Le musée est-il chaud, est-il froid ? Est-il haut, est-il bas ? Y a-t-il des veaux, y a-t-il des rats ? Et que viennent y faire tous ces gens ? Visiter ? mais visiter qui, quoi ? Chercher quelqu'un ? un arbre ? un chien ? Se montrer, s'aimer, manger, chuchoter, s'extasier, pisser, dormir, copier ? Le musée espace de liberté ou prison pour dingues ? Qui habite les musées ? Le passé, le présent, ma tante, des oeuvres, des chefs-d'oeuvre, des gardiens de chefs-d'oeuvre, des voleurs, des Saintes Vierges, Mickey, Giorgio De Chirico, la lumière, l'obscurité ou personne ? Et l'art dans tout ça ? L'art est un scandale et «musée» se glisse dans «s'amuser». Avec l'humour grinçant particulier à Jean-Michel Ribes, Musée haut, musée bas met en scène, à travers une multitude de décors, une douzaine de personnages, artistes, visiteurs, conservateurs et guides, qui s'éparpillent dans le grand bazar de la culture d'aujourd'hui exposée sous toutes ses facettes.
Ce recueil de scènes courtes est un festival de situations poétiques et absurdes ouvrant, dans la sombre pièce du réel formaté, toutes les fenêtres du possible le plus fantaisiste.
Ces saynètes subtiles et burlesques, qui laissent éclater la magie du langage à chaque réplique, dénotent une vision décalée du monde, où le rire règne en maître. Credo artistique, le comique est aussi une métaphysique : manifestant avec acuité la violence et l'agressivité du réel, il exprime au plus haut degré le tragique de la condition humaine.
C'est avec Beaux Arts Éditions que Jean-Michel Ribes a choisi de raconter 20 ans de la vie du théâtre du Rond-Point. Les grands artistes qui s'y sont produits avec des centaines de photos, le récit des provocations en tout genre d'auteurs revendiquant une totale liberté. On court donc d'un spectacle à un autre, racontés par Jean-Michel Ribes qui fête ses 20 ans à la tête de cette institution qui n'obéit qu'à une seule règle : ne produire dans ces trois salles que des auteurs vivants. Les acteurs ? Les plus grands sont présents dans cet ouvrage qui leur est dédié, de Pierre Arditi à André Dussollier, de François Berléand à Fanny Ardant !
Grâce à une poétique des contrastes, Jean-Michel Ribes met en scène dans J'habite ici des personnages hauts en couleur, vivants dans un même immeuble. En résistant à la tentation du tragique par un humour décapant, Ribes dévoile une certaine absurdité de la condition humaine.
À chaque mois sa suite de prévisions, recommandations et autres tuyaux pour vivre en harmonie avec soi. Un almanach malicieux par un grand maître de l'humour, une autre façon de lire l'année, insolite et impertinente. Après Musée haut, musée bas, Jean-Michel Ribes s'attaque au calendrier.
Suivi de Almanach de l'auteur dramatique.
Jacqueline Maillan, Jean-Pierre Bacri, Claude Piéplu, Judith Magre ou Jacques Villeret, entre autres, ont choisi et interprété ces textes, jusqu'alors inédits, lors de repré-sentations théâtrales ou d'émissions télévisées (Merci Bernard, Palace ou encore Le Petit Théâtre d'Antenne 2).
Monologues, bilogues, trilogues offre une suite d'intrigues délirantes, absurdes ou folles, tranches de vie ou chroniques du quotidien, dans lesquelles s'opère un subtil et progressif décalage, producteur de rire et d'angoisse.
Une suite d'intrigues, absurdes et folles, sorte de détergent spirituel, ramonage de nos raisons surmenées : c'est l'humour de palace, loin des plaisanteries lourdes, un mélange de comique élémentaire et de trouvailles raffinées.
Une écriture rigoureuse qui dérape sur la réalité jusqu'à nous faire éclater de rire. un humour qui provoque et dérange. l'impolitesse du désespoir.
Sulki et Sulku sont amis depuis longtemps, Sulki et Sulku se prennent pour des oeuvres d'art, ils ont des opinions et sont souvent d'accord. Mais Sulki et Sulku parlent souvent pour ne rien dire. Une pièce en plusieurs saynètes qui, sous ses airs absurdes, aborde un sujet essentiel : la construction de la pensée contemporaine, souvent peu profonde.
«L'aphorisme ne se cherche pas, ne se trouve pas, il apparaît.» Par son sens de l'aphorisme percutant ou poétique, Jean-Michel Ribes donne à penser : sursauts rieurs ou vérités secouées, de petits cris écrits qui tiennent leur pouvoir de séduction de la liberté qui les inspire et de leur immédiate fantaisie.
