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Alain Badiou
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«Dans ce livre, la philosophie n'est pas présentée essentiellement comme doctrine ou comme système, mais comme transmission, mouvement, école. Le philosophe n'est pas un solitaire, il est inséparable de ses élèves, de ses disciples, de ses adversaires. Il ne parvient qu'en fin de course aux formes écrites et stables de son oeuvre. On a donc finalement affaire plus à un théâtre qu'à un traité, plus à des dialogues qu'à des monologues, plus à un cours qu'à un livre. Le modèle évident est le Socrate de Platon, qui a su assurer, en fondant la philosophie comme discipline, qu'elle devait s'établir n'importe où dans le multiple du monde. Éloge, oui, de la philosophie comme création publique d'une pensée qui, s'inventant et se transportant n'importe où, parlant à n'importe qui d'un n'importe quoi retravaillé, invente la théâtralisation de l'être, en tant qu'être.» A.B. Quelle philosophie pour le siècle qui vient ? Faux dialogue platonicien, qui met en scène le «parleur» Tocéras aux prises avec des interlocuteurs issus de pays et de cultures philosophiques différents - le Britannique John After, la Grecque Amantha, le Sénégalais B'adj Akil, le Chinois Xi La Pong, et d'autres encore -, cet éloge déroule les fils d'une histoire de la pensée revisitée dans un jeu de formes inventif et libérateur, à la lumière des cinq grandes questions qu'explore Alain Badiou : démocratie, liberté, universalité, langage et incarnation.
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Alain Badiou raconte sa traversée des années 1937 à 1985 en s'attachant à l'inscrire dans l'histoire politique de ce demi-siècle. Dans un théâtre mondial marqué par les bouleversements que l'on connaît se déroulent les péripéties d'une existence commencée au Maroc, passée par Toulouse, Reims et Paris. Enfance, adolescence et jeunesse de ce fils de professeurs résistants sont marquées par la Seconde Guerre mondiale puis la guerre d'Algérie, et forgent les convictions de celui qui se fera socialiste réformateur avant d'adhérer à l'expérience toute nouvelle du maoïsme.Ce XX? siècle revisité éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre de ce penseur phare du communisme et les origines du «gauchisme» à la française : c'est toute une époque et une génération pour laquelle l'engagement était le maître mot qui reprennent vie au fil des pages et nous donnent à réfléchir à notre propre rapport à la chose politique.
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Le Noir : Éclats d'une non-couleur
Alain Badiou
- Autrement
- Les Grands Mots
- 11 Octobre 2023
- 9782080429940
Qui n'a pas fait l'expérience effrayante d'avancer à tâtons dans la nuit noire ? Cette terreur primitive, Alain Badiou la traverse en inventant, avec ses camarades, le jeu de «Minuit sonnant». La découverte furtive du continent noir dans des magazines interdits, la beauté de l'encre sur le papier, mais aussi les mystères du cosmos et la douleur du deuil : le philosophe nous promène dans son théâtre intime, au gré des souvenirs. Musique, peinture, politique, sexualité, métaphysique ; le noir n'aura jamais été aussi lumineux.
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«Cet essai s'adresse principalement à tous ceux que laissent perplexes - en tout cas depuis l'irruption de la pandémie - le désordre évident du monde contemporain, sa complexité et ses embarras multiples, ses prétentions vaines, ses annonces non suivies d'effets, ses graves problèmes non annoncés et bien d'autres détails obscurs.»Alain Badiou fait ici le constat d'un désordre général, d'un brouillage des consciences et du sentiment d'une plus grande imprévisibilité du futur, qu'il nomme une désorientation. Préexistant à la pandémie qui en révèle cependant l'ampleur, ce phénomène, dont l'origine réside à la fois dans un déficit de vérité au profit des opinions et dans l'idéologie dominante, s'exprime dans les champs les plus divers. Au travers d'exemples circonstanciés - les polarités politiques et les mouvements de contestation, le féminisme contemporain, l'écologie, l'enseignement, la laïcité - et au regard de son propre engagement politique, Alain Badiou en livre une analyse étayée par l'observation et l'argumentation. Avec l'idée, qui lui est chère et fonde son propos, qu'«un désordre évident ne s'éclaire que si on le considère comme un eet de l'ordre dont il procède».
