Issue de deux ligne´es de maharajas, Gayatri Devi grandit dans l'Inde des anne´es 1920 au coeur de palais somptueux, dont certains comptent jusqu'a` 400 domestiques. Courses a` dos d'e´le´phant, chasses a` la panthe`re, lec¸ons d'histoire-ge´ographie de´livre´es par sa me`re a` bord d'un petit avion survolant l'Himalaya : la jeune he´ritie`re rec¸oit une e´ducation princie`re.
Tombe´e amoureuse du maharaja de Jaipur, elle de´couvre, en se mariant, la dure loi du patriarcat indien : les femmes doivent rester invisibles et vivent voile´es, entre elles. Mais loin d'accepter ce statut, Gayatri Devi re´volutionne son ro^le d'e´pouse. Amie intime de la reine d'Angleterre et de Jackie Kennedy, elle cre´e la premie`re e´cole pour filles au Rajasthan.
Belle, intelligente, re´solue, elle sait faire avancer ses ide´es progressistes, jusqu'a` s'engager pour la protection des animaux. Premie`re femme de son rang e´lue au Parlement, elle de´fie publiquement Nehru, Premier ministre. Cela lui vaudra l'inimitie´ de sa fille, Indira Gandhi, qui, parvenue au pouvoir, la jette en prison.
Des fastes des maharajas a` la perte de leur influence, du joug britannique a` l'Inde´pendance, de la soumission des femmes a` leur tentative d'e´mancipation, l'histoire de Gayatri Devi est celle d'une princesse insoumise dont le destin se confond avec l'ave`nement de l'Inde moderne.
Esthète et mécène, Madeleine Castaing (1894-1992) est surtout connue aujourd'hui pour son oeuvre de décoratrice. Elle conçut les intérieurs d'un XIXe siècle fantasmé et fit de sa boutique parisienne, rue Jacob, un temple du goût et de la conversation. Mais bien avant d'aménager la maison de Jean Cocteau à Millyla-Forêt, elle côtoya la bohème de Montparnasse et lança le peintre Chaïm Soutine. Personnalité infiniment singulière et turbulente, elle inspira le personnage de Julietta à Louise de Vilmorin et eut pour amis Erik Satie, Pablo Picasso - selon qui elle était « la plus jolie femme de Paris » -, Blaise Cendrars, Maurice Sachs, Marcel Jouhandeau, Violette Leduc, Christian Bérard et beaucoup d'autres. Après avoir été une stakhanoviste du bonheur conjugal et une mécène aussi inspirée que manipulatrice, Madeleine Castaing fut, au cours des vingt-cinq dernières années de sa très longue vie, une Maud qui collectionna les jeunes Harold.
Comment un fils d'immigre´s slovaques ayant grandi a` Pittsburgh dans un milieu ouvrier et catholique a-t-il pu re´volutionner l'art de la seconde moitie´ du XXe sie`cle? Comment ce grand angoisse´ a` la sante´ fragile a-t-il su se me´tamorphoser en un « renard blanc », comme l'a surnomme´ la come´dienne Paulette Goddard: un e^tre fureteur, malin, flairant le sens du vent, comprenant son e´poque avant tout le monde ?
Pour e´clairer le myste`re Warhol, Jean-Noe¨l Liaut a mene´ l'enque^te pendant plus de trente ans. Il a recueilli les confidences ine´dites de nombreux proches de l'artiste - les ce´le`bres critiques d'art John Richardson et Stuart Preston, Pierre Berge´, Lee Radziwill ou l'e´ge´rie Ultra Violet - pour dresser un portrait tout en nuances, loin des habituelles visions partisanes pre´sentant le pape du pop art comme un ge´nie absolu ou comme un imposteur.
En de´construisant le mythe warholien, en faisant la part de son talent et de son habilete´, de ses visions prophe´tiques et de son sens du marketing, ce re´cit intime et romanesque re´ve`le un Warhol inattendu, tour a` tour touchant et agac¸ant, ge´nial et opportuniste, charismatique et profonde´ment seul.
De 1914 à 1931, l'existence africaine de Karen Blixen fut infiniment plus riche et complexe que ne le révèlent ses propres textes, les biographies ou le célèbre film «Out of Africa». La baronne fermière survit tant bien que mal à un mariage chaotique, à un quotidien ravagé par la syphilis, la solitude et les problèmes financiers sans fin, à l'hostilité de la nature et à sa passion tourmentée pour Denys Finch Hatton. Karen Blixen y découvre deux issues de secours: la vie sociale (auprès de ses "frères noirs") et l'écriture. De cette odyssée africaine naîtra l'une des auteurs majeurs du XXe siècle, saluée tant par Hemingway que Truman Capote.
