Précédé de 1684, essai de Marc Fumaroli
« L'on ne saurait être maître de soi-même, que l'on ne se connaisse à fond. Il y a des miroirs pour le visage, mais il n'y en a point pour l'esprit. Il y faut donc suppléer par une sérieuse réflexion sur soi-même.
Quand l'image extérieure s'échappera, que l'intérieure la retienne, et la corrige. Mesure tes forces et ton adresse, avant que de rien entreprendre ; connais ton activité pour t'engager ; sonde ton fonds, et sache où peut aller ta capacité pour toutes choses. » Un précieux mode d'emploi de nous-même et des autres, une invitation à réussir notre existence avec élégance, tout en protégeant avec prudence notre monde intérieur.
" l'art de la prudence est un petit chef-d'oeuvre dans son genre.
Il est destiné à tout un chacun. mais surtout, il est susceptible de devenir le manuel de tous ceux qui vivent dans le grand monde, en particulier des jeunes gens qui sont à la recherche de leur bonheur et auxquels il donne, en une fois et par avance, un enseignement qu'ils ne gagneraient qu'après une longue expérience. une lecture unique est à l'évidence tout à fait insuffisante, il est plutôt fait pour jouer le rôle d'un véritable compagnon de vie.
" arthur schopenhauer. l'art de la prudence (oráculo manual y arte de prudencia) est l'ouvrage le plus célèbre du jésuite espagnol baltasar gracián (1601-1658). il fut traduit au xviie siècle par amelot de la houssaie sous le titre l'homme de cour.
Pendant espagnol de La Rochefoucauld, dans la tradition des moralistes européens, Baltasar Gracián (1601-1658) est surtout connu pour sa réflexion sur les arcanes de la vie mondaine et son élaboration d'un art social de la ruse, dont l'homme politique ou le professionnel d'aujourd'hui peuvent s'inspirer avec profit. Dans ce traité du succès (publié en 1647 et composé de 300 aphorismes), Gracián dévoile tout autant une tactique et des conseils pratiques pour réussir en société que les moyens d'une réalisation personnelle, d'une culture de soi. Il s'adresse ainsi tout autant à l'homme de cour soucieux de briller qu'à l'honnête homme en quête de sagesse.
" Le cours de ta vie en un discours" : ainsi Baltasar Gracian (1601-1658) définit-il dans sa note " Au lecteur " son roman, "l'incomparable Criticon " selon Schopenhauer.
Allégorie du voyage de la vie en quatre saisons, ce premier roman européen d'apprentissage, dont nous donnons ici la substantifique moëlle, présente "deux pèlerins de la vie" parcourant l'Europe à la recherche de la Félicité, à travers le monde des apparences, systématiquement énoncé, dénoncé et renvoyé dans " La grotte du Néant". Gracian pulvérise les fausses valeurs, si actuelles, de l'image, de l'ambition, du pouvoir, du lucre, en une philosophie au marteau qui brise sans pitié les idoles clinquantes et les faux-semblants. Il leur oppose l'éducation et la culture qui, de l'homme brut, font une Personne consommée, exalte l'Art, qui est "sans doute le premier emploi de l'homme dans le paradis". Rosse, féroce, la satire s'inscrit dans une veine fantastique, et s'écrit avec une verve fantasque qui fait du Criticon un chef-d'oeuvre de liberté langagière, de bonheur dans le mot et dans le jeu.
En 1636, gracian rencontre vicencio juan de lastanosa, influent érudit de huesca dont l'amitié et le soutien à son égard ne se démentiront jamais.
C'est à cette époque qu'il entreprend la rédaction du héros, premier d'une série de traités dans lesquels les ressources de l'intelligence et du langage sont portées à leur plus haut degré d'analyse. le pseudonyme de lorenzo gracian, sous lequel il publiera l'essentiel de son oeuvre afin de se dérober à la censure ecclésiastique, ne prête à aucune illusion, ni sur son identité véritable, ni sur les fondements de sa morale : pour vivre en ce monde, il s'agit moins de tromper autrui que de se détromper soi-même.
