Les architectes de l'agence 5+1AA, Alfonso Femia et Gianluca Peluffo, sont en charge à Milan de la restructuration de deux anciens bâtiments industriels emblématiques, les Frigos et le Palais des Glaces. Avec le temps, ces édifices sont englobés dans la ville et constituent un nouveau pôle central. Les Frigos, situés près de la zone portuaire de Porta Vittoria, ont été construits en 1899. Ils servaient à l'origine de dépôt pour les denrées alimentaires et à la fabrication de glace. Le Palais des Glaces a été construit à côté en 1923. Après avoir été une des premières patinoires couvertes d'Europe, il devient dès 1957 un lieu alternatif accueillant des événements tels que le premier festival de rock italien, des projections cinématographiques, des manifestations sportives et des divertissements... Il ferme ses portes au public en 2002 pour rénovation.
Le projet de réhabilitation imaginé par l'agence 5+1AA prévoit la rationalisation des espaces et leur harmonisation par le blanc pour souligner la grande voûte du Palais des Glaces et rappeler l'ancienne présence de la glace. Le dernier étage du bâtiment des Frigos est modifié en conservant les espaces sous voûtes pour concevoir des lieux de représentations ouverts au public. Introversion et extériorité. Rouge et noir. Couleur et réflexion, lumière et obscurité. Quelques signes graphiques, entourés d'encre. Un coeur caché et lumineux, sous terre. Puis, le blanc total et le décor.
Dès les débuts du XXesiècle, de nombreux artistes délaissent le territoire de l'idéalisme, rejettent en bloc les formes traditionnelles de représentation et désertent les lieux institutionnels pour s'immerger dans l'ordre des choses concrètes. La réalité devient une préoccupation première, avec, pour conséquence, une refonte du «monde de l'art», de la galerie au musée, du marché au concept d'art lui-même. Émergent alors des pratiques et des formes artistiques inédites:art d'intervention et art engagé de caractère activiste, art investissant l'espace urbain ou le paysage, esthétiques participatives ou actives dans les champs de l'économie, des médias, ou du spectacle. L'artiste devient un acteur social impliqué, souvent perturbateur. Quant à l'oeuvre d'art, elle adopte un tour résolument neuf, problématique, plus que jamais en relation avec le monde tel qu'il va. Elle en appelle à la mise en valeur de la réalité brute, au «contexte» justement. L'art devient contextuel. C'est de cette inflexion, caractéristique de l'art moderne puis contemporain, que nous entretient l'auteur en livrant la première synthèse sur le sujet. Il privilégie les exemples concrets mais aussi les questions que ces pratiques ne manquent pas de soulever.
Croît de la pollution, raréfaction des ressources, dérèglements météorologiques, réchauffement climatique - Le désordre écologique est en route, lourd de menaces pour la survie des espèces, dont la nôtre.
Bien des créateurs, conscients de l'urgence d'une réplique « verte », s'engagent et instituent de nouvelles normes d'expression, d'essence écologique. Pour changer les mentalités, pour réparer, pour refonder l'alliance avec la Terre, jusqu'à nouvel ordre notre unique zone d'habitat possible. Car l'anthropocène est là, cette ère de la vie de notre planète où les effets de l'activité humaine affectent celle-ci, en surface et dans l'atmosphère, plus que l'action tellurique. Ce qu'il faut, c'est agir, s'investir, susciter une symbolique du combat et de l'éthique.
Adaptées aux exigences du développement durable, les oeuvres plasticiennes éprises d'écologie adoptent des formes inusitées : travail dans et avec la nature, développement de laboratoires, pratique du recyclage et des interventions éphémères, création collaborative et poétique de la responsabilité...
L'annonce d'un âge nouveau de l'art.
L'Atlas est un artiste parisien né en 1978. Fasciné par l'écriture manuscrite dès son plus jeune âge, il se rend dans différents pays arabes dans les années 1990 pour y étudier la calligraphie. En France, il commence à développer son art du graffiti, qu'il combine avec sa passion pour l'écriture. L'équilibre entre la forme et la lettre est depuis lors au coeur de sa pratique. Ses oeuvres prennent pour point de départ la signature de l'artiste - L'Atlas, qu'il décline de milles manières. À partir des années 2000, il privilégie le gaffer, avec lequel il trace son nom sur différents supports, tels que les toiles, trottoirs ou façades d'immeubles. L'Atlas crée un alphabet tout en méandres qui, ancré dans la ville, invite à s'interroger sur l'universalité de la langue et les limites de l'illisible.
