À la veille de Noël, Julio Matasanz, grand médiéviste et professeur émérite, prononce à l'occasion de son départ à la retraite une conférence sur Érec et Énide, le premier roman de Chrétien de Troyes, réflexion sur l'amour et la mort. Matasanz est un homme brillant, égoïste, pour qui seule sa carrière a compté. Parallèlement, Madrona, son épouse, une femme généreuse et attentive aux autres, tente d'organiser un Noël heureux car elle sait sa vie gravement menacée. Elle tente de faire revenir son neveu, Pedro, et sa femme, Myriam, volontaires dans une ONG, qui vivent en Amérique centrale les mêmes aventures qu'Érec et Énide au temps de la cour de Bretagne.
Manuel Vázquez Montalbán dresse avec émotion le bilan d'une génération passée à côté des choses essentielles de la vie et offre à celle qui suit la possibilité de choisir, s'il en est encore temps, entre le repli sur soi et les relations entre les hommes.
Albert DeSalvo, l'étrangleur de Boston, a-t-il réellement commis trente-sept crimes ainsi qu'il l'écrit dans ses Mémoires ? A-t-il précipité ses enfants du haut des falaises d'East Coker, si chères à T.S. Eliot ? A-t-il suicidé ses parents au gaz selon une méthode rapportée par W. Dieterle ? Empalé son professeur, congelé une contorsionniste, égorgé une prostituée, assassiné son psychiatre ? Ou n'a-t-il, comme Albert Cerrato, commis que des meurtres imaginaires, inventés dans le sépulcre autistique d'une infirmerie pénitentiaire ?
Manuel Vázquez Montalbán (1939-2003) fut journaliste, critique gastronomique, poète, essayiste et romancier. Fervent opposant au franquisme, il a découvert l'écriture en prison. En 1995, il obtient le Prix national des Lettres espagnoles pour l'ensemble de son oeuvre. Il est le créateur du détective catalan Pepe Carvalho, héros de ses romans policiers. Il a écrit sur les thèmes les plus divers avec une vision toujours critique de la réalité et un grand sens de l'humour.
En faisant revivre la splendeur sanglante des Borgia, Manuel Vázquez Montalbán plonge son lecteur au coeur de la métaphore éternelle du pouvoir et signe un de ses plus grands romans. Un roman qui débute avec l'annonce de la mort de César Borgia provoquant une brusque remontée dans le temps, au moment où le pontificat fut confié à Alexandre VI qui, pour consolider son règne, fonda une véritable dynastie dont la réputation sulfureuse marqua toute une époque...
Loin du roman historique traditionnel, Ou César ou rien est une succession d'actions fracassantes et de scènes intimistes menées au rythme de dialogues virtuoses. C'est une histoire de terreur et de passion, de courage et de lâcheté, où la force et la raison mènent une lutte sans merci contre le fatalisme de la Providence.