David Lurie, 52 ans, deux fois divorcé, enseigne à l'université du Cap. Une jeune étudiante, parmi ses nombreuses conquêtes, finit par l'accuser de harcèlement sexuel. Contraint à la démission, David se réfugie auprès de sa fille, Lucy, qui vit dans une ferme isolée. Mais les temps ont changé et sa retraite vire au drame. La bourgeoisie sud-africaine doit payer pour les crimes de l'apartheid...
Que restera-t-il de nous lorsque nous serons partis ? Que transmet-on à ceux qui restent ? En sept tableaux romanesques, J. M. Coetzee nous offre un somptueux portrait de femme au soir de sa vie, s'interrogeant jusqu'au bout, sans relâche, sur le sens de sa propre existence. Dans une langue d'une épure admirable, il touche au coeur de nos interrogations les plus complexes et universelles et les affronte sans jamais se départir de sa suprême élégance, de sa dignité et de son humilité.
Dans un désert sans nom et un temps incertain, un magistrat gère un fort qui marque la frontière de l'empire.
Le pouvoir central s'inquiète d'une invasion barbare et dépêche sur les lieux le colonel joll, un tortionnaire de la pire espèce. parmi les hommes et les femmes ramenés au fort et torturés, une jeune fille blessée attire l'attention du magistrat qui finit par partir avec elle. mais, rejeté par le peuple nomade dont elle est originaire, le magistrat s'en retourne auprès des siens. accusé de trahison, il va à son tour passer par les mains du bourreau...
J.M. Coetzee, jouant ici sur la peur de l'autre et de l'inconnu qui mène parfois à la plus grande des cruautés, questionne les notions de liberté et de pouvoir au sein d'un Etat imaginaire qui n'est pas sans rappeler l'afrique du sud de l'apartheid.
La traversée en bateau les a lavés du passé. Ils ont dû oublier d'où ils venaient. Nouveaux noms, nouvelle langue, nouvelle vie. David a perdu sa mère, Simón s'est fait le serment de la retrouver. Il n'y a pas de mot juste pour désigner ce que l'homme et l'enfant sont l'un pour l'autre. Débarqués à Novilla, ils doivent trouver un logement, parler espagnol. Reconstruire. Sans regarder en arrière...
David a bientôt sept ans : il doit aller à l'école, malgré son refus des leçons classiques. Pour fuir l'école publique, Simon et Inès s'installent à Estrella, où ils l'inscrivent à l'Académie de danse. Ici, David obtient enfin les réponses à ses éternelles questions. Chaussons dorés au pied, il apprend à danser les nombres. Mais très vite, il découvre aussi la cruauté et la lâcheté des adultes.
À dix ans, David est l'idole des enfants du quartier qui forment l'équipe de football. Quand le directeur de l'orphelinat local le repère, il le persuade d'intégrer son établissement et sa propre équipe au prétexte qu'il est, techniquement, orphelin. Au désespoir de Simón et d'Inés, ses parents adoptifs. Mais dès qu'un mal mystérieux l'empêche de briller la balle au pied, le garçon est renvoyé chez lui. Les médecins de l'hôpital se déclarent impuissants et l'état de David s'aggrave. Ses camarades, tels des disciples, se pressent autour de son lit pour l'écouter raconter des épisodes du Don Quichotte. Très affaibli, il meurt, laissant Simón et Inés dévastés. Tous rendent hommage à cet enfant perçu comme exceptionnel tandis qu'une légende se forge et qu'un culte ambigu s'instaure.
Dans cet ultime volet de la trilogie de Jésus, la prose épurée et tranchante de J.M. Coetzee accompagne le lecteur dans un récit ensorcelant et hypnotique. D'une liberté, d'une finesse et d'une exigence remarquables, ce roman poignant pousse le lecteur dans ses retranchements intellectuels et moraux, tout en exigeant qu'il tolère l'insolite et le mystère.
Au plus noir de la nuit, la maison devrait être silencieuse. Pourtant, l'oreille collée à la cloison, Magda perçoit des halètements presque inhumains. Elle attend le moment propice. Dans une minute, elle se lèvera et se dirigera vers la chambre de son père, un fusil chargé à la main, bien décidée à changer le cours de son existence...
Elizabeth Costello, romancière vieillissante, doit sa célébrité à un livre publié il y a 25 ans. Aujourd'hui, elle parcourt le monde pour donner des conférences sur des bateaux de croisière et dans des colloques huppés. Malgré la fatigue, elle doit assurer le spectacle... J.M. Coetzee nous dresse le vibrant portrait d'une vieille dame déboussolée, rongée par le doute et l'interrogation sur le pouvoir de la littérature face à la solitude et à la mort.
