Comment expliquer que, pendant deux mille ans, les maîtres de la tradition d'Israël aient toujours refusé de s'interroger sur l'émergence, le développement et le succès du christianisme ? Pourquoi l'Église n'a-t-elle jamais entendu rompre le lien primordial qui la rattache à la religion première issue du Sinaï ? L'enseignement de Jésus, sa messianité, sa mort sur la croix, sa résurrection, l'incarnation peuvent-ils être " interprétés " à la lumière de la tradition judaïque ? La volonté de rapprochement, clairement exprimée de nos jours, pourra-t-elle réduire les différences ?
Hosr l'Eglise, point de salut : depuis 1962, Vatican II, puis la "réconciliation" entre chrétiens et juifs, les milieux les plus conservateurs de la catholicité et les "intégristes" expriment une sourde hostilité à l'égard du Saint-Siège. Les intégristes sont les plus radicaux : aucune incidence extérieure ne doit modifier la pureté de la religion de Jésus - ni le Dieu d'Israël, ni l'Ancien Testament.
Leur modèle inavoué : Marcion, le prince des hérétiques, qui, au IIe siècle, prétendait que les évangiles avaient été dénaturés par certains apôtres soumis aux autorités juives, Marcion que la Grande Eglise a excommunié mais dont les théories continuent d'agir souterrainement.
Qui donc était Marcion ? Quelles étaient ses thèses ? Pourquoi n'étaient-elles pas fondées ? Que signifierait sa réhabilitation pour les catholiques d'aujourd'hui, pour tous les chrétiens et pour les juifs ? Quels sont les rapports entre la divinité et l'extrême droite ?
Nulle part dans la Bible hébraïque ou dans les trois premiers évangiles, on ne trouve l'idée que Dieu a pu se faire homme. Seul le quatrième évangile, celui de Jean, lance, dès son Prologue, le principe qui veut que "le Verbe" se soit fait chair. Depuis lors, Jésus est considéré comme le Verbe incarné - Dieu lui-même. Comment et pourquoi a-t-on fait de Jésus, successivement, un rabbi miraculeux, le Fils de Dieu, le Messie annonciateur du Royaume, et finalement Dieu incarné ? Jésus est-il Dieu ?
Une brillante réflexion sur la nature et les enjeux du dogme majeur des chrétiens par l'un des penseurs les plus appréciés et les plus stimulants en matière de dialogue entre les religions.
La Provence fut pendant 18 siècles, de l'Antiquité à la Révolution française, une terre d'échange où juifs, chrétiens et hérétiques confrontaient quelquefois dramatiquement leurs visions du Ciel et de la vie.
Pourquoi le péché originel a-t-il été inventé ? Et peut-on, aujourd'hui, s'en libérer ? Ni le récit de la Genèse, ni même le texte de l'Évangile ne se réfèrent à une quelconque chute ou damnation de l'humanité.
Dans ces conditions, pourquoi l'Église catholique a-t-elle imposé au Ve siècle, en se fondant sur une simple phrase de saint Paul, le principe d'une culpabilité essentielle de l'être humain ? Concupiscence, libido, convoitise, souffrance, expiation... l'homme ne pourrait se libérer par ses propres moyens. Fallait-il donc, pour justifier l'intervention du Sauveur, qu'il y eût un péché impossible à racheter sans lui ? Sans péché originel, point de Sauveur ? Point de Jésus ? Que disent le Talmud et surtout la cabale hébraïque de la faute d'Adam ?
Le débat sur la laïcité - clos depuis un siècle dans ce pays - a repris de plus belle, à grand renfort de slogans tels que « choc des civilisations » ; « intégrisme républicain » ; « laïcisme » ou même « islamophobie ». Se présentant comme la défense par excellence du principe républicain et des droits de l'homme, le réflexe législatif ne peut occulter la nécessité d'un débat théologique.
