Né de la volonté de Louis XIV et devenu à la Révolution propriété de la nation, le département des Arts graphiques du musée du Louvre s'est enrichi au fil des siècles et possède aujourd'hui l'une des plus prestigeuses collections de dessins au monde. Ces oeuvres, célèbres, peu exposées, car fragiles, surprennent par leur vivacité. Sont ici réunies -toutes écoles confondues - les 100 plus belles feuilles du musée qui - du XVe au XIXe siècle, de Léonard de Vinci à Piranèse, de Jean Fouquet à Eugène Delacroix, d'Albrecht Dürer à Caspar David Friedrich - ont façonné l'histoire du dessin.
100 feuilles, 100 dessins de maître que commente et décrypte Arlette Sérullaz, conservatrice générale honoraire du département et ancienne directrice du musée Eugène-Delacroix. Au-delà de l'étonnante diversité des techniques et outils choisis par les artistes - pierre noire, mine de graphite, encre, sanguine, pastel, lavis, fusain, aquarelle...-, c'est la richesse de leur travail créatif qui s'exprime. Tour à tour, le trait se fait fin, précis, violent, ample, délié, libre... et révèle la beauté de ces chefs-d'oeuvre.
Parce qu'il s'appuyait sur l'étude de l'Antiquité « qui n'a pas cessé d'être la grande école des peintres modernes » et sur l'imitation des anciens « dans le génie de leur dessin, l'expression de leurs figures et les grâces de leurs formes », l'enseignement dispensé par Jacques-Louis David dans son atelier est vite devenu synonyme d'académisme froid et statique. De nos jours, cette opinion perdure, qui dénie à ses élèves, prétendument prisonniers d'un endoctrinement rigide et sclérosé, tout esprit innovant. Les dessins de Jean-Germain Drouais, de Philippe-Auguste Hennequin, de Jean-Baptiste Wicar ou du Belge François -Joseph Navez, à juste titre considérés comme les disciples les plus orthodoxes de David, montrent à l'évidence que ces artistes ont su, à travers leur propre vision de l'Antiquité, créer des formes nouvelles. Tout en continuant, eux aussi, à privilégier la ligne qui détermine les contours mais aussi les exalte, François Gérard, Anne-Louis Girodet et Jean-Antoine Gros participent d'une aventure qui aboutit à l'éclatement de la conception
davidienne et contient bien des signes avant-coureurs des grandes options du xixe siècle.
Outre son travail de peintre, Delacroix a beaucoup dessiné, utilisant toutes les techniques graphiques (pointe de métal et miniature mises à part) et s'attachant à des thèmes aussi variés que portraits, paysages, études d'animaux et études préparatoires pour ses oeuvres les plus célèbres.
D'un bout à l'autre de sa vie, Delacroix n'a cessé de dessiner. Les milliers de feuilles dispersées au cours de lavente organisée après sa mort attestent l'importance que l'artiste accordait à ce travail. Riche de plus de trois mille dessins, grâce notamment à la générosité d'un grand collectionneur, Étienne Moreau-Nélaton, le fonds du musée du Louvre permet, à lui seul, de découvrir la complexité d'un génie aux multiples faces, dont l'écriture a évolué, au cours des temps, vers un lyrisme de plus en plus prononcé et une évidente synthétisation des formes recréées par son imaginaire. Qu'il ait recours à l'inépuisable dictionnaire que lui offre la nature, qu'il dessine de souvenir ou de libre invention, qu'il réagisse, comme c'est souvent le cas, à un texte littéraire, Delacroix est un dessinateur paradoxal, respectueux de la tradition mais la transgressant en permanence. Il a utilisé, alternativement ou conjointement, presque toutes les techniques graphiques, fusain, sanguine, pastel, crayon graphite, plume, aquarelle ou lavis, en les poussant jusqu'à leur point d'accomplisseme nt, sinon de rupture. Ses dessins foisonnants, où s'enchevêtrent savamment et passionnément lignes et couleurs, hachures fiévreuses et courbes sensuelles, dressent une passerelle entre le passé et le présent.
" Il y a un seul maître, Corot. Nous ne sommes rien en comparaison, rien. " Claude Monet, 1897. " Il est toujours le plus grand, il a tout anticipé... " Edgar Degas, 1883.
A la tête de l'École Barbizon au milieu du XIXe siècle, Jean Baptiste Camille Corot (1796-1875) est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands peintres paysagistes français. Ce volume, qui lui est dédié, de la série " Cabinet des dessins " en coédition avec le musée du Louvre, met l'accent sur les principales étapes de la vie de l'artiste qui considérait le dessin comme l'essence même de l'art. Dessins, carnets de croquis et lettres autographes permettent de suivre Corot dans ses multiples voyages, tant en Italie qu'en France, et montrent l'évolution et la richesse de son écriture depuis le graphisme précis et vigoureux des études du début et de la maturité, exécutées au crayon de graphite et à la plume, jusqu'aux noirs veloutés et profonds des fusains tardifs. Paysages dessinés sur le motif ou recomposés de mémoire, monuments, portraits et nous sont présentés ainsi qu'un choix de clichés verre, qui rappelle la place essentielle de Corot dans le domaine de la gravure du XIXe siècle.
