GAGNER SA VIE EST-CE LA PERDREoe. La question du travail ne se pose pas comme une question quelconque. Elle surgit d'abord comme la préoccupation des adultes : le travail est un passage obligé pour que l'on puisse s'assumer. Savons-nous pourtant ce qu'il implique réellementoe Plutôt que de le penser par rapport au seul argent gagné, il faut le considérer comme un ensemble de gestes répétés, de représentations qui forment un monde commun. Le travail crée les moyens d'une vie décente. Mais il peut être perdu à tout moment et de son absence compromet le sens d'une existence en lui ôtant les moyens de son développement social et personnel. Dans le travail cohabitent misère et grandeur : il y va de ce que les autres peuvent faire de nous mais aussi de ce que nous parvenons à faire de nous-mêmes.
Parmi les questions qui se posent à l'humain, celle de son monde intérieur est l'une des plus mystérieuses.
Vouloir, penser, sentir, imaginer : l'âme est l'ensemble de ces activités mentales, animées dans un mouvement continu, une façon de tenir ensemble les différents éléments de l'esprit, de les mettre en mouvement. Défaire ce qui nous fait et refaire autrement, c'est le travail de l'âme. Elle ne gît pas en nous, elle s'invente dans ce que l'on crée. Mettre en oeuvre ce que l'on se représente de notre vie, ne pas avoir peur de l'autre ni de soi-même, c'est accueillir tout ce qui vit en nous.