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Il s'agit d'un recueil de textes et conférences que l'auteur transforme pour leur donner une unité. Comme dit Alain Badiou dans sa préface : « Ce qui fait l'unité du présent ensemble est d'illustrer les différentes façons qu'a la philosophie de s'immiscer dans des procédures de pensée ou d'action qui sont à la fois très différentes les unes des autres, et, en apparence, souvent fort éloignées des ambitions reconnues comme étant celles de la philosophie ». Ce recueil traite sur l'art, le cinéma, la situation politique internationale, la religion, le militantisme idéologique organisé, mais aussi ce que la philosophie peut retenir d'une théorie du sujet dont la psychanalyse fait usage.
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L'infini : une notion qui peut être religieuse, mathématique, physique et, bien sûr, philosophique. Depuis très longtemps, une discussion s'impose : l'homme est fini, puisqu'il meurt, alors comment un être fini peut-il comprendre ce qui est infini ? Alain Badiou donne deux définitions du fini : comme limite dans l'espace et comme terme dans le temps. La vie humaine a un terme dans le temps et une limite dans l'espace. L'infini, quant à lui, est « le contraire de la mort » , c'est-à-dire ce qu'il ne connaît pas de terme dans le temps et n'a pas de limite dans l'espace. Cette Petite conférence commence par une analyse linguistique, puis traite de la mort, des mathématiques, de l'univers, de l'art... et se termine par des considérations sur le bonheur, et sur l'être humain, qui possède la propriété d'être fini et infini.
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Articuler pour notre temps une philosophie qui, quant à la pensée de l'être, ouvre une autre voie que celle de Heidegger et, quant à la doctrine du sujet, se tienne au-delà de Lacan : tel est l'enjeu.
De l'hypothèse que la pensée de l'être s'accomplit dans les mathématiques et de la portée ontologique de la théorie des ensembles de Cantor se déduit une appréhension de l'être comme multiple.
Reste qu'existe un site de « ce qui n'est pas l'être » : c'est celui de l'événement, terme surnuméraire pour un franchissement indécidable au savoir et dont la vérité est toujours par avance indiscernable.
Le sujet, dès lors, loin d'être le garant ou le support de la vérité, en est bien plutôt une instance locale, improbable, qui tire du devenir aléatoire d'une vérité dans l'événement son peu d'être. Il n'en tisse pas moins une fidélité qui s'inscrit dans l'art, la science, la politique et l'amour.
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« Toute philosophie, même et surtout si elle est étayée par des savoirs scientifiques complexes, des oeuvres d'art novatrices, des politiques révolutionnaires, des amours intenses, est une métaphysique du bonheur, ou bien elle ne vaut pas une heure de peine. Car pourquoi imposer à la pensée et à la vie les redoutables épreuves de la démonstration, de la logique générale des pensées, de l'intelligence des formalismes, de la lecture attentive des poèmes récents, de l'engagement risqué dans des manifestations de masse, des amours sans garantie, si ce n'est parce que tout cela est nécessaire pour qu'existe enfin la vraie vie, celle dont Rimbaud dit qu'elle est absente, et dont nous soutenons, nous philosophes, que rebutent toutes les formes du scepticisme, du cynisme, du relativisme et de la vaine ironie du non-dupe, qu'absente elle ne peut jamais l'être totalement, la vraie vie ? Ce livre donne ma propre version de cette certitude.
