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Didier Eribon
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En 1986, une famille chilienne fuit la dictature de Pinochet pour tenter de se reconstruire au Canada. C’est Noël, Caroline a sept ans et craint que le père Noël ne les trouve pas dans l’avion.
Arrivée à Montréal, entre froid et langue inconnue, la petite apprend vite que pour être « l’immigrante modèle », elle devra « éteindre la petite Latina » en elle et se conformer à une société qui semble exiger son effacement. Tandis qu’elle rêve d’intégration, ses parents se retrouvent à nettoient des banques la nuit, déclassés, invisibles. Caroline grandit, tiraillée entre deux mondes, dans cette réalité faite de discriminations silencieuses et de préjugés.
Avec une verve pleine d’humour et de lucidité, Caroline Dawson interroge les frontières de l’appartenance : Comment s’intégrer sans trahir? Peut-on embrasser une nouvelle culture sans se perdre ?
Caroline Dawson est née au Chili en 1979. Là où je me terre (2020) a été finaliste de nombreux prix, dont le Prix des libraires du Québec. Elle enseignait la sociologie et coorganisait le Festival de littérature jeunesse de Montréal. Après son décès en mai 2024, le Prix Radio-Canada Caroline-Dawson a été créé pour récompenser un roman ou un essai publié en français par un écrivain émergent.
Préface de Didier Eribon. -
Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple
Didier Eribon
- Flammarion
- Champs
- 5 Mars 2025
- 9782080486417
Il y a quelques années, la mère de Didier Eribon est entrée en maison de retraite. Le choc fut brutal et, quelques semaines seulement après son arrivée, elle y est décédée.
Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d'exploration personnelle et théorique qu'il avait entrepris dans Retour à Reims après la mort de son père. Il retrace la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation aux grèves à son racisme obsessionnel, jusqu'à son déclin progressif. Ce parcours l'amène à réfléchir sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort mais aussi sur le vieillissement, expérience-limite dans la philosophie occidentale et angle mort de la réflexion politique.
Au contraire, Didier Eribon fait de la vieillesse le point d'appui d'un questionnement sur la politique : comment pourraient se mobiliser celles et ceux qui n'ont plus de mobilité ? comment les personnes âgées pourraient-elles parler si personne ne fait entendre leur voix ? -
Socio biographie : Entretien avec Geoffroy Huard
Geoffroy Huard, Didier Eribon
- Flammarion
- Nouvel avenir
- 23 Avril 2025
- 9782080450609
Comment se forme une oeuvre philosophique ? Et comment le parcours social d'un auteur influence-t-il son écriture et son rapport au champ intellectuel et politique ? Dans ce livre d'entretien avec l'historien Geoffroy Huard, Didier Eribon retraverse les grandes étapes de sa trajectoire et de son oeuvre : ses études et la lecture passionnée de Hegel, Marx, Sartre, Beauvoir, Genet ; ses débuts professionnels comme critique littéraire ; ses rencontres déterminantes avec Michel Foucault et Pierre Bourdieu, entre autres. Il revient sur les principaux thèmes explorés dans ses ouvrages depuis la fin des années 1980, de la réflexion sur la subjectivation minoritaire jusqu'à celle sur la vieillesse, en passant par la critique de la psychanalyse, la question des classes, la notion de transfuge...
