Berceau des trois monothéismes, terre de conflits confessionnels et d'obsessions identitaires, le Moyen-Orient tend à déchaîner les passions, quand il ne suscite pas la résignation devant la répétition du malheur. Pour désamorcer une telle charge symbolique, Jean-Pierre Filiu adopte une démarche résolument laïque, éclairant d'un jour nouveau un millénaire et demi d'histoire de la région, à partir de la fondation, en 395, de l'Empire romain d'Orient.
Première synthèse sur une aussi longue durée de l'histoire de ce « milieu des mondes », ce livre éclaire le cynisme avec lequel dictateurs et jihadistes défigurent le passé pour légitimer leur barbarie. Il vise à rendre directement accessibles l'héritage et les enjeux du Moyen-Orient. Il se conclut par une analyse de la place et des ambitions de la France dans cette région. Car cette histoire est également la nôtre, aujourd'hui peut-être plus que jamais.
Jean-Pierre Filiu
La révélation de scandales liés aux stupéfiants alimente régulièrement l'actualité moyen-orientale. Mais sait-on que l'addiction de masse qui frappe l'Iran moderne trouve sa source dans une dépendance à l'opium diffusée depuis un demi-millénaire au sein de la société persane ? Que la position hégémonique sur le marché de l'héroïne qu'occupe aujourd'hui l'Afghanistan se fonde sur le choix d'un souverain modernisateur de développer, au début du siècle dernier, la culture du pavot ? Que le régime Assad, bien avant de devenir le principal producteur mondial de captagon, a longtemps joué un rôle névralgique dans les réseaux mondiaux d'héroïne, à partir des raffineries installées sous son contrôle au Liban ?
Au-delà de la mise en perspective d'une actualité brûlante, et loin des clichés culturalistes, l'ambition de ce livre est de remonter la trame historique du Moyen-Orient sous l'angle de la production et de la consommation des stupéfiants. Un fascinant voyage à travers les siècles, de l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine, en passant par les Abbassides et les Mamelouks, l'empire ottoman, ou encore l'expédition d'Egypte, avec pour guide l'un des meilleurs spécialistes de la région.
Une histoire de pouvoir et de société qui confirme, sur la longue durée, que « plus la répression est dure et plus les drogues le sont ». Une leçon à méditer.
Berceau des trois monothéismes, terre de conflits confessionnels et d'obsessions identitaires, le Moyen-Orient tend à déchaîner les passions, quand il ne suscite pas la résignation devant la répétition du malheur. Pour désamorcer une telle charge symbolique, Jean-Pierre Filiu adopte une démarche résolument laïque, éclairant d'un jour nouveau un millénaire et demi d'histoire de la région, à partir de la fondation, en 395, de l'Empire romain d'Orient.
Son approche citoyenne et érudite invalide les amalgames contemporains qui ne font que projeter sur la réalité moyen-orientale les propagandes de guerre des uns et des autres. Elle éclaire le cynisme avec lequel dictateurs et jihadistes défigurent le passé pour légitimer leur barbarie. Une telle histoire devient alors bien plus riche et fascinante que les caricatures dans l'air du temps.
Ce livre, qui fera date, offre la première synthèse sur une aussi longue durée de l'histoire de ce « milieu des mondes », carrefour de trois continents. Il s'appuie sur un solide appareil didactique, avec vingt cartes, dix chronologies et deux index. Il vise ainsi à rendre directement accessibles l'héritage et les enjeux du Moyen-Orient. Il se conclut par une analyse de la place et des ambitions de la France dans cette région. Car cette histoire est également la nôtre, aujourd'hui peut-être plus que jamais.
