Gilbert Badia (1916-2005) est un intellectuel communiste, agrégé d'allemand et résistant. Pionnier des recherches dédiées au Spartakisme et à l'antifascisme allemand, on lui doit d'avoir exhumé nombre d'archives inédites qui ont nourrie sa thèse magistrale consacrée à Rosa Luxemburg ainsi que deux ouvrages sans précédents consacrés au spartakisme.
Le Spartakisme. Les dernières années de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht est ici réédité avec un large appareil critique inédit. Ses lecteurs comprendront au fil des pages pourquoi ce livre s'est imposé comme une référence de l'historiographie consacrée au spartakisme.
Si les Allemandes ont obtenu le droit de vote en 1918, près de trente ans avant les Françaises, c'est pour une part le résultat de la lutte obstinée d'une femme volontaire : Clara Zetkin. Son rôle dans les progrès du mouvement d'émancipation des femmes, à l'aube du siècle, est capital. Elue secrétaire internationale par les déléguées socialistes de quinze pays, elle propose en 1910 la tenue, chaque année, en mars, de la Journée internationale des femmes. Rédactrice en chef du journal féminin le plus diffusé, l'Egalité (125 000 abonnées en 1914) elle y expose sur la femme, sur le couple, sur l'éducation des enfants, sur l'école des idées contestées parce que novatrices. Farouchement opposée à la guerre (Aragon l'évoque dans les Cloches de Bâle), elle organise à Berne en 1915, la première conférence internationale des femmes pour la paix. Son approbation enthousiaste de la Révolution d'Octobre lui vaut d'être la représentante de la IIIe Internationale au congrès de Tours. Très tôt elle dénonce le sectarisme du Komintern et du parti communiste allemand et plaide passionnément, jusqu'à la veille de sa mort en 1932, pour l'unité d'action des deux partis ouvriers, dans un Reichstag dominé par les nazis. Hostile à la politique de Staline et à ses procédés, elle lui tient tête, parfois seule, au Comité exécutif du Komintern. Figure de proue de la IIe et de la IIIe Internationale, amie de Rosa Luxemburg, de Lénine et de Boukharine, Clara Zetkin a connu de près tous les grands noms du mouvement ouvrier international. Une existence toute de passion, qu'il s'agisse de la femme ou de la militante, une vie traversée par bien des drames.
Récits vivants, parfois touchants, toujours riches en péripéties, ces témoignages d'antifascistes allemands contraints de fuir le Reich hitlérien après 1933, ne laisseront aucun lecteur indifférent. L'ensemble éclaire aussi les rapports entre la population française et ces étrangers que les uns continuent alors à traiter d'indésirables, voire de boches, et auxquels d'autres, à gauche, apportent leur aide et leur amitié. Car c'est un regard neuf, et souvent fort perspicace, que ces exilés jettent sur la France de l'affaire Stavisky, du Front populaire, de la guerre, de l'Occupation. En racontant leurs tribulations quotidiennes, les oubliés de l'histoire nous font mieux comprendre certains aspects de notre propre histoire.
Novembre 1918: de kiel à munich la révolution éclate et dans toute l'allemagne fleurissent des conseils d'ouvriers et de soldats qui proclament l'avènement du socialisme.
Janvier 1919 : la répression des corps francs noie la commune de berlin dans le sang. entre ces deux dates se joue le destin tragique de l'allemagne. ce livre analyse les événements qui menèrent au massacre de dizaines de milliers d'ouvriers et à l'écrasement du mouvement dissident du parti social-démocrate, la ligue spartakiste. on y suit les deux leaders emblématiques du mouvement: rosa luxemburg et kart liebknecht jusqu'à leur assassinat en janvier 1919.
Gilbert badia se fonde sur de nombreux textes d'époque (tracts, écrits des protagonistes, articles de journaux) pour décrire presque jour après jour l'évolution de cette révolution avortée et démontrer que les choix d'alors ont facilité le développement ultérieur du national-socialisme.
Aujourd'hui encore, plus d'un demi-siècle après la fin du Troisième Reich, on se demande pourquoi le nazisme a pu, jusqu'au bout, commettre ses crimes sans que les Allemands y mettent un terme.
Autrement dit, pourquoi les opposants allemands au régime hitlérien, malgré leur courage et le sacrifice de leur vie, ont échoué ?
Sauvé du gouffre dont il était captif, Laurent parvint à secourir sa fiancée, tandis que sa compagne d'infortune, la mutique Eléna, était laissée pour morte après sa chute vertigineuse. C'était oublier qu'Eléna n'est pas femme à succomber et à se résigner. Malgré son état physique inquiétant, malgré l'effondrement de son esprit et de sa mémoire, l'espionne slave s'accroche, survit et s'extirpe, seule et clandestinement, des entrailles de la terre. Une renaissance difficile, violente, qui lui impose une lente reconstruction de soi, sous les regards des soignants de l'hôpital dans lequel elle est recueillie. Un long processus au cours duquel se rappellent à elle les raisons de sa venue en France : la traque du criminel de guerre Karadic.