La condition des femmes : ce titre souligne qu'à partir d'un donné biologique, ces dernières ont été réunies dans une catégorie sexuée, impliquant des effets sociaux, politiques et culturels contraignants. Ce dossier analyse la complexité de cet «être femme», montre les Françaises en prise avec les grands enjeux de leur temps et propose de comprendre l'histoire des femmes en France depuis la Révolution jusqu'à nos jours, dans leur quotidien comme dans leurs combats.
Yannick Ripa Professeure en histoire des femmes et du genre à l'université Paris 8.
Françoise Thébaud Professeure émérite à l'université d'Avignon, revue Clio, Femmes, Genre, Histoire.
La RÉvolution bouleverse la vie des femmes Être une femme en 1789 L'irruption des femmes dans la Révolution Le refus d'une citoyenneté passive La citoyenneté féminine controversée L'institutionnalisation de la différence des sexes Le XIXe siÈcle, entre traditions et mutations Des femmes assignées aux normes de genre Éveil et affirmation de la conscience de genre Le modèle féminin malmené La Commune était-elle féministe ?
Des femmes contre la domination masculine «L'universalisme» républicain en question D'une guerre à l'autre 1914-1918 : mobilisation, épreuves, engagements «Années folles» : des femmes émancipées ?
L'échec du suffragisme Les années noires au féminin Enfin électrices, mais...
Sept dÉcennies glorieuses pour les femmes ?
Les deux visages du baby boom Moulinex libère-t-il la femme ?
Filles diplômées et femmes actives Le nouveau féminisme et ses combats L'Europe, une chance pour les femmes ?
À l'assaut du politique Et maintenant...
Alors que le monde n'a jamais été aussi perméable à la circulation des personnes, des biens et des images, les frontières non seulement ne s'effacent pas mais connaissent dans plusieurs points du globe un processus de fermeture et de durcissement. Ce dossier apporte une définition claire des frontières et met en évidence leur extrême variété en fonction du degré d'ouverture ou de fermeture, du type de tracé et du support. Les frontières sont pensées tant comme des lignes de séparation pouvant faire l'objet de contentieux, que comme une ressource. Les populations peuvent en effet jouer des différences de prix, de taux de change, de salaires. Ce dossier met donc également l'accent sur les zones frontières qui sont, parfois simultanément, des zones de conflit difficiles à sécuriser et des lieux d'échange et de négoce.
Proposer une nouvelle lecture de la Révolution française implique un triple pari. D'abord imaginer une nouvelle temporalité, retracer les origines profondes de l'événement dans la période moderne et esquisser sa postérité sur la longue durée. Ensuite réévaluer sa spatialité : la Révolution s'insère dans un espace atlantique bouleversé depuis la guerre de Sept Ans. Enfin présenter la particularité de la Révolution de France, laboratoire à la mesure du pays le plus grand et le plus peuplé de l'Europe occidentale, également celui de la monarchie absolue la plus ancienne et qui possède un vaste empire colonial. C'est en construisant un parcours autour des concepts de politisation, mobilisation, participation et agentivité que ce dossier entend relever ce pari.
Depuis la révolution islamique de 1979, les Iraniens ont traversé des épreuves dramatiques. Ils sont épuisés - et souvent révoltés - par les contraintes qui leur sont imposées à l'intérieur comme à l'extérieur de leurs frontières, mais l'Iran est un pays émergent et une nation résiliente, toujours dynamique et créatrice. Une nouvelle classe moyenne d'origine populaire, disposant d'une solide formation, est en train d'émerger, sans renier son héritage islamique et national, dans un pays ou interagissent nation, islam et mondialisation.
Les littoraux présentent aujourd'hui des visages variés. Si certains maintiennent une activité de pêche importante, d'autres favorisent le développement du tourisme. Si certains sont devenus des interfaces industrielles intégrées aux grands circuits mondialisés, d'autres restent isolés, marginalisés. La question de la vocation de ces espaces littoraux est liée à des enjeux politiques, géopolitiques, économiques, sociétaux et environnementaux majeurs, abordés ici.
Le cycle du Centenaire de la Première Guerre mondiale qui s'achève a été d'une grande intensité. Il s'est traduit à la fois par un net regain d'intérêt et par un foisonnement éditorial. Il prolongeait également deux décennies d'un profond renouvellement des approches historiographiques de la Grande Guerre.
