Compositeur, chef d'orchestre, organisateur de concerts, journaliste, Hector Berlioz (1803-1869) fut pendant plus de quarante ans une figure infatigable de la vie parisienne. Pour Berlioz, Paris est la ville de toutes les illusions et de tous les déchirements ; celle qu'il faut fuir et qu'on ne peut pas s'empêcher de vouloir conquérir. Les écrits de Berlioz sont riches de phrases contradictoires sur Paris : « Il n'y a au monde que Paris, écrit-il ; c'est une ville électrique qui attire et repousse successivement mais vers laquelle en définitive il faut toujours revenir quand on l'a habitée et surtout quand on est français » ; mais aussi : « Nous descendons du palais des nuages, pour tripoter dans ce grand et sale bazar de Paris ». Et « Paris, ville barbare ». Le Paris de Berlioz fait revivre le Paris de la Restauration, de la Monarchie de Juillet, de la Seconde République, du Second Empire via les révolutions de 1830 et de 1848.
Nerval et Paris, c'est l'histoire d'un rêve et d'une réalité indissociables. Et c'est dans les coulisses d'un théâtre que nous irons d'abord à la rencontre de Gérard pour le suivre dans les différents quartiers de la ville. L'image de Nerval poète nocturne et mélancolique est réductrice. Critique gastronomique dans le journal de Paul Lacroix, membre de la goguette des Joyeux, emprisonné à Sainte-Pélagie pour tapage nocturne, Nerval, comme il le dira lui-même, s'est laissé prendre au piège des poètes. Il a en partie rêvé sa vie comme il a rêvé son enfance (dans le Valois), ses voyages et ses amours. Sa passion sans espoir pour la comédienne Jenny Colon lui a donné une réputation de clown triste, mais c'est la confusion entre la ville et la scène qui lui a été fatale, tout en lui permettant d'écrire ses plus belles pages. Arpenteur infatigable des rues de Paris, Nerval changeait constamment de domicile. À la fin de sa vie, il donna avec Aurélia le récit le plus fantastique et le plus mystérieux qui soit, Paris devenant un décor en mouvement prêt à toutes les apocalypses.
Robert Schumann affirmait que l'esprit des compositeurs était déjà tout entier présent dans leur manière d'écrire, c'est-à-dire, de calligraphier la musique et les mots. Beethoven (1770- 1827), qui fut peut-être le premier à se mettre ouvertement en scène dans ses partitions, n'échappe évidemment pas à la règle. Sa vie douloureuse (surdité, amours impossibles, etc.) ne doit pas cacher le succès qu'il connut de son vivant, ni le soutien constant qu'il reçut des princes.Dans un texte clair, accompagné d'une analyse de 50 manuscrits, Christian Wasselin montre comment Beethoven, compositeur charnière entre le classicisme et le romantisme, semble sans cesse en proie à des tensions, déchiré entre le monde et la solitude, entre le besoin de séduire et le désir de combattre, entre l'engagement et l'art-pour-l'art ; tension que son propre tempérament et sa surdité ne feront qu'exacerber et que sa musique exprime avec éclat.Dans une encyclopédie parue il y a quelques temps, on pouvait lire à la fin de l'article "Symphonie" cette phrase éloquente : " les successeurs de Beethoven, ne pouvant faire mieux, chercheront à faire autrement ".
Aux funérailles d'une belle inconnue, Aurélien s'ennuie. Jusqu'au moment où il entend son propre prénom, cité par un lecteur qui a choisi une page d'Aurélien, le roman d'Aragon. Au cimetière, le lendemain, Aurélien retrouve le lecteur, qui va l'emmener à la poursuite de sa bien-aimée perdue. À la quête éperdue de l'un répondra, au fil de sept étapes, l'initiation de l'autre au chant et à la beauté.