Mes rêves étaient toujours là.
D'une précision absolue. C'étaient ces rêves qui me maintenaient en vie, je le sais maintenant. Sans Shakespeare, mon existence n'aurait eu aucun sens. Je n'étais né que pour le faire revivre. 1923. À la mort de sa mère, Vitus Amleth de Saint-Ange quitte l'institution d'Elisnear Manor où il séjourne, amnésique, depuis sept ans. Il part à la reconquête de son passé. Son chemin à rebours le conduit de Londres au Nord de l'Angleterre, jusqu'au village de Fayrwood qui n'apparaît sur aucune carte...
Comme Vitus de Saint-Ange, OR NOT TO BE brasse l'imaginaire et la réalité dans une empoignade féroce et subtile. L'allégorie prend chair et le Grand Pan, dieu des bergers d'Arcadie, dieu de la fécondité, arpente la forêt de Fayrwood. Qui d'autre a réponse au mystère qui hante le personnage comme le roman : celui de la création quand elle incarne au plus juste la vie elle-même ? Comment William Shakespeare est-il devenu l'égal des dieux ?
Monterey, Californie. Nous pourrions être en 1967 : tout parle en faveur de cette hypothèse. Kensley Tremens, jeune métis japonais indifférent à l'Été de l'Amour et à la guerre du Vietnam, erre à la recherche de ses origines depuis que son père adoptif, vétéran alcoolique bouffi de culpabilité, lui a révélé que sa mère avait été violée par un soldat japonais échappé d'un camp. Il y a Maddie, la soeur mannequin, incarnation incestueuse de l'idéal féminin américain, que Kensley rêve d'enlever. Il y a Stella, sa petite amie délurée, qui sort maintenant avec un étudiant d'extrême droite et prétend ne se souvenir de rien. Il y a M. Fujita, patron d'un aquarium à requins que personne ne connaît et qui paie son unique employé pour lire le Hagakure le livre du samouraï. Il y a Lisbeth, la grand-mère atteinte d'Alzheimer, qui vit dans le désert et prétend à son petit-fils qu'elle a de très importantes révélations à lui faire. Des révélations ? Et si le Japon envahissait les États-Unis ? Et si des escadrilles fantômes, menées par un samouraï imaginaire, bombardaient une installation d'art contemporain perdue dans la Vallée de la Mort certains soirs à heure fixe ? Et si ces attaques coïncidaient avec les rêves agités d'un jeune homme amnésique au visage bandé, surveillé de très près par l'armée, et prétendant être relié par des câbles à une machine monstrueuse ? Nous ne serions plus en 1967, alors. Nous nous trouverions ailleurs, dans un monde de quêtes en trompe-l'oeil, un monde où tous les moyens seraient bons pour embrasser la folie et la mort, et exercer enfin une vengeance adéquate.
Roman de la douleur et de la déstructuration, Sayonara Baby dit les ravages irrémédiables causés aux esprits purs par la guerre et le mensonge, et trace la voie d'une rédemption possible, en forme d'oubli, de fuite et de réinvention schizophrénique.
Engagés! Ce titre aux allures de slogan désigne ces milliers de femmes et d'hommes qui se battent au quotidien pour maintenir vivantes les valeurs de la République de liberté, d'égalité et de fraternité. Au moment où l'individu contemporain est décrit comme replié sur lui-même, utilitariste et étranger aux autres, ce livre témoigne d'une renaissance des engagements politiques. Sous la plume de l'écrivain Fabrice Colin, huit " engagés ", se battant pour la régularisation des familles sans papiers, la sauvegarde de la planète, l'égalité des chances ou les victimes du sida, racontent leur vie de militants : leurs combats et leurs blessures, leurs motivations, ce qui les indigne, le mythe du Grand Soir... Mais Engagés! raconte aussi ce qui les singularise : leur lucidité. Si, comme les militants traditionnels, ils ont des idéaux, aucun d'eux ne tourne ses rêves en réalité. Le monde meilleur auquel ils aspirent est un monde dans lequel le sens de leur vie ne se dérobera pas trop vite.
