On prépare sur l'île de Mozambique un festival littéraire, une rencontre avec les poètes et les écrivains africains les plus célèbres, venant des quatre coins du monde, tous attirés par la beauté unique et la magie de l'île. La jeune organisatrice est sur le point d'accoucher.
Soudain, une violente tempête s'abat sur le continent et l'île enveloppée de brouillard est isolée, personne ne peut plus emprunter le pont qui la relie au monde. Au cours de cette semaine étrange vont se produire des événements qui vont remettre en cause les frontières entre la réalité et la fiction, le passé et l'avenir, la vie et la mort. Les écrivains vont être troublés par la rencontre avec ces inconnus que sont les personnages qu'ils ont créés. Ce jeune rebelle de 20 ans si grossier avec les femmes, qui est-il réellement ? L'excentrique diva, dont personne ne comprend le langage, vient-elle de l'imagination de la romancière mûre, désespérée de ne pas pouvoir téléphoner à son mari ? La population de l'île aussi est troublée, mais pour des raisons différentes.
À la fois drôle et profond, un roman sur la confrontation avec la création.
Luanda, 1975. À la veille de l'Indépendance, Ludovica, agoraphobe et terrorisée par l'évolution des événements, se retranche dans son appartement en construisant un mur qui en dissimule la porte et la met à l'abri du reste du monde. Ayant transformé sa terrasse en potager elle va vivre là presque trente ans, coupée de tout, avec son chien Fantôme et un cadavre.
Ludo a vraiment existé et mené la vie que raconte le roman. En entrelaçant cette histoire avec les aventures tumultueuses des autres personnages, voisins ou entraperçus dans la rue, tous plus ou moins impliqués dans le marasme de la guerre civile, Agualusa souligne avec une ironie subtile les extraordinaires coïncidences de la vie et crée un roman brillant et enchanteur.
À Luanda, à la fin de la guerre révolutionnaire, Félix Ventura, le bouquiniste albinos, crée de faux passés qu'il vend aux nouveaux riches. Ses clients sont des entrepreneurs prospères, des hommes politiques, des généraux, tous ont assuré leur avenir. Il leur faut donc transmettre à leurs enfants un bon passé.
Félix leur construit des généalogies flatteuses, des portraits d'ancêtres, des mémoires brillantes. Il en vit bien, jusqu'à l'arrivée d'un mystérieux étranger à la recherche d'une identité angolaise. Alors, dans un vertige, le passé envahit le présent et tout bascule.
Satire féroce et pleine d'humour de la société angolaise, ce Marchand de passés est surtout une réflexion sur la construction de la mémoire et ses ambiguïtés.
Le journaliste Daniel Benchimol rêve de gens qu'il ne connaît pas mais reconnaît dans la mémoire de l'appareil photo qu'il retrouve sur une plage. Moira Fernandez, une artiste mozambicaine habitant Le Cap, met en scène et photographie ses rêves. Hélio de Castro, un neuroscientifique, les filme. Hossi Kaley, le patron de l'hôtel Arco-Iris, ancien guérillero au passé obscur et violent, se promène dans les rêves des autres, vêtu d'un costume violet, ce qui va donner à un service secret l'idée de l'utiliser pour manipuler les rêves de la population lors des élections, mais ne l'empêchera pas malgré tout de connaître un grand amour.
Les rêves rassemblent ces quatre personnages dans un pays totalitaire au bord de la destruction, où se réveillent aussi les rêves de liberté de la jeunesse.
Écrite dans un style éblouissant, cette Société des rêveurs involontaires est une histoire d'amour, un récit fantastique, un polar onirique et une vraie satire politique pleine d'humour, qui questionne la nature de la réalité tout en réhabilitant le rêve comme instrument de transformation du monde.
Une femme tombe du ciel et s'écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempête tropicale et où sa maîtresse lui annonce qu'elle le quitte. Il décide de percer ce mystère et, alors que tout change autour de lui, il découvre que la morte, mannequin et ex-miss, avait fréquenté le lit d'hommes politiques et d'entrepreneurs, devenant ainsi gênante pour certains, et il comprend qu'il sera la prochaine victime.
