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Christian Bourgois
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À Rome, dans la famille de son épouse où il passe Noël, la vie de Hanif Kureishi bascule du jour au lendemain.
Le 26 décembre 2022, Hanif Kureishi perd connaissance et chute. Cet accident le laisse définitivement paralysé. Depuis son lit d'hôpital dans une ville qui n'est pas la sienne, où les soignants parlent une langue étrangère, l'envie profonde d'être rapatrié dans un hôpital chez lui, à Londres, est plus forte que tout. Mais une fois rentré, quand rien ne s'arrange, il faut trouver d'autres sources de motivation. Face à l'état de dépendance auquel il est confronté, Hanif Kureishi se réapproprie une forme de langage, et écrit pour survivre. Ou plutôt, n'étant plus capable de faire usage de ses mains, il dicte à ses proches ce qui sera le contenu de ce récit, en partageant jour après jour son intimité de tétraplégique. Sa famille devient sa plume et le témoin de ses pensées les plus personnelles, sur son état de santé, mais aussi sur la parentalité, l'amour, l'immigration, le sexe et l'écriture. En résulte ce journal d'une vie en morceaux, consignée avec une honnêteté cinglante, et beaucoup d'humour.
L'auteur se dévoile sans pudeur et partage à ses lecteurs la vulnérabilité qui caractérise cette nouvelle vie, faite de douleur et de perte, mais animée par des sentiments de gratitude, d'humilité et d'amour. Les modestes progrès que permet la rééducation donnent à Hanif Kureishi un espoir secret: celui de pouvoir de nouveau écrire son nom.
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Sans en parler, le narrateur a pris une décision : le lendemain matin, il quittera sa compagne et leurs deux jeunes fils. Il ne veut plus de Susan, cette femme « dont il sait presque tout ». Après six années de vie commune, quelques mensonges, deux garçons à élever qu'il adore, le narrateur est à bout de souffle, conscient que le désir a déserté la maison. Il entrevoit ce qu'il perdra en partant, mais il croit trop à l'amour pour accepter une vie qui en est dénuée. Au cours de la longue nuit précédant son départ, il repense à son histoire avec Susan. Dans l'évocation inoubliable et souvent impitoyable de leur temps ensemble, il analyse les angoisses, les espoirs et les joies que provoque la vie avec une autre personne. Est-il possible de bien vivre en couple ? Le bonheur ne résulterait-il pas d'un apprentissage ?
Intimité est un livre sur les raisons de s'aimer et sur les raisons de se quitter. Avec une incroyable finesse et une beauté parfois douloureuse, Kureishi déroule le drame conjugal dans ce qu'il a de plus prosaïque : « L'amour est un sale boulot, impossible de garder les mains propres. »
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Karim, dix-sept ans, un adolescent rêveur, cherche désespérément à échapper à la banlieue sud de Londres et à goûter aux fruits défendus que les années 1970 semblent offrir.
Entre son père d'origine indienne qui se découvre une passion pour la philosophie chinoise et se transforme en un gourou New Age initiant ses voisins aux secrets de la méditation, et sa mère british qui essaie de l'empêcher de sortir, il ne cesse de tenter de nouvelles expériences. Lorsque l'opportunité improbable d'une vie dans le show business se présente, Karim commence à gagner le genre d'attention qu'il espérait.
Avec la publication de ce roman d'éducation déjanté, à la sauce punk rock en plein coeur de l'Angleterre métissée, Hanif Kureishi s'est imposé dans le paysage littéraire comme une nouvelle voix singulière et un écrivain irrévérencieux qui brise les tabous.
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Réalisé en 1985 par Stephen Frears, My Beautiful Laundrette est le premier scénario écrit par Hanif Kureishi. Nominé aux Oscars et conforté par un succès international, il impose Hanif Kureishi en tête des scénaristes anglais.
Abordant les thèmes de l'homosexualité, de la lutte des classes, des luttes raciales à Londres, il fit événement à sa sortie en salles.
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Une réflexion tendue et captivante sur le désir, l'impuissance et la tromperie.
