Espagne, XVIIe siècle. Juan, le narrateur, est fils de marranes, ces juifs contraints par l'Inquisition à se convertir au catholicisme et qui continuèrent à pratiquer le judaïsme en secret. Son père, un riche marchand de Séville, décide de l'envoyer en pension dans la lointaine Valence. Là, Juan découvre le vol, la traîtrise, le mensonge. Au bout d'un an, il s'enfuit et veut retourner chez ses parents à Séville. Le chemin sera plus long que prévu...
Quand un homme absolument sans qualités rencontre les livres, l'amour, et se réconcilie avec les deux : une brillante et tonique variation sur la création et sa réception, sur le désir et l'inhibition, à travers laquelle Jean-Pierre Gattégno rend un hommage particulièrement original et roboratif à la littérature et à ses lecteurs.
Philip-Christopher Marlaud - baptisé ainsi en hommage à la fois au détective créé par Raymond Chandler et au dramaturge élisabéthain Christopher Marlowe (auteur de Docteur Faustus), est détective privé à la petite semaine, descendant d'une lignée de prolétaires et petits bourgeois de la France profonde. Il est contacté par Stanislas Josufus - héritier du multimilliardaire Nathan Josufus pour l'heure hospitalisé, branché à des machines qui le maintiennent en vie pour peu de temps encore -, qui vient de découvrir l'existence d'un contrat signé par son père cédant l'intégralité de ses biens à un certain Joachim Bélial. Stanislas Josufus veut retrouver l'original de ce contrat par tous les moyens pour le détruire. Au fil de son enquête, Marlaud s'associe à un avocat sans scrupules, séduit une femme sublime, est accusé de deux ou trois meurtres dont il n'a été que le témoin, sauve sa peau in extremis mais pas son âme, puisque ce roman est une variation contemporaine pleine de fantaisie sur le mythe de Faust. Le Grand Faiseur sacrifie avec brio à toutes les figures imposées du genre policier : enquête compliquée, trahisons, rebondissements, faux amis, vrais suspects, femme fatale, poignards sifflant dans la nuit et dénouement inattendu. Le ton est plein d'humour, mais ce n'est nullement au détriment de l'efficacité du suspense. L'auteur joue avec le lecteur, semant çà et là des détails anodins bien qu'inquiétants qui ne prendront sens qu'aux dernières pages (un oncle naguère assassiné, une femme rousse aux yeux verts, un chauffeur nommé Charon, un serpent sur un bijou).
L'action se passe au Royaume des Cieux, dans un Skybus Supersonique S.850 qui traverse l'Éternité à une vitesse qui n'est pas de ce monde. Cet appareil est doté d'une Hyper Class spécialement aménagée qui offre aux défunts qui l'occupent des prestations d'un niveau exceptionnellement élevé et dignes d'un hôtel cinq étoiles. Parmi les avantages dont jouissent ces passagers embarqués à destination de nulle part, un écran hémisphérique perfectionné qui diffuse, de temps à autre, des images dont le réalisme donne aux spectateurs le sentiment d'être au coeur des événements qui leur sont montrés. Ils peuvent notamment voir ce qui se passe sur Terre, et en particulier la manière dont ils sont bernés par les vivants qu'ils ont quittés. Ils peuvent également revoir l'une ou l'autre scène de leur passé - ou de celui des autres passagers. Il arrive en effet que tous les passagers regardent le même " film " mais quelquefois, nul ne sait pourquoi, chacun est seul, apparemment, à se trouver confronté à telles ou telles images. Dans cette Hyper Class, deux hommes voyagent côte à côte. Ils ne se sont jamais rencontrés de leur vivant, mais ils ont chacun le sentiment que leur mort est liée à celle de l'autre. Le premier (qui est aussi le narrateur du roman) s'appelle Raoul Sévilla, fils de juifs saloniciens réfugiés en France depuis la Deuxième guerre mondiale. Le second s'appelle Alejandro Waldheim, fils d'un criminel de guerre nazi qui a sévi dans le camp de Terezín. Raoul Sévilla est assis sur ce siège parce qu'il a, pour deux raisons, voulu mettre fin à ses jours : sa maîtresse, Paula Rubin, dont il était éperdument amoureux, l'a quitté, et de surcroît les romans qu'il s'acharnait à écrire n'ont jamais réussi à trouver d'éditeur. Comme il n'avait pas le courage de se tirer une balle dans la tête, il a demandé à André Levallois, son ami d'enfance et alter ego, de lui rendre ce service. En échange, André Levallois pourrait prendre son identité et échapper ainsi à la police qui le recherchait pour meurtre. Pour sa part, Alejandro Waldheim, ne sait pas comment il est mort. Il a le vague souvenir d'avoir été abattu d'une balle dans le dos quand il était au Caire, mais par qui et pour quelles raisons, il n'en sait strictement rien. Le roman s'organise autour de trois parties qui portent chacune le nom d'un des protagonistes : André Levallois, Alejandro Waldheim et Paula Rubin.