Il croise les chemins d'une chanteuse à succès, d'un trafiquant d'armes ambassadeur auprès du Vatican, d'un guérisseur ambitieux, d'un ex-démineur aveugle, d'un dandy nain, d'une mère de saint adepte du mariage, d'un jeune peintre autiste, d'un ange noir ou de son ombre. Il explore une Luanda de 2020 métaphore de la société angolaise où les traditions ancestrales cohabitent difficilement avec une modernité mal assimilée. Où, comme dans la Termitière, gratte-ciel inachevé mais déjà en ruine, les riches vivent dans les étages tandis que les pauvres et les truands occupent les sous-sols. Il nous montre une ville en convulsions où l'insolite est toujours présent et intimement mêlé au prosaïque et au quotidien, où la réalité tend à être beaucoup plus invraisemblable que la fiction.
Dans une prose magnifique cet amoureux des mots définit son pays comme une culture de l'excès, que ce soit dans la façon de s'amuser ou dans la façon de manifester ses sentiments ou sa souffrance.
José Eduardo AGUALUSA est né en Angola en 1960. Après des études d'agronomie à Lisbonne, il est grand reporter et écrivain. Ses romans sont traduits en allemand, bengali, catalan, danois, espagnol, anglais, italien et suédois. Il a reçu en 2007 The Independant Foreign Fiction Prize. Il est l'auteur de Le Marchand de passés (Métailié, 2006), La Guerre des anges (Métailié, 2007) et Les femmes de mon père (Métailié, 2009).
Les morros et les favelas de Rio sont en flammes, la police sous couvert de répression du trafic de
drogue a mitraillé une procession religieuse et tué des enfants. Le jour approche où cette guerre va
descendre sur la ville et les beaux quartiers du bord de mer. Francisco, un ancien colonel de la
Sécurité en Angola, installé au Brésil pour fuir les pièges d'un amour féroce et les tourments de sa
mémoire, prépare ce jour en vendant des armes. Un journaliste angolais plonge dans cet incendie
à la recherche de réponses aux questions que peu de gens veulent bien se poser. Le commissaire
qui démissionnera devant l'absurdité des mesures prises par les politiques définira ces événements
non comme une émeute mais comme une révolte d'esclaves.
Et tout ceci recoupe l'actualité brûlante de cet été.
Francisco José, jeune prêtre brésilien, métis d'Indien et de Portugais, débarque à Luanda pour devenir le secrétaire de la reine Ginga, fille et soeur de rois, et reine elle-même.
Cette femme exceptionnelle (1581-1663) évinça les hommes de sa famille, s'empara de tous les attributs du pouvoir, se fit appeler «roi», entretint un harem d'hommes habillés en femmes et prit, les armes à la main, la tête de ses guerriers sur les champs de bataille. Fin stratège et diplomate, cruelle et séduisante, elle n'hésitait pas à s'allier à ses ennemis si nécessaire.
Le jeune héros brésilien, emporté par cette histoire tumultueuse, se trouve mêlé à la guerre de conquête des Hollandais et va d'aventure en aventure entre le Brésil et l'Afrique, sur les vaisseaux pirates.
José Eduardo Agualusa raconte une histoire véridique et étonnante dans un roman à la fois picaresque, vif, parfois poétique, plein de bruit et de fureur, d'amours interdites, de sang et de passion, de trahisons et de rebondissements palpitants. Dans un style magnifique il évoque aussi bien la cruauté de l'esclavage au Brésil que l'histoire dramatique de l'Afrique à travers le destin d'une très grande reine.
A Luanda, à la fin de la guerre révolutionnaire, Felix Ventura exerce une profession étrange, il crée et vend de faux passés aux nouveaux riches. Ses clients sont des entrepreneurs prospères, des hommes politiques, des généraux et la bourgeoisie angolaise naissante, tous ont assuré leur avenir. Il leur faut donc transmettre à leurs enfants un bon passé. Felix leur construit des généalogies, des portraits d'ancêtres, des mémoires brillantes. Il en vit bien, jusqu'à l'arrivée d'un mystérieux étranger à la recherche d'une identité angolaise. Alors, dans un vertige, le passé imprègne le présent et tout bascule. La jeune photographe de lumière retrouve un passé, le gecko sur le mur rêve d'un passé et tout un réseau irrationnel se met en place.
Satire féroce de la société angolaise, ce Marchand de passés est surtout une réflexion sur la construction de la mémoire et ses embûches.