Fassbinder, clap de fin est consacré aux dernières années du célèbre réalisateur allemand, notamment à son ultime film, Querelle, adapté du roman de Jean Genet. Analysant tour à tour la vie et l'oeuvre de Fassbinder, Guillaume de Sardes montre combien l'une et l'autre sont liées, toutes deux marquées par le rejet des normes bourgeoises et une fascination pour les marges et leurs occupants. Cinéaste radical, Fassbinder a fait de son existence la matière même de son oeuvre laissant derrière lui des films froids, présentant une société minée par le désir.
Dans la foulée du chantier théorique, expérimental et critique ouvert par la Biennale du Détroit de Messine (« Biennale dello Stretto »), qui s'est tenue du 30 septembre au 15 décembre 2022 en Calabre et en Sicile, Les Méditerranée(s) invisible(s) poursuit une réflexion, collective et transversale, sur la coexistence des différentes Méditerranées, dont la réalité dépasse largement les fiction transmises par la mythologie et l'industrie du tourisme.
Il donne à entendre la pluralité d'histoires, d'approches, d'expériences et de possibles déployés autour de cette étendue d'eau mythique, de manière à faire saillir les liens invisibles qui, profondément, unissent ces cultures.
Cet ouvrage polyphonique cherche ainsi à pérenniser cette rencontre inouïe que fut la Biennale. Par la mise en relief de formes de vie communes, en dépit d'une disparité de langues, de mémoires, de conditions socioéconomiques, ce livre est un hommage à ces Méditerranées invisibles, forgeant une communauté qui se reconnaît à des manières d'être, de penser et d'habiter le territoire.
La philosophie d'Alfonso Femia, à laquelle se joignent les voix des architectes Marc Barani et Carmen Santana, se fait ici engagée, tendue vers l'avenir, à la recherche de forces en présence, méconnues ou oubliées pour « conjoindre la conscience [du] présent [...] et de l'usage de ses lieux, et le développement futur de ce même territoire ».
Jean-François Fourtou et les Éditions Dilecta préparent conjointement la première monographie de l'artiste, dont le langage artistique - issu d'un monde onirique émergeant des souvenirs de son enfance - associe sculpture, architecture, photographie et offre des expériences vivre autant que des réalisations à voir. Tout en prenant comme point de départ son histoire personnelle, l'artiste aime jouer avec nos propres souvenirs, ressentis et questionnements. Convoquant notre mémoire, il semble ouvrir des passages vers une démarche intime traçant notre passé et libérant nos rêves. Qu'il s'agisse de La Maison tombée du ciel, La Maison de géant, La Ruche, les Nanitos, dans une résonance poétique, avec puissance et humanité, ses installations concrétisent la notion de bâtisseurs de vies. Cette publication donnera à voir les oeuvres de Jean-François Fourtou à travers plus de trente années de carrière. Elle accompagnera le lecteur dans la compréhension de son parcours créatif (thèmes, médiums, sites...) en lui ouvrant les champs analytiques de ses trajectoires artistiques. Cette étude sera nourrie des textes de Paul Ardenne (qui mettra en lumière la nature de l'oeuvre de l'artiste, ses mobiles, sa forme, son impact), de Marie Darrieussecq (qui s'attachera particulièrement au caractère onirique du travail de Jean-François Fourtou) et d'une série d'entretiens avec Isabelle Bouffard (qui développera avec l'artiste les clés de lecture cachées au-delà des premières apparences ludiques de son oeuvre).
Tous deux émus par la crise sanitaire liée au virus COVID-19, Paul Ardenne et Alfonso Femia engagent un dialogue franc questionnant les conséquences de la pandémie sur les habitats, les lieux de vie, de travail, de soin, de repos.
Se définissant volontiers comme un architecte de la générosité, Alfonso Femia en appelle désormais au développement d'une architecture du soin. Cette approche humaniste, soucieuse non plus seulement du bien-vivre des habitants mais aussi du bien-être des individus, impose aux architectes une mission longtemps sacrifiée : soigner, prendre soin, et notamment des défavorisés, des malades, des isolés, des jeunes et des aînés.
Comment offrir une architecture adaptée attachée à satisfaire et prendre soin de chaque individu ? Que pourrait être un bâtiment protecteur ? Portés par leurs convictions et leurs visions de l'architecture, Paul Ardenne et Alfonso Femia tentent dans cette conversation de proposer des pistes pour construire le logement, l'école ou l'hôpital de demain.