Difficile de raconter Multilogues - tranches de vie ou chroniques -, et même Dieu le veut, pièce qui, sous prétexte de relater le prêche de la première croisade, s'attaque aux fanatismes, à l'hypocrisie et à toutes les volontés de puissance. Le style, impertinent mais sensible, mêle le comique élémentaire aux trouvailles raffinées ; l'écriture rigoureuse dérape sur la réalité jusqu'à nous faire éclater de rire ; l'angoisse sous-jacente ne se départit jamais d'un humour décapant et provocant. C'est tout à la fois allègre, léger, divertissant et grave.
Ce recueil célèbre l'humour et l'insolence de ceux qui se sont opposés et s'opposent à toutes les hégémonies et à leur formatage, de Rabelais à Dario Fo, en passant par Voltaire ou Chaplin. Le rire et ses éclats, une attitude libertaire et joyeuse, face à la tyrannie du sérieux et aux dictatures de la réalité.
Pour gouverner le pays, le peuple a élu René «l'énervé».
René est l'homme de la situation : il s'occupera de tout et les problèmes de la Nation seront enfin résolus. Un épique et audacieux programme ! Un choeur grec antique a fait le voyage pour raconter cette farce joyeuse en chansons. L'heure est aux élections présidentielles. Le parti majoriatire a choisi René l'épicier pour candidat. René est un «énervé» : ce petit homme qui court matin et soir et aime que tout aille vite.
Avec le bon sens pour mot d'ordre, il parvient à séduire «les Cons de la Nation» et les Ecolos. Quand René est élu et devient l'homme providentiel d'un pays en mal d'autorité et de sécurité, son discours est radical : il s'occupera, seul, de régler tous les problèmes du pays. Entouré de sa mère, Mamaman, qui le vénère tel un dieu, de son conseiller, Hurtzfuller, qui a la phobie des immigrés, de Jessantout, le responsable de son image médiatique qui n'hésitera pas à retourner sa veste si le pouvoir change de mains, de ses ministres qui se tirent sans arrêt dans les pattes, de sa première épouse, Caramela, qui le quitte par aversion pour le pouvoir, de Bella Donna, une chanteuse toute en jambes qui devient sa femme et l'oblige à porter des talonnettes, du pape qui lui offre une mitre d'évêque, ou encore de ses «amis de la finances» et de leurs yachts luxueux, René ne cesse de s'agiter pour rester en vue.
Seul le parti de l'opposition, mené par Ginette et Gaufrette, lui résiste encore et toujours. Mais René n'est pas homme à céder facilement. De bourdes en pitreries, d'audaces en insolences, il est prêt à tout, même au pire, pour atteindre les sommets du pouvoir. Une fable fictive aux résonances actuelles. «Un éclat de rire de résistance» (Jean-Michel Ribes).
En frac de satin blanc, trois dandys répondent à un sergent. Début du siècle, la guerre de 14 est déclarée. Arthur Cravan, Jacques Vaché et Jacques Rigaut ont vingt ans à peine. Ils vont vivre sans se rencontrer. Mais leur oeuvre courte fait date. Ils traversent en comètes fulgurantes le ciel noir de leur temps. Ils défient l'existence, les drogues, l'océan et les champions de boxe. Ils laissent au monde des pages sublimes avant de se foutre en l'air, trop amoureux de la vie pour la supporter médiocre. Trois rebelles absolus, figures du dadaïsme, maîtres à penser à contre-courant, ils s'érigent contre les idées reçues des raisons closes.
En 1972, Jean-Michel Ribes a vingt-cinq ans quand il découvre les trois poètes à la vie brève, frères posthumes. Il les réhabilite, invente leur rencontre. En cinq tableaux, La Guerre, L'Amour, L'Art, L'Ennui et La Mort, Par-delà les marronniers réunit trois poètes subversifs, trois éclairs à tuer le ronronnement, à foudroyer tout ce qui fait autorité. Après Musée Haut, Musée Bas ; Brèves de comptoir ; René l'énervé et Théâtre sans animaux, entre autres, Jean-Michel Ribes, directeur iconoclaste des lieux, continue cette ode à l'évasion et à l'art de résister par le rire. Il lui ajoute les dimensions du music-hall et de la revue, pour faire sa fête à la liberté de penser.
Ecrite par Jean-Michel Ribes dans l'effervescence inventive de sa première jeunesse et représentée dans une mise en scène étourdissante au Théâtre de la Ville, cette pièce, qui suit avec adresse les péripéties du retour d'Ulysse à Ithaque, n'a rien perdu de sa fraîcheur.