Michael K, dont la couleur de peau n'est jamais mentionnée, homme frustre et solitaire, quitte Le Cap accompagné de sa mère et se lance sur les routes. Contrôles, interdictions, combats ne l'empêcheront pas d'accomplir son périple, remontant toujours plus loin au nord, en quête d'une ferme-refuge originelle où il espère vivre paisiblement. Il parvient seul en ce lieu reculé, sa mère n'ayant pas supporté le voyage. A partir de quelques graines retrouvées par hasard, il cultive son champ et crée son petit paradis. Mais la guerre ne s'arrête pas, elle, et bien vite le rattrape. Pourtant, malgré les emprisonnements, la cruauté et le dénuement, Michael K ne se pliera pas aux lois des hommes...
Tout juste sorti de l'enfance, John apprend à se débrouiller seul. Convaincu d'être un artiste, il décide de partir à Londres. Mais le rêve tourne au cauchemar et l'apprenti poète se voit contraint de prendre un emploi de programmateur chez IBM pour subvenir à ses besoins. Célèbre pour sa réticence à se livrer, l'auteur se dévoile entre candeur naïve et lucidité caustique.
Malgré cette découverte importante, l'ouvrage se termine sur une note de tristesse, de frustration, de défaite .
La découverte de Beckett a été suivie de près d'un rappel à l'ordre par le bureau de l'immigration. Obligé de se faire réembaucher comme informaticien, John reporte aux calendes grecques la réalisation de son rêve de devenir un artiste. A ce contretemps s'ajoutent ses frustrations sexuelles et la douloureuse prise de conscience de sa froideur et des limites de sa personnalité qui le condamnent à la solitude éternelle.
Le célèbre écrivain J. M. Coetzee est mort. Un biographe dresse son portrait posthume, sous forme d'entretiens avec les derniers témoins de sa vie. Amant indésirable, enseignant sans charisme, homme inadapté et peu sociable : le portrait de Coetzee, dans la trentaine, n'est guère flatteur. Dans ce troisième volet de son entreprise autobiographique, ici fictif, John Coetzee dévoile son mal-être, ses souffrances et livre une formidable méditation sur la condition humaine.
1986, Afrique du Sud. Elizabeth Curren, blanche, libérale, solitaire, est brutalement confrontée à une explosion de rage contre l'Apartheid. Atteinte d'un cancer, ses derniers jours sont ponctués par la sanglante répression d'une émeute. Elle découvre le corps criblé de balles du fils de sa domestique noire, et assiste à l'exécution par la police d'un autre adolescent...
J.
M. coetzee revisite ici le roman de daniel de f?, robinson crusoé, en abandonnant sur une île déserte de l'atlantique, une jeune anglaise, susan barton. elle se retrouve face à deux hommes : le naufragé, cruso, et un nègre à qui on a coupé la langue, vendredi. secourue, elle revient à londres avec vendredi et décide de raconter son histoire à l'écrivain daniel f?...
Fable, allégorie, palimpseste littéraire, ce roman brillant explore et interprète les extrêmes vers lesquels nos vies sont poussées.
Mais entre ces extrêmes - verbe et silence, raison et folie, vérité et mensonge - résident ces tensions que j. m. coetzee sait rendre si riches et si lumineuses, et qui se nomment l'art, le rêve et l'imaginaire.
Despote à la maison et enfant modèle à l'école, un jeune garçon adapte sa vie selon les circonstances. Dans l'Afrique du Sud des années 50, les vacances, la ferme familiale, les deux langues, la mère, tout est propice à la découverte du monde - et surtout à la découverte de soi. Sous la plume pudique et talentueuse de Coetzee, ce récit autobiographique illumine les souvenirs d'une enfance aux échos de voyage initiatique.
Après un accident de vélo, paul rayment, soixante ans, se réveille à l'hôpital avec une jambe en moins.
Refusant la prothèse qu'on veut lui greffer, il affronte la solitude et les affres du vieillissement, jusqu'à ce que marijana, son auxiliaire de vie, réveille son coeur. elizabeth costello, double bavard et plume acharnée, frappe alors à sa porte et transcende son monde rétréci...
Un spécialiste américain de la guerre psychologique transcende ses rancoeurs et ses angoisses en concevant un vaste plan macabre pour remporter la victoire pendant la phase 1973 de la guerre du ViêtNam, et en arrive à commettre un acte de violence odieux. C'est un cheminement identique qui amène un Boer à imaginer l'extermination des Noirs qu'il rencontre lors de son expédition vers le nord en 1760, après s'être vengé, dans un déferlement de violence et de meurtre, des Hottentots qui l'avaient humilié. Dans ces deux courts romans, son premier ouvrage romanesque publié en Afrique du Sud en 1974, l'auteur explore avec un détachement en apparence ironique, glacial, et déjà une étonnante maîtrise technique l'âme de deux personnages mégalomanes, à la frontière où l'on rencontre l'autre et où on l'extermine, exprimant ainsi la mort et la folie qu'on a peur de détecter en soi.