Waldo, réalisateur, est contraint par son âge et son état de santé à rester enfermé dans son appartement londonien. Fragile et frustré, c'est Zee, sa charmante femme, bien plus jeune, qui s'occupe de lui. Mais lorsqu'il commence à soupçonner Zee d'avoir une liaison avec Eddie, qui est « bien plus qu'une connaissance et moins qu'un ami, depuis plus de trente ans », Waldo est poussé à agir :
Déterminé à dénoncer la supercherie, il s'attache à prouver que ses soupçons sont fondés avant de mettre en place sa vengeance.
Avec son humour caractéristique et son attention particulière aux détails, le court roman tant attendu d'Hanif Kureishi éblouira, une fois de plus, les lecteurs par l'esprit brillant qu'il montre en action.
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Que s'est-il passé ?
Hanif Kureishi
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 1 Juin 2023
- 9782267050882
Mettre des mots justes sur les événements dans lesquels nous sommes plongés à notre insu, trouver une cohérence au désordre du monde et au passé récent : voici la tâche à laquelle s'attelle avec une inventivité toujours renouvelée Hanif Kureishi, qui nous livre dans ce recueil de nouvelles et d'essais des réflexions foisonnantes, forgées à partir de sa propre expérience.
Ne s'interdisant aucun sujet, il passe au crible l'intimité amoureuse aussi bien que les monuments des cultures classique et pop - la figure d'Antigone, Keith Jarrett, David Bowie ou la série Mad Men -, tout en abordant les thèmes qui l'obnubilent : la religion, l'identité culturelle, la liberté d'expression et la question raciale. Un florilège du meilleur d'Hanif Kureishi composé avec la curiosité, l'ironie et l'esprit sans bornes qui le caractérisent. -
Le nouveau roman d'Hanif Kureishi est une comédie grinçante dans laquelle le protagoniste principal, Jamal se remémore sa jeunesse dans le Londres des années 1970, son premier amour et le terrible acte de violence qui continue de le hanter. Quelque chose à te dire est construit comme un aller-retour entre les années 2000 et les années 1970. Jamal est un psychanalyste Anglo-Pakistanais d'une cinquantaine d'années. Il connaît un certain succès professionnel. Séparé de sa femme Josephine depuis déjà quelques années, il n'a pas encore fait le deuil de son amour pour elle. Rafi, leur fils de douze ans, qu'il adore, l'occupe la moitié de son temps.
Henry, directeur de théâtre, est son meilleur ami. Il lui raconte tout. Cet homme récemment divorcé aura une relation avec la soeur de Jamal, Miriam, une jeune femme excentrique. Un autre personnage important de son entourage : une gouvernante qui veille sur lui. Sa vie est donc marquée par la régularité et l'écoute. Il prête ainsi une oreille attentive aux problèmes de ses patients et de son fils, aux crises de sa soeur, à la paranoïa de ses amis et aux soucis de son ex-femme. Toutefois, Jamal ne fait pas que traiter des secrets et des problèmes des autres. Sous son apparente tranquillité, il est en effet tourmenté par le souvenir de son grand amour de jeunesse, Ajita, et par l'événement tragique qui mit fin à leur relation. En effet, leur histoire prit un tournant dramatique quand Jamal causa accidentellement la mort du père d'Ajita qui abusait d'elle.
Quand soudain, dans un même temps, Ajita et Wolf, l'un des vieux amis de Jamal, complice de ce meurtre si longtemps oublié, ressurgissent dans sa vie, le forçant à faire face au coupable secret de son passé, tout commence alors à vaciller... Les menus détails et les subtiles observations sociales qui jalonnent Quelque chose à te dire sont un régal pour le lecteur. Jamal nous fait partager ses considérations aussi bien sur les rapports homme-femme que sur les questions ethniques ou la culture des people - Il nous offre également un panorama social de l'histoire de l'Angleterre sur les quarante dernières années. Avec un mélange caractéristique de charme, d'esprit et d'honnêteté, Hanif Kureishi crée ici une magnifique galerie de personnages, hantés par leur passé, qui cherchent à donner un sens à leur existence chaotique.