Il s'agit dans cet opuscule de dégager la voie pour que le stratège en philosophie puisse dire à chacun : «Voilà de quoi te convaincre que penser contre les opinions et au service de quelques vérités, loin d'être l'exercice ingrat et vain que tu imagines, est le chemin le plus court pour la vraie vie, laquelle, quand elle existe, se signale par un incomparable bonheur.» »
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Né d'une rencontre avec une classe de lycéens belges, ce livre incarne l'accomplissement d'un défi : celui qui consiste, pour un philosophe célèbre pour l'ambition et la richesse de son travail, à en proposer une introduction qui n'en perde pourtant jamais la pointe. C'est ce défi qu'a relevé Alain Badiou dans ce petit livre, mêlant entretiens et textes inédits, qui parcourt avec autant d'allégresse que de pédagogie plus de soixante années de publications, et traverse la totalité des domaines dans lesquels sa pensée s'est illustrée : ontologie fondamentale, mathématiques, politique, poésie ou amour - non sans multiplier les digressions en direction des grandes figures de l'histoire de la philosophie.
A l'heure où l'oeuvre d'Alain Badiou est enseignée et commentée dans les universités et les grandes écoles du monde entier, il était temps qu'on dispose d'une boussole fiable afin de s'orienter dans son fantastique foisonnement. On la tient entre les mains.
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Pourquoi saint Paul ? Pourquoi requérir cet « apôtre », d'autant plus suspect qu'il s'est, de toute évidence, auto-proclamé tel, et que son nom est couramment associé aux dimensions les plus institutionnelles et les moins ouvertes du christianisme ? Et quel usage prétendons-nous faire du dispositif de la foi chrétienne, dont il semble proprement impossible de dissocier la figure et les textes de Paul ? Pourquoi invoquer et analyser cete fable ?
Ce qui va nous retenir, quant à nous, dans l'oeuvre de Paul est cette connexion paradoxale, dont il est l'inventeur, entre un sujet sans identité et une loi sans support, qui fonde la possibilité dans l'histoire d'une prédication universelle. Le geste inouï de Paul est de soustraire la vérité à l'emprise communautaire, qu'il s'agisse d'un peuple, d'une cité, d'un Empire, d'un territoire, ou d'une classe sociale.
Repenser ce geste et sa force instituante, en déplier les chicanes, est à coup sûr une nécessité contemporaine.
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« Cet ensemble de textes tente, sans chercher à être systématique, de rendre compte de la conjoncture idéologique et politique actuelle, tant à échelle du monde qu'a échelle de la France. Il ne s'agit nullement de raconter les diverses péripéties factuelles qui font la une des journaux. Mais plutôt, en nous armant de quelques notions utiles, créées pour l'essentiel au cours des trois derniers siècles, de comprendre ce qui se passe. » A. B.
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« Cela a duré six ans. Pourquoi ce travail presque maniaque à partir de Platon ? C´est que c´est de lui que nous avons prioritairement besoin aujourd´hui : il a donné l´envoi à la conviction que nous gouverner dans le monde suppose qu´un accès à l´absolu nous soit ouvert. Je me suis donc tourné vers La République, oeuvre centrale du Maître consacrée au problème de la justice, pour en faire briller la puissance contemporaine. Je suis parti du texte grec sur lequel je travaillais déjà avec ardeur il y a cinquante-quatre ans. J´ai commencé par tenter de le comprendre, totalement, dans sa langue. Je me suis acharné, je n´ai rien laissé passer ; c´était un face-à-face entre le texte et moi. Ensuite, j´ai écrit ce que délivrait en moi de pensées et de phrases la compréhension acquise du morceau de texte grec dont j´estimais être venu à bout. Peu à peu, des procédures plus générales sont apparues : complète liberté des références ; modernisation scientifique ; modernisation des images ; survol de l´Histoire ; tenue constante d´un vrai dialogue, fortement théâtralisé. Évidemment, ma propre pensée et plus généralement le contexte philosophique contemporain se sont infiltrés dans le traitement du texte de Platon, et sans doute d´autant plus quand je n´en étais pas conscient. Le résultat, bien qu´il ne soit jamais un oubli du texte original, pas même de ses détails, n´est cependant presque jamais une "traduction" au sens usuel. Platon est omniprésent, sans que peut-être une seule de ses phrases soit exactement restituée. J´espère être ainsi parvenu à combiner la proximité constante avec le texte original et un éloignement radical, mais auquel le texte, tel qu´il peut fonctionner aujourd´hui, confère généreuse- ment sa légitimité. C´est cela, après tout, l´éternité d´un texte. » Alain Badiou
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Petrograd, Shanghai ; les deux révolutions du XXe siècle
Alain Badiou
- Fabrique
- 21 Août 2018
- 9782358721660
Devant le risque de scission des forces armées, un lent mouvement d'inversion répressive, de retour à l'ordre commence en septembre 1967. Donc, une révolution culturelle d'un peu plus d'un an, du printemps 1966 à l'automne 1967.
