères, parfois, en mot d'amour, toujours. C'est ce qui me constitue, ma colonne vertébrale, ne faisant pas l'économie des clichés : brune, petit format, traits à la serpe, yeux noirs, souvent vêtue de noir, caractère trempé. Quelle est la part de la génétique et celle de l'effort à coller à l'image du mythe ? ».
Être ou ne pas être Corse, telle est la question posée dans cet objet littéraire pluriel - comme peut l'être la définition d'une identité. Après On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, Laure Limongi aborde son lien avec cette île à la culture si singulière, en mêlant histoire, entretiens, fiction et passages autobiographiques.
Enquêtes personnelle et collective se superposent pour illustrer le ressenti des Corses insulaires et de ceux de la diaspora quant à leurs racines, leur langue, leur culture, leur perception des poncifs sur l'île : ils sont à double tranchant, entre le rejet méprisant des insulaires tenant d'une forme de racisme et la fascination pour un ailleurs si proche et sa beauté sauvage, ainsi transformé en exclusif lieu de loisirs. Revenant sur l'histoire contemporaine, Laure Limongi explique la constitution du stéréotype du Corse fraudeur et violent après la Seconde Guerre mondiale, sur fond de désastre écologique, de bouleversements politiques et de revendications sociales. Et l'on retrouve Laví Benedetti, personnage fort en gueule et attachant du précédent livre, dont le destin est ici éclairé par les dérives des combats de son époque.
Ton coeur a la forme d'une île nous emporte dans une traversée qui lève nos préjugés à mesure que l'on découvre une histoire méconnue. Une magnifique réflexion sur la notion d'identité comme un feuilletage mouvant, ouvert à l'altérité, et non un carcan sclérosant fermé sur ses traditions.
-
Manuel de civilité biohardcore (2e édition)
Antoine Boute, Stéphane de Groef, Adrien Herda
- Tusitala
- 9 Avril 2021
- 9791092159240
Antoine Boute, Stephane de Groef et Adrien Herda appréhendent l'avenir avec une confiance aveugle. En témoigne ce Manuel de Civilité Bioharcore qui, dans une explosion de couleurs, de poésie et de typographies, recompose le quotidien avec des conseils pour aborder la vie sereinement en branchant un Kärcher aux égouts pour dégager une piste de pétanque ou encore emmener ses enfants camper dans un « spot bien déglingue » et les réveiller en leur faisant croire qu'ils passent à la télé. À la manière de planches pédagogique et éducatives, éléments narratifs, injonctions politiques et environnementales se digèrent les uns les autres pour former un ensemble fascinant, d'où se dégagent un malaise et une poésie déconcertants. Réalisé de manière insolite et secrète, cet étrange ouvrage à l'ingéniosité graphique et littéraire ravira un large public composé de révoltés de la société, de poètes en mal de reconnaissance et de fans de bande dessinée indépendante. Le succès redoutable du livre, épuisé un mois après sa sortie, a convaincu les éditeurs de le ressortir en plus souple, en moins cher, bref, d'en faire profiter tout le monde.
-
" oui, il y eut la vie avant le cinéma " m'écrivit un jour jonas mekas.
et quelle vie ! que d'errances accumulées entre le moment oú, sous la menace d'une arrestation par les nazis, il doit quitter la lituanie avec son frère adolfas et celui oú, après dix ans d'exil, il s'habitue à l'idée de n'y plus revenir. départ pour vienne et détournement sur un camp de travail forcé près de hambourg. fuite manquée vers le danemark et folle traversée de l'allemagne dévastée par la guerre.
divers camps encore de personnes déplacées, à flensburg, wiesbaden ou mattenberg, avant de pouvoir s'embarquer à destination de new york. il connaît alors la solitude des quartiers pauvres de brooklyn, cherche du travail jusqu'en usine, mais découvre aussi l'amitié de la communauté immigrée, fait ses premiers pas de cinéma, lance la revue film culture. cette odyssée oú la personne déplacée incarne à son corps défendant la figure tragiquement moderne d'ulysse, mekas la raconte simplement, à mots comptés et bouleversants, dans je n'avais nulle part oú aller, le journal écrit qu'il a tenu de juillet 1944 à août 1955.