De février 2019 à mars 2020, des millions d'Algériennes et d'Algériens ont, vendredi après vendredi, manifesté leur aspiration à la « libération du peuple ». Ce soulèvement pacifique, connu sous le nom de Hirak, considère en effet que l'indépendance de 1962 n'a abouti qu'à la « libération du territoire », installant jusqu'à aujourd'hui au pouvoir un régime de type militaire. À travers une réflexion historique nourrie par l'expérience de terrain, Jean-Pierre Filiu replace cette actualité récente dans la longue durée du mouvement national. Un livre indispensable pour comprendre la vague de fond qui traverse le pays car, malgré la répression et la pandémie, le combat du peuple algérien pour sa nouvelle indépendance ne fait que commencer.
Depuis des décennies, l'actualité offre l'image d'un monde arabe sombrant dans la violence et le fanatisme. Comme si une malédiction frappait ces peuples, de l'interminable conflit israélo-palestinien aux guerres d'Irak et de Syrie, en passant par l'essor du jihadisme international.
Jean-Pierre Filiu remonte à l'expédition de Bonaparte en Égypte, en 1798, pour nous livrer une autre histoire des Arabes. Une histoire intimement liée à la nôtre, celle de l'Occident, de l'Europe, de la France. Une histoire faite d'expéditions militaires et de colonisations brutales, de promesses trahies et de manoeuvres diplomatiques, une histoire de soutien à des dictatures féroces ou à des régimes obscurantistes, mais tous riches en pétrole.
Cette « histoire commune » qui a fait le malheur des Arabes ne doit pas faire oublier une autre histoire, largement méconnue : une histoire d'émancipation intellectuelle, celle des « Lumières arabes » du XIXe siècle, mais aussi une histoire d'ébullition démocratique et de révoltes sociales, souvent écrasées dans le sang. Autant de tentatives pour se libérer du joug occidental et de l'oppression des despotes, afin de pouvoir, enfin, écrire sa propre histoire.
Sous la plume de Jean-Pierre Filiu, les convulsions du présent se prêtent alors à une autre lecture, remplie d'espoir : dans la tragédie, un nouveau monde arabe est en train de naître sous nos yeux.
Prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2015
Israël va vivre en 2019 des élections d'une importance capitale. Les pères fondateurs du sionisme auraient pourtant bien de la peine à se retrouver dans l'actualité israélienne, marquée par les scandales à répétition et des polémiques d'une brutalité inouïe. Le grand artisan de ce détournement est Benyamin Netanyahou, en passe de battre le record de longévité de David Ben Gourion à la tête du gouvernement de l'État hébreu.
Jean-Pierre Filiu éclaire ce processus de régression démocratique par une réflexion historique sur le sionisme. Dans ce livre qui fera date, il démontre la manière dont les thèses longtemps minoritaires de Zeev Jabotinsky (1880-1940) se sont imposées en lieu et place du travaillisme des pionniers d'Israël. Il décrit comment cette main basse sur Israël s'accompagne aujourd'hui de la fin du rêve sioniste : Netanyahou a choisi de s'appuyer sur les religieux ultraorthodoxes contre toutes les autres familles du judaïsme ; il n'hésite pas à jouer aux États-Unis les fondamentalistes chrétiens contre la communauté juive ; il va jusqu'à encourager, comme en Hongrie, des campagnes à relent antisémite.
Un autre Israël demeure néanmoins possible, mais il lui faudra se réconcilier avec lui-même et avec la diaspora avant de rouvrir l'horizon de la paix avec ses voisins arabes.
Trop longtemps l'histoire de la Palestine s'est écrite autour de Jérusalem et dans la mémoire de l'exil, comme si Gaza n'en était qu'un théâtre marginal. Or cette bande de 360 km2 doit être replacée au centre : non seulement elle a vu grandir nombre d'acteurs déterminants, mais elle concentre une densité inégalée de réfugiés, à partir de 1948-1949. Cette enclave que l'Égypte refusa alors d'annexer devint un pôle d'affirmation collective, puis la matrice des fedayines. Ce bout de territoire, qui fut durant des siècles le carrefour des empires, zone de contact entre le Levant et l'Egypte, ne doit pas aujourd'hui être réduit à une « prison à ciel ouvert ». La guerre qui l'a ravagé à l'été 2014, après deux autres guerres en cinq ans, prouve que, sans règlement de la question de Gaza, il n'est pas plus d'avenir pour la Palestine que de sécurité pour Israël. Relire l'histoire de Gaza, c'est dès lors retrouver la voie de la paix entre les peuples d'Israël et de Palestine, sur la base de la coexistence de deux États souverains.
