Zurich, été 1896. À l'École polytechnique fédérale, Mileva Maric´ commence des études de mathématiques et de physique. Cette jeune Serbe est la seule femme de la classe. Un étudiant venu d'Allemagne la remarque. Il s'appelle Albert Einstein.
C'est le début d'une histoire d'amour et de science. Elle va durer dix-sept ans. Trois enfants vont naître de cette union : Lieserl, curieusement disparue en Serbie, Hans-Albert et Eduard, qui sera traité toute sa vie dans un asile pour schizophrénie en Suisse. Parallèlement, les époux travaillent ensemble à ce qui deviendra la théorie de la relativité. Mais en 1905, sur la publication, seul le nom d'Albert figure. En 1913, ils se séparent. Albert est devenu célèbre. Milena retourne à l'anonymat.
Dans cette double biographie, Laurent Lemire nous projette au moment où naît la théorie de la relativité et pose un regard tout à fait nouveau sur la relation entre Einstein et son épouse, relation d'amour fusionnelle et de travail commun intense. Il redonne à Mileva la place qui lui revient dans cette aventure qui a révolutionné la physique, bien que l'époque et sa condition de femme l'ont contrainte à une existence dans l'ombre.
Rouen, 1642. Pour soulager le travail de son père, surintendant chargé des recettes fiscales, un jeune homme de dix-neuf ans décide de fabriquer la première machine à calculer au monde. Pendant dix ans, de sa conception à sa fabrication, en résolvant les difficultés tout en luttant contre les faussaires, elle accompagne la vie et la pensée de ce génie qui s'appelle Blaise Pascal. De cette petite boîte élégante, cette « Pascaline », il fera le pari d'une existence portée par la science et la foi, jusqu'au point de rupture. Voici le compte à rebours d'une invention géniale, l'avènement d'une nouvelle vie et la naissance d'un grand écrivain.
De la chambre obscure où Pascal dessine les plans de sa machine à la lumière de la bougie aux rues grouillantes et humides de Rouen ; des salons parisiens où l'on pratique l'art de la dispute à la quiétude austère de l'abbaye de Port-Royal, Laurent Lemire nous conduit au coeur du XVIIeme siècle, dans une France déchirée par la Fronde et les querelles religieuses. A la fois récit scientifique et biographie ciblée d'un homme d'exception, La machine de Pascal est avant tout l'histoire d'une prouesse hors du commun qui changea pour jamais le destin de son concepteur.
Pomme croquée et arc-en-ciel du drapeau gay, le célèbre constructeur d'ordinateurs Apple rend un hommage crypté au mathématicien Alan Turing, qui fut l'un des plus grands esprits du XXe siècle. Jeune étudiant à Cambridge dans les années 1930, Turing se distingue en publiant des travaux théoriques qui posent les fondations des recherches en intelligence artificielle. Il côtoie alors les plus grands mathématiciens de l'entre-deux-guerres. En 1936, à Princeton, aux États-Unis, il a l'idée de concevoir un ordinateur. La Seconde Guerre mondiale lui permet d'appliquer ses théories. Engagé par les services secrets britanniques, Turing parvient à percer le secret de la machine « Enigma », qui permettait aux nazis de coder leurs messages, et contribue ainsi à la victoire des Alliés.
Mais ce héros discret sera contraint de demeurer dans l'ombre. Condamné d'abord au secret pour ses recherches, Alan Turing le sera ensuite pour son homosexualité, dans une Grande-Bretagne de l'après-guerre où l'homosexualité est un crime - Oscar Wilde en avait fait les frais cinquante ans plus tôt. Désormais écarté de tous les grands projets scientifiques, Turing est effectivement condamné en 1952 à la castration chimique. Ne supportant pas les effets des traitements hormonaux, il met fin à ses jours : le soir du 7 juin 1954, cet étrange surdoué, inconditionnel du Blanche Neige de Walt Disney, croque dans une pomme imprégnée de cyanure.
À partir de d'archives conservées à Cambridge et d'enquêtes dans les milieux de l'informatique, Laurent Lemire conte l'histoire stupéfiante d'un génie victime de la cruauté et de l'intolérance de son temps.
« La chance est une déesse qui se lasse d'habiter constamment auprès des mêmes », écrivait Euripide. Nous la sentons près de nous, prête à être saisie avant de s'échapper. Quelle est donc cette étrange notion ? Comment les philosophes, les savants, les poètes et les joueurs l'ont-ils appréhendée ? Quelle est sa place dans l'Histoire, dans les découvertes, en amour ? D'où viennent les expressions « être né coiffé » ou « toucher le pactole » ?
Dans ce petit livre ludique et richement documenté, prenant la forme d'un abécédaire, Laurent Lemire nous invite à déambuler dans les superstitions, les symboles et les idées. Il nous raconte des histoires étonnantes de chiffres magiques, de dés truqués, de hasard ou de probabilités dont Cicéron, Pascal, Laplace ou le docteur Petiot sont aussi les personnages.
Laurent Lemire est journaliste, collaborateur au Nouvel Observateur et à Livres Hebdo. Il est notamment l'auteur de Savants fous, d'Archimède à nos jours : une histoire délirante des sciences (Robert Laffont, 2002) et d'Alan Turing, l'homme qui a croqué la pomme (Fayard, 2012).
