Après avoir étudié les liens troubles de l'enquêteur et de son sujet dans l'éblouissant Journaliste et l'assassin, Janet Malcolm, figure emblématique de la littérature du réel, propose dans La Femme silencieuse une méditation sur l'art de la biographie.
Au travers de la relation du couple Ted Hughes et Sylvia Plath, et des tentatives biographiques dont ils ont fait l'objet, elle décrypte les vies racontées de la poétesse afin d'écrire non pas sur la vie tragique d'une artiste mais plutôt sur le devenir posthume de son oeuvre, et la façon dont se raconte son histoire. Elle examine la relation ambiguë entre Sylvia Plath et son mari, le poète Ted Hughes qui, en tant qu'exécuteur testamentaire, a tenté de servir deux causes : l'art de son ancienne épouse et son propre besoin d'intimité, et comment il poussa sa propre soeur, Olwyn Hughes à devenir l'agent littéraire de la défunte pour se protéger en limitant l'accès à l'oeuvre de Plath. Cas limite questionnant l'invisibilisation ou l'appropriation dont font l'objet les oeuvres littéraires dès lors qu'elles sont signées d'une femme.
Alors même que Janet Malcolm se montre sceptique quant aux prétentions habituelles des biographies à présenter la vérité sur une vie, se dessine au fil des pages un autre visage de Sylvia Plath, dissipant de fait l'innocence avec laquelle le lecteur aborde une oeuvre autobiographique.
Dès sa première publication, ce brillant essai de critique littéraire a suscité un large écho tant il refonde l'approche biographique et explore avec intelligence et clairvoyance la ligne étroite qui sépare la réalité de la fiction. Le but n'étant pas de savoir qui a raison ou qui a tort, mais de mettre en parallèle toute la complexité des rapports humains en réaction au voyeurisme que laisse sous-entendre le pacte d'un biographe impartial.
Histoire d'une trahison entre un homme soupçonné d'avoir assassiné sa femme et ses deux filles, et le journaliste qui couvre l'affaire. Quelques années après le procès, en dépit des liens d'amitié qui l'unissent au condamné, lequel continue de clamer son innocence, le journaliste fera paraître un ouvrage dans lequel il décrit le prisonnier sous les traits d'un psychopathe.
A seminal work and examination of the psychopathology of journalism. Using a strange and unprecedented lawsuit as her larger-than-life example -- the lawsuit of Jeffrey MacDonald, a convicted murderer, against Joe McGinniss, the author of Fatal Vision , a book about the crime -- she delves into the always uneasy, sometimes tragic relationship that exists between journalist and subject. In Malcolm's view, neither journalist nor subject can avoid the moral impasse that is built into the journalistic situation. When the text first appeared, as a two-part article in The New Yorker , its thesis seemed so radical and its irony so pitiless that journalists across the country reacted as if stung. Her book is a work of journalism as well as an essay on journalism: it at once exemplifies and dissects its subject. In her interviews with the leading and subsidiary characters in the MacDonald-McGinniss case -- the principals, their lawyers, the members of the jury, and the various persons who testified as expert witnesses at the trial -- Malcolm is always aware of herself as a player in a game that, as she points out, she cannot lose. The journalist-subject encounter has always troubled journalists, but never before has it been looked at so unflinchingly and so ruefully. Hovering over the narrative -- and always on the edge of the reader's consciousness -- is the MacDonald murder case itself, which imparts to the book an atmosphere of anxiety and uncanniness. The Journalist and the Murderer derives from and reflects many of the dominant intellectual concerns of our time, and it will have a particular appeal for those who cherish the odd, the off-center, and the unsolved.