on y découvre un cinéaste d'abord écrivain, mais dont l'écriture pointilliste et épiphanique n'a déjà pas son pareil pour rendre cinématographiquement, comme à travers l'enregistrement faussement brut d'une caméra imaginaire, la vision fugitive du suicide d'un jeune déplacé, les longues conversations passées à refaire le monde, ou les nuits étrangement inquiétantes de manhattan. pour mekas, comme pour tant d'autres déracinés du vingtième siècle, l'histoire est un cauchemar dont il a fallu s'éveiller en dénouant les liens mêmes du temps.
quand ce nouvel ulysse s'approche enfin d'ithaque, les souvenirs le submergent, l'enfance remonte en lui, et une pluie scintillante d'infimes fragments de paradis retombe doucement sur terre.
-
Jonas Mekas ; films, vidéos, installations (1962-2012)
Chodorov Pip
- Paris Experimental
- 11 Janvier 2013
- 9782912539441
-
Jonas Mekas compose ses premiers poèmes dans la campagne lituanienne, où il est né. Contraint à l'exil en 1944, c'est en Allemagne qu'il publie son premier recueil Idylles de Semeniškiaiqui décrit avec lyrisme et précision la vie rurale en Lituanie et le cycle immuable des saisons. Matrice de son oeuvre à venir, le rapport à la quotidienneté présent dans toutes les formes de création qu'il va embrasser y trouve son origine. Dix années plus tard, à New York, il devient un ardent défenseur du cinéma indépendant par ses nombreuses critiques écrites pour Film Culture et The Village Voice. La poésie s'impose lorsqu'il essaie, jour après jour, d'appréhender ce nouveau cinéma émergeant, hors des schémas narratifs classiques. En 1969, Jonas Mekas initie une forme cinématographique inédite : le « journal filmé », synthèse d'expérimentations filmiques et d'un héritage poétique personnel et référencé. Le premier opus, Diaries, Notes and Sketches (Also Known as Walden), placé sous l'égide d'Henry David Thoreau, influe à son tour sur son écriture.
Si ses films sont aujourd'hui plébiscités dans le monde entier et son activité de critique reconnue, ses poèmes, qui sont pourtant à la source de son oeuvre, restent méconnus hors de la Lituanie. Réhabiliter Jonas Mekas comme une figure poétique majeure permet d'apporter un nouvel éclairage et de reconsidérer, à parts égales, ses différentes pratiques littéraire, critique et cinématographique grâce auxquelles il s'est construit, loin de chez lui, une nouvelle identité à travers l'art et la culture. -
Zaatar
Sofía Karámpali Farhat
Coup de cœur des libraires- Bruno Doucey
- Jeunes Plumes
- 3 Février 2023
- 9782362294372
Une tante disparue à l'âge de dix-huit ans, sans réaliser son rêve de voir un jour la mer. Un père militant, qui espère voir un jour un Liban libre et laïc. Une grand-mère qui sème le zaatar, le thym sauvage, pour conjurer la guerre. Lorsqu'elle quitte son pays pour venir étudier en France, Sofía Karámpali Farhat choisit de confier sa vie à la poésie. Une poésie à l'image du zaatar : sauvage et parfumée, s'épanouissant fièrement même au milieu des décombres. Car malgré les bombes, les haines et les barbelés qui se dressent sur sa route, la poétesse ne courbe jamais l'échine. Au contraire, sa poésie est une invitation à résister, encore et toujours, à ceux qui tentent d'enfermer les corps et les esprits. Un premier recueil placé sous le double signe de la résilience et de la vie.
-
Passage en poche de cet essai paru en 2018 dans lequel Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, nous plonge dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle et part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui, où la question des minorités, notamment sexuelles, peine à être intégrée dans les mouvements écologiques.