La Brigade chimérique rend hommage à une saga de science-fiction oubliée, parue en France entre les deux guerres sous la signature de George Spad, L'Homme chimérique (éditions Louis Querelle). C'est une oeuvre grave qui témoigne du traumatisme que la Grande Guerre a infligé à l'imaginaire européen.
Cette saga, amorcée en 1919, s'apprêtait à prendre une direction fascinante lorsqu'elle fut interrompue sans explication en 1934. Soixante-treize ans plus tard, La Brigade reprend et prolonge ce tournant - pour le plaisir bien sûr, mais aussi parce que derrière lui se trouve peut-être la solution d'une des grandes énigmes de l'histoire du vingtième siècle : pourquoi n'y a-t-il plus de superhéros en Europe ?
Le scénario de Serge Lehman et de Fabrice Colin, inscrit dans la tradition des feuilletonistes de l'entre-deux-guerres, a trouvé avec Gess un metteur en scène magnifiquement inspiré, créateur d'un univers graphique dans la lignée du Bauhaus et de l'expressionnisme allemand, et basé sur un énorme travail de documentation - costumes, décors, objets, etc.
La Brigade chimérique est plus qu'une simple fiction. C'est une plongée archéologique au coeur de l'imaginaire mutilé de l'Europe. Une tentative pour reconstituer ce qui nous est arrivé il y a soixante-dix ans - pour comprendre comment nous avons perdu le pouvoir homérique d'exprimer nos valeurs sous la forme d'une mythologie.
Avec, peut-être, l'espoir que cette confrontation aidera à renouer le lien rompu.
Ils sont nés sur les champs de bataille de 14-18, dans le souffle des gaz et des armes à rayon X.
Ils ont pris le contrôle des grandes capitales européennes. Par-delà le bien et le mal. Les feuilletonistes ont fait d'eux des icônes. Les scientifiques sont fascinés par leurs pouvoirs. Pourtant, au centre du vieux continent, une menace se profile, qui risque d'effacer jusqu'au souvenir de leur existence.
Ils sont nés sur les champs de bataille de 14-18, dans le souffle des gaz et des armes à rayon X.
Ils ont pris le contrôle des grandes capitales européennes, par-delà le bien et le mal. Les feuilletonistes ont fait d'eux des icônes, les scientifiques sont fascinés par leurs pouvoirs, pourtant, au centre du vieux continent, une menace se profile, qui risque d'effacer jusqu'au souvenir de leur existence... La fin des super-héros européens.
Épisode 6 - Politique internationale : Profitant d'un voyage ultrasecret du Nyctalope à Moscou, Irène persuade Séverac et George Spad de tenter un raid sur la forteresse souterraine du CID pour délivrer Gregor Samsa, alias le Cafard. Mais à Paris, comme dans la capitale des Soviets, le destin a bien des façons de brouiller les cartes.
Épisode 7 - H-A-V Russe : Grâce à la miniaturisation de la Chambre ardente, Séverac est désormais capable de mobiliser la Brigade chimérique où et quand il le veut. Y compris au coeur du complexe souterrain du CID. Mais les grottes qui s'étendent sous Montmartre dissimulent bien des monstres et bien des secrets. Et les révélations de Gregor Samsa délivré sur les plans du docteur Mabuse en Europe centrale sont pires encore.
États-Unis, 1958. Vous pensiez savoir ce qu'est un singe ? Vous ne connaissiez pas Gordo. Affublé d'un smoking first class et d'un QI digne de Harvard, la nouvelle coqueluche du tout-L.A. promène son spleen frelaté sur les plus grandes scènes du pays. Ce qui ne l'empêche pas de déprimer sec : depuis que sa petite amie s'est barrée avec l'inventeur des fusées V2, notre quadrumane au coeur d'artichaut s'est découvert un don pour les plans copieusement foireux.