Fiodor Dostoïevski revient précipitamment à Pétersbourg : son beau-fils Pavel, mêlé à des activités terroristes, vient d'être victime d'un accident fatal. Pavel s'est-il suicidé, a-t-il été tué par la police ou par ses camarades nihilistes ? Traqué par la police, il tente de découvrir la vérité et de sauver Matriona, jeune fille fascinée, elle aussi, par le discours des terroristes.
J.C., écrivain malade et désabusé, porte un regard acerbe sur le monde.
Il confie la dactylographie de son essai à une jeune femme sensuelle et pragmatique, qui discute les opinions du maître. Son compagnon, un financier sans scrupule, y ajoute son grain de sel... Leurs voix se font écho dans une partition sur trois portées, tantôt en résonance, tantôt en contrepoint.
« En vieillissant, il se fait de plus en plus pointilleux sur ce qui touche à la langue ; le relâchement croissant au mépris du bon usage l'agace. Tomber amoureux, par exemple. "Nous sommes tombés amoureux de la maison », disent certains de ses amis. Comment pouvez-vous tomber amoureux d'une maison qui ne saurait vous aimer en retour ? [...] Et si cela lui ouvrait les yeux sur quelque [...] changement survenu dans la façon dont on ressent les choses ? ».
La maison en Espagne, la ferme dans le Karoo, l'île de Robinson sont autant de vestiges d'un monde disparu.
Dans ces trois textes brefs et lumineux, J.M. Coetzee semble vouloir nous offrir un condensé de son art et des thèmes qui irriguent son oeuvre. Il explore en particulier ce qui n'est plus : l'espoir, la magie de l'enfance, le lien à la nature et entre les êtres ; mais aussi le néant économique, social et moral qui a englouti et remplacé ce qui pouvait être sauvé.
Ces pages, empreintes d'une nostalgie poignante, écrites dans un style d'une limpidité exemplaire, témoignent d'une réflexion toujours en mouvement et font écho notamment aux préoccupations de l'écrivain sur l'approche de la fiction et sur le brouillage des frontières littéraires qui séparent l'auteur de ses personnages.
Il aura fallu attendre 1999 pour que J. M. Coetzee, aussi réputé pour ses romans que pour sa réticence à parler de lui, sorte de l'ombre et décide dans un premier récit autobiographique, Scènes de la vie d'un jeune garçon, de nous restituer la fraîcheur, la spontanéité de son enfance sud-africaine, entre deux langues et plusieurs cultures.
Dans le deuxième volet, Vers l'âge d'homme, le futur auteur de Disgrâce poursuit sa quête identitaire, s'exilant à Londres pour échapper au carcan familial, fuir les tensions de son pays déchiré par l'apartheid, consacrer enfin sa vie à l'art. Malgré la frustration et la solitude, c'est le temps des révélations ? celle, notamment, de Samuel Beckett, modèle ultime de l'oeuvre à venir. Troisième saison : dans L'Été de la vie un universitaire anglais entreprend d'écrire la biographie posthume de « Citizen Coetzee » (supposé mort en Australie en 2003, l'année de son prix Nobel !) en interrogeant ceux qui l'ont connu dans les années soixante-dix. Au fil de cette traversée romanesque, perçant la cuirasse de la pudeur et explorant toutes les provinces d'un coeur tourmenté, l'un des plus grands écrivains de notre temps se dévoile sous un jour rare, souvent poignant, parfois malicieux, toujours passionnant.
For decades the Magistrate has run the affairs of a tiny frontier settlement, ignoring the impending war between the barbarians and the Empire, whose servant he is.
Voici un voyageur anglais - William Burchell - qui, à l'orée du dix-neuvième siècle, parcourt les immensités brûlantes de la colonie du Cap, à l'extrémité de l'Afrique. C'est un peintre amateur ; il cherche un paysage pittoresque qu'il puisse décrire et dépeindre à ses lecteurs. Sait-il que ce qu'il cherche est en réalité un panorama composé pour un oeil éduqué par les maîtres du paysage classique tels que le Lorrain ou Gainsborough ? Sait-il que l'idée du sublime, qu'il a emportée avec lui en quête d'autres beautés, est peut-être impropre à restituer les sentiments qui naissent de la lumière, de l'aridité, des solitudes de l'autre hémisphère ? Coetzee pose la question : À quel risque s'expose l'imagination de celui qui accepte non seulement de quitter ses paysages familiers, mais de s'en défaire ?
A first volume of memoirs, revisiting the South Africa of half a century ago, of a boy growing up in a small country town with a father he could not respect and a mother he adored. Coetzee evokes the tensions, delights and terrors of childhood, in a world of unexplained rules he knew he must obey.
Reissue.