Au fil des pages se tisse le portrait d'une des oeuvres les plus singulières de notre temps, qui permet, en la réinscrivant dans les débats à l'intérieur desquels elle s'est développée, d'en saisir les principes fondamentaux et les enjeux. Comment comprendre l'articulation d'une vie individuelle au contexte social et culturel qui la façonne ? Cet ouvrage propose une nouvelle manière de répondre à cette question classique afin de dépasser les limites de l'autobiographie et de l'auto-analyse : la sociobiographie. -
Cet essai débute comme un récit : à la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve sa famille avec laquelle il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Observant avec sa mère des photos du passé, il revoit avec stupeur le monde ouvrier dans lequel il a grandi. Mais plutôt que de fuir à nouveau son milieu d'origine, il décide de se plonger dans son passé pour tenter de se le réapproprier. En reconstituant l'histoire de sa famille, l'auteur analyse la condition ouvrière des années 1950-60 et les expériences constitutives de cette appartenance de classe. Quel est le rapport des classes populaires à la culture, à la sexualité, au système scolaire ? Comment le vote communiste a-t-il fini par devenir un vote pour le Front national ? Evoquant son enfance et son adolescence, il analyse sa trajectoire de transfuge de classe, et le rôle qu'y a joué son homosexualité. Mais cet ouvrage est bien plus qu'une esquisse d'autobiographie. A la faveur de ce retour à Reims, Didier Eribon se redécouvre fils d'ouvrier, lui qui s'était toujours envisagé comme un enfant gay. Et de s'interroger : comment les catégories contemporaines de la politique fabriquent-elles les enfants que nous avons été ? En quoi la quasi-disparition du marxisme d'un côté, et, de l'autre, la force des mouvements culturels et sexuels prescrivent-ils aujourd'hui ce type de lecture de soi-même ? La politique ne transforme pas seulement le présent et le futur : elle transforme aussi notre passé, notre rapport à nous-mêmes et notre manière de nous définir. Si ce que nous sommes est institué par les théories politiques, il convient dès lors de rompre avec les théories qui découpent le monde selon des frontières uniques (de classes, de genre, de race, de sexualité) ou prétendent que certaines identités seraient plus « vraies » et plus importantes que d'autres. Didier Eribon propose donc d'élaborer une théorie du sujet qui nous permet de penser la multiplicité de nos expériences et d'être le sujet simultané de plusieurs politiques.
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Paru en octobre 2009, Retour a Reims a rencontré un écho considérable et suscité de très nombreux débats. C'est à partir de cet accueil et des questionnements qu'il a fait surgir que Didier Eribon entreprend aujourd'hui de reprendre et d'approfondir le récit et les réflexions qui s'entrecroisaient dans cet ouvrage. En ancrant toujours, bien sûr, sa démarche dans l'expérience vécue et dans l'exploration d'une mémoire personnelle et d'une histoire familiale dont il s'attache à restituer les significations sociologiques et politiques.La société assigne des places. Elle énonce des verdicts, qui s'emparent de nous et marquent nos vies à tout jamais. Elle installe des frontières et hiérarchise les individus et les groupes. La tâche de la pensée est de porter au jour ces mécanismes d'infériorisation et la logique de la domination sociale. C'est à un véritable renouvellement de l'analyse des classes, des trajectoires, des identités (le genre, la race...) et du rôle central et ambivalent des institutions (notamment le système scolaire, le droit, la politique...) dans leur fabrication que nous convie Didier Eribon. Avec pour horizon l'idée fondamentale que seule une démarche qui place au centre de ses préoccupations le problème des déterminismes inconscients par lesquels nos vies sont régies peut nous permettre, par-delà les incantations lancées par les intellectuels populistes qui saturent l'espace de la gauche radicale, d'ouvrir la voie à une politique de l'émancipation.Dans ce second volet, l'auteur de Retour a Reims nous donne un nouveau grand livre, appelé à vite devenir, comme le précédent, un classique des sciences sociales et de la théorie critique.
