PYUN Hye-young, écrivain à l'imagination débridée, insolente, nous transporte dans un monde aux frontières incertaines, où le chimérique laisse planer le doute sur l'émergence d'événements troublants. Ville coupée du reste du monde à cause d'une épidémie de SRAS, enfants reclus dans une lugubre demeure à proximité d'une eau croupissante., l'auteur use du huis clos pour susciter en ses personnages une extrême tension jusqu'à ce que le lecteur soit lui-même bouleversé par des sensations dérangeantes. Empruntant volontiers au genre de l'horreur, PYUN Hye-young dissèque le corps humain pour qu'affleurent nos peurs et nos désirs les plus enfouis. Nous voilà prévenus : ces contes macabres sont une expérience visuelle. Pour en apprécier le spectacle, il faut descendre dans le trou, avec le risque - ou le plaisir ? - de céder à un horrible attrait.
La Forêt de l'Ouest décrit le tréfonds d'un univers tout droit sorti d'une vision de cauchemar mais cependant étrangement familier. Les personnages malsains nous ouvrent les portes d'un univers imaginaire parodiant le nôtre. Un lieu « hyper-réel », flottant entre le rêve et la réalité. Les décors, autant constitués d'éléments futuristes que d'éléments archaïques, la temporalité non linéaire des histoires, le tout baigné dans une ambiance glauque, font de ces récits les exemples les plus extrêmes de ce que peut la littérature contemporaine.
Traduction de Jeongmin Domissy-Lee et Julien Paolucci.