Arlette Sérullaz est conservateur général honoraire au département des Arts graphiques, elle a été directrice du musée Delacroix entre 1984 et 2007, chargée de cours à l'École du Louvre. Auteur de nombreuses publications sur le XIXe siècle français et européen, dont des titres dans la collection "Cabinet des dessins" (co-édition 5 Continents Editions et le musée du Louvre): Delacroix , Granet ; Gérard, Girodet, Gros ; David.
Tout à la fois romantique et classique, dilettante et bourreau de travail, solitaire et mondain, Eugène Delacroix a tout peint. Passionnément. D'une vaste érudition, il a trouvé son inspiration chez les plus grands, Shakespeare, Goethe, Byron et Dante.
Passant librement du mythe à la réalité, il a traduit avec une rare puissance imaginative les bouleversements de son siècle dans Les Massacres de Scio, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, La Liberté guidant le peuple, symbole à jamais de la révolution.
En 1832 au Maroc, il découvre, fasciné, la lumière implacable et l'«Antiquité véritable»;
Aquarelles et croquis se multiplient, pour constituer le substrat d'une centaine de tableaux dont les Femmes d'Alger (1834). De retour à Paris, il se voue aux «grandes lumières de la peinture murale» (Assemblée nationale, Sénat) et, après avoir versé «tour à tour sur ses toiles inspirées le sang, la lumière et les ténèbres», livre à l'église Saint-Sulpice le dernier combat de sa vie. Arlette Sérullaz et Annick Doutriaux éclairent l'univers de ce peintre-poète dans lequel Baudelaire voyait le «chef de l'école moderne».
La main est de toutes les parties du corps humain, après le visage, assurément la plus autonome, la plus importante...
Le langage de la main recouvre une infinité de formes et de gestes, pendant fort longtemps codifiés, dont l'origine est à chercher sur les parois des cavernes avant que les peintres n'y accordent une attention grandissante.
Qu'elle soit tendre, passionnée, ensanglantée, laborieuse, élégante, divine ou encore créative, la main offre depuis les origines du monde un second langage à l'homme mais aussi à l'artiste.
Cet ouvrage tente de réunir les exemples les plus emblématiques, les plus inattendus ou les plus étonnants, mains célèbres ou non du XVIè ou XXè siècle. Il aurait été téméraire et même utopique d'entreprendre un répertoire en images de la représentation de la main à travers les âges : pareille démarche assurément était vouée d'emblée à l'échec tant les champs à couvrir étaient vastes.
De Michel-Ange à Dürer, de Léonard à Fragonard ou de Courbet à Picasso, il n'est pas un artiste qui n'ait traduit la pensée humaine en un geste dicté par la main. De la compassion à la tragédie, de l'amour à la haine, du plaisir à la douleur, ils s'expriment selon leur talent et leur virtuosité, traduisent leur intention par une représentation très significative de la main. Très souvent, le contexte du tableau permet de situer immédiatement l'action réalisée par la main.
Un livre distrayant, alliant découvertes et fine analyse des oeuvres choisies par les deux auteurs.
Tout à la fois romantique et classique, dilettante et bourreau de travail, solitaire et mondain, eugène delacroix a tout peint.
Passionnément. d'une vaste érudition, il a trouvé son inspiration chez les plus grands, shakespeare, goethe, byron et dante. passant librement du mythe à la réalité, il a traduit les souffrances de son siècle avec une rare puissance imaginative, les massacres de scio, la grèce sur les ruines de missolonghi, la liberté guidant le peuple, symbole à jamais de la révolution. en 1832 au maroc, il découvre, fasciné, la lumière implacable et l' " antiquité véritable " ; aquarelles et croquis se multiplient, pour constituer le substrat d'une centaine de tableaux dont les femmes d'alger (1834).
De retour à paris, il se voue aux " grandes lumières de la peinture murale " (assemblée nationale, sénat), et après avoir versé " tour à tour sur ses toiles inspirées le sang, la lumière et les ténèbres ", livre à l'église saint-sulpice le dernier combat de sa vie, lui ce voltairien convaincu qui n'a cessé de confier à son journal, en même temps que ses réflexions esthétiques, ses questions et ses doutes.
Arlette sérullaz et annick doutriaux éclairent ici l'univers de ce peintre-poète, prodigieux coloriste dans lequel baudelaire voyait le " chef de l'école moderne ". une fête pour l'oeil.