Ce numéro se propose de rendre accessible à un large public les principaux apports de recherches qui ont désenclavé nos manières de concevoir un conflit mondial qui ne se résume pas au seul paroxysme des années 1914-1918, mais s'étire finalement pendant plus de dix années.
À plusieurs reprises au XXe siècle, des politiques d'État délibérées, ciblant des minorités racialisées et désignées comme ennemi absolu, ont planifi é leur extermination méthodique, systématique et infi niment destructrice. Catastrophes longtemps tenues pour innommables et intraduisibles, les génocides font aujourd'hui l'objet de nombreux travaux de recherche et d'importants investissements pédagogiques.
Restituant l'histoire des bourreaux qui ont conçu les projets génocidaires et les ont mis en oeuvre, mais aussi celles des victimes, des rares témoins et des sauveteurs, ce numéro veut contribuer à mieux penser et enseigner les génocides.
Les espaces ruraux connaissent de profondes mutations et peinent à faire l'objet d'une définition simple. Le poids de l'histoire brouille la connaissance de ces espaces, largement façonnés par l'homme. S'ils peuvent apparaître sous influence urbaine, ils connaissent néanmoins des logiques propres. Au "tous urbains" semble de plus en plus répondre le "tous ruraux". De nouvelles interactions entre l'urbain et le rural s'inventent et de nouvelles ruralités viennent troubler le rapport ville / campagne traditionnel, avec une urbanisation de la campagne mais aussi une ruralisation de la ville. Ce numéro s'intéresse à des thèmes largement évoqués dans les débats publics, du périurbain aux crises alimentaires et sanitaires, en passant par le développement de l'agriculture biologique, la permaculture ou la biodynamie et le mouvement de retour à la terre.
Depuis 2015, la question des migrations fait l'actualité comme s'il s'agissait d'une réalité nouvelle. Pourtant, elle est une composante essentielle de l'histoire mondiale depuis le XIXe siècle et le peuplement des «nouveaux mondes». Depuis cette époque, les motivations des migrants n'ont pas changé. Une partie d'entre eux sont des réfugiés, mais l'immense majorité prend la route pour trouver du travail et construire une vie meilleure. Bien que l'immigration légale constitue la majorité des flux, elle est très encadrée et limitée numériquement. Les candidats sont ainsi nombreux à tenter leur chance dans la clandestinité.
Ce dossier pose les grands enjeux des migrations contemporaines et dissipe un certain nombre de fausses croyances.
Grand mouvement de renaissance intellectuelle et culturelle, fondé sur une rupture avec le Moyen Âge, un retour à la culture antique et une foi dans la perfectibilité de l'homme, l'humanisme a nourri les réformes du XVIe siècle dans un contexte d'angoisse religieuse et eschatologique extrême. Dans ce dossier de la Documentation photographique, Denis Crouzet montre le souci de «désangoissement»qui préside aux différentes réformes religieuses et analyse les conflits et la violence déchaînés par la rupture de l'unité chrétienne.
Au Ier siècle av. J.-C., Rome a formé un empire à l'échelle de l'Europe occidentale et de la Méditerranée. Tout en conservant les apparences républicaines, Auguste fonde un nouveau régime politique : le Principat. Il adapte ainsi les institutions romaines aux dimensions de l'Empire. Ce moment politique essentiel ouvre une période de cinq siècles d'unité territoriale autour de la Méditerranée pendant laquelle s'épanouit la civilisation gréco-romaine.
Ce dossier explore l'Empire romain dans sa diversité, ses évolutions et ses éléments de continuité structurants. Il offre un aperçu de cette société fortement hiérarchisée, reposant sur l'esclavage, mais dans laquelle des affranchis peuvent s'élever à des fonctions parmi les plus hautes de l'État.
Transition écologique, transition démographique, transition énergétique, transition politique, etc. : cette étude des « transitions » interroge le changement de nos attitudes face à l'économie, l'écologie, la maladie, nos modes de vie urbains ou non, sans oublier nos manières de consommer, d'aménager nos espaces de vie. Ces transitions renvoient à un ensemble de choix et de stratégies, subis ou choisis, qui engendrent autant de bifurcations vers des avenirs fort différents, selon les voies empruntées tant collectivement qu'individuellement.
Tous les deux mois, une nouvelle question d'histoire ou de géographie analysée par un universitaire spécialiste du sujet.