Nancy Mitford fut l'une des romancières les plus célèbres de son temps, et l'une des plus excentriques, puisant dans les frasques de sa famille la matière de ses romans à succès. Elle est issue de la haute aristocratie anglaise et son destin ainsi que celui de ses soeurs, Diana, Unity et Jessica, se confondent avec la grande histoire.
Diana épousa Sir Oswald Mosley, chef du parti fasciste anglais, chez Goebbels, en présence de Hitler. Unity fut une admiratrice et une grande amie du Fu¨hrer, tandis que Jessica prit position pour les républicains espagnols et se maria avec un communiste. Nancy, elle, resta toujours liée à ses soeurs, passant allègrement de la table de son fasciste de beau-frère aux bras de son amant, Gaston Palewski, un des plus proches collaborateurs du général de Gaulle.
Grâce à des témoignages inédits, Jean-Noël Liaut raconte le destin épique de la plus française des romancières anglaises et nous fait pénétrer rue Monsieur, dans le salon de Nancy Mitford, l'un des hauts lieux du Paris des années cinquante et soixante. Il en rapporte une foule d'anecdotes, de bons mots, de situations insolites et de personnages hauts en couleur, tout ce qui fait « l'esprit Mitford ».
Qu'est-ce qu'un homme élégant ? Hubert de Givenchy. Couturier de renommée mondiale, esthète collectionneur de maisons, éternel adolescent fougueux capable de restaurer le potager du roi à Versailles, l'actuel président de Christie's passe pour un classique. Mais il ne le fut pas toujours. Il n'y a pas si longtemps ce "Bébé géant", à la suite de Jacques Fath, incarnait l'esprit parisien, ce rêveur discipliné tourbillonnait dans la café-society, dessinait des robes-chaises pour Maxime de La Falaise, et exportait une certaine idée de la femme en habillant le lutin Audrey Hepburn d'un fourreau noir dans Breakfast at Tiffany's. De Saint-Jean-Cap-Ferrat à New York, de Venise à Tokyo, le dandy désargenté deviendra vite l'homme pressé. L'homme du monde se muera en créateur à la griffe incontournable.
Dans cette première biographie d'Hubert de Givenchy, les conversations intimes et les souvenirs inédits abondent. C'est l'évocation d'une élégance disparue. C'est aussi une ronde où Audrey Hepburn, Hélène Rochas, les soeurs Mitford, la duchesse de Windsor, et quelques excentriques, saluent leur ami Givenchy, et à travers lui sa conception indémodable de l'éphémère.
Jean-Noël Liaut a 32 ans. Il est l'auteur de Modèles et mannequins 1945-1965, et d'une biographie de la princesse Natalie Paley.
Jean-Noël Liaut, 33 ans, est l'auteur d'une biographie de la princesse russe Natalie Paley en 1996 et chez Grasset d'une biographie de Hubert de Givenchy (2000).
Est excentrique celui ou celle qui ne vit ni n'agit selon la norme commune. Entre le dandysme et le kitsch, le baroque et le « camp », l'extravagance ou la franche folie, la pauvreté ou la fortune, l'art ou le happening, l'excentrique navigue au plus proche de son instinct. En un siècle corseté par le « politiquement correct », certains consacrèrent tout leur talent à n'être pas comme les autres. Comment mieux les définir que par une promenade vivante, et érudite, et loufoque, au pays des excentriques ?
D'Edward James, qui dormait sous une voûte céleste en verre noir, à Unity Walkyrie Mitford, amie d'Hitler, aimant à promener un rat sur l'épaule, de Doris Duke qui légua sa fortune à son chien au Facteur Cheval constructeur-amateur d'un palais de pierres, de Raymond Roussel en sa « maison roulante » aussi luxueuse que le Ritz, à Tallulah Bankhead qui plongeait son tube de rouge à lèvres dans un verre de bourbon, on voit ici que les excentriques préfèrent périr plutôt que de s'ennuyer. Ils auraient adoré ce livre, entre conte cruel et traité de moeurs, qui rend justice par sa drôlerie et son brio flegmatique à ces inventeurs d'une certaine liberté.
