Langue française
-
La griffe du peintre ; la valeur de l'art (1730-1820)
Charlotte Guichard
- Seuil
- L'univers Historique
- 11 Octobre 2018
- 9782021402315
Comment le nom de l'artiste est-il devenu un élément clef de la valeur symbolique et commerciale des oeuvres ? Pourquoi les peintres signent-ils leurs tableaux ?
C'est à Paris, entre les années 1730 et 1820, que se déploie cette enquête novatrice et richement illustrée. Salons et expositions publiques, ventes aux enchères, musées : les institutions artistiques modernes imposent le nom de l'artiste au coeur des mondes de l'art. Critiques, catalogues, cartouches et cartels lui accordent désormais une place essentielle. Un contemporain constate, avec dépit, que les amateurs achètent « des noms, et non plus des oeuvres ».
Mais pourquoi placer ainsi son nom sur un panneau de bois ou sur une toile ? La tradition est ancienne, et remonte à l'Antiquité. Pourtant, les peintres de l'âge des Lumières surent investir le nom de significations nouvelles. À Paris, le marché pour leurs peintures s'était élargi. Il fallait susciter le désir de consommation au moment où un premier capitalisme commercial fondé sur le luxe et sur la mode connaissait un essor sans précédent. Avec la Révolution, la signature devenait aussi un puissant signe de l'engagement et de l'authenticité en politique.
Elle fut ce lieu, dans le tableau, où la présence de l'artiste pouvait se manifester et perdurer. L'aura de l'oeuvre en devenait indissociable.
-
Graffitis ; inscrire son nom à Rome (XVIe-XIXe siècles)
Charlotte Guichard
- Seuil
- L'univers Historique
- 2 Octobre 2014
- 9782021172027
Dans cet essai illustré, Charlotte Guichard propose une enquête, visuelle et historique, sur les graffitis apposés sur les fresques romaines par les voyageurs de passage à Rome, entre les XVIe et XIXe siècles. Jamais reproduits ni même mentionnés dans les nombreux livres d'art qui traitent des fresques de Raphaël au Palais du Vatican ou à la Villa Farnesina, de celles de la Galerie des Carrache située au Palais Farnese, ces graffitis sont pourtant omniprésents. Ils furent réalisés par des artistes parfois célèbres, au cours de leur période de formation, par des amateurs lors du Grand Tour, par des soldats ou des touristes.
Loin des images lisses, intactes et éclatantes auxquelles les livres d'art nous ont habitués, cet essai met au jour des oeuvres striées de noms, de marques, de dates et d'esquisses. Il invite à un autre regard : non pas esthétique mais archéologique ; un regard de biais, littéralement, sur ces chefs-d'oeuvre de l'art. Car ces graffitis nous mènent au coeur de la tradition artistique européenne et occidentale. Apposés sur des fresques majeures, ils sont la survivance de gestes d'attestation et d'inscription, de signatures et d'écritures individuelles, manifestant un rapport matériel et familier aux oeuvres. Avec eux, c'est une autre histoire du chef-d'oeuvre, tactile et anthropologique, qui est donnée à voir et à interroger.
-
De l'authenticite - une histoire des valeurs de l'art (xvie-xxe)
Charlotte Guichard
- Editions de la sorbonne
- 9 Octobre 2014
- 9782859448004
-
Les amateurs d'art à Paris au XVIIIe siècle
Charlotte Guichard
- Champ vallon
- Epoques
- 23 Octobre 2008
- 9782876734920
Du xviiie siècle, l'histoire de l'art a retenu quelques grandes figures d'amateurs, à la fois collectionneurs, mécènes, et souvent artistes eux-mêmes : le comte de caylus, dominique-vivant denon, l'abbé de saint-non, claude-henri watelet.
Qui étaient ces amateurs ? quels rapports entretenaient-ils avec les institutions académiques ou avec le marché de l'art en pleine émergence ? pourquoi le terme même d'amateur était-il l'enjeu de débats et de polémiques ? a la croisée de l'histoire sociale des lumières et de l'histoire de l'art, ce livre entreprend de renouveler notre interprétation des mondes de l'art, en s'interrogeant sur cette figure complexe et méconnue qu'était l'amateur.
Dans l'espace artistique des lumières, encore largement structuré par l'académie royale de peinture, le développement d'une culture visuelle au sein des élites consacre la place centrale des amateurs. de joseph vernet à elisabeth vigée-lebrun, en passant par jean-baptiste greuze ou hubert robert, la peinture française contemporaine est encouragée par de nouvelles formes de sociabilité et par les commandes des amateurs.
Eux-mêmes se familiarisent avec les techniques de la peinture, de la gravure et du dessin. de plus en plus, les amateurs d'art s'affirment aussi comme des artistes amateurs. promu comme modèle du public par le système monarchique des arts, l'amateur n'est pas une figure désintéressée du goût. il est tout au contraire un acteur qui joue un rôle décisif, au coeur des tensions qui structurent les mondes de l'art, entre la naissance d'un espace public de l'art, le renouveau des valeurs académiques et l'essor des collections.
L'amateur connaît son âge d'or au siècle des lumières, après le règne du mécène et avant celui du collectionneur, qui s'impose au xixe siècle avec la professionnalisation des champs culturels.
-
REVUE DE SYNTHESE Tome 132 : les formes de l'expertise artistique en Europe (XVI-XVIII siècle)
Charlotte Guichard
- Springer
- Revue De Synthese
- 29 Avril 2011
- 9782817802152
Si chacun croit connaître la figure de l'expert, les historiens ont négligé l'expertise artistique. Loin des récits sur la naissance des institutions ou la libéralisation des arts, l'enquête porte ici sur les contextes juridiques, commerciaux ou muséaux. Elle saisit localement la constitution des savoirs. Les oeuvres sont à l'épreuve, prises entre matérialité et catégories du jugement, faisant de la singularité l'un des paradigmes de l'art.