La laïcité est devenue un enjeu mondial et passionnel. On lui fait dire n'importe quoi. Il y a ceux qui voudraient l'adapter à l'Islam, l'accommoder, l'ouvrir ou tout céder. Et ceux qui, au contraire, voudraient interdire le voile à la plage ou à l'université. « Ni capitulation, ni persécution », disait Ferdinand Buisson, un des pères de l'école laïque. C'est la ligne de ce livre.
Il répond aux faux-procès, dévoile la guerre culturelle menée par les partisans du modèle américain, retrace l'histoire de la loi de 1905 et de l'école laïque jusqu'à nos jours, éclaire les lignes de fractures, et propose un manifeste pour une politique réellement laïque, fidèle à l'esprit de la Séparation.
Lucide, limpide et indispensable, cet ouvrage défend une vision combattive et équilibrée du modèle français de laïcité, qui n'est pas un glaive, mais un bouclier.
Un plaidoyer pour la laïcité précis et nuancé. Laurent Joffrin, Libération.
Après l'immense émotion qui a suivi l'attentat contre Charlie Hebdo, Caroline Fourest revient sur ces voix, ces « oui mais », qui, au nom de la « responsabilité », de la peur d'« offenser » ou du soupçon d'« islamophobie », n'ont pas voulu « être Charlie ».
Dans cet essai pédagogique sans concessions, elle recadre les débats sur la liberté d'expression et alerte sur les dangers d'une mondialisation de l'intimidation. Elle clarifie la ligne de fracture entre laïcité à la française et relativisme anglo-saxon. Entre droit au blasphème et incitation à la haine. Entre Charlie et Dieudonné. Entre rire du terrorisme, et rire avec les terroristes.
Caroline Fourest continue le combat, avec une soif intacte de convaincre.
Anne Rosencher, Marianne.
Caroline Fourest décrit et décrypte dans cet essai, les menaces qui pèsent sur la belle idée de l'universalisme (que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit). Comment concilier respect des valeurs communes et respect des particularismes ? Peut-on tout tolérer au nom des coutumes ?
L'auteure dénonce ce qu'elle considère comme une tentation totalitaire d'une certaine gauche. Une gauche qui, selon elle, a perdu ses repères et devient antisioniste au nom du passé colonial de la France ou défend le voile au nom de la liberté des femmes.
Caroline fourest s'est fait une spécialité de clarifier et de mettre en lumière les grands débats comme les aime notre époque, mouvante et inquiète. avec un talent unique, elle créée des concepts, les clarifie, et fournit ainsi une « boîte à outils » intellectuelle pour ceux qui se sentent malmenés ou perdus dans les violentes ruelles de la pensée. ainsi, dans la tentation obscurantiste, caroline fourest ouvrait une voie d'analyse historique sur la gauche française : elle distinguait deux gauches, l'une fondée sur la résistance au nazisme ; l'autre fondée sur la lutte contre le colonialisme. cette clé d'apparence simple n'a cessé de montrer sa force, et d'être reprise par tous. depuis bientôt quatre ans, caroline fourest travaille sur une question majeure : l'agonie de l'universalisme - notre dernière utopie. cette belle ambition, gravée dans le marbre de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, est battue en brèche. pourtant, il n'existe pas de meilleur remède à la crise que connaît le multiculturalisme depuis le 11 septembre 2001, à force de tout tolérer au nom de la culture et du religieux. cet enjeu dépasse largement l'aspect rhétorique. il est au coeur de débats qui agitent quotidiennement le monde. les nations-unies, le canada, les etats-unis, l'afrique du sud, l'australie, l'inde, la belgique, les pays-bas, la france... dans tous les pays où le respect des minorités et le culte de la diversité progresse, on se déchire pour savoir comment concilier droit à la différence et respect des valeurs communes. peut-on tout tolérer - l'excision ou l'infanticide - au nom des coutumes ? faire passer le respect du voile avant l'égalité hommes-femmes ? accepter des menus séparés dans les cantines ? des créneaux non-mixtes dans les piscines ? faut-il retirer les sapins de noël des places publiques ? reconnaître des arbitrages basés sur la charia ? dans ce livre puissant, caroline fourest explique le « modèle français », admiré et controversé, le malentendu avec le monde « anglo-saxon ». elle revient sur la révolution française, la constitution américaine, raconte le débat canadien sur les « accommodements raisonnables ». elle rend clair, enfin, les termes qui nous font perdre la tête : communautaire, communautarisme, multiculturalisme, essentialisme, racisme, islamophobie, musulmanophobie... et nous livre, à trente ans, le bréviaire courageux sur lequel rebâtir l'envie de faire société.
