Louise a une trentaine d'années. Après la mort accidentelle de ses parents, elle a dérivé dans la drogue et l'alcool. Aujourd'hui elle vit seule avec son fils Sam, âgé de 8 ans, sa seule lumière. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser pour morte. L'enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise. Parallèlement un tueur de femmes sévit, pulsionnel et imprévisible, profondément perturbé. Au coeur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, qui tente de retrouver goût à la vie...
La "semaine sanglante" de la Commune de Paris voit culminer la sauvagerie des affrontements entre Communards et Versaillais. Au millieu des obus et du chaos, alors que tout l'Ouest parisien est un champ de ruines, un photographe fasciné par la souffrance des jeunes femmes prend des photos "suggestives" afin de les vendre à une clientèle particulière. La fille d"un couple disparait un jour de marché. Une course contre la montre s'engage pour la retrouver. Dans l'esprit de «L'Homme aux lèvres de saphir» (dont on retrouve l'un des personnages), Hervé Le Corre narre l'odyssée tragique des Communards en y mêlant une enquête criminelle haletante.
Franck, environ 25 ans, sort de prison après un braquage commis en compagnie de son frère aîné. Il est accueilli par une famille toxique : le père, fourbe, retape des voitures volées pour des collectionneurs, la mère, hostile et pleine d'amertume, la fille Jessica, violente, névrosée, animée de pulsions sexuelles dévorantes et sa fille, la petite Rachel, mutique, solitaire et mystérieuse, qui se livre à ses jeux d'enfant. Nous sommes dans le sud de la Gironde, dans un pays de forêts sombres et denses, avec des milliers de pins qui s'étendent à perte de vue, seulement ponctués par des palombières. Dans la moiteur, la méfiance et le silence, un drame va se jouer entre ces êtres désaxés.
Dans le prolongement stylistique des Coeurs déchiquetés, ce nouveau roman d'Hervé Le Corre saisit par son atmosphère et la force de ses personnages, ancrés dans un paysage angoissant, propice à l'épanouissement de passions vénéneuses. Entre le « country noir » des Américains et le roman noir du terroir à la française, Le Corre fait entendre sa voix inimitable.
La mort surprend Louis Lorenzo au milieu de son salon, sac de courses en main. Une disparition soudaine que personne ne remarquera. Personne, si ce n'est Louis Lorenzo lui-même, qui abandonne son corps et contemple son cadavre depuis les quatre coins de la pièce. Louis part alors explorer les environs qui l'ont vu vaquer à ses banales occupations de retraité. Parfois propulsé dans des dimensions dont il ne soupçonnait rien, il se heurte encore au mur de verre de sa solitude. Et sans cesse, obsédé, il revient à ce corps qu'il n'habite plus mais sur lequel une autre forme de vie commence à proliférer.De sa magnifique écriture précise, douce-amère, Hervé Le Corre nous livre un texte à la lisière du roman noir, du conte fantastique et de la Vanité. Habitué à mettre en lumière l'existence des «petites gens», l'auteur de Traverser la nuit invente ici la mort minuscule, celle qui, logiquement, clôt une vie minuscule.
Bordeaux dans les années 50. La Seconde Guerre mondiale est encore dans toutes les mémoires et pourtant, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a déjà commencé : de jeunes appelés partent pour l'Algérie. Daniel sait ce qui l'attend. Cet orphelin qui a perdu ses parents dans les camps, travaille comme mécanicien ; il voit un jour arriver au garage un inconnu qui laisse sa moto et repart telle une ombre.
Cet homme n'est pas venu par hasard.
C'est dans ce contexte qu'une série d'événements violents se produisent. Une jeune lycéenne est agressée devant chez elle par un individu qui la menace. C'est la fille d'Albert Darlac, commissaire de police qui s'est compromis pendant l'Occupation et n'a pas hésité à faire arrêter des Juifs qu'il a spoliés. Il navigue dans les eaux troubles du proxénétisme et règne en parrain sur la ville. Quelque temps plus tard, le bistrot qui lui sert de quartier général est soufflé par une explosion. Il est bientôt happé par une spirale de violence...
Des jeunes désoeuvrés qui matent des revues pornos, un trio de petites frappes qui commettent l'irréparable pendant le braquage d'un camion dont ils tuent le chauffeur, un commanditaire sans scrupule qui se fait confier une gamine tentant d'échapper aux griffes de son beau-père, une inspectrice de police lâchée au milieu de ce microcosme adipeux où règne la loi du plus fort ou du plus crapuleux : telles sont les figures de ce roman qui navigue dans les eaux troubles d'un quartier à l'abandon en bord de Garonne, à l'ombre d'un immense immeuble voué à la démolition. Violent et réaliste, sans concession ni pathos, Hervé Le Corre déploie dans l'un de ses premiers romans, enfin réédité, sa vision d'une société corrompue où peut sourdre une lumière pas toujours si inquiétante qu'on le craindrait.
Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Sa vie et son couple ont volé en éclats depuis que son fils Pablo a été enlevé à la sortie de l'école. Malgré tout, il se raccroche à l'espoir insensé de le revoir vivant, avec l'appui d'un gendarme à la retraite qui se consacre à la recherche d'enfants disparus.
A quelques kilomètres de distance, un jeune collégien nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une scène d'horreur : sa mère, Nadia, gît sans vit sur le sol de sa chambre, le visage tuméfié et les dents fracassées. Du foyer à la famille d'accueil, commence pour cet adolescent désormais seul au monde un parcours douloureux, marqué par la disparition de l'être le plus cher.
Deux pertes irrémédiables, deux tragédies. Le lien entre elles, c'est Pierre Vilar. Il est chargé d'enquêter sur la mort de Nadia, et à mesure que se dessinent certaines pistes, un étrange retournement de situation se produit ; le policier devient gibier : il est harcelé au téléphone et suivi dans la rue par un homme aussi insaisissable que menaçant. Un homme qui semble aussi poursuivre Victor.
Les "coeurs déchiquetés qui parlent aux fantômes", comme le chante Léo Ferré, sont mis à nu dans ce roman hanté par l'absence et la mort. La perte des êtres aimés, la violence faite à l'enfance, l'injustice sociale et la solitude, c'est tout cela qu'Hervé Le Corre nous fait éprouver, de manière intime et bouleversante. Par la beauté rédemptrice et la justesse de son style, il oeuvre dans la lignée de Robin Cook.
vous savez danser le tango ? c'est une danse enjôleuse, câline, aux pas précis, aux renversements vertigineux, aux face-à-face redoutables, aux étreintes affolantes.
deux brutes des services spéciaux, qui avaient sur les bras l'encombrant cadavre d'une jeune femme sacrifiée par une secte, m'ont initié à cette trouble chorégraphie. et j'ai failli y laisser ce qu'il me restait de raison. je végétais parmi les décombres de ma vie, herbe folle agitée par des vents capricieux. l'esprit en vrac, pour parler vite : j'ai du mal, depuis une certaine tragédie qui m'a dévasté il y a quelques années, à faire la part du vrai et du faux, du réel et de l'imaginaire.
je confonds, je crois entendre, je parle à mes visions, en proie à des extravagances mentales. il n'empêche, quelques pas de danse, ça ne se refuse pas quand on fait tapisserie dans un studio misérable. alors, je me suis lancé sur la piste. une femme m'a tendu les bras, puis la musique s'est emballée, les lumières se sont éteintes, des coups de feu ont retenti et on a commencé à ramasser les cadavres.
j'ai eu du mal à m'y reconnaître, dans mon état. le tango ? sait-on jamais avec qui on le danse ? qui a écrit la partition ? qui la joue ?
méfiance. tango, parano. ça rime à quoi ?.
Avec États d'âme, Hervé Le Corre s'offre un détour du côté de l'au-delà ... Flirtant avec les frontières du roman noir et d'anticipation, il nous offre le récit d'une âme encore présente face à un corps sans vie. Entre décomposition et infini, cette fiction terriblement humaine nous invite à la philosophie.
Tout pour réussir l'agrégation.
Repères : le contexte historique et littéraire.
Problématiques : comprendre les enjeux du programme.
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Ils se sont rencontrés sur une plage d'Arcachon, au détour de la dune du Pyla. Ils se sont tout de suite plu, allez savoir pourquoi, ils étaient si différents et à la fois si semblables, quelque chose dans les yeux et surtout derrière la tête. Ils ont décidé qu'ils avaient peut-être quelque chose à faire ensemble, et ce quelque chose s'est appelé les Bijoux D'Hiver. Un drôle de nom pour un mariage de déraison des plus réussis entre l'Hôtel de la Ville d'Hiver et les Editions Bijoux de Famille, et du même coup le sous-titre d'un ouvrage collectif qui verra le jour en juillet 2014. Quatre histoires courtes de quatre auteurs réunis pour le meilleur et pour le pire, quatre auteurs à contre-emploi qui, chacun à leur tour, propose leur vision très personnelle de leur passage en Ville d'Hiver. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? C'est quoi, leur problème ?