Comment les religions qui cohabitent dans un monde troublé et dangereux conçoivent-elles leurs relations réciproques et, surtout, comment justifient-elles du point de vue théologique et du point de vue religieux « le dialogue fraternel » qui serait la condition première d'une « compréhension mutuelle » oe Autrement dit, le Dieu des uns est t-il, dans sa parole et dans son être, compatible avec celui des autres oe
Le principe de laïcité interroge gravement les religions elles-mêmes, leurs clercs, leurs prêtres, leurs théologiens. Les autorités religieuses seraient-elles prêtes à accepter un réexamen de leur credo et de leur histoire en vue d'ouvrir la voix à une nouvelle tolérance oe
Partant de l'idée que les religions ont un rôle à jouer pour combattre l'intégrisme, Gérard Israël interroge les trois religions monothéistes pour vérifier si, au-delà des impératifs de façade, ces dernières ne recèlent pas un principe tout autre, un principe non pas d'exclusivité mais « d'inclusivité ». Sur la base de la réconciliation judéo-chrétienne qu'il considère comme d'inspiration extraordinaire, l'auteur aborde la religion islamique en tentant de dégager les lignes de force qui pourraient permettre un rapprochement de même nature, tant sur le plan anthropologique que sur celui de l'organisation de la cité.
L'Association Des Démocrates Européens (AddE) réunit des chercheurs, des théologiens, des ministres et différents experts pour réfléchir sur l'Europe, sa construction et ses défis. Suivant ce principe, un colloque s'est tenu à la Maison de l'Europe à Paris sur Le Phénomène religieux à l'intérieur de l'Union Européenne. Il ne s'agit pas ici de parler que de l'aspect actuel de cette question. Une telle actualité provoquerait, sans doute, une levée de boucliers. Ce colloque s'est tenu en novembre 2011, l'ensemble des intervenants se sont prêtés au jeu de revoir leur argumentaire à l'aune de l'endroit où nous nous trouvons. Cependant l'enjeu du colloque et de ce livre est plus global, plus historique et épistémologique. L'Union Européenne cherche à unir les pays, les cultures, les individus tout comme le Conseil de l'Europe. Depuis plus de cinquante années, elle a pour objectif cette unification, pour autant sommes-nous sûrs que les religions souhaitent contribuer à la réussite d'une telle entreprise économique, politique sociale et culturelle ? Une telle unité de l'Europe mettrait fin aux divisions naguère génératrices d'affrontements meurtriers. L'unité d'un point vue des religions est-elle souhaitable ? Cette question centrale est l'axe même de cette rencontre. Les monothéismes sont étudiés sous différents angles, chaque expertise apporte son lot de réponses mais aussi d'hypothèses. Le Phénomène religieux à l'intérieur de l'Union Européenne est un recueil à mettre entre toutes les mains, tant il soulève des questions essentielles et urgentes à traiter.
Comment expliquer que, pendant deux mille ans, les maîtres de la tradition d'israël aient toujours refusé de s'interroger sur l'émergence, le développement et le succès du christianisme ? pourquoi l'église n'a-t-elle jamais entendu rompre le lien primordial qui la rattache à la religion première issue du sinaï ? l'enseignement de jésus, sa messianité, sa mort sur la croix, sa résurrection, l'incarnation peuvent-ils être " interprétés " à la lumière de la tradition judaïque ? la volonté de rapprochement, clairement exprimée de nos jours, pourra-t-elle réduire les différences ?.
« La racine de la faiblesse européenne est claire : comment peser sur les affaires du monde quand les pays qui partagent la même monnaie ne sont pas capables de s'entendre sur des objectifs communs sur la politique de change ou sur la mise en place d'un gouvernement économique de la zone euro ? »
Il y a vingt-cinq siècles, un Perse, Cyrus, descendait des montagnes de l'Iran, et fondait, à la tête de ses armées, un " empire universel ". Il vainquit des rois héritiers de dynasties anciennes et redoutables, comme ceux de la farouche Médie, de la riche Lydie (le pays de Crésus) et surtout de la mystérieuse Babylone.
Mais le maître de l'Empire perse n'était pas un conquérant comme les autres. " Roi des quatre coins du monde ", il a apporté aux peuples soumis à son autorité une liberté qu'ils n'attendaient pas, et, inspiré par Zarathoustra, rechercha pour ses sujets le bien-être, l'amitié divine et, par-dessus tout, la paix. Ainsi autorisa-t-il les déportés de Babylone, notamment les Hébreux, à rentrer dans leur pays, à y construire leurs temples. Ainsi fut rebâtie Jérusalem.
Symbole de tolérance aux yeux des prophètes bibliques et des historiens grecs, Cyrus, héros quasi légendaire, incarna, avant l'heure, la réconciliation de l'Orient de la spiritualité et de l'Occident du savoir.