E=MC2 n'est pas qu'une équation. C'est la signature du XXe siècle. Ceux qui l'ont compris sont moins les historiens que les artistes. Quand on demanda un jour au grand peintre surréaliste Roberto Matta quel était, selon lui, le plus grand artiste du siècle, il répondit sans hésiter : Albert Einstein. Ce n'était pas une boutade. L'homme qui a le plus modifié notre vision du monde, c'est le physicien. Albert Einstein, Sigmund Freud et Robert Musil sont les trois génies qui ont entrepris de désembourber un Occident couvert de boue et de morts après le carnage de 1914-1918. C'est à la fois leurs trajectoires croisées et l'itinéraire particulier d'Albert Einstein, que ce livre raconte. Car il est vain de séparer les sciences de la pensée, des arts et de l'action politique si l'on veut comprendre quelque chose à ce siècle tragique et fabuleux que fut le XXe siècle. De Berlin à New York, des couloirs de la Société des Nations au projet Manhattan de bombe atomique, son histoire s'écrit autant avec des chiffres que des lettres.
Depuis quand existe-il des savants fous ? Sans doute depuis l'apparition de la science. Archimède quittant son bain, nu comme un ver et courant dans les rues d'Athènes en criant " J'ai trouvé ! " illustre suffisamment le propos. Pas de savant sans grain de folie. Une folie qui se rapproche de celle des poètes illuminés et des peintres maudits. Mais si Nerval ou Van Gogh ont intrigué, ils n'ont jamais inquiété. La science en revanche, quand elle frôle le pouvoir, quand elle devient technologie, fascine moins qu'elle fait peur. Ce n'est donc pas un hasard s'il faut attendre le XVIIe siècle et le développement des techniques au XVIIIe siècle pour qu'apparaisse l'image du savant démiurge au travers du docteur Frankenstein. Jusqu'alors, seul Dieu avait le pouvoir de création et de destruction. La découverte de l'électricité comme source d'énergie nouvelle allait alimenter les fantasmes et poussa Mary Shelley à écrire l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature.
Mais de vrais savants - et non des moindres - furent eux aussi tentés par l'irrationnel, le bizarre et l'inconnu. Newton écrivit sur la religion et l'alchimie, Pierre et Marie Curie furent attirés par les tables tournantes, Edison envisagea un téléphone pour communiquer avec les défunts et Nikola Tesla imagina un rayon de la mort plus proche de la science-fiction que de ses propres recherches en électromagnétisme. Et puis, il y eut les authentiques génies cinglés comme le logicien Kurt Gödel, l'informaticien Alan Turing ou John Nash, Prix Nobel d'économie en 1994 et schizophrène. Et que dire des fous monstrueux comme Josef Mengele, le médecin nazi obsédé par les jumeaux dont les expérimentations sadiques sur les prisonniers d'Auschwitz lui valurent le surnom d' " Ange de la mort " ?
Ces personnages hors du commun, qu'ils soient réels ou fantasmés, interrogent notre rapport à la science et au savoir. Voici donc la véritable histoire des dingues de labo, des agités de l'éprouvette, des fêlés de l'éthique, bref de tous ceux par qui, un jour, le scandale scientifique est arrivé.
Qu'ils viennent de territoires inconnus ou s'inscrivent dans notre quotidien, ces monstres peuplent notre imaginaire, construisent nos mythes et nourrissent nos peurs. Dans cet ouvrage, Laurent Lemire s'intéresse à cette anormalité, mais nous révèle aussi que la monstruosité ne se cantonne pas à ces créatures difformes et parfois inhumaines. Elle fait bel et bien partie de notre réalité.
Partant des mythes et des légendes, l'auteur analyse les monstres de tous types, y compris les plus anodins, les plus inattendus et interroge le rapport qu'ils entretiennent avec l'Homme, mettant ainsi en lumière la part sombre ou bizarre de l'humanité. Le monstre montre toujours quelque chose. Reste à savoir quoi...
Dépassant de loin le simple mais instructif glossaire, l'auteur voyage avec bonheur à travers l'Histoire, la mythologie, les sciences humaines, mais aussi la criminologie et le droit, renouvelant le genre et tissant le lien qui va du merveilleux à l'horreur.
Copernic ? Personne ne s'intéresse à ses travaux de son vivant. Léonard de Vinci ? Ses dessins anatomiques ne sont redécouverts qu'au XIXe siècle. Mendel ? Ses pois sont reconnus comme l'origine de la génétique trente ans plus tard ! Alfred Wegener et sa dérive des continents, Svante Arrhenius et sa théorie de l'effet de serre, Georges Lemaître et son Big Bang ou Peter Higgs et son fameux boson. Avec brio et humour, Laurent Lemire retrace les incroyables destins de vingt savants pionniers. Ils avaient raison avant tout le monde, on décréta qu'ils avaient torts ! Incompris ou écartés, ils ont bataillé, parfois jusqu'à la folie, pour imposer leurs découvertes et changer notre vision du monde. Voici une autre histoire des sciences à la fois surprenante, émouvante et passionnante.
De tout temps, dans le domaine des découvertes, avoir raison trop tôt ou mettre à bas les théories établies de son époque n'a suscité que railleries, condamnations, complots et ironie.
De la Renaissance à nos jours, voici un catalogue de ceux qui eurent tort d'avoir raison trop tôt.
En retraçant les grandes étapes de la découverte des origines de l'homme, Pascal Picq montre comment a persisté et persiste encore l'idée préconçue que l'homme se situerait en haut de l'échelle des êtres, qu'il y aurait comme un saut qualitatif de la nature entre les singes et lui. Les recherches de Pascal Picq, une nouvelle fois, nous décentrent.