«Au fil des heures et des jours le besoin d'écrire s'incruste tenace comme une arête dans la gorge Non le glauque de l'usine Mais sa paradoxale beauté».
Ouvrier intérimaire, Joseph embauche jour après jour dans les usines de poissons et les abattoirs bretons. Le bruit, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps s'accumulent inéluctablement comme le travail à la ligne. Ce qui le sauve, ce sont l'amour et les souvenirs de son autre vie, baignée de culture et de littérature.
Par la magie d'une écriture drôle, coléreuse, fraternelle, l'existence ouvrière devient alors une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeuf et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.
C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer. Par la magie d'une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. D'une voix juste et claire, Jacques Bonnaffé scande ce long poème écrit à la chaîne, témoignage puissant et lyrique sur le monde de l'usine. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.