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À sa parution en 1989, cinq ans après la mort de Foucault, cette biographie fut internationalement saluée comme un événement. Explorant les archives inédites, Didier Éribon y restituait magistralement les mille visages, connus et inconnus, d'un philosophe dont toute l'oeuvre peut se lire comme une insurrection contre la violence des normes et de la normalité. Captant la singularité d'un homme énigmatique et d'une pensée passionnément critique, il la réinscrivait dans ses différentes époques et dans ses multiples dimensions - philosophique, politique, sexuelle... - pour proposer une vaste fresque de la vie intellectuelle française de la deuxième moitié du XXe siècle. Cette nouvelle édition, entièrement remaniée, est largement augmentée de nombreux éléments concernant les relations - positives ou négatives - de Foucault avec Georges Dumézil, Louis Althusser, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, ou encore Simone de Beauvoir... Elle revient également sur les rapports de Foucault à la sexualité ou aux drogues. Qu'est-ce qu'une existence philosophique ? Comment un geste théorique s'ancre-t-il dans l'expérience vécue ? Telles sont les questions que cet ouvrage entend à nouveau poser, afin de rendre au geste foucaldien et à son héritage leur radicalité.
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Principes d'une pensée critique
Didier Eribon
- Fayard
- Histoire de la Pensée
- 11 Mai 2016
- 9782213703046
De Réflexions sur la question gay à Retour à Reims et à La Société comme verdict, Didier Eribon a placé au centre de son oeuvre plusieurs thèmes essentiels : la formation du sujet, l'inconscient et l'auto-analyse ; le système scolaire, les classes et les identités sociales ; les catégories de la politique et les mouvements sociaux ; la tradition critique... Les essais qui composent ce volume explicitent et systématisent le projet situé au fondement de ces investigations : celui d'élaborer une théorie radicalement historique et sociale des subjectivités individuelles et des groupes, de la logique de la domination et de la résistance.
Mêlant références théoriques et littéraires, cet ouvrage affronte et déploie toutes les implications d'une pensée réellement sociologique et politique. Il renouvelle ainsi la réflexion sur un ensemble de questions qui sont au coeur du débat à l'échelle internationale et se proposant de définir les conditions d'une pensée critique.
Didier Eribon est philosophe et sociologue, professeur à l'université d'Amiens. Il est l'auteur de nombreux livres, parmi lesquels Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), Retour à Reims (Fayard, 2009) et La Société comme verdict (Fayard, 2013). -
Théories de la littérature ; systèmes du genre et veredicts sexuels
Didier Eribon
- PUF
- Des mots
- 4 Mars 2015
- 9782130729457
Dans À la recherche du temps perdu, Proust développe une théorie de l'homosexualité, largement inspirée de la psychiatrie de l'époque. Or, non seulement elle ne s'applique pas à certains personnages dont on apprend qu'ils sont « homosexuels », mais Charlus lui-même ne cesse de tenir des propos qui la contredisent. La théorie est ainsi déconstruite au fur et à mesure qu'elle est construite. Il en va de même chez Genet, où l'on voit toutes les théorisations démenties par les pratiques réelles. Pourtant, cette instabilité générale de la théorie reste prise dans les cadres fixés par les normes et les notions obsessionnellement rappelées du « masculin » et du « féminin ».Il s'agit dès lors de comprendre comment les pratiques « subversives » et les discours « hérétiques » peuvent à la fois constituer d'importants « contre-discours » et « contre-conduites », tout en laissant intact le système du genre et de la sexualité, et donc en participant à sa perpétuation. Comment penser dès lors la transformation sociale et politique, si ce n'est en portant le regard sur la reproduction de la structure qui s'opère à travers l'opposition toujours rejouée entre normes et contre-normes ? Et en insistant sur ce qui permet d'échapper à cette logique pour rouvrir la temporalité historique que tendent à fermer les « verdicts sexuels » qui façonnent les individus malgré eux ?
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Tout au long de son oeuvre, depuis Réflexions sur la question gay, en 1999, jusqu'à Principes d'une pensée critique, en 2016, mais déjà dans l'ouvrage biographique qu'il a consacré à Michel Foucault en 1989, Didier Eribon s'est attaché à élaborer une théorie historique, sociale et politique de la subjectivité : il s'agit de comprendre comment les individus et les groupes sont produits comme des sujets assujettis par de multiples formes de domination, ce qu'il appelle les « verdicts sociaux », et comment ils peuvent résister aux pouvoirs et travailler à la transformation sociale.
