Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Fabrice Riceputi
-
Paris, 17 octobre 1961, 20 h 30. À cinq mois de la fin de la guerre d'Algérie, des dizaines de milliers d'Algériens, hommes, femmes et enfants, manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui leur est imposé par le préfet de police Maurice Papon. La répression est d'une violence inouïe : onze mille personnes sont raflées, brutalisées et détenues dans des camps improvisés. Plus d'une centaine sont « noyées par balles » dans la Seine. Pourtant, le lendemain, les rapports officiels ne font état que de deux morts.
Face à ce mensonge d'État, un « simple citoyen » se fait chercheur. Il s'appelle Jean-Luc Einaudi. Pendant trente ans, ce « héros moral » surmonte les obstacles - omerta, archives verrouillées, procès... - pour faire connaître et reconnaître le crime d'État. C'est cette bataille intellectuelle, judiciaire et politique que retrace Fabrice Riceputi dans un récit documenté et passionnant. -
Le Pen et la torture
Fabrice RICEPUTI
- Le Passager Clandestin
- Essais, Enquetes Et Manifestes
- 19 Janvier 2024
- 9782369353867
-
17 octobre 1961. À 5 mois de la fin de la guerre d'Algérie, des dizaines de milliers d'Algériens manifestent pacifiquement à Paris contre le couvre-feu qui les vise depuis quelques jours ainsi que la répression organisée par le préfet de police, Maurice Papon. La réponse policière est terrible : entre 200 et 300 Algériens sont tués. Pourtant, les rapports officiels ne font état que de 2 morts.
Dans cet essai qui se lit comme un roman policier, Fabrice Riceputi nous raconte la bataille de Jean-Luc Einaudi, simple citoyen devenu chercheur, qui lutte pendant trois décennies pour faire éclater la vérité et obtenir la reconnaissance politique d'un véritable massacre d'État.
Il est préfacé par Edwy Plenel qui met en lien le combat d'Einaudi avec les débats récents sur les violences policières.
-
La bataille d'Einaudi ou comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République
Fabrice Riceputi
- Le Passager Clandestin
- 1 Octobre 2015
- 9782369350439
Avant d'être un événement bien connu des historiens, le 17 octobre 1961 a fait l'objet d'une amnésie complète ; c'est elle qu'Einaudi a dû vaincre dans un long combat.
Il est d'abord ici question d'un homme, Jean-Luc Einaudi, et aussi d'un procès, celui, en octobre 1997, de Maurice Papon et de son rôle sous l'Occupation. Einaudi est l'auteur d'un livre intitulé La bataille de Paris. 17 octobre 1961, publié six ans auparavant, et c'est à ce titre qu'il vient à la barre : les parties civiles lui ont confié la lourde responsabilité d'être leur seul « témoin d'immoralité » sur la période algérienne de Papon. Le temps d'une journée d'audience, le 16 octobre 1997, ce « citoyen-chercheur » va ouvrir une brèche dans le mur de silence derrière lequel le consensus national avait relégué le massacre de plusieurs centaines d'Algériens dans les rues de Paris, sous la responsabilité de son préfet de police.
Au fil d'un récit documenté et passionnant, Fabrice Riceputi retrace les trois décennies du combat mené par Einaudi pour l'élucidation historique et la reconnaissance politique d'un crime colonial d'État. Du travail d'enquête solitaire qui permit de redonner « un nom et une adresse » à ce crime nié officiellement et demeuré jusque-là une sorte de rumeur mémorielle, en passant par le double procès retentissant qui aboutit à la reconnaissance du « massacre » par la Justice française et à l'éclatement de la vérité historique, jusqu'au rappel de la résistance acharnée de l'appareil d'État lui-même à livrer ses secrets contenus dans les Archives - cette autre « grande muette » de nos institutions -, c'est en définitive à une réflexion profonde sur l'incapacité de notre société à regarder en face son histoire coloniale que nous convie l'auteur. S'achevant sur un tableau effarant du déni qui, sur cette affaire comme sur d'autres, persiste encore au sein du corps social, ce livre constitue un vigoureux plaidoyer pour l'acceptation pleine et entière d'un héritage dont l'occultation alimente, aujourd'hui plus que jamais, les formes les plus dangereuses de retour du refoulé.