Dans un quartier comme tant d'autres, où les gens, les chiens et les immeubles se ressemblent, dans un quartier où il est si facile de ne pas dire « bonjour » à son voisin, où il pleut souvent... vit un homme gris. Les gens ne s'intéressent pas à lui. À quoi bon ? C'est... personne. Monsieur Personne.
Il ne fait rien d'extraordinaire : il passe de longues heures derrière sa fenêtre, il lit son journal, mange sa soupe, fait sa lessive, arrose sa plante. Monsieur Personne est tellement ordinaire que personne ne le remarque, à croire qu'il n'existe pas. Pourtant, dans le secret de sa cuisine, c'est lui qui fabrique les étoiles pour remplacer celles qui qui ont perdu un peu de leur éclat...
Un livre sur la beauté qui naît de l'ordinaire. Une histoire sur la richesse dissimulée en chacun d'entre nous.
On sait peu de choses sur M, on ne connaît que l'initiale de son prénom, on sait qu'il n'est plus un enfant, qu'il a les yeux bleus et qu'il est parfois triste. On sait qu'il est sur la plage et qu'il aimerait être comme la mer, que parfois il crie, qu'il réfléchit beaucoup et se pose beaucoup de questions. Il se demande : "Y a-t-il quelqu'un de l'autre côté ? Y a-t-il quelqu'un là-bas, là où s'enfuient les vagues ? Quelqu'un comme moi ? " Il se demande : "Et comment peut-on être si triste avec un soleil pareil ? Et si joyeux à la fois ? " Et ce quelqu'un "est-ce qu'il est seul aussi ? Est-ce qu'il a un vélo ? Un chat ? Un chien ? " Joanna Concejo a écrit et illustré une histoire délicate et profonde, une histoire qui s'adresse à notre coeur, mais qui pénètre au plus profond de nous et raconte la colère, la douleur et le bonheur de l'âme humaine.
Une quête de soi.
Un livre :
- Pour nous écouter nous-mêmes ;
- Pour respecter les émotions des autres ;
- Pour écrire une histoire grâce à une double page remplie de châteaux de sable.
C'est avec beaucoup de tendresse et de poésie que Joanna Concejo raconte les derniers moments d'un vieil homme. Entre souvenirs et contemplation, elle prend le contre-pied de notre monde, où tout va si vite. Elle offre au lecteur le temps d'égrainer une à une les secondes qui passent, lui rappelant combien il est doux d'observer les champs de blé alentour, de sentir le vent apportant le parfum de la pluie...
Ses images, délicates et intimistes, sa mise en page qui emprunte aux règles du carnet de voyage font naître une véritable empathie entre le lecteur et le héros.
Un album beau et émouvant, «comme un groseillier dans la brume».
Le visage de Monsieur Remarquable se grave naturellement dans la mémoire. On le reconnaît immédiatement - il suffit qu'il passe dans la rue, et tout le monde lui sourit. Il a même joué dans un clip publicitaire qui a rencontré un grand succès ; il a eu droit à des félicitations, le produit s'est très bien vendu grâce à son visage. Monsieur Remarquable s'apprécie beaucoup. Il s'est acheté un super téléphone et n'arrête pas de prendre des milliers de selfies. Ses innombrables portraits circulent sur le Net. Un jour, pourtant, en se regardant dans un miroir, il constate avec effroi que ses traits se sont affadis et que son visage remarquable est devenu une sorte de tache floue. Chaque nouveau selfie le rend de plus en plus inexpressif. Monsieur Remarquable récupérera-t-il son trésor perdu - son merveilleux visage ? Les individus rencontrés dans une sombre ruelle de banlieue l'aideront-ils à trouver une solution ? Va-t-on l'admirer de nouveau ? Et lui-même, se verra-t-il encore comme quelqu'un d'unique et de remarquable ? Dans ce petit conte, Olga Tokarczuk (Prix Nobel, 2018) et Joanna Concejo (autrices déjà connues de Une âme égarée, éd. Format, 2017) nous emmènent dans un univers de fiction ressemblant à s'y méprendre à notre époque moderne. Une époque régie par un individualisme sans limites, l'autoreprésentation à outrance, le culte de la jeunesse, l'impératif du bonheur et la recherche obsessionnelle de la popularité. En sortirons-nous indemnes ?