Notre monde a abandonné la Syrie et son peuple à une horreur inimaginable. Et cette horreur ne semble nous toucher que par ses « effets collatéraux », les attaques terroristes menées sur notre sol.
Pour qu'une telle indifférence soit devenue possible, il a fallu occulter tout ce qui dans l'histoire de la Syrie résonne dans notre propre mémoire. Il n'en est que plus urgent de renouer le lien avec la part de l'histoire universelle qui s'est déroulée là-bas. Qu'on le veuille non, Damas nous tend aujourd'hui son miroir.
Dans ce livre alerte, inspiré, Jean-Pierre Filiu revisite en Syrie un passé aussi intimement mêlé au nôtre. Il évoque des figures que l'on croit familières, saint Paul, Saladin ou Abdelkader, et nous en fait découvrir bien d'autres, du « chemin de Damas » à l'« Orient compliqué ».
La descente aux enfers de la Syrie, de ses femmes et de ses hommes, n'est ni une affaire d'Arabes, ni le solde de querelles immémoriales. Elle est épouvantablement moderne, car les bourreaux de ce temps, qu'ils soient jihadistes ou pro-Assad, n'invoquent un glorieux passé qu'à l'aune de leur projet totalitaire.
Nous avons tous en nous une part de Syrie. Dans le miroir de Damas, nous comprenons mieux ce que notre monde est en train de devenir.
On ne compte plus les livres consacrés aux différentes manifestations de l'Islam politique. Bien plus rares sont les études dédiées aux appareils de sécurité et de répression, dont le poids est pourtant exorbitant dans le monde arabe.
Cet ouvrage, qui fera date, répond à ce besoin de compréhension de telles structures de l'ombre, désignées sous le terme d'« État profond ». Il en éclaire le processus de construction historique, à la faveur du détournement des indépendances arabes par des cliques putschistes. Il en décrit les formidables ressorts économiques, depuis l'accaparement des ressources nationales jusqu'au recyclage de rentes stratégiques, notamment pétrolières.
Les « guerres globales contre la terreur » de ce début de siècle ont représenté une aubaine multiforme pour ces différents régimes confrontés aux revendications démocratiques de leurs sociétés. Ils s'en nourrissent tant et si bien, aujourd'hui comme hier, que la menace jihadiste, loin de décliner, ne fait que proliférer.
Un paradoxe très lourd de conséquences pour la sécurité du monde. Car les sociétés arabes ne connaissent pas seulement des guerres meurtrières en Syrie, en Irak, en Libye ou au Yémen. Elles vivent aussi à l'heure d'une véritable contre-révolution, dont Jean-Pierre Filiu brosse la première fresque d'ensemble en mobilisant son expérience intime d'une réalité largement méconnue. Il nous explique comment la transition tunisienne demeure une exception dans une région où généraux, gangsters et jihadistes s'allient volontiers pour enterrer toute espérance démocratique.
Professeur associé à Sciences-Po, professeur invité à Columbia et à Georgetown, Jean-Pierre Filiu a notamment publié L'Apocalypse dans l'Islam (prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l'Histoire en 2008). Ses analyses sur l'Islam contemporain et les sociétés arabes ont été publiées dans une douzaine de langues.