Quelques conseils : si vous piquez le journal intime de votre ex et que ce journal s'avère contenir tous les détails d'une expérience classée secret-défense, ne le planquez pas dans le coffre d'une gare. Ne tabassez pas l'agent de la CIA qui vous file au train. Ne rejoignez pas Sinatra à Vegas dans l'espoir d'aller mieux. Ne vous mettez pas le KGB et Elvis Presley à dos le même soir. Ne recommencez pas à picoler en racontant vos malheurs à la terre entière.
Et surtout, surtout : ne kidnappez jamais Lauren Bacall.
Ce polar est servi par un scénario, une mise en scène, un graphisme et des couleurs très élaborés, à la manière des romans et des films noirs des années 50 et 60 : les références graphiques historiques et musicales abondent, les rebondissements aussi !
Septembre 1931 : après la mort de son acteur principal et d'un indigène local, William Haskins quitte Hawaii où il vient d'achever le tournage de son film. Mais une étrange malédiction semble planer sur Nowhere Island : dès son retour de New York, le metteur en scène est retrouvé chez lui brûlé vif ; plus tard, à Los Angeles, c'est au tour de Betty Turner, actrice elle aussi du film, de tomber dans le coma.
Peg Entwistle, maîtresse de William et amie de Betty, craint désormais pour sa vie. Qui est cette ombre fugace qui rôde dans les collines d'Hollywoodland ?
Sur le plateau de Treize femmes, l'ancêtre des films d'épouvante, le jeune Marcus Turner, frère de Betty, va tout tenter pour sauver la fragile starlette - dans ce monde et dans l'autre.
Cet album, le premier d'une série de six, contient : Prologue : "Mécanoïde Curie" : Septembre 1938 et épisode 1 : "La dernière mission du Passe-muraille".
Résumé "Mécanoïde Curie" : A l'invitation du docteur Mabuse, des dizaines de surhommes affluent dans la ville secrète de Metropolis. Parmi eux, Irène Joliot-Curie, dissimulée sous le masque d'un androïde soviétique. Les révélations que Mabuse s'apprête à faire pourraient déstabiliser l'équilibre des pouvoirs en Europe. Mais un intrus cauchemardesque s'invite à la réunion. Résumé "La dernière mission du Passe-muraille" : Six mois plus tard, à Paris.
Tandis que le Nyctalope, tout-puissant protecteur de la Ville lumière, se cherche un biographe dans les milieux surréalistes, Irène Joliot-Curie et son mari Frédéric enquêtent sur les suites de la réunion de Metropolis. Un vieux fidèle de l'Institut du radium accepte de leur venir en aide.
Ils sont nés sur les champs de bataille de 14-18, dans le souffle des gaz et des armes à rayons X. Ils ont pris le contrôle des grandes capitales européennes. Par-delà le bien et le mal. Les feuilletonistes ont fait d'eux des icônes. Les scientifiques sont fascinés par leurs pouvoirs. Pourtant, au centre du vieux continent, une menace se profile, qui risque d'effacer jusqu'au souvenir de leur existence.
Comme promis dès le début, on assiste à l'effondrement du continent où, désormais, le « surhomme » sera un visage du mal. Nos derniers grands héros traversent l'Atlantique et ceux qui restent, comme ceux qui s'engagent, sont désormais sans masque - sans autres pouvoirs que le courage et l'esprit de résistance. La Brigade chimérique est plus qu'une simple fiction. C'est une plongée archéologique au coeur de l'imaginaire mutilé de l'Europe. Une tentative pour reconstituer ce qui nous est arrivé il y a soixante-dix ans - pour comprendre comment nous avons perdu le pouvoir homérique d'exprimer nos valeurs sous la forme d'une mythologie. Avec, peutêtre, l'espoir que cette confrontation aidera à renouer le lien rompu.