C'est un petit train d'idées et d'histoires cinéphiles, de films qu'on se raconte avant de fermer les yeux, dans la stricte intimité du sommeil naissant. La langue y est douce, on y parle en passant de passages à travers le temps, puisqu'on y chevauche une machine à remonter le temps. Et puis on y voit que le temps n'a pas de limite et que, s'il ne s'arrête pas, il se peut bien qu'il ne continue pas non plus.
En 1974, le réalisateur Pascal Aubier entreprend d'adapter « Le Dormeur du val » d'Arthur Rimbaud.
43 ans après, l'écrivain Didier da Silva découvre ce film un peu par hasard, enquête sur son tournage, rencontre Aubier, puis se lance sur les traces de cette aventure cinématographique et temporelle dans les Cévennes.
Ce livre fait l'objet de deux éditions. La première bénéficie d'une couverture souple, la deuxième est reliée et complétée d'un DVD comportant trois courts métrages de Pascal Aubier : Le Dormeur, La Champignonne et Puzzle.
Masao n'est plus. Son fantôme plane dans les environs de Tokyo, observe la douleur de ses proches, se souvient.
Roman surnaturel et pourtant réaliste, La Mort de Masao suit pas à pas un jeune homme qui a mis fin à ses jours et qui assiste en spectateur curieux, amusé parfois, aux dernières aventures de son corps comme aux conséquences de son geste, à la stupeur du deuil et au travail du temps. Une ode à la sérénité et à la transcendance, servie par une écriture délicate et ciselée.
Texte haletant et parfois halluciné, texte érudit sans notes infra-paginales, texte dont on n'interrompt pas le souffle, texte miroir d'un siècle, L'ironie du sort mélange les genres avec brio : biographies télescopées, fantastique réaliste, historiographie mise en pièce et en joyaux, tout se conjugue pour fasciner le lecteur-spectateur qui en sort hébété et ému, comme de l'écoute d'une longue pièce de piano.
Pour Didier da Silva la littérature n'est pas simplement à trouver dans les histoires mais aussi dans les figures qui peuvent devenir obsédantes. Dans cet opus composé comme une partition, il y a le motif central, Heinrich von Kleist, écrivain allemand du XIXe siècle, et le contrepoint le poète chinois Li Baï, qui vécut un peu plus de mille ans plus tôt. L'un ne pensait qu'à son suicide, l'autre qu'à l'immortalité, le second vécut deux fois plus longtemps que le premier, deux poètes chers à l'écrivain qui a senti qu'en les rapprochant naîtraient des épiphanies, des "étincelles" come il le dit : "la fiction est dans cette friction, ces effets de surimpression, de chevauchement, cet incongru dédoublement".
Virtuose, il a choisi de se raconter en se dédoublant et en se projetant.
Préface de Jean Echenoz. Ce livreéphéméride comporte 366 textes, de 2 lignes à 2 pages.
Des rêveries mettant en relation des événements qui se sont déroulés le jour considéré, ainsi que des personnages réels dont c'est, le plus souvent, la date de naissance ou de mort. Affinités, coïncidences, et échos thématiques servent le postulat que chaque jour a sa propre logique, qu'une cohérence y est à l'oeuvre.
Chaque texte tente ainsi d'organiser le chaos des informations disponibles à l'ère d'internet, à trouver un sens à cette fiction suprême qu'est le calendrier. Le livre compose aussi par la récurrence de certaines obsessions (cinéma, littérature, musique, astronomie, homosexualité et last but certainement not least, la mort, inévitable et inévitée) une sorte d'autoportrait atomisé.
Treize mille jours moins un, faites le compte, c'est un peu plus de trente étés.
Prenons-en un presque au hasard, un des derniers, dans la vie de sam. quelques jours avant la rentrée, dans une ville encore déserte et surchauffée que nous appellerons marseille et que sam, amoureusement, détesterait. légèrement distants, à son exemple, suivons ce plus si jeune homme, de six heures du soir à midi, et une foule d'autres personnages : un piano (droit), un chat (francisco goya, dit judas), un tilleul, une mer, un poisson mort, jésus.
Attendons en vain qu'il se passe quelque chose ; rapprochons-nous sans faire de bruit ; étonnons-nous qu'il s'en passe autant. peut-être alors, le sens de tout cela se dérobant, en viendrons-nous à l'imiter, un peu crânement.
Avec L'Automne Zéro Neuf, Didier da Silva confirme qu'il peut transformer en épopée rutilante ce qui ne semblerait être que fadeur du quotidien, action minimale, micro événement d'une vie.
Dirigée par le grand historien Robert Frank, illustrée par la toute jeune artiste Caroline Souffir, accompagnée de légendes écrites par l'auteur Didier da Silva, voici une Histoire de l'Humanité toute en illustrations pop - planches encyclopédiques, portraits iconiques, réinterprétations des grandes oeuvres artistiques ou des grands événements qui marquent nos Mémoires.
Un livre à la facture exceptionnelle pour tous, une nouvelle façon de parcourir l'Histoire, de Lucy l'australopithèque aux Beatles, des Égyptiens à Occupy Wall Street !
Le texte de Didier da Silva met en scène un personnage dont le métier, il est « travailleur à domicile », consiste à corriger de stupides romans d'amour, et que cela déprime - on le comprend. Il se livre donc à une suite de considérations désabusées sur la vie et sa vie, pleines d'humour et d'auto-dérision, de lucidité. C'est drôle et touchant, juste, discrètement désespéré. Les dessins de François Matton qui constellent ce récit, qui parfois l'interrompent, lui font un écho très réussi, joliment dévié parfois.