Se battre, disent-elles... est un recueil raisonné des principaux textes de Danièle Kergoat, militante et pionnière des études féministes, ainsi que de la sociologie du travail et du genre. Il donne à voir, dans ses moments essentiels, la construction d'analyses et de concepts qui font aujourd'hui référence pour les chercheurs et pour les militants : et notamment la division sexuelle du travail, les rapports sociaux de sexe, ainsi que leur intrication avec les rapports sociaux de classe et de « race ». En s'appuyant sur ses recherches, notamment sur les ouvrières et sur l'émergence de collectifs de lutte féminins, l'auteur déconstruit les rapports de domination pour mieux éclairer, et accompagner, la dynamique d'émancipation et l'augmentation de la puissance d'agir des femmes dans notre société.
Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l'une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l'un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en oeuvre d'alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes Internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres " de basse intensité ", ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.
En pénétrant des espaces de travail traditionnellement dévolus à l'autre sexe, femmes et hommes bousculent-ils/elles les définitions genrées de la corporéité au travail ? Pas de réponse univoque à cette question, les dynamiques novatrices se combinant aux ambivalences féminines, aux résistances masculines, aux rappels à l'ordre normatifs de l'entourage.