Une telle démarche ne saurait se développer en se tenant simplement à l'écart de la doctrine psychanalytique. Elle doit entrer en conflit avec celle-ci, et mettre en question non seulement ses velléités normatives et ses tentations autoritaires, qui sont inscrites dans sa logique même, mais aussi son architecture notionnelle et sa conception du psychisme et de l'inconscient.
C'est à cet effort pour « échapper à la psychanalyse » que sont consacrés les essais rassemblés dans ce volume.
Didier Eribon est philosophe et sociologue. Il est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999, et Champs-Flammarion, 2012), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001, et Champs-Flammarion, 2015), Retour à Reims (Fayard, 2009, et Champs-Flammarion, 2010), La Société comme verdict (Fayard, 2013, et Champs-Flammarion, 2014), Principes d'une pensée critique (Fayard, 2016, et Pluriel, 2019). -
Anthropologue célèbre, reconnu comme l'un des plus grands esprits de notre temps, Claude Lévi-Strauss est un homme discret, avare de confidences personnelles et dont les écrits autobiographiques sont rares. En acceptant de parler avec Didier Éribon de son itinéraire intellectuel, de ses voyages et de ses rencontres, de ses goûts et de ses aversions, il ne livre pas seulement au lecteur les clés pour accéder à son oeuvre, mais donne un éclairage nouveau sur notre époque, ce XXe siècle qui est celui de toutes les découvertes et de toutes les catastrophes.
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Foucault aujourd'hui ; acte des neuvièmes rencontres ina-sorbonne
Roger Chartier, Didier Eribon
- Editions L'Harmattan
- Les médias en actes
- 9 Octobre 2015
- 9782336254746
L'ouvrage rassembles les actes des neuvièmes rencontres Ina-Sorbonne, qui se sont tenues le 27 novembre 2004. Réunissant des intervenants prestigieux autour de la figure et de l'héritage philosophique de Michel Foucault, elles furent l'occasion de vifs débats, sur des thèmes actuels comme les intellectuels et la télévision, la notion d'archive, l'usage de la parole, le dire vrai, mais aussi d'un témoignage émouvant d'Hélène Cixous.
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Claude Lévi-Strauss
Didier Eribon
- FeniXX réédition numérique (ADPF-Publications)
- Auteurs
- 11 Juin 2016
- 9782402349383
L'ensemble des coutumes d'un peuple est toujours marqué par un style ; elles forment des systèmes.
Je suis persuadé que ces systèmes n'existent pas en nombre illimité, et que les sociétés humaines, comme les individus - dans leurs jeux, leurs rêves ou leurs délires - ne créent jamais de façon absolue, mais se bornent à choisir certaines combinaisons, dans un répertoire idéal qu'il serait possible de reconstituer. -
Lettres québécoises. No. 193, Été 2024
Felix Morin, Didier Eribon, Michel Marc Bouchard, Gerald Gaudet, Katia Belkhodja, Alain Farah, Nicholas Dawson, Jennifer
- Lettres québécoises inc.
- 16 Décembre 2024
- 9782924360729
Ce numéro 193 explore l'oeuvre de la romancière et poète Caroline Dawson. Sous le thème de « l'écriture et la vie », les textes du dossier, dirigé par l'enseignant au collégial et chroniqueur Félix Morin, aborderont la manière dont les livres de Caroline Dawson changent, touchent ou tout simplement mettent en lumière, par l'écriture, des vies absentes dans la littérature québécoise. Avec des textes de Nicholas Dawson, Michel Marc Bouchard, Jennifer Bélanger, Alain Farah, Katia Belkhodja et Gérald Gaudet, ce numéro cherche à montrer toute la profondeur et la beauté d'une oeuvre qui trouve encore, quatre ans après la publication de « Là où je me terre », un nouveau public.