Ses aspects parodiques sont bien dans la tradition française du genre. L'auteur y ajoute sa propre désinvolture, en faisant parler ses héros antiques avec une gouaille moderne, de même qu'au cours du spectacle, sa fantaisie fourmillait de gags, ridiculisant les dieux de l'Olympe et habillant les défunts de l'Hadès en gens du monde 1900 ou 1930.
Telle qu'elle est conçue, l'oeuvre séduit et entraîne comme un récit picaresque.
Mais elle a des qualités qui vont plus loin, car l'auteur, on le sait, étant un dramaturge-né, sait jouer à la fois de l'humour et de l'émotion. Très conscient de l'ambiguïté des fables, il a des trouvailles à la fois poétiques et baroques qui font rêver.
Jean Tardieu.
Il faut que le sycomore coule et omphalos hôtel sont deux pièces typiques du théâtre de jean-michel ribes.
Un bateau pour l'une, un vieil hôtel pour l'autre, à première vue rien d'étrange. pourtant l'arrivée de personnages hauts en couleur, dans des situations qui dérapent sous leurs pieds, nous fait peu à peu basculer dans un monde oú le comique rebondit sans cesse sur l'angoisse. on trouvera à la fin de ce volume six pièces minuscules dans la veine de la série palace.
- Premiers textes de Jean-Michel Ribes, patron du théâtre du Rond-Point.
- Un recueil inédit daté des années 1960.
- 9 contes pleins d'humour et d'absurde.
- 2 dessins de Garouste.
Ces trois courtes pièces comiques répondent parfaitement aux recommandations des nouveaux programmes de collège. Rien que des dialogues, voire des bribes, où les "brèves de musée" sonnent comme des "brèves de comptoir" et où la fantaisie le dispute à l'humour.
Les comédies courtes sont recommandées dans les nouveaux programmes de français pour la classe de 5e, " Théatre : la comédie"
J'aime beaucoup les étincelles des courts-circuits, les immeubles qui tombent, les gens qui glissent ou qui s'envolent, bref les sursauts.
Ces petits moments délicieux qui nous disent que le monde n'est pas définitivement prévu et qu'il existe encore quelques endroits oú la réalité ne nous a pas refermé ses portes sur la tête. ces courtes fables, portraits, gribouillis, réunis sous le titre théâtre sans animaux, sont une modeste contribution à l'art du sursaut et un hommage à tous ceux qui luttent contre l'enfermement morose de la mesure.
J. -m. ribes, juin 2001.
" heureusement il y a les cages qu'on nous a livrées, on peut en mettre douze, treize dedans s'ils se tiennent debout.
et quand je pense qu'il y en a en plus qui réclament leur avocat ! mais où on le mettrait le pauvre homme ! je ne veux pas me plaindre, dans un pays comme le nôtre ça serait indigne, mais il y a certains soirs croyez-moi je rentre chez moi plus crevé qu'eux. "
Figure centrale et subversive de la scène d'aujourd'hui, talent protéiforme - auteur de théâtre mais aussi de deux séries cultes pour la télévision (Merci Bernard et Palace), metteur en scène et cinéaste, directeur du Rond-Point depuis 2002 -, Jean-Michel Ribes raconte sa vie pour la première fois.
Mille morceaux comme mille facettes d'une vie de passion, de création, de politique, d'engagement, mais surtout mille rencontres, mille combats, mille amitiés et inimitiés, mille souvenirs, de Mai 68 à nos jours, mille bruits et fureurs.
Langue de bois :
Langue écologique qui ne pollue pas la pensée dans la mesure où elle n'en contient pas.
Résistance :
Mot inventé pour éviter aux hommes de vivre à genoux.
Arabes :
Les Arabes ont inventé les chiffres, ce qui a permis entre autres de déterminer le nombre d'entre eux qu'il faut entasser chaque années dans des charters pour les renvoyer dans leur pays.
La mauvaise foi :
L'existence de la mauvaise foi prouve que la foi n'est pas une croyance forcément bonne. C'est rassurant.
Dans ce recueil inédit, le dramaturge Jean-Michel Ribes décrit les mots et expressions de notre langue qui le touchent, l'amusent, le font réfléchir ou le laissent perplexe. Un dictionnaire plein d'humour et de finesse, qui retourne les mots dans tous les sens.
Jean-Michel Ribes fait de nous des étrangers dans notre propre patrie. A la place des lieux communs et publics, des idées reçues par lettre recommandée ou par héritage, des personnages confits dans leur morne destin, ses cibles favorites, il bâtit un univers flottant, soumis à des lois plus compliquées que celles de la pesanteur et du commerce, un Luna Park délirant dont les attractions diaboliques nous font perdre le nord. Nous voilà délirant loin de la terre sur un bateau ivre, en compagnie du sobre capitaine Ribes, parmi les éléments déchaînés.
Roland Topor