La traduction jusqu'à présent la plus connue, et constamment rééditée, est celle, publiée en 1725, de joseph de courbeville ; elle tient malheureusement plus de la paraphrase que de la restitution du texte. cherchant à épouser au plus près nuances et variations de l'original, catherine vasseur propose ici pour la première fois un véritable essai de traduction française du héros.
Baltasar Gracian, écrivain et jésuite espagnol (1601-1658). Son oeuvre s'attache à construire la figure de « L'Homme universel », sorte de héros mondain doué des vertus nécessaires à la réussite dans la société. Cette figure est exposée dans son ouvrage phare : L'Homme de cour, dont on reprend ici des extraits.Un titre qui s'inscrit dans les objets d'étude des classes de seconde (Genres et formes de l'argumentation : XVIIe et XVIIIe siècles) et de première (La question de l'homme dans les genres de l'argumentation, du XVIe s. à nos jours).
« Le Politique nest pas lexemple parfait dun type politique, mais bien plutôt lillustration politique de ce que signifie raison dEtat de soi-même, cest-à-dire dun modèle individuel de conduite. Par là, Le Politique est moins un traité politique de lart de gouverner quun traité du gouvernement de soi qui fait de Ferdinand le Catholique le plus parfait et le plus grand des rois. Autrement dit, sil ny a pas de différence de nature entre les qualités héroïques et politiques, mais seulement une nuance qui découle de leur sphère dapplication, cest précisément parce que le champ politique dapplication nest jamais que la partie dun tout que lon peut nommer éthique. On comprend dès lors pourquoi le sujet politique ne peut quêtre une fiction, un méta-Sujet épuré de ses subjectivités : lidée dune raison dEtat de soi-même est lexpression de cette pensée individualiste pour laquelle chacun est comme un Etat, indépendant, enfermé en soi-même et concurrent des autres. Gracián effectue ainsi un renversement de la relation du politique à léthique, par un déplacement de la verticalité traditionnelle du rapport du prince à ses sujets vers lhorizontalité des relations interindividuelles. » (S. Vaquero, Introduction)
« Étoile de première grandeur » selon Lacan, à côté de La Rochefoucauld (qui l'utilise, comme plus tard Nietzsche), dans la tradition des moralistes européens, Baltasar Gracián (1601-1658) est surtout connu pour sa réflexion subtile et profonde sur les arcanes de la vie sociale et pour les conseils de comportement qu'il donne, dont l'homme politique ou le professionnel d'aujourd'hui peuvent tirer beaucoup de profits.
Pour la première fois, le lecteur de langue française trouvera rassemblés dans ce volume la totalité de ses Traités, dans une traduction nouvelle, correspondant aux exigences scientifiques d'aujourd'hui tout en étant empreinte d'une vraie beauté littéraire. Il pourra ainsi prendre toute la mesure d'une oeuvre majeure qui, à travers les différentes figures que sont l'« honnête homme », l'« homme de cour », le « héros » ou le « bel esprit », s'interroge sur la destinée de l'homme, son rapport à la société, à la langue et à Dieu.
'Better mad with the crowd than sane all alone' In these witty, Machiavellian aphorisms, unlikely Spanish priest Baltasar Gracian shows us how to exploit friends and enemies alike to thrive in a world of deception and illusion. Introducing Little Black Classics: 80 books for Penguin's 80th birthday. Little Black Classics celebrate the huge range and diversity of Penguin Classics, with books from around the world and across many centuries. They take us from a balloon ride over Victorian London to a garden of blossom in Japan, from Tierra del Fuego to 16th-century California and the Russian steppe. Here are stories lyrical and savage; poems epic and intimate; essays satirical and inspirational; and ideas that have shaped the lives of millions. Baltasar Gracian (1601-1658). Gracian's work is available in Penguin Classics in The Pocket Oracle and Art of Prudence .