Al-Qaida mise sur la plus moderne des terreurs de masse, la fascination et la sidération provoquées par des attentats spectaculaires, dont les images se déclinent à l'infini dans notre village global. Al-Qaida considère que le « jihad médiatique » représente la moitié de son combat : force est de constater que sa stratégie de communication (et d'intoxication) est efficace. C'est bien pourquoi il faut revisiter Al-Qaida de l'intérieur, décrypter les ressorts de son développement, démonter les mensonges de sa propagande, dévoiler la réalité de sa menace. Tel est l'objet de ce livre, première présentation synthétique de l'histoire de l'organisation fondée par Ben Laden dès 1988.
Dans une préface inédite, l'auteur explique la récente montée en puissance d'Al-Qaida au Maghreb islamique, cette AQMI qui sévit en Afrique du Nord comme au Sahara. Il en analyse les modes opératoires, les conditions de recrutement et les scénarios possibles. Le risque terroriste reste d'autant plus sérieux dans les pays occidentaux que les partisans de Ben Laden ont largement perdu pied dans le monde arabe.
Cet ouvrage est paru en première édition chez Fayard en 2009 sous le titre Les Neuf Vies d'Al-Qaida.
La révolution syrienne a débuté en mars 2011. A la différence des précédents pays arabes, dont le dictateur a été chassé par des manifestations de rue, la Syrie de Bachar el Assad a connu une longue période de contestation du régime sans que celui-ci ne tombe, avant d´entrer dans une terrible guerre opposant la population civile aux milices du régime. Cette transformation de la dynamique révolutionnaire en Syrie est inhérente à un grand nombre de facteurs (dont le facteur temps, qui laisse la possibilité pour certaines forces contre-révolutionnaires de limiter le résultat d´une révolution déjà victorieuse) ; mais surtout elle traduit la spécificité de l´enjeu que constitue la Syrie, à la fois le « coeur de l´arabité », héritière d´une longue histoire culturelle et politique, et pivot d´une région géographique, le Moyen-Orient, qui a été construite de toutes pièces par les puissances coloniales à la veille de la chute de l´Empire ottoman. C´est là, cent ans après la Syrie mandataire, au début du XIXe siècle, que fait rage l´une des grandes batailles qui reconfigure le monde : le peuple syrien veut reprendre son destin en main, achever un processus d´émancipation politique qui n´a pas pu être mené à bout. Et dans le même temps s´y déploie un nouveau « grand jeu », où s´exercent des influences et des guerres par procuration, mettant aux prises la majorité des acteurs régionaux (Qatar, Arabie saoudite, Iran, Russie, Chine, E.U. etc.). Quelle que soit l´issue des bras de fer en cours, entre le régime et la population, entre les puissances qui se disputent une influence locale, l´An II de la Révolution arabe aura été déterminant.
Camarón de la Isla (1950-1992) est sans doute le plus grand chanteur de flamenco de tous les temps. Gitan de la Baie de Cadix et fier de ses racines, il s'est produit dès l'enfance sur les scènes andalouses. Mais c'est sa rencontre à Madrid avec le guitariste Paco de Lucía qui va bouleverser le cours du flamenco contemporain. L'Espagne du franquisme déclinant retient son souffle à chacune de leurs créations. Après la fin de la dictature, Camarón pousse encore plus loin ses audaces, chantant García Lorca comme Omar Khayyam, fusionnant une galaxie d'influences jusqu'alors étrangères à l'univers du flamenco.Sa carrière internationale le conduit entre autres à Paris, pour des concerts mémorables au Cirque d'Hiver, en 1987 et 1988. Tomatito l'accompagne à la guitare dans toutes ces expériences, où il célèbre les traditions juives et musulmanes de l'Andalousie. La disparition de Camarón bouleverse l'Espagne de Felipe González et c'est une marée humaine qui se presse pour ses funérailles.Camarón est depuis l'objet d'un véritable culte de la part d'une nouvelle génération d'artistes, mais aussi de toute une jeunesse urbaine, réconciliée grâce à lui avec le cante. Jamais on n'a tant écouté et interprété la musique de Camarón, visionnaire et révolutionnaire d'un flamenco sans frontière.