De 1914 à 1931, l'existence africaine de Karen Blixen fut infiniment plus riche et complexe que ne le révèlent ses propres textes, les biographies ou le célèbre film Out of Africa. Cette période de la vie d'un des auteurs majeurs du vingtième siècle fut particulièrement romanesque. L'écriture et l'amitié de ses " frères noirs " permirent à la baronne fermière de survivre à un mariage chaotique, à un quotidien ravagé par la syphilis, à l'hostilité de la nature et à sa passion tourmentée pour Denys Finch Hatton.
Elle, c'est Edmonde Charles-Roux. Résistante, grande amoureuse, écrivain à succès, prêtresse de la mode, croisée socialiste, présidente de l'académie Goncourt, égérie d'un groupe de rap... Une femme aux mille vies, passionnée et engagée, romanesque en diable.
Née en 1920, fille d'un ambassadeur à Rome auprès du Saint-Siège, elle est élevée dans des palais italiens, au milieu des artistes, des princes et des papes. Elle semble promise à une vie bien rangée. Mais en 1940, elle s'engage comme infirmière-ambulancière, avant de rejoindre la clandestinité. À la Libération, cette caporal-chef de la Légion étrangère, décorée de la croix de guerre, devient journaliste à Elle, puis révolutionne Vogue. Quand son premier roman obtient le prix Goncourt, de Gaulle lui confie : « Madame, vous votez mal mais vous écrivez bien.».
Grande bourgeoise aimantée par les marginaux, elle devient la muse d'écrivains célèbres, de peintres et de photographes d'avant-garde. C'est aussi une féministe qui ne craint pas les diables macho. Avec Gaston Deferre, le flamboyant maire de Marseille, ministre de l'Intérieur de Mitterrand, elle forme un couple légendaire qui navigue entre les ors de la République et le monde ouvrier, les bals du gotha et la fête de l'Huma.
Rebelle, courageuse, pétrie de désirs, de talents et de contradictions, Edmonde assume tout. Une femme libre, tout simplement.
Qui fut la première garce de l'Histoire ? Ève, bien sûr, doyenne de toutes celles que nous adorons détester ! Qu'elles soient chattes de gouttière, chasseuses d'héritiers ou salonnières sadiques, cocottes ou pire-que-jolies, belles-mères ou femmes couguars, elles ont connu les désillusions de la vie avant de se décider à prendre leur revanche.
Afin de décrypter cette Garce Attitude, Jean-Noël Liaut croque une série de portraits empruntés pour beaucoup au monde des arts. Il fait se croiser entre autres Mme du Deffand, Marlène Dietrich, Bette Davis, Arletty, Louise de Vilmorin, Tamara de Lempicka, toutes griffes dehors, et conseille aux lecteurs sensibles d'activer leur GPS (Garce Protection System).
Croisement ravageur de Modesty Blaise et de la Madone des sleepings, Toto Koopman (1908-1991), fut le premier mannequin métisse - elle est née à Java - à devenir célèbre. Elle fut une espionne déportée pour faits de résistance à Ravensbruck et plus tard l'égérie de la galerie d'art la plus singulière d'Europe d'après-guerre. Cette beauté polyglotte, courageuse et scandaleuse, ne laissa personne indifférent. Frivole et amorale pour certains, loyale et irrésistible pour d'autres, Toto Koopman bouscula toutes les contraintes et ne rechercha que l'aventure et l'amour. Elle collectionna sans tabou les amants des deux sexes - de Tallulah Bankhead à Lord Beaverbrook - avant de choisir Erica Brausen, une Allemande exceptionnelle qui lança Francis Bacon. Les deux femmes ne se quittèrent jamais et, de 1947 à 1973, exposèrent le meilleur de la peinture et de la sculpture contemporaines. Leur couple s'impose dans l'histoire de l'art et du goût.
Cuff links are one of the few pieces of jewelry that men are allowed to wear, other than a wedding ring, a watch or perhaps a ring bearing the family insignia or a tie-pin. Whether they are made of precious stones or shaped like an animal, these tiny pieces of jewelry can express a tremendous amount of style and creativity. Bertrand Pizzin has one of the most exquisite and varied collections of cuff links in the world. This book takes a tour of that collection, highlighting the famous dates in the evolution of the jewelry, exploring the various styles used over the past two hundred years and examining the role they have played in fashion. Featuring the best pieces by Van Cleef, Cartier, Tiffany and others, Cuff Links is a little gem of a book and the perfect gift for Father's Day of any day.
La Princesse Natalie Paley est la petite-fille du tsar Alexandre II.