« Inna Shevchenko, dite Inna, est un personnage qui semble sorti de l'imaginaire de l'un de ces auteurs russes doués pour offrir au monde des destins tourmentés.
De son corps, elle a fait une arme. Coeur et émotions en sourdine, son goût pour la lutte et la propagande ont fait d'elle une guerrière. Sa silhouette d'Amazone, cheveux au vent et seins à l'air, a déjà marqué l'iconographie de ce siècle. A 23 ans, Inna a vécu plusieurs vies, subi des centaines d'arrestations et de gardes à vue et a même été kidnappée en Biélorussie. Elle a dû fuir son pays, l'Ukraine, après avoir tronçonné une croix. Elle s'est battue pour sauver Amina des geôles tunisiennes et des foudres salafistes. C'est à Paris, en exil, que nos destins se sont croisés. Ensemble, nous nous sommes dressées face aux patriarches et aux néo-fascistes. Nous nous sommes aussi affrontées lorsque sa fureur marxiste et révolutionnaire heurtait mon aspiration aux lumières tamisées de la laïcité, et peut-être plus encore, à l'art de vivre.
Pasionaria, nihiliste ou fanatique ? Qui est-elle vraiment ? Les journalistes du monde entier tentent de la déshabiller davantage et se heurtent à une porte de plomb. Inna peut enlever le haut mais jamais son armure. J'étais loin de me douter du chemin qu'il faudrait parcourir pour contourner sa méfiance. Avec obstination, j'ai glané le droit d'accéder à son histoire et à son intimité. Non sans avoir dû baisser la garde à maintes reprises.» C.F.
Peut-on être de gauche, progressiste et même utopiste, sans avoir à choisir entre la lucidité et l'ambition, face aux crises que nous traversons ? Dans notre monde en ébullition, tous les choix ne se valent pas.
Intégrismes, racismes, blasphème, laïcité, crise du multiculturalisme, crise financière, écologie, régulation de la finance, Europe politique, nucléaire, conflit israélo-palestinien, printemps démocratique, hivers islamistes, justice sociale et fiscale... Ce sont ces enjeux que Caroline Fourest a su aborder de front et disséquer dans ses chroniques, qui témoignent d'un regard à la fois progressiste, lucide et courageux. Sur les grandes décisions à prendre, et peut-être plus encore sur les routes hasardeuses qu'il faut absolument éviter...
Tariq Ramadan reproche à ses contradicteurs de ne pas le lire, de ne pas l'écouter, et de l'accuser à tout propos de tenir un double langage. Or Caroline Fourest l'a lu, mais aussi décrypté.
Elle raconte d'abord l'arrivée de Ramadan dans les banlieues françaises ; le soutien des réseaux " frères " ; la passion qu'il suscite très vite dans les médias ; l'alliance inespérée avec les partisans du dialogue entre les religions et les tenants de la laïcité dite " ouverte " ; les premières inquiétudes des fins connaisseurs de l'Islam ou des chrétiens amoureux du monde arabe.