Au lendemain de l'enlèvement de deux journalistes en juin 2013, J.-P. Filiu se rend à Alep afin d'y réaliser un reportage sur la protection du patrimoine par des militants révolutionnaires pour la revue XXI. Le récit de son séjour est l'un des derniers témoignages sur la ville, laboratoire où se lisent les trajectoires possibles de la révolution syrienne, pluraliste ou sectaire.
In the third volume of their graphic history of US and Middle East relations, Jean-Pierre Filiu and David B. cover the tumultuous period that began with Iraq''s invasion of Kuwait in 1990 and ended with Obama''s decision, in 2013, not to intervene in Syria. Taking in the First Gulf War, the rise of al-Qaeda, the military response to the September 11 attacks and the present conflict in Syria, Best of Enemies: Part Three is propelled by a clash between four US presidents and their Middle Eastern antagonists: on the one hand, George H. W. Bush, Bill Clinton, George W. Bush and Barack Obama; on the other, Saddam Hussein, Osama bin Laden and Bashar al-Assad.
Covering thirty years of conflict and diplomacy, Best of Enemies: Part Three is a breezy and engaging guide to the events that shaped our current politics, from the rise of populism and the so-called Islamic State to the global refugee crisis. In the third volume of their graphic history of US and Middle East relations, Jean-Pierre Filiu and David B. cover the tumultuous period that began with Iraq''s invasion of Kuwait in 1990 and ended with Obama''s decision, in 2013, not to intervene in Syria. Taking in the First Gulf War, the rise of al-Qaeda, the military response to the September 11 attacks and the present conflict in Syria, Best of Enemies: Part Three is propelled by a clash between four US presidents and their Middle Eastern antagonists: on the one hand, George H. W. Bush, Bill Clinton, George W. Bush and Barack Obama; on the other, Saddam Hussein, Osama bin Laden and Bashar al-Assad.
Covering thirty years of conflict and diplomacy, Best of Enemies: Part Three is a breezy and engaging guide to the events that shaped our current politics, from the rise of populism and the so-called Islamic State to the global refugee crisis.
Le soulèvement populaire qui a éclaté en Tunisie, le 17 décembre 2010, a emporté le régime du président Ben Ali en moins d´un mois. La vague de protestation qui a secoué l´Égypte à partir du 25 janvier 2011 a contraint Hosni Moubarak à se retirer en moins de trois semaines. La révolution libyenne, dite du « 17 février », a pris la forme d´une insurrection armée, dont la violente répression a suscité une intervention étrangère majeure. Pas un pays arabe n´est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d´être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles. Ce livre représente la première tentative d´interprétation à chaud d´un des grands bouleversements de l´histoire contemporaine, dont on peut d´ores et déjà tirer les dix leçons suivantes : 1) Les Arabes ne sont pas une exception ; 2) Les musulmans sont aussi bien d´autres choses ; 3) La jeunesse est en première ligne ; 4) La révolution a été télévisée ; 5) Un chef n´est pas indispensable pour la victoire ; 6) L´alternative à la démocratie est le chaos ; 7) Les islamistes doivent trancher ; 8) Les jihadistes sont menacés d´obsolescence ; 9) La Palestine, toujours au coeur ; 10) La Renaissance n´est pas une partie de domino.