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D'amour et de haine
Hanif Kureishi
- Christian Bourgois
- Littérature Étrangère
- 18 Mars 2021
- 9782267043655
L'amour et la haine ne sont pas si éloignés. Il arrive même qu'on en vienne à aimer ses bourreaux et tourmenter ceux qu'on aime.
L'interdépendance de ces deux sentiments, la porosité entre désir et destruction sont au coeur de ce recueil de nouvelles et d'essais : qu'il nous conte l'histoire d'un vol aérien qui tourne au cauchemar, la dissolution d'un couple qui se défie dans une dernière course effrénée à travers New York, ou qu'il aborde l'immigration et le racisme, l'imagination et la créativité, Hanif Kureishi nous éblouit une fois encore par sa capacité à scruter avec lucidité les contradictions au sein de la famille, de la politique ou de nos relations sentimentales. Et nous livre un recueil étonnant, où textes de fiction et essais s'enrichissent les uns au contact des autres.
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Harry Johnson est un intellectuel établi. Après des études brillantes et quelques années d'enseignement, il a fait paraître avec succès une biographie de Nehru. Ses talents d'écriture ont été salués, autant que la qualité des recherches menées. Il en a tiré une petite notoriété et une indéniable considération pour ses talents de biographe. Ce sont ces qualités que l'éditeur Rob Devereux a remarquées et pour lesquelles il l'a contacté. Il souhaite le charger d'écrire la biographie de Mamoon Azam, écrivain et essayiste d'origine indienne mondialement connu.
Harry, flatté, est immédiatement enthousiaste. Il retrouve Rob à la gare pour se rendre à Taunton, où Mamoon réside depuis de nombreuses années dans une grande demeure de cette campagne proche de Londres, afin de rencontrer l'homme dont il va raconter la vie. Passée l'excitation initiale du projet, l'entreprise se révélera un peu plus ardue car le sujet n'est pas aussi docile que souhaité.
Pour instaurer une nécessaire connivence, Harry est obligé de séjourner dans cette maison. Contraint de trouver un nouvel équilibre de vie tandis que sa compagne apprend qu'elle est enceinte, il va devoir apprivoiser le « grand homme », sa dernière épouse, une Italienne haute en couleur, et les gens qui l'entourent afin de récolter le matériau nécessaire à la rédaction de la biographie. Tiraillé également entre les desiderata de l'écrivain, conscient d'approcher la fin de sa carrière et soucieux de laisser un témoignage flatteur pour la postérité, et les exigences de son éditeur en quête de révélations inédites sur la vie privée de l'écrivain susceptibles de favoriser les ventes du livre, Harry se trouve dans une situation désagréablement acrobatique.
Avec humour et causticité, Hanif Kureishi lève le voile sur la personnalité d'un homme, qu'il prend un malin plaisir à dépeindre renfrogné et peu affable au premier abord. Mais derrière l'apparente austérité de l'homme, on découvre sa vie sentimentale agitée, le revers de l'humanisme qu'il défend dans ses livres : il s'est entouré des services d'une petite troupe de domestiques modernes qui assure la cuisine, le ménage et l'entretien du jardin fastueux avant de rentrer chaque soir dans les logements sociaux à la limite de l'insalubrité, condition sur laquelle Mamoon oublie délibérément de poser son regard. On retrouve ainsi la critique sociale qui sous-tend l'oeuvre d'Hanif Kureishi livre après livre, toujours aussi brillamment drôle.
Au-delà de cette dimension critique, Le dernier mot constitue une réflexion émouvante sur le statut de l'écrivain. Que cela signifie-t-il de consacrer sa vie à l'écriture ? Comment le devient-on ? Comment est-on perçu en tant que tel ? Comment se construit une grande oeuvre et qu'en reste-t-il une fois que l'on a couché ses derniers mots par écrit ?