Héritier de la pensée des Frères musulmans, quoiqu'il s'en défende à l'occasion, Tariq Ramadan a toujours eu une mission claire : témoigner de son combat, de façon prosélyte et au nom de cet héritage, auprès des musulmans européens. Le débat sur la laïcité et la multiplication des face-à-face télévisuels, s'ils ont fait de Ramadan une star médiatique, n'ont pas permis de mettre au jour sa stratégie et le sens caché de ses discours. Caroline Fourest a donc acheté tous ses livres, toutes ses cassettes, s'est procuré sur internet l'ensemble de ses cours, et certaines conférences qui se vendent sous le manteau. Elle les a été étudiés, relus, et traduits en français. Le résultat laisse pantois, balayant toutes les questions de l'islam aujourd'hui (théologie, rôle de la femme, loi islamique, traditions coraniques, vêtements, etc).
Car Ramadan est habile et multiple : finesse du positionnement, réécriture sémantique - fruit d'années d'entraînement pour rendre audible et passionnant ce qui, sur le fond, est une entreprise de conquête politique vieille comme le monothéisme. On est loin de la démogagie efficace qui fait le succès des évangélistes américains. Le discours de Ramadan produit une illusion - celle d'un musulman réformateur, adepte d'un Islam pacifié et soluble dans la laïcité, alors qu'il s'agit d'un islamiste en guerre contre la modernité occidentale. Une ambiguïté qui permet à "Frère Tariq" de servir de passerelle entre les théologiens musulmans les plus radicaux et le mouvement altermondialiste.
Tariq Ramadan a aussi un talent particulier : sa radicalité onctueuse annihile tout ce qui pourrait entraver la progression des réseaux islamistes. Il séduit une partie de la gauche anticolonialiste et de nombreux journalistes qui deviennent implicitement des alliés. Il transmet à la gauche laïque et antiraciste des termes comme "islamophobes", pensés par les islamistes, et destinés à faire passer toute critique de l'islamisme pour du racisme. Enfin, il parle au nom des musulmans européens à la place des musulmans libéraux.
Très clairement, Ramadan vise la mise en place de l'Internationale islamiste rêvée par son grand père, Hassan Al Banna. Non pas tant pour renverser les gouvernements occidentaux que pour faire de l'Occident une plaque tournante de la résistance aux dictatures dans les pays arabes, notamment l'Égypte qui a martyrisé et persécuté sa famille. Quitte à transformer les musulmans occidentaux en instruments, et en éternels exilés. Quitte à provoquer dans la société française une fracture systémique.
De part et d'autre des périphériques et des rocades, deux france s'invectivent.
La France qui a peur ne veut voir dans celle des cités que délinquants, islamistes et graines de terroristes insolubles dans la République. Cette France qui fait peur, trop souvent laissée pour compte, hurle à la discrimination, au racisme et à l'"islamophobie".
Dans cette cacophonie de lieux communs, personne ne s'entend, car personne n'écoute, chacun se contentant de projeter sur l'autre ses fantasmes et ses préjugés, ses angoisses et ses frustations. Résultat : le contrat social qui a fait de la France un pays de mélanges et de rencontres bat sérieusement de l'aile.
Pour éviter qu'il ne finisse en miettes, Caroline Fourest propose une remise à plat radicale des idées reçues qui prospèrent de part et d'autre. Systématiquement, avec rigueur et impartialité, elle les recense, les décortique et les analyse :
- La France est-elle victime de l'islamisation ?
- la polygamie est-elle responsable des émeutes de novembre 2005 ?
- La presse est-elle "islamophobe" ?
- La France est-elle raciste ?
- La justice est-elle laxiste ?
- Deux poids, deux mesures ?
- Le modèle anglo-saxon fonctionne-t-il mieux ?
Sans fantasmes ni angélisme, Caroline Fourest répond aux questions des Français. De tous les Français. Ceux qui risquent de céder aux amalgames. Et ceux qui risquent de répondre aux amalgames par d'autres amalgames.