« Les inventions politiques, qui ont donné à la séquence son allure révolutionnaire incontestable, n'ont pu [dans une période si brève] se déployer que comme débordements au regard du but qui leur était assigné par ceux que les acteurs mêmes de la révolution (la jeunesse, les rebelles ouvriers) considéraient comme leurs dirigeants naturels : Mao et son groupe minoritaire. » Débordements, le mot est important, il récuse l'idée aujourd'hui dominante que la RC fut une lutte pour le pouvoir dans les sommets de la bureaucratie du Parti-État, que Mao mis en minorité eut recours à des forces étrangères au Parti (les gardes rouges...) dont il finit par reprendre le contrôle.
En parallèle aux Thèses d'Avril de Lénine, Badiou analyse longuement la Décision en 16 points du parti communiste chinois (août 1966) qui est tout autre chose qu'un document administratif émanant du Parti-Etat : « Être l'élève des masses avant d'être leur professeur. Oser faire la révolution, ne pas craindre les désordres, s'opposer à ce qu'on joue les grands seigneurs, qu'on se tienne au-dessus des masses pour les commander à l'aveuglette » Comme la Révolution russe de 1917, la RC aura été, pour finir, un échec, « vaincue par la coalition disparate de la majorité craintive des cadres du parti, de l'armée comme toujours conservatrice, et de l'esprit petit-bourgeois d'un grand nombre de dirigeants étudiants engagés dans l'ultragauche. Mais sa formule demeure, et la méditation de ses enseignements doit structurer toute entreprise politique visant à sortir du marécage capitaliste contemporain. » Alain badiou En 1917 à Petrograd - capitale et centre révolutionnaire - le premier temps de la révolution, de février à l'automne, fut une tentative d'implantation en pleine guerre d'un régime « démocratique » à l'occidentale. Mais ce qui en sortit, sous l'impulsion du parti bolchevique et de Lénine, ce fut en octobre « la première victoire dans toute l'histoire de l'humanité, d'une révolution post-néolithique ».
Badiou analyse dans un chapitre distinct les « Thèses d'avril » de Lénine, oeuvre politique majeure qui prépare et explique la révolution d'octobre : dix thèses sur la guerre, sur le pouvoir au prolétariat et à la paysannerie pauvre, sur la patience, sur le dépassement du capitalisme, sur l'organisation du parti... Un travail théorique qui accompagne et guide cette révolution « qui a montré pour la première fois dans l'Histoire qu'il était possible de réussir ».
Pour la Révolution culturelle, Badiou montre que la chronologie est essentielle. Le récit aujourd'hui dominant est qu'elle a duré 10 ans, de 1966 à 1976 ou de l'apparition des gardes rouges à la mort de Mao. Pour Badiou, il faut voir les choses autrement :
La direction du parti cherche d'abord à contenir l'agitation dans le cadre des universités - ce qui échoue en août 1966 quand les gardes rouges se répandent dans les villes. Puis dès la fin de 1966 et le début de 1967, les ouvriers deviennent la force révolutionnaire motrice - c'est le moment de la Commune de Shanghai, moment bref mais essentiel, où l'alliance ouvriers-étudiants parvient à chasser le vieux parti communiste local et à prendre le pouvoir dans la ville. Puis les administrations du parti et de l'État entrent elles aussi dans la tourmente (« les prises de pouvoir »).
