Ils étaient boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire, instituteur... Ils débutaient leurs études ou avaient déjà vécu l'enfer des tranchées. Ils n'avaient souvent rien en commun, sauf le principal : le refus de l'inacceptable. Ils se sont donc dressés contre l'Occupant et ses complices de Vichy. Dès 1940 pour beaucoup. Et quand bien même cela fut plus tard, qui oserait le leur reprocher ?
Il n'est jamais assez rappelé que Résistants et Français libres furent des volontaires. S'ils furent mobilisés, ce ne fut que par leur conscience. Jean-Christophe Notin esquisse le portrait de 500 d'entre eux suivant le même principe que celui qui a fait le succès de son compte Twitter Paroles de Combattants de la Libération (récemment adapté par France-Télévision) : une photo, une légende très courte évoquant un ralliement, une évasion, la dernière lettre avant l'exécution... Inexorablement, au gré de ces parcours réduits à ce qu'ils eurent d'essentiel, s'installe un effet-miroir poussant chacun à se poser la question : moi qui suis boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire ou instituteur, aurais-je eu le même courage qu'eux ?
La DGSE est l'objet de tous les fantasmes. On imagine les « espions » tels les héros de cinéma, aussi séducteurs que tueurs, ou au contraire, uniquement capables de fiascos comme celui du Rainbow Warrior en 1984.
« Les guerriers de l'ombre» donnent la parole à ceux d'entre eux qui courent le plus de dangers. Pour l'essentiel, il s'agit de clandestins, c'est à dire de Français autorisés par l'Etat à vivre sous une fausse identité. En raison de la relation de confiance établie avec eux par Jean-Christophe Notin, auteur de plusieurs livres sur le sujet, ils ont accepté pour la première fois de briser le silence devant normalement entourer leurs activités.
C'est une première en France, mais aussi c'est aussi une première dans le monde car la DGSE est l'un des seuls services de renseignement à recourir de manière intensive à la clandestinité.
Les attentats du 11 septembre, les guerres de contre-insurrection (Afghanistan, Irak) ou de contre-terrorisme (Mali, Syrie) ont en effet démontré les limites du renseignement technique : tout djihadiste d'importance sait bien qu'il lui faut éviter d'utiliser son téléphone ou son PC...
Puisqu'ils s'expriment pour la première fois, « les guerriers de l'ombre » laisse la parole à ces hommes et ces femmes, engagés souvent seuls dans les pires endroits de la planète.
Il s'agit donc d'un livre d'entretiens, menés par l'auteur dans le cadre du documentaire réalisé par Frédéric Schoendoerffer et que diffusera Canal + en juin. S'en dégage un portrait intime où les fantasmes sont confrontés à la réalité, les motivations aux risques encourus, les réussites professionnelles aux échecs sentimentaux...
Qui n'a jamais entendu parler des forces spéciales ? Depuis l'élimination d'Oussama Ben Laden en 2011, leur nom est synonyme d'actions fulgurantes, millimétrées, implacables. Mais parce que la plus grande discrétion est essentielle à leur réussite, les forces spéciales se dissimulent derrière des pseudonymes et fuient toute publicité en opération. On croit savoir ce qu'elles font, on ignore qui elles sont.
Pour la première fois, des généraux, des commandants de task forces en Afghanistan, en Libye, au Sahel et au Levant, de jeunes officiers et sous-officiers se livrent sur la réalité de leur métier, leurs motivations, leurs joies et leurs peurs. Appartenir à des unités d'élite apporte en effet presque autant de satisfactions que d'épreuves. Les forces spéciales ont remporté bien des succès face aux Taliban, à AQMI et à Daech, mais le coût est élevé en tués et blessés, sur le plan physique comme psychique.
S'étant fait une spécialité de faire parler ceux qui ont pour obligation de se taire, Jean-Christophe Notin en brosse un portrait loin de l'image du surhomme, et aborde les questions les plus intimes, du rapport à la mort aux conséquences sur la vie privée.
