Julius est un petit garçon avec de grandes oreilles qui fait le douloureux apprentissage du monde que les siens lui destinent.
Pour julius, ce monde, habité par la mort de sa soeur aînée cinthia, c'est d'abord sa mère, délicieusement futile et adorée de tous ; c'est cette famille de richissimes hommes d'affaires péruviens et de parvenus ridicules, avec, en contrepoint, des domestiques attentifs et dévoués. c'est la ville de lima, avec ses splendeurs oligarchiques et ses zones de misère, dans l'admirable vision précise et stratifiée de l'auteur.
Le naufrage d'une enfance qui découvre et la fêlure initiale de la mort et le scandale de l'injustice sociale, débouche finalement sur la solitude. voici la version intégrale de ce grand texte, premier roman de bryce-echenique.
"«Je me sens aussi forte que Tarzan au bord d'un fleuve puissant où même les crocodiles le respectent...» déclare la délicieuse Fernanda María, qui se sert des sentiments comme Tarzan des lianes pour traverser intacte les turbulences latino-américaines des trente dernières années, dont les survivants ne peuvent qu'être des athlètes de la vie. Lui, il vit en Europe, il l'aime, reçoit ses lettres et rêve de revenir au jour où il n'a pas su la séduire pour toujours.
Alfredo Bryce-Echenique écrit ici une histoire d'amour à rebondissements, pleine d'humour et de tendresse. Il nous entraîne dans une aventure littéraire qui marque un tournant dans son oeuvre.
« Les blessures de l'exil, les cicatrices d'une passion impossible : Bryce-Echenique brode son roman sur ce double thème, et y ajoute toute la nostalgie glamoureuse d'un dernier tango. » L'Express « Il cultive la plus folle et la plus profonde des nostalgies, celle de la paix, du bonheur simple, de la tendresse pleine et tranquille. L'utopie par excellence. » Le Monde « Avec cette correspondance amoureuse entre deux exilés, le Péruvien Bryce-Echenique fait défiler les chaos de l'Amérique latine. Une réussite. » Les Inrockuptibles "
La dynastie des De Ontañeta règne depuis longtemps sur Lima, figures de l'aristocratie péruvienne, propriétaires de terres immenses et de richesses infinies, dépensiers, frivoles et étrangers au pays dans lequel ils vivent. Alfredo Bryce-Echenique nous raconte ici leur fin et explore leur arbre généalogique. Au fil du temps les situations scabreuses se multiplient dans la famille : suicides, crimes, mariages incestueux. Les dernières années du patriarche Tadeo sont bien éloignées de son apogée comme propriétaire de mines et grand voyageur. Celles de Fermín Antonio, son fils, séducteur et collectionneur de femmes, sévère et impitoyable, seront tout aussi lamentables, pour ne rien dire des branches collatérales. Bryce-Echenique revient à ses meilleurs textes de dissection et de satanisation d'une classe sociale qu'il connaît bien. Il retrouve son humour sardonique, son ironie et le charme qu'il sait si bien déployer dans les scènes de tendresse.
Dans son lit devenu "le lieu de la terreur", Max joue et rejoue pendant ses insomnies la fin de son idylle avec Ornella, ex top-model désabusé, qui l'a quitté pour un aventurier véreux.
Max invente, Max s'invente, mais le danger pour lui est de croire et de vivre ses fantasmes.
Dédiées à une seule femme dont le nom est tatoué dans son regard, ces affabulations sont l'étoffe de son amour et le fruit de son inconsolable chagrin.
Don Quichotte noctambule, il offre ses mensonges à toutes les femmes qui croisent son chemin, à ses étudiants, spectateurs de la tragédie comique de ce menteur obsessionnel et impénitent, empêtré dans un monde fabuleux.
Sur les traces de Rabelais, son collègue montpelliérain, Max s'efforce de se guérir et de guérir les maux de la vie grâce au rire.
Humour féroce, ironie et tendresse façonnent un univers romanesque porté par la force de ses personnages.
" Téré Mancini se jeta sur lui avec un baiser et tout ça finit par un vrai méli-mélo de dents, ce fut si effréné que cela fit mal, même, et Manongo se toucha la bouche pour voir s'il saignait pendant que Téré mettait sa main devant sa bouche parce qu'elle se tordait de rire.
" L'adolescence, ses amours et ses amitiés vont déterminer toute la vie de Manongo Sterne, futur requin de la finance, toujours caché derrière ses lunettes noires. Au collège anglais de Lima, en compagnie d'autres jeunes mâles il apprend à tenir son rang social tout en imitant John Wayne, James Dean ou Tyrone Power, au son des boléros de Nat King Cole ou Sinatra. Parmi tous les acteurs de ce roman-monde mêlant anecdote individuelle et évolution sociale d'un pays, seul Manongo est incapable d'oublier et donc de survivre.
Selon le destin fatal de tous les personnages de A. Bryce-Echenique, la persistance du souvenir et son évocation conduisent au chaos. L'humour ravageur, l'écriture torrentueuse, la tendresse, la cruauté, le racisme ambiant, les paroles de chansons, les films, les personnages d'autres romans, la voix inimitable de A. Bryce-Echenique font de ce livre un véritable chef-d'oeuvre. Traduit de l'espagnol (Pérou) par Jean-Marie Saint-Lu.
"Il y a des guides pratiques, des bons, des mauvais, mais que je sache il n'y a pas de guides tristes, et encore moins de Paris" Alfredo Bryce-Echenique Pourquoi triste ? Il aurait voulu un titre dans le style "oublier Palerme" pour dire que le Paris où il avait vécu dans le quartier de la Contrescarpe, le Paris de mai 68 et des années 70, n'existait plus, ce Paris tant aimé qu'il trouve maintenant refroidi. Dans ces 14 histoires, Bryce-Echenique supprime simplement les barrières entre ce qui a été, ce qui aurait pu être et ce qui a dû être. Il le fait avec un naturel parfait car il laisse toujours "l'imagination entrer et circuler où elle en a envie, dans toutes les circonstances, à tout moment, même en dormant."
Lorsque Carlitos Alegre, 17 ans, décide d'assister à la fête que donne son aristocratique famille dans les magnifiques jardins de leur demeure liménienne, il ne se doute pas de ce qui l'attend. En invitant à danser la belle trentenaire, Natalia de Larrea, divorcée, fortunée et objet de la convoitise de tous les mâles présents, il déclenche une agitation que la façon de danser du couple va porter à l'incandescence. Une bagarre homérique va les obliger à s'enfuir.
Réfugiés chez Natalia, ils vont vivre une passion socialement scandaleuse et que personne ne leur pardonne. Le père de Carlitos attaque Natalia pour détournement de mineur, ce qui les oblige à mettre au point de nouvelles stratégies pour vivre leur passion, et les obstacles transforment la vie
de Carlitos tout comme celle de la mondaine Natalia. Les personnages secondaires, comme dans tout bon film, sont extraordinaires de bonté, de bêtise ou de méchanceté.
Avec ce récit d'abord hilarant puis plein de tendresse, Alfredo Bryce-Echenique nous éblouit par sa virtuosité littéraire et nous émeut par sa capacité à décrire les sentiments de son héros passant de l'enfance à l'âge adulte dans un groupe social et une époque aujourd'hui disparus.