Épuisé
De la même façon que ces merveilleux poissons de l'océan et ces vers de la terre à qui la nature variée concéda le don de la lumière la tiennent concentrée dans leurs entrailles tant qu'elle ne leur est pas nécessaire, et l'occasion venue l'avivent et la lancent à l'extérieur, de même ce prodigieux personnage avait une certaine lumière intérieure, grand don du ciel, dans la profondeur la plus intime du cerveau, qu'il lançait par les yeux et par la bouche chaque fois qu'elle lui était nécessaire, source éternelle de resplendissante clarté.
Que prône, à l'aube de l'ère moderne, un homme sage, désabusé par la tyrannie de ses congénères, par leur vanité et leur goût des apparences, quand il est clairvoyant sur leurs jeux de pouvoir ? Il prône le renoncement permanent aux illusions qui ne cessent de se renouveler, toujours. « La vie humaine est un combat contre la malice de l'homme même. » Il n'y a plus qu'à répertorier les tactiques et stratégies de domination, à les épingler finement dans leur ambivalence, mêlant le bien et le mal. Désormais, le désenchantement est notre lot : aucun acte ne sera plus dans le bien pur. Dès lors, il faut s'en remettre à la prudence, c'est-à-dire s'efforcer de percer la vérité des êtres et des choses, et se garder de la déraison.
L'homme de cour , traduit de l'espagnol de Balthasar Gracian, par le sieur Amelot de La Houssaie, avec des notes Date de l'édition originale : 1684 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
En entreprenant de redonner vie à ces ouvrages au travers d'une collection de livres réimprimés à la demande, nous leur donnons la possibilité de rencontrer un public élargi et participons à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles.
Nous avons cherché à concilier la reproduction fidèle d'un livre ancien à partir de sa version numérisée avec le souci d'un confort de lecture optimal. Nous espérons que les ouvrages de cette nouvelle collection vous apporteront entière satisfaction.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
La Politique don Ferdinand le Catholique, trad. de l'espagnol, avec des notes, (par le P. J.-F. de Courbeville.) Date de l'édition originale : 1732 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
En entreprenant de redonner vie à ces ouvrages au travers d'une collection de livres réimprimés à la demande, nous leur donnons la possibilité de rencontrer un public élargi et participons à la transmission de connaissances et de savoirs parfois difficilement accessibles.
Nous avons cherché à concilier la reproduction fidèle d'un livre ancien à partir de sa version numérisée avec le souci d'un confort de lecture optimal. Nous espérons que les ouvrages de cette nouvelle collection vous apporteront entière satisfaction.
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L'Art de la prudence est un petit chef-d'oeuvre dans son genre. Il est destiné à tout un chacun. Mais surtout, il est susceptible de devenir le manuel de tous ceux qui vivent dans le grand monde, en particulier des jeunes gens qui sont à la recherche de leur bonheur et auxquels il donne, en une fois et par avance, un enseignement qu'ils ne gagneraient qu'après une longue expérience. Une lecture unique est à l'évidence tout à fait insuffisante, il est plutôt fait pour jouer le rôle d'un véritable compagnon de vie. (Arthur Schopenhauer)
L'héros de Laurens Gracian gentil-homme arragonois . Traduit nouvellement en français par le Sr Gervaise,...
Date de l'édition originale : 1645 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
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1. Caracter e Intelecto: los 2 polos de nuestra capacidad, una sin la otra son la mitad de la felicidad. El Intelecto no es suficiente, el Caracter es necesario.
2. No digas nada: El valor de tus logros se incrementa por su novedad. Es inútil y estupido jugar con todas tus cartas sobre la mesa. Si no declaras lo que vas a hacer causas expectativas, especialmente cuando eres objeto de atención general. Ponle misterio a todo, el misterio causa veneración. Cuando expliques tus cosas, no seas explicito, para que no expongas tus pensamientos. El silencio es el santuario del Arte de la Prudencia. Una resolución que se dice a los demas no esta bien pensada y se vuelve objeto de criticas; si resultara un fracaso, serias doblemente desafortunado. Haz que la gente se pregunte qué estas haciendo y que te observe.