Découvrir l'envers du décor, l'atelier de l'artiste intrigue et passionne lecteurs, admirateurs et aspirants écrivains toujours avides de connaître les secrets de fabrication des chefs-d'oeuvre. Un aspect parfaitement saisi par Hanif Kureishi qui retrouve une narration rythmée, vive et toujours percutante.
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Parfois un écrivain nous emmène dans les coulisses de son oeuvre : c'est à cette découverte que nous convie Hanif Kureishi.
L'évocation d'un père qui rêvait d'être un écrivain reconnu ou d'un voyage au Pakistan dont sa famille est originaire ; des réflexions sur la politique, sur l'écriture et sur l'Angleterre contemporaine, voilà ce que l'on trouve dans ce livre. Kureishi raconte ses rencontres et sa collaboration avec Patrice Chéreau ou avec Stephen Frears, ses expériences au cinéma avec My Beautiful Laundrette ou Sammy et Rosie s'envoient en l'air, ses contacts avec le théâtre et la télévision.
Autant de réflexions, de souvenirs et de divagations indispensables à qui veut mieux connaître ce qui fait courir Kureishi.
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Connu pour ses romans, Hanif Kureishi est aussi l'auteur de nombreuses nouvelles, écrites pour la presse ou parues en recueils (Le Corps, Des bleus à l'amour, La lune en plein jour...). Certaines demeurent inédites en français.
Ce recueil présente une sélection de huit d'entre elles, écrites entre 2004 et 2009 pour des journaux tels que The Guardian et The New Yorker ou parues dans l'édition complète de ses nouvelles publiées en Angleterre en janvier 2010. On y retrouve de nombreux thèmes qui lui sont chers tels que la filiation et le rapport père-fils, le couple et la transformation de la relation au fil du temps, ainsi que certains questionnements politiques, notamment une déception quant aux mesures et engagements pris par le gouvernement de Tony Blair. - Les chiens : Une mère et son fils de huit ans traversent un terrain vague. Ils se font attaquer par des chiens affamés qui ne leur laissent aucune chance.
Racontée en deux pages, cette histoire, qui peut être lue comme un conte d'avertissement pour adultes (soulignant la faillite de la mère dans le rôle de protectrice de son enfant) laisse le lecteur sous le choc. - Il y a longtemps hier : Le narrateur nous livre une scène onirique de retrouvailles avec ses parents morts, alors qu'il repasse par hasard sur les lieux de son adolescence, dans une banlieue du West End, après un week-end à la campagne, au moment où la guerre en Irak redémarre. Au-delà d'une remémoration du lien père-fils, cette nouvelle est l'occasion d'aborder des questions plus intimes (disparition du désir au sein du couple des parents, avances très directes à une serveuse, vitalité supposée de la vie sexuelle du narrateur homosexuel, attachement aux enfants comme compensation acceptée de la perte d'intimité au sein du couple et inlassable questionnement sur le temps qui passe et ne se rattrape pas) ainsi que des questionnements politiques, notamment une désillusion quant à la politique menée par Tony Blair. - Unions et décapitations : Dans un pays en guerre, un réalisateur se voit contraint de travailler pour des groupes armés qui médiatisent ensuite les décapitations de leurs otages en diffusant les vidéos sur Internet. Entre humour noir, réalisme sec et auto-apitoiement, cette nouvelle revient aussi sur la question du voyeurisme à différents niveaux:
Celui qui amène les décapiteurs à mettre en ligne et à envoyer aux médias les vidéos de leurs meurtres ; voyeurisme de celui qui filme à son corps défendant mais qui se met en scène aussi ; voyeurisme du lecteur, in fine. En avril 2007, cette nouvelle avait fait l'objet d'une adaptation pour la BBC mais la radio décida de ne pas la diffuser du fait de nouvelles inquiétantes concernant l'enlèvement d'un correspondant de la BBC à Gaza. La trop grande proximité entre le sujet du texte et le sort cruel réservé à plusieurs journalistes pris en otages les avaient conduits à prendre cette décision, qui fit polémique. - L'agression : Après avoir accompagné son fils à l'école, une femme monte dans la voiture d'une autre mère d'élève qu'elle ne connaît pas mais qui lui a gentiment proposé de la déposer à quelques pas de chez elle. La conversation espérée se révèle un insupportable monologue, qui est aussi l'occasion pour la narratrice de s'interroger sur ce qui la pousse à rechercher ces situations d'insidieuse maltraitance. - Maggie : Max, père de famille et homme au foyer faute de percer réellement comme scénariste, retrouve tous les ans Maggie, une amie de jeunesse avec qui il a vécu à la fin des années 1970, avant de la partager difficilement avec Joe au point de les quitter l'un et l'autre. Cette fois, l'habituelle évocation des souvenirs et des projets immédiats prend un autre tour quand Maggie demande à Max de lui prêter de l'argent pour s'installer à Londres et relancer sa vie professionnelle. Cette nouvelle fonctionne en miroir avec la suivante, où il également question de la confrontation avec un ami d'enfance dont la réapparition oblige le narrateur à mesurer la distance qui les sépare, ainsi que le mélange d'égoïsme, de culpabilité et de questionnement que suscite ces « retrouvailles ». - Phillip :
Fred se voit recontacté par un de ses meilleurs amis de jeunesse alors qu'ils ne se sont pas vus depuis plus de quinze ans. Atteint d'un cancer de la gorge, Phillip lui demande de venir le voir pour parler de la vie. Alors que Fred lui répond qu'il a besoin d'un peu de temps pour accepter et s'organiser, Phillip meurt. L'intervalle entre ces deux coups de téléphone est l'occasion pour le narrateur de se remémorer cette relation très particulière, d'attirances et de haine mêlées, qu'il avait nouée avec Phillip, rencontré à la fac dans les années 1970 alors qu'il vivait avec Fiona. Il lui permet aussi de faire le bilan de son parcours professionnel et amoureux du dramaturge célèbre qu'il a pu être au professionnel de l'immobilier qu'il est devenu, du dragueur actif à l'époux se limitant à vivre des aventures platoniques avec des femmes délaissées par leurs maris voyageurs. tte d'agrandir, comme tous les voisins de leur quartier ? signe des temps où l'on trouve des artisans issus d'une immigration des pays de l'est (mais qui ont déjà largement entrepris de retourner « chez eux ») ; signe aussi d'une époque où l'endettement n'est plus une honte (comme ça l'était pour son père) mais un fonctionnement normal pratiqué par tous. Une tension émerge progressivement quand Mike dévoile au lecteur ce qui le hante ce soir-là : le licenciement du personnel du service financier qu'il a créé, duquel découle son propre renvoi. Dans le contexte ultra sécuritaire de l'après 11- Septembre et de la crise financière, le narrateur imagine la vie future de sa famille, écarte la tentation du saccage de son « outil de travail » et de la réputation de ses « responsables » :
Pendant quelques heures encore, il sauve les apparences, devant l'incapacité de sa femme et de ses enfants à lui laisser la possibilité d'annoncer la nouvelle.
- Une histoire horrible : Egalement placé sous le signe du bilan, cette nouvelle prend la forme d'une discussion au pub entre Eric et Jake, la cinquantaine, deux amis qui se connaissent depuis trois ans seulement. Ils évoquent habituellement leur passion commune pour la période « électrique » de Miles Davis et le jazz norvégien de ces dix dernières années ainsi que d'autres sujets plus anodins. Mais ce soir-là, Jake dévoile à Eric des aspects plus personnels de sa vie, lui racontant comment il s'est fait quitter par sa femme.
D'une histoire de divorce qui pourrait paraître banale à première vue découle un enchaînement de crises et de drames qui sonnent comme un avertissement tragique et grotesque à la fois pour le narrateur qui avait évoqué avec légèreté une dispute avec sa femme en début de soirée. La plongée vertigineuse dans les révélations de ce double le ramène chez lui dans de nouvelles dispositions d'esprit, le laissant en admiration devant le spectacle de sa femme et de son fils, tous deux endormis dans le lit conjugal.