L'architecture et l'urbanisme contemporains sont à l'image des fractures qu'engendre le néolibéralisme, système économique inégalitaire aux ambitions mondialistes qu'imposent à l'échelle planétaire les années 1980 puis le tournant du 21e siècle. Une débauche de bâtiments somptuaires, partout, sort de terre, battant des records de luxe, de hauteur et d'affichage publicitaire.
L'architecture de misère, celle des pauvres, des déplacés économiques et climatiques, au même moment, prolifère. Sur le plan humain, la tension se fait extrême entre, d'un côté, métropoles engagées dans le renouveau et le branding et, de l'autre, masses de population mal logées, rejetées par l'étalement urbain en périphérie des villes ou condamnées au bidonville et à la tente de survie. Maximalisme d'un bord, celui des vainqueurs du système. Précarité de l'autre bord. Contrebuter l'indignité, rétablir plus d'équilibre est à l'ordre du jour. Pour les partisans du « nouveau monde », l'architecture du futur sera éthique et écologique ou ne mérite pas d'être.
Henri-Georges Clouzot, 1907-1977, cinéaste français, auteur mémorable de plusieurs chefs-d'oeuvres du Septième art que tout un chacun a en tête : Le Corbeau (1943), Manon (1949), Quai des Orfèvres (1947), Les Diaboliques (1955), Le Salaire de la peur (1953), La Vérité (1960), La Prisonnière (1968).. Le réalisateur, aussi, du Mystère Picasso (1956), qui reste à ce jour un exemple inégalé de saisie, par l'oculus cinématographique, de la création plasticienne en train de se faire. Pour la première fois dans l'histoire du cinéma, un peintre (et quel peintre : rien moins que le créateur immortel de Guernica) réalise sous les yeux du spectateur plusieurs tableaux, une création dont on a tout loisir dedécouvrir alors toute la complexité, et les errements, en témoin privilégié.
Passer de l'immobilité à la plus rapide possible des mobilités : cette obsession humaine est immémoriale. De tous temps les humains ont cherché à se mouvoir le plus vite possible, à quitter le statut d'êtres immobiles, posés là quelque part à la surface du monde, pour conquérir celui d'êtres mouvants, en déplacement - un déplacement autant que faire se peut exceptionnel par sa vitesse, par la distance parcourue en un éclair, par la capacité à faire valoir l'espace contre le temps et le temps contre l'espace.
Le dragster, dans cette entreprise anthropologique, est le vecteur par excellence approprié. Qu'il compte deux, trois ou quatre roues, cet engin mécanique né avec le XXe siècle est conçu pour l'accélération et pour elle seule. Le dragster, ce sont des prises de vitesse insensées, un parcours sur piste, en ligne droite, réduit au minimum (quelques centaines de mètres tout au plus) et, pour son pilote, des sensations à la fois brutales et complexes. Brutales, car le corps du dragstériste, lors du « run », peut encaisser en quelques secondes 7 G - sept fois la charge de son propre poids - ou plus encore. Complexes, car la compétition dragstérienne vise cet objectif aussi héroïque qu'absurde, annuler le temps écoulé en ne gardant que l'espace conquis.
Challenge problématique d'office et quête d'un absolu inaccessible.
Le dragstériste ? Il touchera au bonheur quand le drag strip sur lequel il élance sa machine aura été parcouru, comme le dit la formule, « en un rien de temps », dans l'abolition de toute durée, pour le plus grand triomphe de l'intensité.
