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- On m'appelle Claus T. Est-ce mon nom ? Dès l'enfance, j'ai appris à mentir. Dans ce Centre de rééducation où je me remettais lentement d'une étrange maladie, on me mentait et je mentais déjà. J'ai menti encore quand j'ai franchi la frontière de mon pays natal. Puis j'ai menti dans mes livres. Bien des années plus tard, je franchis la frontière dans l'autre sens. Je veux retrouver mon frère, un frère qui n'existe peut-être pas. Mentirai-je une dernière fois ?
- Je m'appelle Klaus T. Mais personne ne me connaît sous ce nom-là. Depuis que mon frère jumeau a disparu, il y a cinquante ans de cela, ma vie n'a plus beaucoup de sens. J'ai longtemps attendu son retour. S'il revenait aujourd'hui, je serais pourtant obligé de lui mentir.
Après les horreurs de la guerre ( Le Grand Cahier ) et les années noires d'un régime de plomb ( La Preuve ), le temps serait-il venu d'ouvrir les yeux sur la vérité ? Mais la vérité ne serait alors qu'un mensonge de plus car "un livre, si triste soit-il, ne peut être aussi triste qu'une vie".
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Un homme est changé en statue au moment où il embrasse son chien pour la dernière fois avant de monter dans un train. Une femme explique au docteur qu'elle ne comprend pas comment son mari a pu se fendre le crâne sur une hache en tombant de son lit. Un enfant, accompagné d'un puma « splendide, beige et doré », comme dans un tableau surréaliste, marche au bord d'un canal où il croisera son père pour un rendez-vous décisif. Ce père qui, dans la toute dernière histoire la plus autobiographique certainement « ne s'est jamais promené main dans la main avec sa fille » et termine ses jours « dans une horrible ville industrielle, qu'il n'avait jamais aimée ».
Vingt-cinq textes baignant dans une atmosphère étrange et émouvante, qui constituent peut-être la part la plus secrète de l'oeuvre d'Agota Kristof. Entre la fable et le cauchemar, ces brefs récits qui pourraient être autant de scènes du Grand Cahier ont été composés au fil des années, dès le début de l'exil d'Agota Kristof hors de Hongrie, en 1956.
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Agota Kristof a cessé d'écrire, mais cette oeuvre si insolite, si dérangeante reste d'une actualité absolue. Il était temps d'en offrir une vision d'ensemble, en allant au-delà de la " Trilogie des Jumeaux ". Ce volume Opus réunit donc les quatre romans d'Agota Kristof : Le Grand Cahier,La Preuve, Le Troisième Mensonge, Hier-les nouvelles et récits bref de C'est égal -l'intégralité des pièces de théâtre, à savoir : John et Joe, La Clé de l'ascenseur, Un ratquipasse, L'Heure grise ou le dernier client, Le Monstre, La Route, L'Epidémie, L'Expiation, et enfin,inédit en France, Line, le temps. En exergue à ces regards croisés sur la condition humaine, où l'humour (noir) le dispute à la gravité, on aurait pu placer ces mots : " Si triste que soit un livre, il ne peut jamais être aussi triste qu'une vie. " - Agota Kristof est née en 1935 en Hongrie, Csikvand. Elle s'enfuit de son pays en 1956, arrive en Suisse où elle travaille en usine. Puis elle apprend le français et écrit pour le théâtre. En 1987, elle connaît une renommée internationale avec son premier roman, Le Grand Cahier, qui est traduit maintenant dans plus de cinquante langues.
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Ce volume réunit quatre pièces d'Agota Kristof.
Le Monstre : Un animal gigantesque est tombé dans un piège. La population du village ne parvient pas à le tuer : à défaut d'y parvenir, voilà que des gens se mettent à l'aimer. La bête sentait mauvais, mais à présent des fleurs poussent sur son dos, sécrétant un parfum exquis. Un seul homme désire encore sa disparition.
La Route : La terre est entièrement couverte de béton. Les questions sont : Où mènent les routes. Ont-elles une fin ? Pourquoi les directions ? Pourquoi la marche ? Les sorties existent-elles ? Sont-elles vraies ou fausses ?
L'Épidémie : Un village est placé en quarantaine, les habitants ayant contracté le virus du suicide. Sauveur délivre une jeune fille qu'il a trouvée pendue dans la forêt, mais Sauvée, dès qu'elle retrouve la vie, se montre bien peu reconnaissante.
L'Expiation : Un aveugle qui joue de l'harmonica. Un sourd qui crache du feu. Par économie, ils occupent le même lit chez une vieille marchande de sommeil. Ils sont sales et misérables, mais on est prié de ne pas trop s'apitoyer. Ce serait trop simple.