Enfin même l'armée, toujours gardée comme force de réserve, entre en ébullition pendant les violences à Wuhan en août 1967.
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Le séminaire : s'orienter dans la pensée, s'orienter dans l'existence (2004-2007)
Alain Badiou
- Fayard
- Ouvertures Fayard
- 12 Janvier 2022
- 9782213713250
« Le séminaire des années 2004 à 2007 s'articule à la fois à une conjoncture et à une oeuvre en cours : une contre-révolution libérale victorieuse depuis la deuxième moitié des années 1990 et une théorie de la singularité des mondes telle que déployée dans Logiques des mondes, qui paraît en 2006.
Pour autant que l'adversaire libéral de toute vérité l'emporte provisoirement, la pensée supporte une dure désorientation. Pour autant qu'il s'agit de penser ce qu'est un monde, et notamment le nôtre - celui de la désorientation -, la tâche est de repérer les appuis pour s'y orienter vers la naissance de vérités neuves. Le but est donc bien de «s'orienter dans la pensée, s'orienter dans l'existence». D'où que les matériaux examinés dans ce séminaire sont fortement marqués par leur contemporanéité. Ils doivent en effet témoigner de la singularité du monde contemporain. ».
A. B.
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L'éthique est un texte dense, vif et facile d'accès, qui n'a rien perdu de son actualité. Ce petit livre polémique est par ailleurs un véritable manuel, au sens classique, où Alain Badiou expose son éthique des vérités, à savoir « les orientations majeures d'une éthique véritable, qui préserve, et même exige, les droits de la création, de l'invention dans la pensée, de la politique d'émancipation, de l'art d'avant-garde. » Alain Badiou dira plus tard de ce livre qu'il est « une introduction à la fois animée et consistante aux vastes entreprises par lesquelles je tente de déplacer les enjeux de la philosophie contemporaine. » Vingt cinq ans après sa première publication - et parmi la bibliographie si copieuse d'Alain Badiou - L'éthique reste l'introduction idéale à la philosophie d'Alain Badiou. Le plus traduit des livres de Badiou (désormais disponible dans une trentaine de langues), L'éthique est la meilleure vente des éditions NOUS.
« Droits de l'homme », « bio-éthique », « respect de l'autre » : l'éthique est aujourd'hui à la mode. Mais ses valeurs (l'Homme, l'Autre, la Vie...) sont trop générales pour permettre une pensée des situations singulières. Contre cette vague « éthique des principes », surtout habile à dénoncer partout un Mal radical, une éthique des vérités concrètes - vérités de la politique, de la science, de l'art et de l'amour - nous permettrait d'identifier autrement le Mal, pour pouvoir alors y parer.
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à propos de Pierre Soulages ; dialogue avec Alain Badiou
Alain Badiou
- Cercle d'art
- 28 Novembre 2019
- 9782702211144
Comment la création artistique de Soulages enrichit-elle notre recherche d'un sens, au coeur du visible et du monde sensible ?
Quel processus de découverte, de connaissance, engage la peinture ?
L'entretien par Aliocha Wald Lasowski permet de traverser l'ensemble de l'oeuvre de Soulages en dialogue et en miroir avec l'histoire de la peinture, de Manet à Klein, en passant par Rothko, Pollock, de Staël...
L'objectif ? Montrer la continuité d'une oeuvre élaborée à partir d'une rupture. Comprendre la vitalité, la productivité et l'obstination d'une dialectique entre le noir et la lumière, entre le temps et l'espace, entre la matière et le reflet, entre l'unité et la multiplicité. Ou comment, en huit décennies de travail acharné, un peintre réinvente l'art de créer.
