Comment croire qu'un taulard qui passa dix-huit années de sa vie derrière les barreaux soit devenu l'une des voix importantes de la littérature américaine contemporaine, un auteur adapté au cinéma et reconnu par ses pairs ? C'est ce miracle qu'Edward Bunker tente d'expliquer dans ce récit. Il fait défiler sous nos yeux juges, flics, petits malfrats, psychopathes, condamnés en attente d'exécution, gardiens sadiques, mais aussi le monde des riches d'Hollywood avec leurs villas nichées dans les collines et leurs piscines de rêve. S'il risque plusieurs fois sa vie et touche le fond, il rencontre malgré tout son ange gardien en la personne de Louise Fazenda, l'épouse du producteur Hal Wallis. Ce sera l'autre versant de son existence.
« Question : le grand roman des bas-fonds de L. A. ? Réponse : Aucune bête aussi féroce d'Edward Bunker. Si le jugement ne manque pas d'arguments, il peut se discuter. Mais c'est incontestablement, par sa précision et sa rigueur du détail, le meilleur livre jamais écrit sur le thème du vol à main armée - une activité criminelle à l'image surfaite et trompeuse dont les ouvrages de fiction font habituellement leurs choux gras. Quant à l'analyse qu'il nous offre de la psychopathologie criminelle, elle place le roman au rang du génie du mal, de De sang-froid et du Chant du bourreau. Ce roman est d'une originalité absolue - un chef-d'oeuvre noir resté négligé. Dernière minute : méfiez-vous ! Là où il vous emmène, vous ne sortirez pas intact de votre rencontre avec Max Dembo. » James Ellroy
Lorsqu'il arrive à san quentin, ronald decker est " jeune et paraît encore plus jeune qu'il ne l'est en réalité ".
Earl copen, lui, y sert sa troisième peine d'emprisonnement. emu par ron, en qui il se retrouve, il lui apprend à survivre dans un lieu où la raison du plus fort est toujours la meilleure, où la haine raciale est exploitée par une administration défaillante et dont la mort paraît la seule issue possible.
« Chez les dingues, j'ai soulevé tous les givrés et déclenché une inserruction. On m'a expédié en prison. Là, on savait qui j'étais... Tout ça se termine quand je me fais la belle la nuit pendant que les émeutes de Watts battent leur plein. Alors vous la voulez cette histoire ? » C'est en ces termes qu'Edward Bunker présente ses nouvelles, inspirées directement de ses dix-huit années d'incarcération. On y découvre comment un employé de garage peut se retrouver dans le couloir de la mort après avoir emprunté une voiture - le fait qu'il soit noir n'étant évidemment pas étranger à l'affaire. On y suit aussi l'improbable odyssée de plusieurs évadés de ce même couloir de la mort, le temps de croire à l'impossible. On comprend surtout que, de 1927 à nos jours, le scénario du pire est toujours à l'oeuvre en Amérique.
" De tous les mecs qu'on peut un jour croiser sur sa route, Ernie Stark n'était pas, et de loin, le plus gentil. " Petit arnaqueur avec des rêves de grandeur, gros consommateur de drogue et à l'occasion trafiquant, homme au sang froid, Stark est, en effet, quelqu'un dont il faut se méfier. D'autant plus qu'il a eu la malchance de se faire serrer par le lieutenant Crowley, alors qu'il était en liberté conditionnelle. Il ne pourra plus s'en sortir qu'en sacrifiant son pote hawaïen Momo, un dealer dont il rêverait de prendre la place. Mais même pour un maître de l'embrouille comme Stark, les choses se passent rarement comme prévu...
Stark est un roman qui date de la fin des années soixante ou du début des années soixante-dix. Le manuscrit n'en a été retrouvé qu'après la mort d'Edward Bunker (2005). Comme l'écrit James Ellroy dans sa préface, " c'est un hybride férocement disjoncté de roman pulp noir des années cinquante et de fantasmes de petit voyou. Une oeuvre de jeunesse qui augure de manière prophétique du superbe écrivain que Bunker allait devenir. "
Alex est né sous une mauvaise étoile.
Sa mère, l'a abandonné et son père a dû le confier à des foyers d'adoption, écoles militaires et autres pensionnats. commence alors pour lui " le cycle des laideurs ", des tumultes et des larmes ", qui l'amènera, de révoltes en évasions, à connaître la répression sous toutes ses formes.
Encore adolescent, alex est d "jà un " taulard " endurci qui vit la bête au ventre et la rage au coeur.
La bête eu ventre conclut la trilogie commencée avec aucune bête aussi féroce et la bête contre les murs.
Edward bunker y analyse le processus qui conduit la société à se fabriquer les criminels qu'elle mérite.
La bête au ventre est le plus beau livre, d'edward bunker. un authentique chef d'oeuvre de notre littérature. richard stratton, auteur de l'idole des camés.
Crime & mystery
Indisponible
Crime & mystery
Épuisé
Tout en apportant son témoignage sur l'horreur des prisons, l'auteur nous livre une remarquable analyse de la psychopathologie criminelle.
Selon James Ellroy, qui a aussi connu les chutes et les rechutes avant de devenir le grand écrivain que l'on sait, Edward Bunker nous offre au fil des pages une vision pénétrante et stupéfiante des réflexions intimes de Max Dembo : finesse des observations sociales, analyse impitoyable de son personnage, sans concessions ni justification, jugements implacables sur la loi du milieu et sa dérision ultime.
On ajoutera à cela la beauté du style et la rigueur de la construction. " La Tribune de Genève." Bunker décrit avec une force redoutable, singulière alliance de brutalité et d'humanité de regard, l'itinéraire tragique de ses héros, sans rien cacher de leur sauvagerie. Sans excuser ni condamner. Simplement en pointant les failles. Bunker reprend ainsi le fil de ses obsessions évidemment liées à son expérience personnelle.
Michel Abescat, Le Monde.