Tu es là est un album poétique, à mesure que l'on tourne les pages calques, les illustrations se superposent et s'épousent pour révéler en douceur l'histoire qu'il conte. Chaque page accueille une illustration délicate, appliquée, émouvante. On y retrouve des élans de nostalgie liés à l'enfance, les liens familiaux, affectifs, et ceux avec la nature.Au sein de ces pages, trois femmes d'une même famille et de générations différentes se retrouvent à nouveau réunies en enfance.Un livre exceptionnel, entièrement imprimé sur papier calque.
Une âme égarée est un livre qui se lit autant avec les mots qu'avec les images. C'est une histoire à deux voix, celle de la romancière polonaise Olga Tokarczuk (parmi les plus traduites au monde) et de Joanna Concejo qui, en accompagnant le récit de Tokarczuk, a créé un univers narratif parallèle, merveilleusement illustré par ses dessins captivants et pleins de secrets.
Une réflexion profondément émouvante sur notre capacité de vivre en paix avec nous-mêmes, de rester patients, attentifs au monde... Cet album sublime, d'une rare finesse, ravira petits et grands.
Entre un océan glacé et la forêt immense, sur la presqu'île de Iurföll, les hommes partent pêcher dès qu'ils en ont l'âge. À terre, les femmes gouvernent, elles exercent tous les métiers, et sont libres de vivre toutes les amours qu'elles désirent. C'est dans cette société sereine et joyeuse qu'Albaan Blosseüm grandit. Sereine, peut-être pas tant que cela. Les rêves qui assaillent Albaan sont porteurs de noirs présages. Une malédiction planerait-elle sur elle ? Qui est cette femme au visage brûlé qui lui veut du mal et semble prête à lever tout le village contre elle ? Au nom de quelle vengeance ? Pendant ce temps, dans la forêt, rôde la Walïlü, fascinante créature des contes horrifiques de son enfance...
Rêverie mélancolique autour des souvenirs d'enfance. Il a neigé ce jour-là au Sénégal, mais c'est l'émotion du chant d'une mère qui resurgit derrière l'anecdote. Une alliance subtile entre une grande exigence formelle et une sensibilité à fleur de peau caractérise le travail de Joanna Concejo et lui vaut une reconnaissance internationale. Pour ce pendant féminin à Quand les groseilles seront mûres, publié par nos soins en 2015, elle déploie son univers dans les interstices laissés par le texte, simple et délicat, d'Artur Scriabin, en veillant à ne surtout jamais les refermer.
Joanna Concejo s'approprie avec une maîtrise extraordinaire le texte de Charles Perrault, présenté ici dans sa version originale. L'illustration aux crayons de couleurs est résolument contempo-raine, proposant une interprétation très personnelle du conte des contes ! Comme souvent dans son travail d'illustration, Joanna Concejo va bien au-delà du texte et prend toute la liberté poétique due à une artiste unique, et cela toujours en restant d'un réalisme et d'une perfection d'exécution vraiment hors du commun.
Madame et Monsieur accueillent le même jour deux nouveaux nés, un bébé et un bébé géant. Ils décident, ni une ni deux, que ces deux-là seront frères et élevés pareillement. Mais avec le temps le Petit devient grand et le Grand devient petit. Le texte d'Henri Meunier, à la fois poétique et elliptique, s'offre à la libre interprétation des lecteurs. Histoire de fraternité, de complicité, de transmission, d'abnégation ? A chacun de décider.
Joanna Concejo illustre magistralement cette fable, précisément inspirée de son univers, avec une douceur et une sensibilité qui accompagnent la progression des émotions. De la littérature, tout simplement.