Estos dos son los ejes del lucimiento discreto; la naturaleza los alterna y el arte los realza. Es el hombre aquel célebre microcosmo, y el alma, su firmamento. Hermanados el genio y el ingenio, en verificación de Atlante y de Alcides, aseguran el brillar, por lo dichoso y lo lucido, a todo el resto de prendas.
El uno sin el otro fue en muchos felicidad a medias, acusando la envidia o el descuido de la suerte. Plausible fue siempre lo entendido, pero infeliz sin el realce de una agradable genial inclinación; y al contrario, la misma especiosidad del genio hace mas censurable la falta del ingenio.
Juiciosamente algunos, y no de vulgar voto, negaron poderse hallar la genial felicidad sin la valentia del entender; y lo confirman con la misma denominación de genio, que esta indicando originarse del ingenio; pero la experiencia nos desengana fiel, y nos avisa sabia, con repetidos monstruos, en quienes se censuran barajados totalmente.
Son culto ornato del alma, realces cultos; mas lo entendido, entre todos corona la perfección. Lo que es el sol en el mayor, es en el mundo menor el ingenio. Y aun por eso fingieron a Apolo, dios de la discreción. Toda ventaja en el entender lo es en el ser; y en cualquier exceso de discurso no va menos que el ser mas o menos persona.
AL QUE LEYERE A los grandes hombres nada les satisface sino lo mucho; por eso no depreco yo lectores grandes, convido sólo al benigno y gustoso, y le presento este tratado de la senectud con particular novedad. Nadie censura que las cosas no se hagan, pero si que no se hagan bien; pocos dicen por qué no se hizo esto o aquello, pero si por qué se ha hecho mal. Confieso que hubiera sido mayor acierto el no emprender esta obra, pero no lo fuera ya el no acabarla: eche el sello esta tercera parte a las otras. Muchos borrones toparas, si lo quisieres acertar: haz de todos uno. Para su enmienda te dejo las margenes desembarazadas, que suelo yo decir que se introdujeron para que el sabio letor las vaya llenando de lo que olvidó o no supo el autor, para que corrija él lo que erró éste. Sola una cosa quisiera que me estimases, y sea el haber procurado observar en esta obra aquel magistral precepto de Horacio, en su inmortal Arte de todo discurrir, que dice: Denique sit quod vis simplex dumtaxat et unum. Cualquier empleo del discurso y la invención, sea lo que quisieres, o épica o cómica u oratoria, se ha de procurar que sea una, que haga un cuerpo, y no cada cosa de por si, que vaya unida, haciendo un todo perfecto. También he atendido en esta tercera parte huir del ordinario tope de los mas autores, cuyas primeras partes suelen ser buenas, las segundas ya flaquean, y las terceras de todo punto descaecen. Yo he afectado lo contrario, no sé si lo habré conseguido: que la segunda fuese menos mala que la primera, y esta tercera que la segunda. Dijo un grande lector de una obra grande que sólo le hallaba una falta, y era el no ser o tan breve que se pudiera tomar de memoria, o tan larga que nunca se acabara de leer: si no se me permitiere lo último por lo eminente, sea por lo cansado y prolijo. Otras mas breves obras te ofrezco, y aunque no puedo lo que franqueaba a sus apasionados el erudito humanista y insigne jurisperito Tiraquelo si aquello de un librillo en cada un ano redituara mi agradecimiento. -Vale.
Este libro, según desvela la portada de la obra, «contiene varias meditaciones para que los que frecuentan la sagrada Comunión puedan prepararse, comulgar y dar gracias». «Meditaciones» es el nombre que el jesuita asigna a los capitulos de esta obra, en la linea de sus obras anteriores, donde se titulaban «primores» (El Héroe), «realces» (El Discreto), «discursos» (Agudeza y arte de ingenio) o «crisi(s)» (El Criticón).
El capitulo o meditación primera sirve a la preparación del cristiano para recibir la comunión, el segundo al acto de la comunión propiamente dicha, el tercero a los frutos que se obtienen de recibir el cuerpo de Cristo y el cuarto a dar gracias. Estas meditaciones estan divididas en puntos o temas de reflexión y, a su vez, cada punto presenta dos partes separadas tipograficamente por un asterisco.