Sondage après sondage, la France apparaît comme l'un des pays les moins optimistes au monde, derrière l'Afghanistan et l'Irak... Le constat a de quoi étonner de la part de la 6e puissance économique mondiale, en paix depuis 80 ans, avec une histoire, une culture, un système de santé et un mode de vie enviés par beau- coup. C'est ce questionnement qui a conduit Jean-Christophe Notin à mener une enquête sans précédent.
Pour la toute première fois, trente-deux ambassadeurs, de tous les continents, ont accepté de livrer leur point de vue sur la France qui les accueille. La Chine, les États-Unis, la Russie, le Brésil côtoient le Cambodge, le Kazakhstan, le Kosovo ou le Gabon.
En découle un portrait bigarré de la France, tout en nuances, où les propos rassurants se mêlent à des commentaires cinglants. Une certitude : la France ne laisse personne indifférent !
La France est-elle encore une grande puissance ?
A-t-elle raison de se proclamer « Patrie des droits de l'homme » ?
La laïcité « à la française » est-elle reproductible ailleurs ?
Le défi migratoire est-il une chance ou une menace pour la France ?
Y a-t-il un art de vivre français ?
En 1940, ils étaient étudiants, fonctionnaires ou militaires. Pendant cinq ans, au sein de la 1 re DFL ou de la 2 e DB, pilote de chasse ou commandant de sous-marin, chef de maquis ou d'un réseau de la Résistance, ils ont été cette« France qui se bat », chère au général de Gaulle.
Leurs faits d'armes sans équivalent, en France, dans l'ancien Empire, dans le monde entier, sont revisités de manière inédite à la lumière de ce qu'ils avaient été avant-guerre et de ce qu'ils furent après.
Leur message est celui du refus du renoncement, de l'engagement au service d'une cause jugée supérieure.
Il doitleur survivre.
Parmi eux, des personnalités emblématiques telles Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas ou Pierre Clostermann. Mais dans l'immense majorité des cas, ces dizaines de Compagnons ont eu un parcours aussi glorieux qu'ignoré.
Aux côtés de 18 unités militaires et 5 communes, le général de Gaulle les avait reconnus à partir de 1941 comme ses Compagnons pour la Libération de la France « dans l'Honneur et par la Victoire ». Cinq ans plus tard, ils n'étaientdéjà plus que 712. Aujourd'hui, ils ne sontplus que trois.
En 1997, l'Ordre de la Libération accepta pour la première fois d'ouvrir ses portes à Jean-Christophe Notin.
Son livre, 1 061 Compagnons, fut publié en 2000. Vingt ans plus tard, l'auteur a décidé de leur redonner la parole.
Grâce à des archives totalement inédites et des archives personnelles d'Alexandre de Marenches, le portrait redessiné du patron mythique de l'espionnage français.
5 septembre 1986. Bernard Pivot, sur le plateau d'Apostrophes, présente l'un de ces « hommes de l'ombre » du titre de son émission. Mieux, celui qui a été leur chef de 1970 à 1981 : Alexandre de Marenches. Le comte à la stature impressionnante vient de publier un livre de souvenirs en compagnie de la star du 20 heures, Christine Ockrent : Dans le secret des princes. Pour la première fois, un maître-espion se livre sur les actions menées par la France dans les coulisses du monde. Le succès est fulgurant ! Mais Marenches a-t-il tout dit ? Et ce qu'il a dit correspond-il à la réalité ?
Quand il a commencé ses recherches, Jean-Christophe Notin n'imaginait pas ce qu'il allait découvrir. Pendant une année, il a rencontré les derniers membres de la famille de Marenches, ses collaborateurs au SDECE (ancêtre de la DGSE), ses amis, ses détracteurs. La fouille des centres d'archives habituels ajouta son lot de surprises sur l'enfance, la guerre, la vie professionnelle d'un homme qui, grâce à un art consommé des réseaux, a réussi à accéder à la tête du renseignement extérieur français sans en avoir quasiment aucune expérience.
