Ce livre retrace le parcours d'un Juste : Jules Molina, dit "Julot", militant d'Algérie, habité très tôt par ses convictions, marginalisé par l'Histoire.
Né en 1923 à Mohammadia dans une famille d'immigrés espagnols, il ne quittera l'Algérie qu'en 1989, à contrecoeur. Vingt ans plus tard, à la veille de sa mort, il rédige ses mémoires et les transmet à sa famille. Les voici, livrées dans un style sobre mais étonnamment vivant, accompagnées de réflexions historiques et d'entretiens que Guillaume Blanc a mené auprès des proches de Molina.
Cet ouvrage raconte d'abord une histoire algérienne. Celle d'un homme entier, qui fut un soldat du contingent colonial, un indépendantiste torturé par l'armée française puis, comme une évidence, un citoyen algérien, impliqué corps et âme dans la construction du pays. Le parcours de Jules Molina fait voler en éclat les visions simplificatrices de l'Histoire, donnant à voir une expérience coloniale parfois faite d'hommes moraux dans un contexte immoral, puis une Algérie socialiste portée, aussi, par des communistes et des Algériens d'origine européenne.
Ces mémoires racontent une Algérie disparue mais également une lutte sociale. La vie de Molina signale combien, pour lui, ses camarades et sa famille, le communisme a toujours relevé de l'hu-manisme : un combat permanent, toujours du côté des victimes, pour un monde à visage humain, comme nous le rappelle Henri Alleg en 2009, lors de l'enterrement de son ami le plus proche.
Histoire environnementale, anthropologie de la nature, sociologie de l'environnement... : on assiste, depuis une trentaine d'années, à la multiplication de sciences humaines et sociales qui prennent l'environnement pour objet, et revendiquent de voir ainsi leur épistémologie transformée. Le foisonnement de ces labels est tel que, aujourd'hui, certains souhaitent les rassembler sous une bannière commune, celle d'"humanités environnementales".
Plutôt qu'un manifeste, cet ouvrage propose une histoire des humanités environnementales au prisme des disciplines (anthropologie, histoire, philosophie, géographie, sociologie, études littéraires, sciences politiques, économie, droit). Il retrace pour la première fois l'émergence intellectuelle et institutionnelle de ces domaines d'étude. En prêtant attention à la pluralité des débats et des controverses passés, ce livre décrypte un paysage singulier de la recherche internationale contemporaine : celui des sciences humaines et sociales aux prises avec l'environnement.
Contributions de : Simon P. J. Batterbury, Guillaume Blanc, Valérie Boisvert Lionel Charles, Meryem Deffairi, Elise Demeulenaere, Wolf Feuerhahn, Bernard Kalaora, Christian A. Kull, Catherine Larrère, Stéphanie Posthumus, Grégory Quenet, Luc Semai et Chloé Vlassopoulos.
Cet ouvrage propose une histoire environnementale comparée de la nation. Il démontre qu'au-delà des contextes, l'invention de la nature vise bien souvent à renforcer les contours matériels et idéels de la nation au nom de laquelle agissent les pouvoirs publics. Tandis que dans la France parsemée de lieux de mémoire, le parc des Cévennes sert à la pérennisation d'une nation paysanne, nostalgique et traditionnelle, au Canada, pour pallier un passé manquant de profondeur mais débordant de conflits, le parc Forillon donne à voir et à croire une nation vierge, atemporelle et apolitique. Quant à l'Éthiopie et son parc du Semen, l'État s'approprie les représentations néo-malthusiennes et vaguement racistes des institutions internationales telles que l'Unesco et le WWF afin d'être reconnu sur la scène internationale et de s'imposer, alors, sur un territoire qu'il veut national.
Mobilisant les lois, les rapports d'activité et la documentation archivistique et touristique produits par les gestionnaires de ces territoires, de la fin des années 1960 au temps présent, cet ouvrage relate trois histoires de natures, et de nations. Mais il livre aussi une seule histoire : celle du parc comme enjeu de luttes. Car de l'Amérique du Nord à l'Afrique jusqu'à l'Europe, en tant qu'espace de vie quotidienne converti en espace de visites temporaires, le parc national légitime toujours l'exercice public d'une violence concrète et symbolique sur les populations locales et environnantes.