Le livre déconstruit la notion de « cause animale » telle qu'elle est présentée dans les médias de façon quasi consensuelle et met en évidence sa dynamique historique au service du capitalisme.
Pour le bien des animaux, de la planète et de notre santé, il faudrait renoncer à l'alimentation carnée voire à tous les produits animaux et consentir à une agriculture sans élevage.
Le livre fait le point sur les débats et interroge le projet abolitionniste d'un point de vue politique et du point de vue de nos relations aux animaux.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette défense consensuelle de la cause animale et la condamnation des systèmes industriels, alors que ceux-ci existent depuis plus de cinquante ans ?
L'agriculture sans élevage que défendent les abolitionnistes est-elle souhaitable ? Possible ? À qui profi terait- elle ? Est-il possible de « libérer » les animaux, notamment du travail, et de pérenniser nos relations avec eux comme le soutiennent certains théoriciens ?
Le livre montre que la « cause animale » participe de l'exclusion des animaux domestiques du monde social, via la mise en place d'une agriculture sans élevage.
L'ouvrage porte une critique des associations abolitionnistes de défense des animaux et décrypte leur mission d'agence de communication au service des nouveaux acteurs de l'alimentation que sont les startup de l'agriculture cellulaire soutenues par les multinationales et par les fonds d'investissement les plus puissants. Celles-ci affi chent leur volonté de prendre la place du modèle industriel qu'elles jugent obsolète et prétendent produire des aliments sains, durables...
Sans animaux.
La « cause animale » est de fait celle des actionnaires des biotechnologies, des grandes cultures et des industriels de la robotique. Le livre conclut sur le constat que la seule alternative à la violence industrielle contre les animaux est l'élevage et que la « cause animale », c'est la nôtre, celle de la sortie du capitalisme.
Partout dans le monde et dans de nombreux secteurs de production, une gigantesque main-d'oeuvre est employée sans que soient évaluées les richesses matérielles et immatérielles qu'elle produit, ni que soit compris et reconnu le travail qu'elle eff ectue. Cette main-d'oeuvre est constituée des millions d'animaux impliqués dans le travail et dans la vie humaine, soit dans la production de biens alimentaires (animaux de ferme), soit dans la production de services (animaux de traction, d'assistance, de loisirs, de compagnie, de spectacles, d'armée, de police, etc.), soit dans la production de données (animaux d'expérimentation, de surveillance du climat, de la biodiversité, etc.). Sans la participation, voire sans la coopération des animaux au travail, ces entreprises, ces emplois et toute cette production de richesses n'existeraient pas. Car les animaux ne sont pas seulement impliqués dans le travail humain, ils contribuent à le rendre possible. Au travers du travail en commun, c'est donc une dimension centrale de nos relations aux animaux qui est en jeu mais aussi, par voie de conséquence, une redéfi nition de ce que travailler veut dire.
Pourtant, les théories et les concepts relatifs au travail ne concernent que les seuls humains. Seule l'activité des animaux de trait (équidés, bovidés, etc.) est historiquement reconnue, en partie, comme travail sans que des conséquences en soient d'ailleurs tirées du point de vue de la place des animaux dans les relations de travail. De fait, le travail des animaux est un fait social impensé.
Il s'agit donc de reconsidérer les rapports des animaux au travail en dehors des cadres convenus de la domination et de l'exploitation : comment les animaux travaillent-ils ? Peut-on valider l'hypothèse d'un travailler animal ? Qu'est-ce que la prise en compte de ce travailler animal peut changer au travail humain ? Le travail peut-il être une solution innovante pour reconfi gurer les questions et les modalités de conservation d'espèces animales ? Le travail est-il une proposition morale, politique, juridique ad hoc pour repenser les relations entre humains et animaux ?