Deux narrations menées parallèlement par deux auteurs très proches et très différents : Joanna Concejo, connue mondialement pour ses illustrations (ici auteure de plus de 70 images, ainci que des textes), originaire des terres slaves, des lacs et des forêts de Poméranie, et Rafael Concejo, poète et écrivain, aux racines latines, venant des montagnes dans des terres intérieures en Espagne. Joanna : Ecrits dans l'oreille, en chuchotant... les plus grands secrets, ceux que l'on ne peut dire à personne, les trésors d'enfant.
Je ne les dirai qu'à toi. En retour, tu me diras les tiens. Et je pourrais alors m'asseoir sur ce banc à côté du garçon aux chaussures trop grandes. Et tu feras signe de la main à la fille aux cheveux clairs qui regarde par la fenêtre du bus sur le point de partir. Rafael : Joanna que je vois dessiner depuis tant d'années, qui m'a dévoilé les mécanismes secrets de ses images et une part du mystérieux chemin qui est en elle ; Joanna, dont je connais l'habileté des mains ; comment n'allais-je pas être curieux lorsqu'elle éveille les ombres profondes qui témoignent de la force de sa lumière ? C'est ainsi qu'en lisant ses mots, j'ai compris que le temps était venu de libérer cette voix que je gardais en moi depuis si longtemps. Et de commencer un nouveau chemin.
Une princesse sauve ses onze frères, victimes d'un maléfice d'une méchante reine. Un intrigue classique pour un conte de fées dû à la plume du grand Hans Christian Andersen et illustré par le crayon magique de Joanna Concejo.
Des images d'une grande délicatesse mais aussi fortes et puissantes, en harmonie avec le caractère de la princesse Élisa, la véritable héroïne de cette histoire.
AU CLAIR DE LA NUIT, très beau recueil de Janine Teisson et Joanna Concejo. est le vingtième titre de la collection poétique Pommes Pirates Papillons. Les précédents ont été récompensés par des Prix de renom et leurs poèmes figurent désormais dans de très nombreux manuels et anthologies.
AU CLAIR DE LA NUIT évoque l'astre changeant. Tous les poèmes sont en effet dans la lune. Certains lunaires, d'autres lunatiques, ils sont riches d'humour et toujours très tendres. Auteure reconnue de romans jeunesse, Janine Teisson témoigne ici de son inspiration poétique.
Les poèmes sont magnifiquement illustrés par Joanna Concejo. Chaque page est vraiment une étonnante découverte. Jamais redondantes, mais très finement fidèles à l'esprit des textes, ces compositions confirment les précieuses qualités créatrices et le formidable talent de cette jeune artiste polonaise.
Deux garçons se rencontrent. Deux jeunes bergers, qui ont beaucoup en commun: ils marchent pieds nus, vivent dans des taudis, ont des frères et soeurs. Mais l'un des deux est mystérieux, insaisissable et doux, différent des autres. C'est un garçon solitaire, qui parle comme personne d'autre ne parle. Et il dit des choses qui vont à l'encontre de tout ce que les adultes pensent et disent. Le plus jeune des deux, qui est aussi le narrateur de l'histoire, en éprouve quelque crainte; pourtant il aime la compagnie de ce garçon triste, prêt à le défendre et à aider les autres. Parce qu'être deux amis devant la lumière du feu, c'est beau. Parce qu'il est beau qu'entre deux garçons se développe une solidarité simple, directe, qui semble naître de la terre et du feu, du silence et de la peur.
Une grande écrivaine raconte le mystère profond d'un garçon hors du commun et pourtant frère de sang de tous les enfants du monde.
«(...) Il passait sur la terre rocailleuse sans regarder où il mettait les pieds, il semblait regarder dans le lointain. Et les chèvres? pensais-je en l'observant. Il ne les pousse pas devant lui. Il ne regarde même pas si elles mangent ou non. Il semble poursuivre quelque chose: un parfum, une vision, un appel (...). Je sais qui il est. Tout le monde sait qui il est. Les enfants se donnent des coups de coude quand il passe, mais il ne semble pas s'en apercevoir.»
« Un délice graphique et littéraire, avec une ambiance unique » a déclaré le jury IBBY qui a accordé au livre le Grand Prix 2013.
