À l'heure des migrations de masse, des pandémies mondiales, du réchauffement planétaire et des multinationales omnipotentes, la notion d'enracinement semble vouée à la ringardise. Pour beaucoup de chrétiens, elle paraît s'opposer de plus en plus à l'impératif de fraternité universelle.
L'idée s'impose qu'il faudrait choisir entre la patrie du ciel et la patrie terrestre, qu'il serait urgent de dépasser les frontières pour réaliser l'unité du genre humain. L'universalisme semble n'être plus qu'un autre nom du mondialisme.
Pour Laurent Dandrieu, cette vision est en contradiction avec l'essence même du catholicisme, religion de l'incarnation. Une contradiction aussi avec l'idée même d'universalisme chrétien, unité spirituelle qui a toujours marché main dans la main avec l'attachement de l'Église à la diversité des peuples et des cultures.
À contre-courant des oppositions binaires, l'auteur renouvelle de fond en comble le sujet, appuyé sur un imposant travail de recherche et une analyse précise des textes catholiques. Ouvrant un débat vital pour l'avenir du christianisme, il défend l'idée qu'en oubliant l'esprit de la Pentecôte au profit de son exact contraire qu'est la tentation de Babel, l'Église prêterait la main à son pire ennemi, ce mondialisme qui vise à arracher l'homme à tous ses liens, culturels, historiques, humains et religieux.
Appel vibrant à un renouveau catholique, Rome ou Babel trace une ligne de crête exigeante : la voie étroite qui mène à Dieu passe par une contribution singulière et enracinée à la civilisation chrétienne.
« Un ouvrage essentiel, d'une exceptionnelle richesse. ».
(Mathieu Bock-Côté)
Que sait-on de la vie de Fra Angelico, le peintre unanimement célébré des fresques du couvent San Marco et l'un des plus grands maîtres de la Renaissance italienne ? Fort peu de choses en réalité. Mais tout ce qu'on en connaît confirme que ce moine dominicain, qui vécut sous le nom de Fra Giovanni, a mérité au plus haut point le surnom qui lui fut donné peu après sa mort d'"angélique". En premier lieu, bien sûr, parce que toute sa peinture semble vouloir effacer la frontière qui existe entre la Terre et le Ciel pour nous rappeler notre dimension spirituelle.
Mais aussi, parce que ce moine connu pour sa douceur, sa pitié, sa foi exigeante et agissante, qui ne pouvait peindre, dit-on, une crucifixion sans avoir les yeux baignés de larmes, s'efforça de vivre, ici-bas, comme s'il faisait déjà partie de la compagnie des anges. Ce n'est pas seulement un grand peintre spirituel, donc, que Jean-Paul II honora en le béatifiant, mais aussi un maître de vie.
Enivré de fête, de théâtre, de faste et d'ores et déjà passionnément épris de grandeur, le jeune Louis XIV avait tout pour être séduit par le cavalier Bernin.
Pourtant la rencontre du jeune roi de gloire et du maître de la splendeur baroque allait 'achever piteusement, par une rebuffade qui n'osait pas dire son nom. Mais cet échec fut curieusement fécond, et peut-être aura-t-il fallu la visite à Paris du plus grand des artistes italiens pour que Louis XIV prenne pleinement conscience que la grandeur du royaume à laquelle il entendait si passionnément travailler ne pouvait se faire qu'en créant les conditions d'éclosion d'un art proprement français, qui ne dût rien à personne.
Impossible de voir un Rembrandt sans croire en Dieu, disait Van Gogh. Innombrables sont les peintres qui se sont attachés à traduire le réel ou à conformer le monde à leur vision. Plus rares sont ceux qui ont réussi à traverser les apparences pour scruter la réalité invisible qui se cache derrière le visible, traquer la part d'éternité qui est dissimulée au coeur des choses les plus éphémères. Dans les essais rassemblés ici, Laurent Dandrieu nous montre comment Fra Angelico, Rembrandt, Vermeer, Le Greco, Champaigne, et quelques autres encore, se sont fait les portraitistes de l'absolu.
Quoi de commun entre Chateaubriand et Julien Green, Drieu la Rochelle et Fitzgerald, Anouilh et Hergé, Morand et Cioran, Vialatte et Sempé àpart ladmiration que leur porte lauteur de ces études ? Sils forment, aux carrefours de lintranquillité, une sorte de corps franc intemporel, cest quau coeur de leurs oeuvres est tapi le même sentiment dincomplétude qui les pousse à chercher inlassablement limage dans le tapis qui révélerait le motif de nos existences. Tous, dune manière ou dune autre, ont traversé le miroir pour nous faire entrevoir ce qui le plus souvent ne nous apparaît que masqué. Quelle que soit la route quils ont empruntée, que domine chez eux lespérance ou la mélancolie, lémerveillement ou la révolte, lamour de la vie ou le dégoût de soi-même, tous sont pour nous, à leur inimitable manière, dirremplaçables éclaireurs du sens. A propos de l'auteur : Laurent Dandrieu, rédacteur en chef culture à Valeurs actuelles, est lauteur de plusieurs livres parmi lesquels Woody Allen, portrait dun antimoderne (2010), Dictionnaire passionné du cinéma (2013), La Compagnie des anges, petite vie de Fra Angelico (2014) ou Les Peintres delinvisible (2016).
« Le chrétien laisse venir tout le monde », dit le pape François. Pendant que l'Europe, qui n'a déjà pas réussi à intégrer les précédentes générations d'immigrés, est soumise à un afflux de migrants sans précédent, l'Église catholique, plus que jamais, martèle l'unique impératif de l'accueil, donnant l'impression de se faire complice de ce que le pape lui-même a qualifié d'« invasion ».
Écartelés entre leur fidélité à l'Église et le légitime souci de protéger leur identité et leur civilisation, beaucoup de catholiques ressentent un malaise croissant. Plus largement, les populations européennes sont de plus en plus heurtées par un christianisme qui semble leur dénier le droit à la survie.
Cette incompréhension est-elle une fatalité ? L'Église est-elle condamnée à être prisonnière de la « culture de la rencontre » tant vantée par le pape, au risque de livrer le continent au chaos sans profit pour les migrants eux-mêmes ? Ou bien existe-t-il une autre voie, qui permette de réconcilier les impératifs de la charité authentique et la défense de la civilisation européenne ? C'est à ces questions que répond ce livre.
Offrant une présentation très large de ce que l'actualité cinématographique nous a offert depuis quinze ans, mais aussi des grands classiques, chefs d'oeuvre, curiosités ou fausses valeurs que le 7e art a produits depuis l'origine, Laurent Dandrieu analys