On connaît son visage, sa voix, son énergie, son goût des studios de télévision. On connaît son père, ses dérapages et sa noire légende. On connaît son fief de Hennin-Beaumont et le domaine de Montretout. On sait qu´elle dirige le Front National. Mais on ne sait rien d´elle, ou pas grand-chose...
En quelques années, Marine Le Pen a réussi ce tour de force : s´imposer à un niveau de popularité rarement atteint par un candidat d´extrême droite... sans qu´on connaisse véritablement son parcours personnel, ses amitiés, ses défenseurs, ses convictions profondes, ses réseaux, sa stratégie. Est-elle une moderne travaillant à la refondation d´un Front National « light » ? Ou bien une extrémiste au discours édulcoré avant les élections ? L´héritière de son père ou la figure d´une nouvelle extrême droite européenne qui rêve de se rebeller et de marquer l´histoire de la zone euro ? Avec quel impact ? Quel peuple ? Quelle vision ?
On ne peut répondre à ces questions qu´en dévoilant en profondeur la vie de Marine Le Pen - ce que font, avec la ténacité et le talent qu´on leur connaît, Caroline Fourest et Fiammetta Venner - mais aussi en étudiant, de près, l´évolution sémantique et stratégique de Marine Le Pen et de sa garde rapprochée.
Elles n´ignorent rien de son rapport au père, à sa mère et à ses soeurs, ni de ses amitiés cachées. Mais ce livre ne se contente pas de radiographier l´ « animal politique » et intime qu´est Marine Le Pen. Il décortique la nature paradoxale de son pari : un positionnement « laïque » et moderne, républicain et nationaliste à la fois. L´impact sur ses opposants et son propre parti. Ses inspirations cachées, et finalement ses failles.
Marine Le Pen veut-elle "tuer le père" ou le réhabiliter ?
Changer le FN ou le faire gagner ? Pour répondre à cette question, il faut entrer dans la vie de Marine Le Pen, percer à jour ses motivations et savoir qui l'entoure vraiment.
Décrypter son opération "dédiabolisation". Dévoiler son double discours sur la laïcité. Décortiquer son revirement sur l'économie. Pendant des mois, Caroline Fourest et Fiammetta Venner ont enquêté, disséqué, écouté : témoins, anciens du FN, compagnons de route, stratèges de passage ou doctrinaires endurcis. Elles ont interrogé Marine et Jean-Marie Le Pen.
Exhumé des documents, croisé les programmes, surfé sur les sites de toutes tendances et rassemblé les images de l'album de famille frontiste.
Elles nous racontent les dessous d'un clan unique par son système de cour, ses rêves de grandeur et ses petits arrangements. Le Front national, que d'anciens militants accusent d'être surtout un "Front familial", peut-il vraiment donner des leçons ? Son nouveau programme est-il si différent de l'ancien ? Désormais, nous savons.
Elles défendent les droits des femmes, la liberté d'expression, et critiquent sans ménagement l'intégrisme.
Taslima Nasreen vit en exil, menacée de mort par les fous de Dieu. Caroline Fourest a subi l'insulte et l'intimidation mais se sent protégée par la laïcité. Elles ne sont pas d'accord sur tout, mais elles s'accordent pour le dire haut et fort: face au fanatisme, la meilleure arme reste de parler librement, sans peur ni tabous. Les religions sont-elles les ennemies des femmes? L'islam est-il fondamentalement intégriste? Peut-on se battre sans être trahie par la gauche ni instrumentalisée par la droite? Le multiculturalisme est-il l'allié objectif de l'intolérance? Faut-il démocratiser ou séculariser en premier? L'humanisme a-t-il un avenir? Avec la liberté de ton qu'on leur connaît et une lucidité tranchante, Taslima Nasreen et Caroline Fourest confrontent leurs vécus et leurs analyses.
Des conversations inédites, profondes et passionnantes.