Mais c'est au moment où Jean-Christophe Notin croyait avoir terminé son enquête qu'il mit à jour ce que tout le monde lui avait garanti comme n'ayant jamais existé : les archives personnelles de Marenches. Des milliers d'agendas, d'analyses, de prévisions, de correspondances avec les chefs d'Etat, ses homologues étrangers et des relations de tout genre... Un autre portrait en jaillit, celui d'un homme obnubilé par le communisme, fer de lance de l'action de la France pendant la guerre froide, aussi aimé que raillé, et dont la vie privée haute en couleur achève d'en faire un personnage de roman sans guère d'équivalent.
11 janvier 2013. La France, stupéfaite, apprend que son armée intervient au Mali pour empêcher l'avancé des islamistes. Voici la première analyse des mécanismes de l'opération Serval.
Jamais engagement de l'armée française n'a été aussi médiatisé et pourtant l'opération Serval au Mali demeure une énigme : un président de la République, qui a fait campagne sur l'accélération du retrait d'Afghanistan, décide en quelques heures l'envoi au Mali d'un effectif supérieur ; des djihadistes qui, à l'abri dans le Nord du pays, ont la folie de vouloir conquérir le Sud en se prenant pour une armée régulière ; des troupes françaises qui retrouvent le panache, les raids dans le désert. Voilà quelques-unes des informations que Jean-Christophe Notin nous livre après avoir eu accès à l'ensemble des décideurs et des acteurs, de l'Élysée aux diplomates à Bamako, New York et Bruxelles, de l'État-Major des Armées à la section d'infanterie de marine, du commandement des opérations spéciales au mystérieux détachement « Sabre » basé à Ouagadougou. Il démontre ainsi comment, dans les premiers jours, le sort de la bataille n'a dépendu que de 70 hommes des forces spéciales ou encore comment tous les services de renseignement ont collaboré pour mener plusieurs opérations de libération d'otages aussi hardies que secrètes.
Grâce à près de 200 témoignages qu'il recueillis, JC Notin peut aussi exposer les circonstances, et les conséquences, de l'implication nouvelle du gouvernement dans la conduite des opérations, la pression sans précédent qu'il a exercée sur les généraux pour obtenir des résultats rapides.
Première guerre contre le terrorisme menée par la France en Afrique subsaharienne, Serval restera à ce titre un tournant dans la gestion politique des conflits.
De tous les généraux français du dernier conflit mondial, Alphonse Juin est indéniablement le meilleur sur le champ de bataille et l'un des plus redoutés dans le débat politique de l'après-guerre. Et pourtant, très peu d'ouvrages lui ont jusqu'alors été consacrés. C'est qu'il y a un mystère Juin. Juin est grand quand il est à la tête de ses tirailleurs marocains que ce soit dans les tranchées de 1914 ou, trente ans plus tard, sur les pentes des Abruzzes. Il est en avance avec son temps en Indochine ou au commandement de l'Otan. Mais il est plus difficile à suivre quand il s'en remet au maréchal Pétain pour ne pas avoir à choisir entre les Alliés et les Allemands. Son amour éperdu pour l'Afrique du Nord lui fait aussi se comporter de manière controversée durant la IVeRépublique, ce qui lui vaut d'être soupçonné d'avoir ourdi une bonne dizaine de complots et même un assassinat. Charles de Gaulle a-t-il clos le débat en saluant sa mort comme celle du dernier grand homme d'une génération ?À l'aide de ses nombreuses découvertes au sein des archives françaises, britanniques, allemandes, américaines et russes, Jean-Christophe Notin dresse le portrait d'un homme né pour être soldat, et que l'Histoire a jeté dans mille intrigues pour lesquelles il n'était sans doute pas fait.
Jean-Christophe Notin est l'auteur de nombreux ouvrages tant sur la Seconde Guerre mondiale (La Campagne d'Italie, 2002 ; Leclerc, 2005), que sur les conflits récents (La Guerre de l'ombre des Français en Afghanistan, 2011 ; La Guerre de la France au Mali, Tallandier, 2014).