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Dans ce recueil de textes écrits au cours des vingt dernières années, Hanif Kureishi développe un point de vue précurseur sur le thème de la confrontation entre Orient et Occident. Le Mot et la Bombe rassemble les pensées, les articles et toute l'indignation d'un écrivain qui, des tensions explosives de l'Angleterre des années 80 jusqu'au 11 septembre et aux attentats de juillet 2005 à Londres, n'a jamais cessé de se demander quel doit être le rôle de la culture aujourd'hui, et quelles peuvent être les perspectives de l'homme moderne. S'appuyant sur son expérience d'anglo-pakistanais, oscillant constamment entre deux univers, Hanif Kureishi porte un regard implacable sur la littérature, sur lui-même et sur un monde où les bombes parlent désormais souvent plus fort que les mots.
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Après ses succès exceptionnels de scénariste et de romancier, on attendait à Londres le nouveau roman de Hanif Kureishi avec une curiosité critique.
Force à été d'admettre que Black Album confirme les promesses du Bouddha de banlieue. Car Hanif Kureishi est un des seuls romanciers de sa génération à se trouver au croisement de tous ces milieux et de toutes ces pratiques culturelles qui font l'originalité cosmopolite et complexe du Londres des années 90. Et une fois encore le héros de Hanif Kureishi doit choisir entre deux vies incompatibles : le fondamentalisme religieux de ses amis musulmans qui lui rendrait une identité que le racisme lui avait fait rejeter ou les mondes du sexe et de la drogue auxquels l'initie sa prof Deedee, en lui faisant aussi découvrir Prince et Malcolm X.
Black Album est un roman d'apprentissage qui permettra à Shahid de trouver sa voix de romancier. C'est aussi un roman plein d'intelligence et d'énergie qui confirme que son auteur est l'un des meilleurs écrivains actuels de langue anglaise, avec Salman Rushdie, Ben Okri ou Martin Amis.
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Après deux " romans cultes " (Le Bouddha de banlieue, Black Album) et des scénarios réputés (My Beautifyl Laundrette, Sammy et Rosie s'envoient en l'air) (tous publiés chez Christian Bourgeois Editeur), Hanif Kureishi publie son premier recueil de nouvelles.
Will Self n'hésite pas à citer à leur propos Tchekhov et Ballard. Hanif Kureishi a adapté pour le cinéma une de ces nouvelles (My son the fanatic), film d'Udayan Prasad dont la sortie coïncide en France avec l'édition de ce recueil.
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" la plupart des personnages de ces dix nouvelles vouèrent un culte au mouvement pop.
Frivoles, ravageurs, ils se bourraient de cocaïne au point de se faire péter la cloison nasale. [. ] puis ils ont vieilli, sont devenus des membres de la tribu bobo, abandonnés, la quarantaine venant, aux séismes conjugaux. ramdam d'états d'âme, festival de femmes : sous la plume de kureishi, [. ] ces scènes de la vie ordinaire sont un régal. " lire. " hanif kureishi explore à sa façon, ambiguë et crue, les abîmes d'une société britannique contemporaine complètement disloquée.
L'écriture agressive de kureishi est, dans son désenchantement, une des voix les plus originales de la littérature britannique d'aujourd'hui. " bulletin critique du livre français.
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Contre son coeur
Hanif Kureishi
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 21 Janvier 2005
- 9782267017441
« La fierté, la tendresse, la colère et l'amour jaillissent de ce livre de souvenirs d'Hanif Kureishi sur son père comme le ferait la pâte dentifrice de son tube. Ce livre d'une grande intensité rejette le ton facilement élégiaque, l'humour lénifiant et les scènes à tirer des larmes que vous pouvez attendre du genre désormais familier de la confession, est néanmoins drôle et émouvant.
