Dans la grande tradition du roman familial, La Famille Karnovski retrace le destin de trois générations d'une même famille juive. Au début du siècle dernier l'aïeul, David Karnovski, las des traditions, décide de s'émanciper en quittant son shtetl de Grande Pologne pour rejoindre la société juive assimilée de Berlin. Adepte de Mendelssohn et de ses idéaux, il cherche à inculquer à son fils Georg Moïse les valeurs de la haskala : « juif parmi les Juifs et allemand parmi les Allemands ». D'année en année, les Karnovski s'ancrent un peu plus dans la culture de leur pays d'élection. Et pourtant, chaque épisode de la vie de cette famille questionne sa place dans leur société d'adoption. Alors que la peur et les humiliations s'installent, qu'adviendra-t-il de Jegor, le petit-fils né dans l'Allemagne nazie d'un père juif et d'une mère aryenne ? Publié en 1943 alors que les nazis massacrent les communautés juives en Europe, le roman d'Israël Joshua Singer, est hanté par ces tragiques circonstances et par la volonté de démêler le complexe destin de son peuple.
Benyomen Lerner, jeune soldat juif de l'armée russe, déserte le front en 1915 et retourne dans sa Varsovie natale. L'armée allemande est alors en pleine expansion, et Varsovie tombe sous son occupation. Benyomen est employé à la reconstruction du pont de Praga, et travaille dans des conditions déplorables, où aux humiliations infligées par les Allemands s'ajoutent les violences entre les ouvriers eux-mêmes. Russes, Juifs, Polonais : trois groupes opposés depuis toujours, et que Benyomen va, contre toute attente, réussir à rassembler pour organiser une mutinerie. Elle échoue, et Benyomen fuit vers la Russie où il vit les premiers instants de la révolution de 1917.
Le portrait d'une Varsovie sous occupation allemande avec son quotidien fait de petites misères ;
Une fresque haute en couleur qui, au-delà de l'Histoire, laisse entendre la voix singulière de la langue yiddish. Un monument de la littérature du XX ème siècle.