L?amitié de François Mitterrand pour Israël, son peuple et son histoire, est ancienne et connue. Il développera tout au long de sa carrière cette amitié exigeante au nom de la justice et des valeurs partagées. Alors comment un tel ami de l?Etat juif en est-il venu à braver l?hostilité du gouvernement israélien pour défendre l?OLP et son chef ?C?est ce cheminement de François Mitterrand que ce livre va s?attacher à raconter, depuis sa découverte en 1972 des camps de réfugiés de Gaza et sa rencontre, dès 1974, avec Yasser Arafat. Premier président de la République à visiter Israël, François Mitterrand ouvrira dans son fameux discours à la Knesset la perspective de l?Etat palestinien. Défenseur tenace de la reconnaissance mutuelle entre Israël et l?OLP, il verra au bout d?une décennie d?efforts cette espérance prendre enfin forme à Paris.En nous plongeant au coeur des crises proche-orientales, Jean-Pierre Filiu éclaire la mobilisation diplomatique et militaire de la France en faveur d?une paix durable entre Israël et la Palestine. Il détaille les différents épisodes du terrible été 1982, lorsque François Mitterrand décide de préserver coûte que coûte « l?honneur des Palestiniens » assiégés dans Beyrouth. Il nous montre la France empêchant en 1983 l?« hallali » de la Syrie et de ses alliés contre les combattants « arafatistes » encerclés au Nord-Liban. Il décrit les profondes retombées du « soulèvement » de la Cisjordanie et de Gaza et l?indignation suscitée à l?Elysée par « cette répression continue où l?homme devient un gibier ».Voici comment un ami indéfectible d?Israël a, par trois fois, sauvé le symbole de la Palestine.
À peine nés, les États-Unis seront en conflit avec des pays situés à des milliers de kilomètres de chez eux à cause de la piraterie barbaresque en Méditerranée. S'ensuivront les enjeux autour des tractations pétrolières et l'accord stratégique entre Roosevelt et le roi d'Arabie Saoudite Ibn Saoud. On a du mal à se rappeler que l'Amérique fut longtemps populaire au Moyen-Orient, tant les peuples arabes y détestaient les empires coloniaux de la France et de la Grande-Bretagne. La " guerre des Six jours " fera basculer les États-Unis dans le camp des " ennemis " des Arabes. La haine de l'Amérique est un puissant moteur de la révolution iranienne de 1979. De la crise du Koweït en 1990 aux conflits actuels, entre autres en Syrie, de la " Guerre globale contre la Terreur " initiée par " W " qui a nourri le djihadisme en Irak et au-delà... cette histoire raconte comment ce pays devenu le plus puissant du monde a été incapable de se libérer de ses " meilleurs ennemis ".
Pendant des siècles, les pirates chrétiens et musulmans se sont affrontés en Méditerranée. À la fin du 15e siècle, les musulmans prennent le dessus. Les navires français, espagnols et anglais sont abordés et leurs équipages et passagers sont réduits en esclavage, même si les flottes de ces pays vont jusqu'à bombarder (en vain) Alger et Tunis au cours des 17e et 18e siècles. Au début du 19e, ces 3 grandes puissances navales signent des traités en échange d'un tribut. Les pirates se rabattent alors sur de plus petits états comme le Danemark, la Hollande et. l'Amérique devenu un état indépendant. À peine nés, les Etats-Unis entrent en conflit avec des états situés à des milliers de kilomètres d'eux. Les premières négociations échouent (Adams, 2e président des États-Unis ira pourtant jusqu'à traiter avec les états barbaresques pour une somme représentant un cinquième du budget du pays !) et, en 1803, son successeur, Jefferson, décide d'envoyer une escadre contre le pacha de Tripoli.
9782754808613 Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid en Tunisie, la police locale confisque sa charrette et sa balance à un jeune marchand ambulant de fruits et de légumes qui n'avait que cela pour faire vivre sa mère et ses six frères et soeurs. En un geste de protestation ultime face aux brimades, aux humiliations et à la corruption qui durent depuis des années, Mohamed Bouazizi s'immole par le feu. Ce sacrifice provoque des émeutes qui vont gagner la Tunisie toute entière. Le printemps arabe vient de commencer. Rapidement, c'est la région toute entière du proche et moyen orient qui s'embrase. Tour à tour, les dictatures tombent. Egypte, Lybie, Yémen, Syrie. aucun pays n'échappe à ces révolutions, reliées par la jeunesse et les réseaux sociaux. Même si l'histoire est toujours en marche, Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès nous apportent un éclairage nouveau, par le prisme de la jeunesse, sur ce qu'il convient d'appeler le printemps des Arabes.
