Un acteur qui fuit les studios le temps d'un match de base-ball et une starlette qui déteste sa célébrité, des plages californiennes et des bars où l'alcool coule à flot, Los Angeles... et Eve. Eve qui promène au coeur de ce monde son insolente sensualité et nous le raconte avec beaucoup d'esprit et une superbe légèreté. Hédoniste et éternelle amoureuse, Eve Babitz possède une voix sans égale et nous entraine à travers une ville frénétique comme un studio de cinéma et pétillante comme une coupe de champagne.
Désinvolte et insouciante, Jacaranda mène une vie de bohème sur les bords du Pacifique. Attachée aux plaisirs de l'existence, elle sèche l'école pour faire du surf, sirote des White Lady en compagnie de milliardaires blasés, et se laisse balloter par le ressac des amours passagères. Jusqu'au jour où le miroir aux illusions commence à se craqueler, la poussant à s'envoler pour New York, où l'appellent d'autres mirages.
En tenue d'Eve est le récit véridique du jour où Marcel Duchamp a inscrit la scène underground de la Côte Ouest sur le planisphère culturel en jouant aux échecs à Pasadena avec l'auteure, à l'époque une jeune femme dénudée ayant encore beaucoup à apprendre.
"Je ressemblais à Brigitte Bardot et j'étais la filleule de Stravinski".
Chroniqueuse, égérie des nuits au champagne de Los Angeles, artiste, muse : avant d'avoir célébré ses 30 printemps, Eve Babitz avait déjà joué tous ces rôles. Immortalisée par la célébrissime photo de Julian Wasser dans laquelle elle dispute, en tenue d'Eve comme il se doit, une partie d'échecs avec Marcel Duchamp, Babitz fit une entrée fracassante en littérature avec ce livre paru en 1972 et traduit en français pour la première fois. Près d'un demi-siècle s'est écoulé, et pourtant la prose d'Eve Babitz, piquante, sensuelle et d'une folle liberté, n'a pas pris une ride. Dans cette autobiographie mosaïque, composée tel un album de choses vues et vécues par l'une des plus secrètes et flamboyantes figures de la Californie des années 70, le lecteur est transporté dans un univers peuplé de sublimes ingénues lycéennes, de chicanas outrageusement tatouées et de rock-stars menant la grande vie au mythique Chateau Marmont. Avec ces chroniques intimes, on redécouvre une Amérique perdue, devenue légendaire - celle où, comme l'écrivait Babitz dans son premier roman, Sex & Rage (Seuil, 2018), "la vie n'était qu'un long rock'n'roll".