À mon sens, on ne traduit pas hors sol. On traduit avec toute son histoire, individuelle et collective, avec tout ce qui nous a précédé et tout ce qui nous entoure.
J' ai essayé de montrer mon cheminement vers la traduction, pour faire comprendre ce qui habite mon travail, ce qui lui donne du sens à mes yeux, ainsi qu' un horizon. Et la façon dont il s' inscrit dans un rapport aux autres qui est bien plus vaste que le simple désir de donner à lire un texte.
Je souhaitais aussi montrer que le travail de la traduction littéraire est tissé de doutes, d' interrogations qui resteront toujours sans réponse - et c' est tant mieux. Qu' il n' y a pas de savoir, juste une exploration, une expérimentation sans cesse renouvelées, un matériau qui ne cesse de se dérober. Et c' est justement pour cette raison que l' on peut travailler, inventer, et avancer.
L'essentiel pour comprendre La Métamorphose de Kafka.
Cet ouvrage propose une étude approfondie de La Métamorphose de Kafka, les repères essentiels sur l'oeuvre et son auteur, des analyses thématiques, des prolongements vers d'autres textes et, en annexe, des informations complémentaires utiles à la compréhension de ce roman.
Le père jésuite Louis-Bertrand Castel (1688-1757) a connu son heure de gloire au XVIIIe siècle grâce à son fameux clavecin oculaire. Partant de l'idée qu'il existe une analogie physique entre le son et la couleur, Castel imagine un clavecin qui dispenserait une musique de couleurs - des couleurs préalablement organisées en gamme sur la base de leurs correspondances naturelles avec les sons. Par-là, Castel cherche à mettre au jour les principes rationnels qui déterminent l'ordre de la nature et à fonder l'art en raison. Dès lors, l'art en vient à témoigner d'une intelligence divine compatible avec la raison et la musique des couleurs. En ce qu'elle rend ces principes fondateurs plus visibles que tout autre art, elle s'apparente à une forme de révélation. La musique colorée permet en outre de sauver l'homme de l'ennui en assurant la pérennité du mouvement et de la surprise, en renouvelant le plaisir de la variété, en satisfaisant l'inconstance naturelle qui le pousse vers d'autres objets de plaisir. De là à promouvoir un art libertin, il n'y a qu'un pas, que Castel franchit à son insu.