En cherchant à élucider à voix haute les circonstances de sa propre mort, Alejandro Waldheim va permettre à Raoul Sévilla de voir plus clair en lui-même. Par confidences et écran hémisphérique interposés, et de mensonges en révélations, cette recherche conduira les deux défunts de Paris à Vienne, de Buenos-Aires à Salonique, de Terezín au Caire. C'est ainsi que Raoul et Alejandro découvriront que la Grande Histoire - celle des camps et du conflit israélo-palestinien, notamment - se mêle étroitement à leur histoire personnelle faite d'amours, de mensonges et de trahisons, de sorte que leur vie disparue, comme leurs morts respectives, prendront un sens inédit qui les surprendront eux-mêmes.
Au terme des nombreux déboires qui ont marqué son existence de raté exemplaire et de délinquant bas de gamme, sébastien ponchelet est devenu manutentionnaire dans une prestigieuse maison d'édition parisienne.
Il y découvre un jour un manuscrit égaré qui commence par la phrase : "longtemps, je me suis couché de bonne heure. " ces huit mots vont changer sa vie. avec cette variation originale sur la création et sa réception, mais aussi sur le désir et l'inhibition, jean-pierre gattégno rend à la littérature et à ses lecteurs le plus jubilatoire des hommages.
Six mois ont passé depuis la rentrée et Théodore Simonsky, obscur professeur vacataire, n'a encore effectué aucun remplacement ni perçu le moindre salaire. Sa situation est devenue si critique qu'il est prêt à accepter n'importe quelle mission. Or, voilà que Thomas Guérini, un haut fonctionnaire du ministère de l'Éducation nationale, lui propose un poste au collège Verdi dans le XIXe arrondissement. Le climat délétère de ce collège, les exactions des élèves, leurs turpitudes et leur agressivité ont transformé cet endroit en véritable cauchemar. Les malheureux professeurs.
Thomas Guérini n'y envoie pourtant pas Théodore Simonsky pour enseigner quoi que ce soit : il lui demande d'assassiner la principale...
Conduit à la manière d'un thriller, ce roman dresse avec humour le portrait du premier professeur tueur à gages rémunéré par le Trésor public et, à travers lui, celui d'une société toujours plus corrompue.
Neutralité malveillante Tout semble sourire à Michel Durand. Médecin-psychanalyste ayant pignon sur rue, sa clientèle lui rapporte de confortables revenus, ses articles dans de diverses revues médicales lui ont valu une certaine notoriété, et son travail au dispensaire le satisfait pleinement.
Tout irait donc pour le mieux si Michel Durand n'avait commis deux erreurs : la première d'accepter Günther Bloch en analyse, la seconde de le garder.
Ainsi, lorsque Bloch prétend avoir tué sa femme, Michel Durand ne sait s'il a affaire à un mythomane ou à un meurtrier. Mais comment pourrait-il se douter qu'il est déjà trop tard pour réagir et que le piège s'est déjà refermé sur lui oe De rebondissements en rebondissements, Michel Durand apprendra à ses dépens qu'il ne faut jamais préjuger de ses capacités à soigner autrui et que certains patients peuvent, malgré tout, se révéler une aubaine pour leur thérapeute.
Neutralité malveillante est le premier roman de Jean-Pierre Gattégno
Que faire lorsque tout va mal ? Lorsque l´on est chahuté par ses élèves, méprisé par ses collègues, piétiné par ses supérieurs, trompé par son épouse ? Pierre Raustampon ne supporte plus cette vie et, un jour, s´enfuit dans la luxueuse Mercedes de l´amant de sa femme. Grisé par la puissance de cette voiture, il fonce pleins gaz, sillonnant au hasard l´Hexagone. Il espère ainsi couper les ponts avec une existence désespérante. À cette errance géographique se superpose un trajet plus intime, un voyage intérieur qui le conduit vers d´obscures régions de lui-même.
De multiples péripéties - rencontres féminines plus que troublantes, maffieux et police lancés à ses trousses, échanges amoureux avec l´épouse de son rival - l´amènent à découvrir une vérité à laquelle il est loin de s´attendre. Une vérité brutale qui donnera un sens particulier à cette aventure.Porté par une écriture très visuelle et conduit à la manière d´un thriller alternant suspense et humour, ce road novel est une fable morale dont l´enseignement pourrait être le suivant : on peut fuir le plus loin possible, on n´échappe pas à son destin.
La nuit du professeur « Aimez-vous l'argent, monsieur Jefferson oe - Eh bien... oui, répondis-je, embarrassé, certainement Je l'aime comme tout le monde. » Ce n'était pas tout à fait vrai. En réalité, j'en avais un besoin pressant. Non par cupidité, mais parce qu'il m'était indispensable pour mener l'existence brillante dont je rêvais. Une existence digne de sir James Andrew Jefferson, sans vêtements d'occasion, sans doublures à raccommoder ni chaussures à ressemeler. Mais cela ne la regardait pas et je n'avais aucune envie de lui faire des confidences.
« Si vous l'aimez comme tout le monde, dit-elle, vous n'en gagnerez jamais.
- Dans ce cas, disons que je l'aime plus que tout le monde... C'est mieux oe - Oui, c'est mieux. » Elle hésita un peu, puis ajouta :
« Si vous êtes décidé, je pourrais vous en faire gagner beaucoup. » A travers les déboires d'un professeur de lettres embarqué dans une aventure qui le dépasse, Jean-Pierre Gattégno donne de l'enseignement une image ironique et acerbe, souvent déroutante.
Professeur de lettres, Jean-Pierre Gattégno est l'auteur de Neutralité malveillante.