Un outil indispensable aux étudiants et aux enseignants en histoire et géographie.
Une manière agréable d'enrichir sa culture personnelle.
Un état de la recherche dans une synthèse de seize pages.
Et pour aller plus loin, vingt-trois doubles-pages de documents commentés par l'auteur (photographies, infographies, oeuvres d'art, cartes, textes, etc.).
La Méditerranée a quelque chose d'insaisissable. Elle est à la fois frontière, zone de contact et de rencontres, périphérie dans la mondialisation mais aussi centre par bien des aspects. Elle est directement concernée par les grands enjeux contemporains. Ce dossier offre au lecteur d'en explorer les transformations plus récentes entre ruptures et continuités. Il tente d'en saisir les dynamiques et de discerner, derrière les accélérations et les bouleversements hypervisibles et médiatisés, les changements imperceptibles, silencieux certes, mais de grande envergure.
La Préhistoire fascine, mais que sait-on précisément de cette période mal connue dont l'évocation cède trop souvent à la caricature ? Ce nouveau numéro de la Documentation photographique fait le point sur la lente marche qui a mené à la révolution néolithique : première révolution agricole, transition des communautés de chasseurs-cueilleurs vers l'agriculture et la sédentarisation. Illustré de très beaux documents iconographiques, il permet de mieux appréhender la richesse de cette période
La citoyenneté athénienne ne se résume pas à la participation aux institutions politiques, comme l'Assemblée et les tribunaux populaires.Les choses sont plus compliquées qu'on l'a longtemps cru et le croisement des sources a progressivement fait émerger une conception beaucoup plus étendue de cette citoyenneté. S'appuyant sur cette définition élargie, l'auteur étudie tour à tour la manière dont on l'acquiert, dont on l'exerce et comment, aussi, on peut la perdre. Pour mieux transmettre toute l'épaisseur de la vie politique dans l'Athènes du ve siècle avant J.-C., il s'intéresse également à ses lisières, tant géographiques - l'Agora et ses abords - qu'humaines - les jeunes, les femmes, les esclaves. Enfin, il relit certains mythes grecs au prisme du politique et c'est à une approche renouvelée de la démocratie athénienne à l'époque classique que nous assistons dans ce document passionnant.
Des premiers contacts jusqu'aux rébellions annonçant les processus de décolonisation, Romain Bertrand aborde l'histoire de la colonisation enfaisant appel non plus aux sources produites par les puissances coloniales, mais à celles qui ont été élaborées par les populations colonisées, en les replaçant dans une histoire longue et en prenant des exemples au sein de différents espaces (Afrique, Asie, Océanie, Amérique).
Paru en 2005, le dernier dossier de la Documentation photographique consacré à la Russie s'intitulait «La Russie entre deux mondes». Ce titre rendait compte des interrogations suscitées par l'évolution du pays depuis sa sortie du communisme, en 1991.
En 2019, un nouveau regard s'impose : les espoirs d'un arrimage de la Russie à l'Europe et de l'adoption par ce pays des règles de la démocratie libérale ont été déçus. Parallèlement, la politique étrangère conduite par le président Vladimir Poutine nourrit l'impression d'un renouveau de la puissance russe.
Ce dossier se propose de faire la part, dans ce renouveau, entre l'image et la réalité. La popularité qui est celle du régime «poutinien» en dépit de son autoritarisme tient à la croissance économique que connaît le pays, alimentée par l'exportation d'hydrocarbures, au retour d'une forme de stabilité du pouvoir et à une politique de puissance qui apaise le sentiment d'humiliation suscité, dans la population russe, par la crise des années 1990.
Si le parti du président, Russie unie, exerce son emprise sur le système politique et si l'opposition réelle est en butte à de nombreuses entraves, le pays n'en demeure pas moins marqué par une grande diversité ethnique et religieuse. En outre, la société civile trouve un espace de contestation dans le domaine de l'écologie et un moyen d'expression sur l'internet.
Malgré la rente liée aux hydrocarbures, les inégalités régionales sont fortes et, hors de l'archipel dynamique formé par les grandes métropoles, les «villes scientifiques» et les sites d'exploitation gazière et pétrolière, la pauvreté demeure une réalité. Les régions non métropolitaines et éloignées des gisements énergétiques cumulent pauvreté, faiblesse des infrastructures et indicateurs démographiques médiocres.