Hantée par le souvenir de la mort qui la poursuivra toute sa vie, Natalie s'est réfugiée dans un monde où seul l'imaginaire importait. Elle réunissait toutes les qualités : beauté, esprit, singularité, indépendance, cosmopolitisme. Elle devint naturellement l'une des figures de proue de la vie culturelle et mondaine de l'entre-deux guerres, où de Saint-Pétersbourg à New York, en passant par Paris, Venise, Salzbourg et Hollywood, elle croise Marie-Laure de Noailles, Luchino Visconti, Coco Chanel, George Cukor, Colette ou Marlène Dietrich...
Cette biographie retrace un destin émouvant et hors du commun : une enfance saccagée, deux mariages (avec le couturier Lucien Lelong puis avec le producteur de Broadway John Chapman Wilson), une étonnante carrière de mannequin et d'actrice et des passions orageuses avec le danseur Serge Lifar et des écrivains comme Paul Morand, Antoine de Saint-Exupéry, Erich Maria Remarque ou Jean Cocteau, avec qui elle s'adonne aux plaisirs de l'opium.
Une existence tourmentée où fastes et cauchemars, défaillances et élans se côtoyèrent avec une intensité peu commune.
" Il n'existe pas de snob à temps partiel ou d'intermittent du snobisme. Il s'agit d'une vocation, d'un sacerdoce, d'une carrière. " Loin d'adoucir les moeurs, le snobisme entretient l'hystérie et les inégalités de toutes sortes, pourtant nombreux sont ceux qui en désirent le joug. Transformé en mentor mondain, Jean-Noël Liaut se propose d'initier le lecteur aux codes de ce monde artificiel et vaniteux, irrationnel et absurde, et pourtant fort réjouissant. Il décrypte avec humour les ridicules et les engouements de ses contemporains, de l'ayurveda aux botox parties, du fooding à la lounge attitude, en passant par Bollywood, Sofia Coppola et Karl Lagerfeld. Soixante-dix articles qui sont comme autant de petits essais rédigés à l'acide chlorhydrique.
Les deux soeurs Kagan, Lili Brik et Elsa Triolet, sont nées à Moscou à la fin du xixe siècle. Fameuses pour leur beauté comme pour leur intelligence, elles formèrent un quatuor célèbre avec deux des plus grands poètes du xxe siècle,Vladimir Maïakovski et Louis Aragon. Lili collectionna et stimula les génies avec un oeil infaillible : Pasternak, les peintres Rodtchenko et Malevitch, le compositeur Chostakovitch, le cinéaste Eisenstein ou la danseuse étoile Maïa Plissetskaïa. Elsa, la cadette, fascinée par son aînée, dut livrer bataille pour exister et quitter l'ombre de Lili. Mais Maxime Gorki l'encouragea à écrire et lorsqu'elle fut la première femme à recevoir le prix Goncourt, après s'être illustrée dans la Résistance, Elsa comprit qu'elle avait supplanté sa soeur, confinée au rôle d'inspiratrice et d'égérie. Cette rivalité n'altéra jamais l'amour qui les unissait et le soutien indéfectible qu'elles s'apportèrent mutuellement jusqu'à la mort.
Ces figures légendaires de la mythologie soviétique suivirent une longue route dans la nébuleuse communiste et surmontèrent tous les aléas de la politique en URSS ou avec le PCF en France. Elles ne furent jamais des femmes du juste milieu. Armées face aux réalités les plus cruelles, Elsa et Lili étaient prêtes à tout sacrifier pour protéger leur idéal artistique. Lili fut toute sa vie la figure centrale de l'avant-garde russe avec une originalité et des exigences très hautes. Elsa défendit sans relâche sa position et sa vie d'écrivain, tâche que ne lui facilitait pas la présence d'Aragon à ses côtés. Elles avaient plus de courage qui quiconque quand il s'agissait de défendre un talent bafoué ou de réhabiliter la mémoire d'un disparu, elles ne se laissaient pas déranger dans leurs convictions.
Ces deux forces de la nature traversèrent le xxe siècle portées par l'idée que la société russe était à recréer de fond en comble et que le fascisme devait être combattu à tout prix. Exaltées par une vision plus romantique que politique de la révolution, elles condamnèrent tardivement les excès du stalinisme.
Dans des appartements moscovites truffés de micros, des datchas fleuries, un hôtel particulier parisien et un moulin d'Île-de-France roula la vie tumultueuse de ces deux « stars » que Pablo Neruda appelait l'une - Lili - « l'indomptable Lili » et l'autre - Elsa - « une épée aux yeux bleus ».