Le duo des auteurs - Marek Bienczyk (lauréat du prix Niké, équivalent polonais du Goncourt) et Joanna Concejo (le grand prix IBBY) - nous offrent un petit conte philosophique à l'humour léger, qui, dans sa forme avec le dialogue multicouche qui se joue entre le texte et les images, indépendantes, touche les questions fondamentales pour nous tous. Qu'on soit écolier ou retraité !
C'est surtout la question du bonheur et de sa fragilité qui est au centre de ce livre-accordéon qui s'étend sur plus de six mètres. Au recto de ce ruban plissé on retrouve le texte et les illustrations, au verso : un espace blanc, marqué avec les trèfles à quatre feuilles, qui laisse une place au flou, à l'inédit, à une nouvelle histoire.
Livre-merveille. Livre-oeuvre d'art... Livre du bonheur.
Il y a des liens qu'il faut rompre pour que d'autres, noués par l'affection, ne se rompent jamais. Cette histoire explore la douleur causée par le départ des personnes qu'on aime.
Partir et laisser partir ne veut pas dire cesser d'aimer.
L'auteur offre une vision égalitaire d'une situation qui touche doublement : la tristesse que provoque l'aliénation de Zimbo et la peine que ressent le marionnettiste à cause de son départ. Il réussit à nous faire partager aussi bien le chagrin de ce dernier que les souhaits et le courage de Zimbo de mener une vie qui le comble. Les créatures en bois du marionnettiste sont comme ses propres fils.
Il aimerait qu'elles restent toujours avec lui au risque de les surprotéger ou de les rendre malheureuses. Capable pourtant de se mettre à la place des autres, il favorise leurs désirs comme le font les personnes qui aiment les siens.
Sa générosité fait qu'il accepte l'indépendance de Zimbo et se prête à collaborer.
« Si j'étais une marionnette, je me couperais les fils », s'inspirant de cette phrase, l'auteur aboutit à la métaphore de la souffrance du père qui accepte et participe au processus d'indépendance de ses enfants.
La tendresse du texte est renforcée par la délicatesse des personnages de Joanna Concejo. Des illustrations poétiques, évocatrices accompagnent la prose lyrique.
L'illustratrice dessine au crayon, une préférence qu'elle attribue au fait que malgré l'impression de pauvreté, le résultat est plus fort et les images ont une plus grande intensité dramatique. Une technique simple, naturelle, qu'elle aime bien. Elle réserve la couleur pour les moments heureux du livre, quand Zimbo se sent libre, se produit alors « l'éclosion de couleurs », moment culminant du récit.
Après, quelques touches de couleur souligneront encore la présence du héros : « ses idées demeurent pour donner de l'espoir à ceux qui restent », et à ceux qui liront ce conte.
Parfois tu te perds dans la nuit et tu ne retrouves pas ta maison.
Dans une forêt inconnue tu marches sans but.
Dans cet album, l'auteur se tourne vers l'essence même de la thématique des contes traditionnels, mais sans renoncer à un point de vue moderne et transgresseur.
Le début de l'histoire est un classique de la littérature jeunesse de tous les temps : quelqu'un se perd, la nuit, dans la forêt.
Mais, l'histoire s'éloigne vite des conventions du genre.
Bien que l'habitude veuille que l'on utilise plutôt la première ou la troisième personne l'auteur choisit ici le « tu » et maintient l'ambiguïté par rapport au héros : nous ne savons pas si c'est une fille ou un garçon. Ce « tu » fait peut-être référence à un autre protagoniste, le lecteur. Paloma Sanchez, peu amie des scènes réalistes, situe le voyage du retour au foyer dans des endroits étranges et oniriques. Dans son parcours, le héros n'est pas seul. Les voix des étoiles, de l'écho de la Fin du Monde, des joncs dans les pierres l'encouragent à continuer.
Mais une voix le conduit à une autre, et ainsi de suite jusqu'à l'infini. Le chemin devient un labyrinthe ou une spirale chaque fois plus fantastique dont on ne peut réchapper.