Voici dix ans, Paul Ardenne livrait avec Art, l'âge contemporain une synthèse qui fit date, présentant dans toute sa richesse et sa complexité la création plastique du dernier tiers du XXe siècle. Art, le présent est la suite de cette étude. L'auteur s'y consacre à l'examen des formes plastiques qui émergent autour de l'an 2000, une production artistique pro-fuse qu'il analyse en qualité de chercheur en esthétique mais aussi de témoin direct. L'affaiblissement des postures radicales et modernistes, et l'irruption conjointe de la postmodernité enregistrés par les trois dernières décennies ont pour effet une rapide mutation culturelle, tôt sensible dans le champ des arts plastiques. L'âge des avant-gardes, de façon définitive, est révolu, l'art échappe aux lois, aux dogmes, aux manifestes. Son sens, du coup, devient plus incertain, de même que ses méthodes, sa fonction sociale. Cette plus grande incertitude à cerner la définition de l'art et, partant, la fonction même de l'artiste aboutit à une crise de l'autorité du point de vue, avec son inévitable conséquence, une poétique débridée et interrogative, voire erratique. Nul domaine de la " vie " - esthétique, social, politique - sur lequel la création plastique ne vienne à présent mordre, en un mouvement d'ouverture totale et d'expansion indéfinie des formes. De cette nouvelle donne résultent une création en butte aux quêtes d'identité, confrontée notamment au problème générationnel, plus une autre, expérimentale, élastique et mutante, variant concepts, méthodes, styles et finalités. L'art adopte un aspect protéiforme, il offre une richesse plastique encore jamais connue. Cet essai en fait le tour, sans restriction, au risque assumé de la surabondance des entrées, dans une perspective archéologique plutôt que critique : dire l'art tel qu'il est, et non ce qu'on voudrait qu'il soit.
Catalogue d'exposition et ouvrage généraliste sur la création contemporaine axée sur l'écologie et l'environnement.
L'exposition Courants Verts,Art et environnement à l'heure de la transition climatique est organisée par la Fondation EDF pour l'art contemporain en mars 2020 (rue Récamier à Paris). L'exposition est grand-public. Elle est portée par le sentiment qu'un nouveau monde reste possible et évite les thématiques de la décroissance, du catastrophisme, de la collapsologie et d'un prétendument nécessaire réensauvagement général.
Quatre amis d'un village perdu du sud-ouest français décident de servir la cause du bien. Du Bien avec majuscule.
Ce service généreux les pousse dès l'enfance à multiplier les bonnes actions sans jamais se ménager, jusqu'à l'extravagance parfois. Le Bien est leur combat et leur religion, à jamais et jusqu'au bout. Devenus adultes, cette singulière bande de Quatre intensifie son apostolat en s'engageant dans le SSA, le Service de Santé des Armées. Des soignants sous l'uniforme, Pro Patriae et Humanitate, « Pour les Patries et pour l'Humanité ». Leur amour absolu du Bien et du soin - la « soignure » -, pour des raisons obscures, tourne au carnage. Les Quatre, des saints laïcs pourtant, deviennent des anges exterminateurs.
Précédemment connus sous le nom de 5+1AA, les Atelier(s) Alfonso Femia sont une agence d'architecture et d'urbanisme implantée à Paris, Milan et Gênes. Leurs réalisations ont déjà fait l'objet de plusieurs livres, dont La Tour horizontale, Les Docks de Marseille ou encore Le Nouveau palais du cinéma de Venise, avec Rudy Ricciotti (tous édités par AAM Éditions - Ante Prima). Nouvelle monographie consacrée aux travaux d'Alfonso Femia, + D'Architecture s'attache à retracer le parcours de l'architecte à la lumière d'un thème cher à son coeur : la « générosité ». Illustré de photographies de Luc Boegly, explicité sous la plume de Paul Ardenne, l'ouvrage présentera projets emblématiques de l'agence et nouvelles réalisations, comme le nouveau siège de BNL-BNP Paribas à Rome, le nouveau showroom Iguzzini à Milan, ou la Dallara Academy à Varano de' Melegari.
Cet essai a été rédigé à l'occasion de l'édition 2012 du Printemps de Septembre à Toulouse, festival de création contemporaine. Paul Ardenne en était le directeur artistique, avec ce thème général, « L'Histoire est à moi ! » L'auteur, historien de formation, interroge ici son rapport particulier au temps historique et le sens de sa passion pour l'Histoire. Le passé est nécessaire pour vivre au présent mais il est le passé, une perte. Sauf s'il est ressaisi comme une matière à incorporer, où se couler, dont extraire une forme de vie. Quand l'Histoire se fait sensation, incarnation, chair.
Il n'est pas d'Histoire qui vaille sans l'élaboration d'un lien intime entre elle et nous, un lien qui est non plus seulement l'Histoire avec ses faits mais nous dans l'Histoire tout comme l'Histoire en nous, un mélange d'événements mais aussi d'affects, de fantasmes - une construction en vérité très personnelle.
" Une histoire de terre, voilà ce qu'est l'histoire de Roger-pris-dans-la-terre. Un type, de la terre. " Roger-pris-dans-la-terre : un paysan qui s'adonne ? l'agronomie de pointe mais aussi " un proscrit dans sa condition de glaise ". Roger, jour après jour, s'autodétruit, miné par ce qu'il croit être une maladie : il devient de la terre. Il mène contre lui-même une guerre, jusqu'à délivrance - une pour le moins singulière délivrance.