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Les esprits éclairés aiment à se moquer de Donald Trump. Il serait le symbole d'une forme de stupidité politique qui n'attendrait que le réveil des gens de bonne volonté pour s'évanouir comme un mauvais rêve. Mais rien n'est plus faux. Plutôt qu'un symbole, Trump est un symptôme : celui de la disparition progressive de la politique dans un gigantesque processus d'unification, où les camps en apparence les plus hostiles se tiennent en réalité la main. Pour en finir avec Trump, c'est cette disparition qu'il convient de combattre, en restaurant les possibilités d'une opposition qui résiste au consensus fondamental de notre temps. Ce consensus porte un nom : capitalisme démocratique. Son opposition aussi : idée du communisme. Toute la difficulté tient donc dans la façon dont Trump et ses semblables rendent chaque jour plus impossible de la rendre effective - au moment même où nous en avons le plus besoin.
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Agencement de textes théoriques sur la poésie et de lectures spécifiques de poètes (Pasolini, Hopkins, Stevens, Pessoa, Mallarmé...), ce livre est le premier qu'Alain Badiou consacre à la poésie.
La poésie occupe une place centrale dans le parcours et dans l'oeuvre d'Alain Badiou. Avec la politique, les sciences et l'amour, l'art est désigné comme « procédure de vérité ». Or, parmi les arts, c'est la poésie qu'Alain Badiou a le plus souvent convoqué dans sa pensée. Car il s'agit bien ici de penser le poème, et de penser ce que le poème pense.
Depuis toujours, le poème déconcerte la philosophie. Celle-ci est - depuis Platon, jusqu'à Heidegger et au-delà - en interlocution et en rivalité constante avec la poésie. Alain Badiou, notamment à travers sa proposition-diagnostic, d'« âge des poètes » reprend cette querelle qui semble être l'essence même de leur rapport. Il explore aussi dans ce livre un autre rapport, celui entre poésie et politique. Le poème est une pensée qui est son acte même - voici ce que nous invite à penser cet éloge de la poésie par Alain Badiou.
« À l'opposé de Wittgenstein, le poème dit : 'Cette chose qui est impossible à dire dans la langue du partage et du consensus, je fais silence pour la dire, pour séparer du monde qu'elle soit dite, et toujours redite pour la première fois. ' »
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« Quel que soit l'intérêt qu'on porte à la conjoncture étroitement nationale du mouvement des gilets jaunes, tout comme à l'obstination méprisante du pouvoir en place, nous devons tenir ferme sur la conviction qu'aujourd'hui, tout ce qui importe vraiment est que notre patrie est le monde.
Ce qui nous ramène aux dénommés "migrants . Il faut agir, bien évidemment, pour ne plus tolérer les noyades et les arrestations et la mise à l'écart pour des raisons de provenance ou de statut. Mais au-delà, il faut savoir qu'il n'y a de politique contemporaine qu'avec ceux qui, venus chez nous, y représentent l'universel prolétariat nomade.
En convoquant les textes philosophiques et politiques, mais aussi les poèmes, je voudrais examiner l'état actuel de cette cause et explorer la direction de ce que le poète nomme l'éthique du vivre monde et que je nomme, moi, le nouveau communisme. » A.B.
Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier.
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Une tétralogie mettant en scène le citoyen de Sarges-les-Corneilles Ahmed, digne héritier de Scapin, qui maîtrise le réel comme il maîtrise la langue, donc la pensée. Quatre cycles de farces pleines d'humour et de réflexions philosophiques sur la liberté, le pouvoir, le théâtre.
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L'aventure de la philosophie française depuis les années 1960
Alain Badiou
- Fabrique
- 18 Octobre 2012
- 9782358720441
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Parcourant les principaux concepts de la philosophie de Deleuze, la multiplicité, l'anti-dialectique, la répétition, le dehors, ou encore le pli, l'auteur croit discerner un malentendu fondamental à l'oeuvre dans la réception de Deleuze. En effet, celui-ci n'est pas à ses yeux un philosophe de la mobilité et du multiple mais au contraire un penseur de l'Un et de l'Être. C'est cette thèse paradoxale qui se trouve soutenue dans cet essai suivi d'un choc de texte de Deleuze.
