C'est sans doute la réaction de son mari à l'achat de ce flamant rose empaillé qui va faire réaliser à Louise que leur relation est terminée. Âme fantasque et étincelante, elle en a presque perdu l'inspiration. Mais la rupture va marquer un nouveau départ, avec l'indéfectible soutien d'Ethel et de Caroline, ses soeurs de coeur et de création depuis dix ans. Le genre de lien qui tient quand tout le reste fout le camp. Ensemble, dans le passage abritant leurs ateliers, le flamant rose en totem, les trois artisanes vont vivre et partager les amours, l'amitié, les saisons, les vacillements, les espoirs, les doutes, les hasards, les surprises et les complications, sortir du rang et revenir à soi.
Son adresse est banale, son voyage sera inoubliable.
« Qu'avais-je, moi, pour commencer ? Une adresse : 12 bis, avenue du Maréchal-Joffre, 78800 Houilles. Je n'aimais rien dans cette localisation. » Hôpital-maison-bac avec mention : un pur esprit dans un corps frêle et l'âme perdue dans un sfumato proche de la brume du lac de Côme. Mais voilà qu'un jour, réfugiée sur son toit, Léa acte la rupture. L'été est là, voilà venu le moment rêvé pour quitter les siens et, surtout, vérifier si la banalité du lieu où l'on vit détermine la grandeur de son destin.Léa tient l'itinéraire parfait : parmi les milliers d'occurrences trouvées sur Google, quatre « 12 bis », des êtres dont elle ignore tout et veut tout savoir. 2 615 kilomètres plein sud, de Mérignac à La Colle-sur-Loup en passant par Tarbes et Biarritz, pour goûter à l'art des jardins sauvages, vivre sa vie à l'envers, rire de la colère et - qui sait ? - apprendre à aimer sa mère.
Une ode aux femmes que l'on ne voit pas mais qui font la gastronomieJoséphine Ikeda était prête à tout pour réaliser son rêve : travailler soixante-dix heures par semaine, gagner un salaire de misère, encaisser le mépris, les brimades, les moqueries. Cette fille de restaurateurs japonais exilés en Bretagne a gagné ses galons en devenant cheffe de partie poisson dans un étoilé parisien. Une spécialité peu prisée de la gent féminine, dans un monde à majorité masculine.En cuisine, comme partout ailleurs, il y a des codes. Quand ces codes sont prétextes à la violence, il y a un adage : « C'est le métier qui rentre. » À l'issue d'un dîner où son chef lui fera payer cher son talent, ordonnant son renvoi, la jeune prodige atteint ses limites physiques : perte partielle de l'audition. Les hommes, Joséphine Ikeda ne les entend plus. Passé l'effroi et dans l'espoir d'une guérison, une option : tout changer. Et ça commence par un aller simple pour la Bretagne.