Réfugié en Angleterre après la partition entre l'Inde et le Pakistan, Shannoo Kureishi épousa une britannique et devint petit fonctionnaire à l'ambassade du Pakistan. Il adorait le criquet et a appelé son fils Hanif en hommage au joueur pakistanais Hanif Mohammed. L'entraînement intensif par Shannoo et son mépris constant de son fils provoquent chez le jeune garçon des éruptions volcaniques : « J'avais des crises de sanglots hystériques, de petites dépressions, des tantrum. Les raquettes de tennis et les battes de cricket étaient détruites en les jetant violemment au sol. » Mais Shannoo aimait les livres par-dessus tout et a écrit des romans non publiés et des pièces non produites. Il a montré à Hanif comment un écrivain déterminé devait travailler et a poursuivi son rêve littéraire avec passion et obstination alors que la carrière de son fils décollait. Shannoo, déjà jaloux de son frère Omar qui avait plus de succès que lui, est désormais aussi jaloux de son fils. Cela se compliquait entre la fierté et l'espoir que les contacts brillants d'Hanif pourraient enfin lui permettre d'être publié. Mais tel ne fut pas le cas. Les romans de Shannoo étaient-ils vraiment mauvais ? Hanif aurait-il pu le conseiller, l'aider Ces souvenirs tournent autour de la découverte par Kureishi, des années après la mort de son père, de deux textes non publiés de Shannoo. Le premier décrit la vie cachée de Shannoo, le personnage pesant et libidineux du père Col Kureishi et la mère qui se plonge dans l'Islam religieux ainsi que l'amour de Shannoo pour son frère Omar mais en même temps sa jalousie envers lui. Le second texte retrace la désillusion et la déception de
Shannoo envers la vie et son irritation face à son fils « à la mode ».
Ces livres ne sont jamais cités, il est donc difficile de se rendre compte du talent littéraire de M. Kureishi père.
Mais le véritable drame c'est la lecture de ces textes par Hanif, homme au début de sa cinquantaine, et sa réponse douloureuse au père qui a amené son fils vers une carrière qu'il aurait tant souhaité pour lui.
Kureishi, auteur de romans, de pièces de théâtre, de scénarios et de scripts pour la TV, cite sans rougir une lettre de compliments qu'il a reçue de Philip Roth : « si vous ne m'en voulez pas de vous le dire, j'ai l'impression que vous pouvez nous transmettre votre monde de manière plus puissante dans vos écrits que dans vos films ». C'est peut-être le cas. De toutes façons, je ne crois pas qu'il ait fait quelque chose d'aussi beau, dans quelque medium que ce soit, que ce livre émouvant et d'une grande honnêteté. » (Peter Bradshaw,
The Guardian).
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Don de gabriel (le)
Hanif Kureishi
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 23 Mars 2002
- 9782267016086
Gabriel, 15 ans, nouveau héros de Hanif Kureishi, doit s'habituer à sa nouvelle vie.
Sa mère vient de jeter à la rue son père, guitariste de la rock star un peu oubliée Lester Jones. Un cadeau que lors d'une rencontre la star donne à Gabriel va lui faire prendre conscience de son propre talent. Avec ce roman de formation, Hanif Kureishi, avec tendresse et attention, nous donne une merveilleuse lettre au père.
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" Le Corps est écrit avec la brièveté habituelle de Kureishi et sa froide précision.
Le livre est aussi intéressant d'un point de vue philosophique. La vieille idée cartésienne de la séparation entre le corps et l'esprit est désormais complètement discréditée. Mais nous restons très conscients de notre propre dualité, même si c'est seulement de manière métaphorique.
Il est difficile d'expliquer pourquoi Kureishi est un si bon écrivain, car ses phrases sont souvent ordinaires. Ou plutôt à force de le lire on est impressionné par une certaine intensité de sa vision, voire une intégrité.
Il peut être très froid et cruel mais en même temps il comprend les vérités essentielles sur la dérive et la lassitude de la vie moderne dans les villes. Sa fiction - décrit des intérieurs en hiver, le bouleversement des émotions et celui des étrangers qui cherchent à se réconforter les uns les autres. Il y a des moments drôles comme ceux de ses débuts qui ont fait du Bouddha de banlieue un véritable moment de plaisir, mais désormais sa conception du monde est plus austère et sombre, elle reste néanmoins toujours aussi attrayante.
" The Observer Review, 3 novembre 2002