On a du mal à se rappeler que l'Amérique fut longtemps populaire au Moyen-Orient, tant les peuples arabes y détestaient les empires coloniaux de la France et de la Grande-Bretagne. L'intervention de Washington au profit de Nasser en 1956 a littéralement sauvé le raïs égyptien, attaqué par une coalition secrètement nouée entre Israël, la France et le Royaume-Uni. Pourtant, la « guerre des Six jours » de 1967 fait basculer les États-Unis dans le camp des « ennemis » des Arabes. Les premiers « pirates de l'air » frappent en 1970, avant l'embargo pétrolier en 1973. La haine de l'Amérique est un puissant moteur de la révolution iranienne de 1979, qui emporte le régime du Shah, allié privilégié des Ètats-Unis dans la région. Face à cette révolution islamique, Washington croit habile de soutenir, dans l'Afghanistan voisin, une guérilla elle aussi islamique. C'est là qu'apparaît un certain Oussama Ben Laden...
David B. et Jean-Pierre Filiu nous remémorent l'action des quatre derniers présidents des Etats-Unis. George Bush, puis son fils George W. Bush, tous deux Républicains. Bill Clinton et Barak Obama, deux candidats Démocrates élus.Ces quatre locataires de la Maison blanche, ont tous été tout à tour l'homme le plus puissant du monde, mais tous ont pourtant été incapables de se libérer de leurs « meilleurs ennemis ». Clinton, au pouvoir de 1993 à 2001 aura préservé l'héritage laissé par son prédécesseur, G. Bush, un « Nouvel Ordre mondial » débarrassé de l'Union Soviétique et ancré dans le monde arabe. « W », en revanche, balayera entre 2001 et 2009 cette construction pour ancrer une « guerre globale contre la terreur » qui a nourri le djihadiste en Irak, et au-delà, ouvrant la voie à Daech et à son bien mal nommé « État islamique ». C'est cette histoire que ce troisième volet nous conte, jusqu'à la présidence d'Obama, élection en janvier 2009 qui a suscité tant d'espoirs au-delà des seules frontières américaines, avant d'alimenter le chaos au Moyen-Orient. De la grande Histoire à la petite anecdote, les auteurs retracent le fil d'une relation délicate dont les conséquences animent continuellement l'actualité internationale.
Fondée sur une documentation précise, la série Les Meilleurs ennemis, uniformément en noir & blanc est un rare essai historique dessiné, au trait simple et précis. David B., dessinateur français à la personnalité graphique appuyée, est connu pour son dessin expressif et dynamique, héritier des expressionnistes. Épousant le récit captivant et limpide du Professeur Filiu, il devient maitre de l'évocation, résumant parfois des années de conflits en une seule case, épousant le récit émérite et dynamique de l'historien Jean-Pierre Filiu au talent de synthèse et qui sait l'art de mettre en perspective passé et présent.
À Damas, Karim et Fatima s'aiment d'un amour impossible, pris dans le flot des traditions et de la guerre civile qui ravage la Syrie. Mais Karim et sa famille sont engagés contre Bachar al-Assad, alors que Fatima a dû unir son destin à celui du régime.
Quand ils se retrouvent enfin, à l'été 2013, après avoir vécu ce qui ressemble déjà à mille vies, l'impensable va frapper la capitale syrienne :
La mort blanche.
Ce jour-là, les forces armées de Bachar al-Hassad bombardent à l'arme chimique et à l'arme conventionnelle plusieurs quartiers de Damas, faisant des centaines de morts. Loin de l'arsenal des rebelles syriens où l'on se partage une kalachnikov pour trois et où la balle coûte 2 euros.
Les trois volumes des Meilleurs ennemis, de Jean-Pierre Filiu et David B. , réunis dans un coffret.