A rebours du roman agrarien, celui, pétri de régression, de " la terre qui ne ment pas ", ce court roman met en scène un désastre écologique, incarné celui-ci, vécu comme une plaie vivante.
Monographie sur l'oeuvre de l'artiste.
Aurélie Gravas est peintre. Tipees est une sélection de peintures sur toile, sur bois et sur papier.
La série aborde la question de la nature morte et du paysage au sein de compositions construites grâce au procédé du collage.
L'univers coloré et lumineux d'Aurélie Gravas côtoie l'étrangeté des espaces qu'elle conçoit.
Aurélie Gravas est également la compositrice et auteure du projet musical La Femme d'Ali dans lequel elle déploie poétiquement son univers pictural entourée de musiciens.
Catalogue de l'exposition éponyme qui se déroule à Topographie de l'art, Paris 3e, du 8 février au 4 avril 2020.
Les oeuvres de 17 artistes : Art Orienté Objet, Joseph Beuys, Tïa-Calli Borlase, Mat Collishaw, Alix Delmas, Jan Fabre, Robert Gligorov, Horst Haack, Joël Hubaut, Joachim Koester, Léa Le Bricomte, Catherine Mainguy, Joanna Malinowska, Maël Nozahic, Agnès Pezeu, Abraham Poincheval et Camille Sabatier.
Nombreux aujourd'hui sont les artistes, qui réquisitionnent à leur profit la figure de l'« animal » pour y mélanger leur propre figure d'être humain, faisant acte, de façon consentie, d'« humanimalité ».
Convoquant l'animalité, c'est aussi la pars animalis d'eux-même qu'ils font remonter jusqu'à leur oeuvre - en espérant que plus de sens soit donné, par le truchement de l'animal, à ce qu'ils sont.
La Boite est un white cube situé au siège d'un groupe de sociétés dans la zone industrielle de Tunis, à Carthage.
Laboratoire de recherche et lieu d'exposition, c'est un lieu où les artistes créent sans contrainte commerciale ni censure. La Boite produit/expose/achète des oeuvres.
Mais au-delà du soutien à la création contemporaine en Tunisie, l'intérêt de La Boite réside dans la sensibilisation des employés du groupe à l'art contemporain et à leur familiarisation avec le processus de création.
La Boite aura 10 ans cette année (2007-2017). Dans ce livre en deux parties, la première, traitée par Pierre- Noël Denieuil, sociologue/ancien directeur de l'Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC), porte sur la sociologie de l'art en entreprise. Elle restitue et analyse ces rencontres, ces échanges, aide à comprendre si ces dix années, qui ont vu s'installer plusieurs expositions, ont contribué, au sein de l'entreprise, à une plus grande sensibilité à l'art et au processus créatif. Si ces superpositions d'oeuvres, de concepts, de messages ont été un déclic à une réflexion plus poussée sur les problématiques/ techniques traitées.
La deuxième partie, confiée à l'historien d'art Paul Ardenne, est à la fois une véritable « histoire de l'art contemporain tunisien » et un commentaire critique sur les travaux présentés ; l'auteur fournit une analyse de la création contemporaine tunisienne par le prisme de cet espace et des expositions personnelles qu'il a abritées.
Coeur de primate, sculpture en marbre d'un gorille, a été l'occasion d'une rencontre entre deux artistes, plasticien et photographe. En tons de gris, l'animal surgit de la matière, puissant et expressif. Ce livre raconte cette histoire et explore la figure du gorille dans l'art contemporain. Matthieu Faury est un artiste plasticien principalement connu pour ses sculptures, dessins et installations. Il a réalisé de nombreuses expositions dans le sud de la France, notamment au PontduGard en 2010, à Tarascon (exposition Si les châteaux m'étaient contés en 2015) et à Avignon (Coeur de primate, dans le jardin du Palais des papes en 2020). Alexandre Brétinière est photographe. Il est l'auteur de deux livres de photos, Avignon, mon amour (2018, éditions du Chassel) et Douces cadences (2019, éditions Marion Charlet). Paul Ardenne est écrivain et historien de l'art. Il est notamment l'auteur de Art, le présent (2009, Regard) et de Un Art écologique (2018, BDL). Il a été le commissaire de l'exposition Humanimalismes en 2020 à Paris.