Et y a-t-il quelqu'un de plus indiqué que Joanna Concejo (Fumée, Mention White Raven) pour illustrer les territoires de la fantaisie. Les paysages de cette histoire semblent faire partie du monde des songes. Les images défilent, comme dans un rêve, mais nous ne savons pas ce qui nous attend après avoir tourné la page. Pour obtenir cet effet d'irréalité qui s'adapte si bien à l'histoire, elle utilise des crayons de couleur et des collages. Des illustrations poétiques, belles et étranges à la fois, difficiles à interpréter, accompagnent la prose rythmique de l'auteur. La même sensation d'étrangeté ressent le héros qui, déboussolé, cherche sa maison. Pendant qu'il traverse ces parages surréalistes, il entend des voix qui crient Continue !
Soudain, une voix murmure Réveille-toi, la nuit est terminée.
C'est la voix qui te ramène toujours chez toi.
Les Visages du lointain est un catalogue qui rassemble une trentaine de dessins réalisés par Joanna Concejo pour son exposition au Musée d'art et d'histoire - Hôtel Beurnier-Rossel - à Montbéliard, accompagnés de textes poétiques de Rafael Concejo. Des figures de la famille bourgeoise ayant vécu dans cet hôtel particulier du 18e siècle ressurgissent, imbriqués dans des décors végétaux flamboyants. Les collections, le mobilier, l'artisanat et le patrimoine naturel donnent le ton d'une poésie entre étrange et merveilleux.
« Le temps a fini par faire son oeuvre. Il a donné à chaque visage sa véritable dimension. Parfois c'est un jardin abandonné où de nouvelles fleurs poussent toujours au printemps. Des souvenirs qui ressurgissent, (.), des braises vivantes capables de faire naître un feu, un incendie, des passions insoupçonnées restées longtemps dans l'ombre. Parfois le regard d'un portrait, l'énigmatique forme des lèvres, l'imperceptible expression d'un visage, l'élégante forme d'une table ou d'une chaise, la longue attente d'une réponse à une lettre contenant les mots de désir d'être ensemble, ce silence dans certains endroits de la maison, parfois cela suffit à accepter l'inévitable. Puis il y a cette armoire, massive, qui a été faite pour durer et de laquelle émane une grande légèreté. »
« Je rêve d'un dragon vert à la langue noire qui veut m'avaler. Les maisons sont vertes aussi, comme l'herbe de notre jardin avec balançoire, où autrefois nous jouions au ballon papa et moi. Il me manque beaucoup. Maman me dit que nous allons bientôt nous réunir ».
Ce texte décrit la vie dans les camps de concentration, et parle des mondes personnels et familiers que le nazisme détruisit en les transformant en un silence gris et blessant.
Séparation, solitude et nostalgie sont omniprésentes ; le souvenir aide à fuir l'isolement et le déracinement et, ouvre la voie - dans le camp inhospitalier (lager) - à l'amour, l'amitié et la solidarité : bref à l'humanité.
Toute violence est injustifiable, celle qui anéantit l'innocence l'est davantage. Le héros anonyme découvre la réalité, filtrée avec son souvenir d'un passé meilleur. L'éveil lui fait mal et le conduit à un apprentissage rapide : la dureté de la situation et l'instinct de survie l'obligent à devenir responsable.
L'innocence plus que l'impuissance marque le dénouement. Les innocents ne survivent pas, disait Primo Levi ; c'est le prix pour voir la lumière : la main de Django effaçant pour toujours la peur et écrivant avec de la fumée une parole magique sur le ciel de Pologne.
L'histoire bouleversante d'Antón Fortes et les belles images d'une grande intensité de l'illustratrice polonaise Joanna Concejo reflètent la réalité du héros qui devient chaque fois plus dure, exacerbant les souvenirs de la vie d'où il fut et furent tous arrachés.
'Alors voilà : mon père et ma mère et moi, on est là. Sous la pluie. On a oublié quelque chose...' Un enfant égrène, page après page, l'essentiel de sa vie et organise son monde : il y a l'amour, le sourire, le chemin, les autres... tout le monde est là, et TOI aussi, bien sûr ! Un livre tout simple, comme une ritournelle, magnifiquement illustré par Joanna Concejo, pour se faire une place dans le fatras du monde.