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L'être et l'évènement t.3 ; l'immanence des vérités
Alain Badiou
- Fayard
- Ouvertures Fayard
- 26 Septembre 2018
- 9782213710112
Le socle philosophique de l'oeuvre multiforme d'Alain Badiou (théâtre, romans, essais esthétiques ou politiques, éloges, polémiques...) est déposé dans trois grands livres, qui constituent une sorte de saga métaphysique : L'être et l'événement (1988), Logiques des mondes (2006) et enfin L'Immanence des vérités, auquel il travaille depuis une quinzaine d'années.
Apres avoir étudié vérités et sujets du point de vue de la théorie de l'être, après avoir rendu raison de ce que cette universalité des vérités et de leurs sujets peut se plier aux règles de l'apparaître dans un monde particulier, ce troisième volume aborde une question redoutable : d'où peut se soutenir que les vérités sont absolues, c'est-à-dire non seulement opposées à toute interprétation empiriste, mais encore garanties contre toute construction transcendantale ? Qu'en est-il des vérités et des sujets, saisis, au-delà des formes structurales de leur être et des formes historico-existentielles de leur apparaître, dans l'irréversible absoluité de leur action et dans l'infini destin de leur oeuvre finie ? Et que faut-il entendre par l'absoluité du vrai, puisque les dieux sont morts ?
Il s'est agi, au fond, d'un bout à l'autre, de construire pour notre temps une pensée complète, tirée, comme le firent Platon, Descartes ou Hegel, de matériaux rationnels contemporains, mathématiques, poétiques, amoureux et politiques. Il s'est agi de la vraie vie : nous sommes capables, dans la forme d'une oeuvre, individuelle ou collective, dans les quatre registres que fréquente l'animal humain survolté, de processus créateurs où se conjuguent dialectiquement la singularité, l'universalité et l'absoluité. Depuis sa naissance, la tâche de la philosophie ne tient qu'à ceci : créer, dans les conditions de son temps, le savoir de la possibilité existentielle du vrai.
Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier.
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L'antiphilosophie de Wittgenstein
Alain Badiou
- Nous
- Antiphilosophique Collection
- 9 Mars 2017
- 9782370840431
La première partie du livre est une analyse frontale de ce que Badiou considère comme étant le « chef-d'oeuvre unique » de Wittgenstein : le Tractatus logico philosophicus. Il y est question des limites de la pensée et du langage, de l'assimilation de l'éthique et de l'esthétique, ainsi que de la question de l'« acte » anti-philosophique.
La seconde partie est une étude des « langues » de Wittgenstein. C'est aussi et surtout une tentative de réfutation de ce qu'on nomme habituellement le « second » Wittgenstein, qui n'est, pour Badiou, qu'une glose affadie du Tractatus.
« Dans les années quarante, Wittgenstein, requis comme souvent par un disciple potentiel de fixer une orientation doctrinale, déclare : ' Toutes les bonnes doctrines sont inutiles. Vous devez changer votre vie. ' On pourrait avancer que cette importance unilatérale du ' changer la vie ' est le côté Rimbaud de Wittgenstein, cependant que le soin du montage, la disposition sur la page, l'inessentielle massivité syntaxique, est son côté Mallarmé. Le Tractatus, c'est une peu Une saison en enfer écrit dans la forme de Un coup de dés jamais... » « Il n'est pas déraisonnable de soutenir que Wittgenstein a été un héros de notre temps. Mais à la condition d'examiner rigoureusement de quelle cause il a été le héros, comment il la soutint, et comment à ses propres yeux il se perdit dans l'impossibilité, mal masquée par une sorte d'insolence spéculative, de l'acte inouï dont il entretenait la promesse. »