Gérard Israël, philosophe de formation, directeur de la revue Les Nouveaux Cahiers, auteur de plusieurs livres d'histoire, ancien parlementaire européen, s'intéresse spécialement à une politique des droits de l'homme dont Cyrus lui a paru être l'antique annonciateur.
Des pyrénées orientales aux Alpes-Maritimes, du Limousin à la Méditerrannée, la Provence fut pendant dix-huit siècles, de l'Antiquité à la Révolution française, une terre d'échanges où juifs, chrétiens et hérétiques, dans le bruit et la fureur de l'histoire, confrontaient, quelquefois dramatiquement, leurs visions du Ciel et de la vie.
... Des Gaulois qui se convertissent au judaïsme; Charlemagne qui délègue auprès du calife de Bagdad un ambassadeur nommé Isaac de Narbonne;
Un diacre, Bodo, Qui adopte scandaleusement la religion de Moïse; un poète, Boccace, qui décrit les ravages de la peste dont la synagogue est rendue responsable; Pis de la Mirandole, prince de l'esprit renaissant, qui s'entiche de la Cabale; François Ier qui crée une chaire d'hébreu au Collège de france; Nostradamus, descendant d'une famille juive convertie, qui s'inspire de la bibliothèque de ses pères; un philosophe, Ménassé ben Israël, qui intervient auprès d'Olivier Cromwell pour qu'il établisse les conditions propres à assurer la venue du messie; un homme d'affaires, Moïse de Carcassonne, qui provoque un énorme krach financier mais qui sera sauvé par l'élue de son coeur, Madame de Pontet;
Une loge maçonnique d'Avignon qui se veut un creuset des cultures; un nommé Moïse Valabrègue qui finance l'Opéra de Marseille; un certain Issac Pinto qui polémique avec Voltaire; des juifs qui s'engagent dans les rangs des sans culottes...
Tels sont quelques-uns des personnages, lieux et évènements émaillant cette saga qui se lit comme un grand roman.
Gérard Israël, philosophe de formation, historien de vocation, est directeur de la revue trimestrielle Les Nouveaux Cahiers. Il est auteur de nombreux ouvrages allant tous dans le sens d'une certaine idée de la liberté.
?Comment situer Jérusalem dans la pensée théologique des trois grandes religions bibliques ? Pour quelles raisons cette ville est-elle considérée comme sainte par l'islam, le christianisme et le judaïsme ? S'agit-il de la même sainteté ? Peut-on mettre sur le même plan l'institution de la cité de David en résidence divine, la fréquentation du Temple par Jésus de Nazareth et la tradition qui fait de Jérusalem le lieu d'où Mahomet monta au ciel ? Laquelle des trois religions issues de la Bible détient les clés de la sainteté de Jérusalem ? La sainteté peut-elle être partagée, aujourd'hui ?
Fondateur de la revue Les Nouveaux Cahiers, membre de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme, Gérard Israël est philosophe et historien.
mettre hors la loi le recours à la guerre; assurer, par delà l'autorité des etats, une protection internationale des droits de l'individu; instituer une justice supranationale réprimant personnellement les auteurs de génocides et de crimes contre l'humanité, les idées conçues et proposées par rené cassin ont largement été partagées par la communauté des nations.
ainsi fut attribué le prix nobel de la paix à celui que l'on qualifiait de "fantassin des droits de l'homme".
après l'effondrement de l'empire soviétique et l'émergence d'une menace terroriste d'autant plus dangereuse qu'elle est diversifiée, les théories de rené cassin seraient-elles prescrites, seraient-elles d'un autre âgeoe
gérard israël qui a été un jeune collaborateur de rené cassin décrit ici, avec finesse et rigueur, la vie de celui qui a magnifié le droit de résister à l'oppression.
Le judaïsme ne fait pas seulement problème pour les Chrétiens ; il existe aussi un " problème chrétien " pour les Juifs.
Le drame, c'est la crucifixion, d'où naît l'allégorisation du Juif. Paul se veut grec et juif, et l'Eglise prend la place des Juifs et culpabilise ses adeptes sans identité. "... accepter la dette " (de la Révélation) fut signe de " grandeur des Chrétiens, et leur faiblesse fut d'avoir essayé de liquider le créancier ". La notion de connaissance peut aboutir à une solidarité entre Juifs et Chrétiens face à la modernité qui définit l'homme par ses droits.
Avec Levinas contre Rousseau, l'homme ne peut pas se sortir du mal tout seul...