Certes, la Russie impose ses volontés dans son «étranger proche» qu'elle estime être sa zone d'intérêts privilégiés, dût-elle enfreindre la légalité internationale. Toutefois, les capacités militaires du pays, hormis son arsenal nucléaire, demeurent modestes par rapport à celles des autres puissances importantes. Si la Russie conserve une influence à l'échelle mondiale, c'est principalement grâce à l'ambitieux développement d'un soft power fondé sur les médias traditionnels et l'internet.
Ce dossier de la Documentation photographique permet d'appréhender les forces et les faiblesses de la Russie à un moment où ce pays s'efforce de redevenir une puissance incontournable des relations internationales.
Si l'industrie se situe au coeur de l'économie mondiale, elle n'en demeure pas moins mal connue du grand public qui continue de mobiliser de nombreux clichés à son égard. Perçue encore volontiers comme la source de multiples problèmes, l'industrie n'en apportera pas moins des solutions aux grands défis et enjeux du xxie siècle. La crise de la Covid-19 en a encore révélé toute l'importance, notamment au travers des débats sur la souveraineté industrielle des États. Attelée à sa propre transformation selon des modalités largement inédites et porteuses de très importants bouleversements à venir, l'industrie apparaît bien comme une grande aventure humaine.
Parce que le Moyen-Orient est à la croisée de nombreux enjeux du monde contemporain, cette région revêt une importance géopolitique majeure. Elle détient la moitié des réserves d'hydrocarbures mondiales et abrite les lieux saints des trois religions monothéistes. Les tensions et les conflits y sont légions, reconfigurés par les Printemps arabes. L'opposition majeure se situe désormais entre Arabie saoudite et Iran, mais Turquie et Qatar sont également dans la course.
Du Sahara, on n'a bien souvent qu'une image fantasmée : des dunes de sable traversées par quelques nomades enturbannés. Zone grise de la mondialisation, ce désert est aujourd'hui soumis à de multiples tensions : lieu de conflits autour des ressources, aire bordée d'États faillis ou fragilisés, refuge de groupes armés et espace de circulations migratoires. Habité, urbanisé, le Sahara est un territoire d'une complexité géographique passionnante à découvrir !
Séismes, éruptions volcaniques - les sociétés humaines doivent maintenant apprendre à composer avec de nouveaux risques directement ou indirectement liés à leurs activités : risques industriels et technologiques, sanitaires et épidémiologiques, environnementaux. Les pays développés parviennent en partie à les gérer grâce à des systèmes de surveillance performants, à des plans de prévention et des équipements adaptés et à la réglementation des sites classés dangereux. Les pays pauvres, quant à eux, sont plus vulnérables à cause de leur sous-développement économique et de l'insuffisance de la prévention et de l'information des populations.Ce nouveau numéro de Documentation photographique propose un panorama documenté de ces problématiques et de leurs enjeux, avec de nombreux exemples à l'appui.
Marges, marginalité, marginalisation... L'ambivalence des termes est immédiatement perceptible. Qu'il s'agisse d'une recherche de liberté, d'un désir de vivre autrement, ou au contraire d'une situation subie, d'une mise à l'écart, d'une exclusion, c'est bien la France des minorités et des interstices qui se révèle. La notion de marge est devenue une question centrale en géographie pour l'étude des territoires et des inégalités spatiales et sociales. Un dossier particulièrement utile pour préparer le CAPES d'histoire-géographie et l'agrégation de géographie.
L'Afrique subsaharienne se transforme sous l'effet de la mondialisation. Le dynamisme économique qui caractérise le continent permet l'apparition d'une classe moyenne et ouvre la perspective de l'émergence. La pauvreté, bien réelle, recule tandis que la problématique du développement est prise à bras le corps. La stabilité politique des pays africains apparaît dans ce cadre comme un enjeu majeur : la corruption et la guerre minent le développement et jettent sur le chemin de l'exil des populations nombreuses craignant pour leur vie ou en quête d'un avenir.
Ce dossier intéressera particulièrement les professeurs d'histoire-géographie qui, en classe de 4e, doivent enseigner les "dynamiques d'un grand ensemble africain" et les candidats aux concours du capes d'histoire-géographie et de l'agrégation appelés à étudier "L'Afrique : du Sahel et du Sahara à la Méditerranée".