11 avril 2011. Abidjan, quartier de Cocody. Après deux semaines de combat, Laurent Gbagbo, hagard, corseté dans un gilet pare-balle, est exhibé hors de son bunker. Pour ses partisans, c'est le symbole d'une Françafrique encore active et nocive.
Avec, comme à son habitude, le concours de dizaines de témoignages, ceux des acteurs les plus impliqués à l'Elysée, au Quai d'Orsay, dans les armées et les divers services concernés, Jean-Christophe Notin fait comprendre combien cette crise fut la résultante de douze années de coups d'Etat à Abidjan, de tergiversations à Paris, d'incompréhension entre les deux capitales.
Le récit inédit des deux crises majeures de 2002 et 2004 permet de replacer dans leur exact contexte les événements de 2011 : la marche vers les élections présidentielles, aux côtés de l'ON ; l'action ignorée de la diplomatie et du Trésor, en France, à New York, en Afrique, pour acculer Laurent Gbagbo dans une impasse ; l'intervention militaire, celle des forces spéciales, le GIGN défendant la résidence de France assiégée, des hélicoptères détruisant nuit après nuit les armes lourdes de Gbagbo : toute l'opération Licorne.