Si certains artistes urbains revendiquent clairement leurs références à la tradition, d'autres semblent s'en détacher totalement. Pourtant, inconsciemment ou non, tous se nourrissent et s'inscrivent, par leur style, leur technique ou leur sujet, dans une histoire de l'art occidental qui débute à la Préhistoire.
Richement illustré, cet ouvrage nous révèle, à partir d'un vaste choix d'artistes emblématiques de la scène urbaine - plus de 120 parmi lesquels Ernest Pignon-Ernest, JR, Banksy, Astro, Levalet, D*Face, Madame... -, comment leurs oeuvres trouvent leurs corollaires à chaque époque et mouvement de l'histoire classique de l'art.
Véritable source d'inspiration, prétexte à des clins d'oeil ludiques, support de revendications politiques, matière à projets iconoclastes... l'art classique (Le Caravage, Vinci, David, Delacroix...) est régulièrement convoqué et réinventé par les artistes urbains toutes générations confondues (Ernest Pignon-Ernest, Banksy, C2I5, Blek le rat, Miss.Tic, Jef Aérosol...) et entretient avec leurs productions un dialogue riche.
La ville de Clermont de l'Oise a une histoire riche que l'artiste C215 a souhaité revisiter à travers une exposition à l'Hôtel de ville et un parcours artistique dans ses rues. Hors du temps, les femmes et les hommes qui ont marqué l'histoire de la commune apparaissent au fil des pas pour graver dans les murs une histoire qui va au-delà de la ville. L'exposition, quant à elle, présente, à l'instar de Pierre Viénot, infatigable militant du rapprochement franco-germanique, celles et ceux qui nous ont légué ce bien précieux qu'est la paix.
Ce « pèlerinage temporel », véritable explosion de couleurs, revalorise le patrimoine culturel de Clermont en lui apportant un regard contemporain mais chargé de mémoire.
« Je n'ai pas de problème avec les règles, je préfère simplement dessiner à main levée. ».
Philippe Echaroux.
« «Je voulais proposer un art doux dans sa forme mais terriblement impactant.» ».
Philippe Echaroux est un artiste urbain qui transperce les murs, les dématérialise. Délaissant les bombes aérosol, il use de la lumière pour projeter ses graffitis et ses portraits photographiques sur les architectures et plus encore dans la nature. Les arbres sont ainsi le nouveau support sur lequel il projette les messages et les portraits des habitants d'un territoire, nous invitant à réfléchir à la place de l'homme dans son environnement. Ephémères, ses oeuvres sont régies par la temporalité du cycle journalier, ne se laissant voir que la nuit. Illicite sans être vandale, cet art urbain est toujours respectueux de la nature et partant, de l'homme qui en est une composante indissociable. ».
Cyrille Gouyette.