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« Les jeunes gens intelligents, il y en a trop. Ils courent les rues. Parlez-moi d'un caractère. Parlez-moi de Hauteclocque. » Voilà en quels termes un père jésuite évoquait le futur général Leclerc durant sa scolarité. Toute sa vie, l'officier a fait des choix singuliers qui l'ont conduit à devenir l'icône de la libération de la France. De ce destin unique, Jean-Christophe Notin décrit les inspirations géniales, lorsqu'il prend Koufra, Paris ou Strasbourg, mais aussi les moments de doute et de colère. Car Leclerc, c'est aussi un combat permanent contre ses propres faiblesses. Sa relation très particulière avec le général de Gaulle en témoigne, pleine de foucades, mais jusqu'au bout d'une inébranlable fidélité. Leclerc n'oubliera jamais qu'en choisissant de rallier Londres en juillet 1940 il a pris le risque de ne pas retrouver ce qui lui était le plus cher, ses six enfants, sa terre de Picardie et la très belle carrière militaire qui lui était promise.
Sur la foi d'archives françaises, britanniques et américaines, Jean-Christophe Notin en relate la cause, son amour éperdu pour la France, qui le porta après guerre jusqu'en Indochine. Sa fin tragique, le 28 novembre 1947, fit pleurer de Gaulle et toute la France. C'est dire combien tous les deux réalisaient qu'ils venaient de perdre un grand homme.
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Dans le cadre du centenaire de la fin de la première guerre mondiale, une nouvelle édition de prestige de la biographie de référence du maréchal Foch.
Depuis sa mort jusqu'en 1987, date du dernier ouvrage qui lui fut consacré, une vingtaine de biographes se sont succédés pour sculpter le même buste impressionnant d'un général sûr de lui, de ses théories et de son commandement, renversant le cours des batailles auxquelles il prenait part. En trente ans, bien des archives ont été exploitées et des livres écrits.
Avec son souci habituel de la documentation, l'auteur a entrepris de reprendre l'une après l'autre chacune des étapes de la carrière du maréchal en tentant de démêler le mythe de la réalité. Ce long et passionnant travail de tri lui permet de dégager un portrait beaucoup plus balancé. C'est ainsi que les enseignements de Foch à l'Ecole de Guerre apparaissent avoir programmé la défaite de 1914 plus que prévu la victoire de 1918. Sa conduite de la bataille, particulièrement dans les trois premières années, est émaillée de désobéissances, d'imprudences et d'aveuglements. Le limogeage qui s'ensuivit prend alors une autre résonance, tout comme son retour en grâce et sa nomination au commandement suprême en 1918. Mais isoler ses erreurs permet aussi de remettre exactement en relief sa formidable contribution. Foch pouvait être hautain, borné, confus autant que fédérateur, clairvoyant et inspirant. A lui seul, il a semblé porté quatre ans durant l'espoir inextinguible de la victoire. Jean-Christophe Notin analyse également, de manière inédite et approfondie, l'influence exercée par Foch, pendant, mais aussi après la conférence de la paix où son obstination menaça de couper la France du reste de ses alliées. -
1061 Compagnons, histoire des Compagnons de la libération
Jean-Christophe Notin
- Perrin
- 27 Avril 2000
- 9782262016067
Le livre exhaustif qui manquait sur les Compagnons de la Libération, notamment d'après les témoignages directs des 159 combattants alors encore en vie. Se lit comme une succession de mini-biographies.
Le 16 novembre 1940 à Brazzaville, le général de Gaulle crée l'Ordre de la Libération, destiné à récompenser les plus valeureux soldats comme les collectivités civiles ayant oeuvré en France occupée comme dans l'empire ou chez les Alliés. En 1946, la liste est définitivement arrêtée à 1061 Compagnons parmi lesquels cinq villes et dix-huit unités combattantes. C'est le parcours de tous ces Compagnons qu'un jeune homme, à force d'obstination et avec le secours des archives de l'Ordre comme des témoignages des survivants, a choisi de raconter. On y voit mêlés l'histoire quotidienne et les faits d'armes de la 2e DB et de la Ie DFL, des commandos Kieffer et des SAS français, des marins de l'île de Sein et des as de l'aviation, des héros de la Résistance. Chacun des Compagnons trouve sa place dans ce récit unique qui prend l'allure d'une fresque et grâce auquel on peut, sans doute pour la première fois, embrasser la diversité et la force de la France résistante.