Photographe portraitiste à la tête d'un luxueux atelier à Genève, Fred Boissonnas connaît un succès international grâce à l'Exposition universelle de Paris en 1900 qui lui permet d'étendre son empire commercial et de racheter l'atelier de Nadar. Représentant du mouvement pictorialiste dans les anne´es 1890, il s'en e´mancipe cependant à partir de 1903 lorsqu'il commence à voyager en Me´diterrane´e (Grèce, Italie, Tunisie, Égypte...). Son oeuvre photographique, marquée par la volonté de conjuguer analyse scientifique et rêverie poétique, acquiert dès lors une dimension profondément originale que l'histoire de la photographie réévalue seulement aujourd'hui à sa juste place.
Ce catalogue d'exposition rend hommage à son travail d'avant-garde tant artistique que technique grâce à la reproduction de nombreux tirages argentiques, impressions a` l'he´liogravure, planches contact, autochromes, diapositives, affiches et documents manuscrits. Un livre de référence pour un photographe d'exception.
À travers la présentation d'un ensemble de documents iconographiques (photographies et peintures) en partie inédits, l'ouvrage éclaire sous un jour nouveau l'histoire controversée du prince Iyasu dont le règne est l'un des plus énigmatiques de l'histoire éthiopienne contemporaine.
L'ouvrage fait suite à une exposition présentée au Musée National d'Addis-Abeba à l'occasion du centenaire de la nomination au trône de Iyasu.
La cour de Ménélik II (r. 1889-1913) est un véritable laboratoire iconographique. Le roi des rois est le premier à recourir de façon méthodique à la photographie, importée sur les hauts plateaux de l'Éthiopie par des missionnaires, des commerçants et d'autres voyageurs. Nombre de portraits parvenus jusqu'à nous en témoignent: les dignitaires éthiopiens posent avec des insignes royaux ou des armes, autant d'attributs laissant à penser que ces images ont été élaborées avec soin. À quels enjeux répondait leur fabrication? Comment s'interroger sur leurs significations et leurs usages? Quel éclairage apportent-elles à l'histoire de l'Éthiopie et de ses relations avec le monde extérieur? L'auteur retrace les modalités d'appropriation de la photographie à l'aide de sources écrites éthiopiennes et européennes. Les clichés sont mis en perspective avec d'autres images, comme des peintures d'église, des timbres-poste ou des pièces de monnaie. L'ensemble témoigne des recherches menées à la cour sur la forme, les supports et les usages des images à des fins politiques, au gré des innovations techniques.
Ces documents comptent parmi les réponses apportées par la royauté aux bouleversements engendrés par le triomphe de la colonisation européenne sur le continent africain. À l'heure où l'Europe exporte ses médias et ses imaginaires dans le reste du monde, ils révèlent la souveraineté politique du pays et une idéologie royale relayée tant par l'écrit que par l'iconographie. Souverain modernisateur, Ménélik II revendique aussi une ascendance salomonide trois fois millénaire. Féru de nouvelles techniques, il met l'image au service du mythe.
Fruit d'un travail collectif et pluridisciplinaire, cet ouvrage porte un nouveau regard sur les « dispositifs de simulation du monde »: des agencements d'objets et de lieux destinés à déplacer virtuellement leurs visiteurs par des procédés relevant de l'illusion, afin de leur offrir l'expérience d'une immersion dans d'autres espace-temps.
Appréhender ainsi des dispositifs aussi divers que les panoramas, les parcs d'attraction, le cinéma, ou encore les oeuvres contemporaines en réalité virtuelle, est un moyen de questionner le besoin de simuler des mondes éloignés ou imaginaires. À travers un bouleversement des échelles, une suspension du temps et une immersion des corps, ces dispositifs sont en effet susceptibles de modifier tant l'imagination que la conscience géographique de qui les expérimente.
Neuf textes de référence, une série d'entretiens et de brefs «intermèdes», interrogent la façon dont ces dispositifs ont transformé le monde en spectacle en le rendant plus visible et plus sensible. Ils invitent également à comprendre comment ces dispositifs ont contribué à transformer la vision et le rapport au monde des individus (rapport au corps, au corps social, à l'espace, au temps et à l'ailleurs) depuis deux siècles, tout en interrogeant la contemporanéité de ces objets.
Fred Boissonnas (1858-1946) est le principal représentant d'une « dynastie de photographes », propriétaire d'un des ateliers les plus célèbres de l'histoire de Genève. Il ne s'est toutefois pas limité à l'activité de portraitiste, ni à la cité genevoise, comme en témoignent un oeuvre photographique et éditoriale pléthorique, et de nombreuses archives.
Il consacra sa carrière à faire reconnaître la photographie comme art à part entière. En un demi-siècle, il parcourut la Suisse, la France, la Grèce, l'Allemagne, la Serbie, l'Égypte et la Méditerranée pour mettre ses talents au service d'écrivains, d'artistes, de scientifiques et d'hommes politiques. Née avec le pictorialisme, réutilisée par des artistes comme Le Corbusier, l'oeuvre foisonnante de Fred Boissonnas fait le lien entre les mouvements artistiques du XIXe siècle et la modernité des années 1920 et 1930.
Cette publication rassemble les contributions d'historiens, photographes et historiens de l'art qui proposent différents regards sur un des acteurs majeurs de l'histoire de la photographie en Suisse et en Europe au tournant des XIXe et XXe siècles.