Écrivain dubitatif, Paul de Salles arrive à un tournant de son existence où même les satisfactions d'amour-propre ne compensent pas l'ennui qu'il éprouve. Son échappée belle : prendre le tragique du quotidien avec légèreté. Par le plus heureux des hasards, Paul tombe sous le charme d'Erika, piquante, sophistiquée, stoïcienne. Elle travaille sans ardeur pour une « ravissante idiote » qui veut passionnément devenir présidente de la République. Cette confrontation entre un certain « esprit français » et une bêtise tristement contemporaine promet d'être riche en étincelles.Que les lecteurs se rassurent : rien dans ce marivaudage satirique n'appartient au registre de la littérature « probante », comme disait Flaubert. Il n'y a dans La Montée des périls que de l'observation et de l'imagination.
Membre du comité de rédaction de la Revue des Deux Mondes, Marin de Viry est notamment l'auteur de Mémoires d'un snobé (Pierre-Guillaume de Roux, 2012) et de L'Arche de mésalliance, paru aux éditions du Rocher en 2021.
Marius, aristocrate aussi désenchanté que catholique,travaille pour un fleuron international du « développementdurable ». Le PDG de l'entreprise, en bon cynique, le met enconcurrence avec Priscilla, une Anglaise aussi ambitieuse queféministe. L'enjeu ? Le poste de directeur général. La guerreprogrammée aura-t-elle lieu ? Avec la complicité de Sean,haut dirigeant lassé du capitalisme, Marius et Priscilla fontun pacte et orchestrent une stratégie pour saboter les plansde leur direction. Dans cette lutte, il n'est pas impossible que l'amour soit l'ultime « chant » de l'odyssée de ces personnagesen rupture.Avec son goût des formules qui font mouche, Marin de Viry manieà la perfection l'art de la satire. Scrutant cette fourmilière qu'estle quartier d'affaires de La Défense, il épingle les travers d'un milieu professionnel et d'une époque. L'Arche de mésalliancese lit comme une incitation à fuguer et à préférer la vie dechâteau aux servitudes (plus ou moins) volontaires.
Critique littéraire et membre du comité de rédaction de laRevue des Deux Mondes, Marin de Viry est notamment l'auteurdu Matin des abrutis (J.-C. Lattès, 2008) et de Mémoires d'un snobé (Pierre-Guillaume de Roux, 2012).
«Le gros de notre travail sera consacré aux étoiles finissantes de la galaxie Gutenberg.Elles luisent encore, mais faiblement. Le Nouvel Obs est enfermé du mauvais côté de la clôture des temps idéologiques. C'est un Narcisse qui se noie dans le rétroviseur. L'Express est saisi d'une improbable volonté de faire évoluer l'espèce du journal hebdomadaire vers le périlleux règne télévisuel, au climat plus chaud que le règne de l'écrit qu'il abandonne sciemment. Le Point s'est retiré à Port-Royal, d'où Claude Imbert et Jean-François Revel semblent écrire plus pour leur salut que pour leurs contemporains (il est vrai qu'ils conservent en Bernard-Henri Lévy un correspondant mondain). Le Figaro Magazine s'est déjà transformé en supermarché animé par des hôtesses en maillots de bain, où la fonction journalistique est réduite à la portion congrue. L'Événement du Jeudi est un surgeon de la décadence, le songe délirant de toute une profession agonisante, un piment dans le bouillon, un massage cardiaque pour un secteur sinistré, mais la vie n'en déserte pas moins ses aphorismes tonitruants. Le Canard enchaîné attend en un sommeil de princesse d'être réveillé par un nouveau de Gaulle, qui lui permettra de mobiliser son talent pamphlétaire en friche...»Marin de Viry.
L'auteur veut tellement être compris que le titre de son livre suffit: il veut vraiment un roi, immédiatement.
Un roi ne s'argumente pas, puisqu'il a l'air de ne servir à rien dans un régime politique moderne. Donc l'auteur n'argumente pas : il veut un roi.
Tout de suite. Immédiatement, si vous préférez.
Il dit qu'il le veut, mais vous ne trouverez dans ce livre que des images, des sentiments, des histoires, des expériences, un récit.
Rien de logique, presque rien de politique.
Un peu de métaphysique quand même, parce que ce Roi est catholique, forcément. Un peu de mystique aussi parce que le Roi, c'est le rapport de tous avec l'invisible.
D'accord, il y a chez l'auteur cette tendance à ridiculiser la République. Mais gentiment, un peu comme on se moquerait d'une vieille tante qui a raté sa vie mais qui a encore des prétendants cacochymes. D'accord, il y a cette manie de dire du mal de la gauche et du Parti Socialiste. Mais avec le respect dû aux défunts.
D'accord, il y a cette colère un peu enfantine contre la droite sans Dieu, contre les rebouteux californiens de la mutation anthropologique, contre 99% des médias. Mais avec une espèce d'indifférence pour ces fausses puissances.
Si le monde est un vaste dance floor sans frontières, le mot «tourisme» a-t-il encore un sens ?
"Dans l'escalier je recroise Lolita Pille qui croise un garçon très très connu dont j'oublie le nom et comme j'arrive à leur hauteur, elle nous présente avec une formule du type "vous vous connaissez certainement ?" Non, justement.
Ici, il faut que vous compreniez la nature du duel snob. Le duel snob dure un millième de seconde. Pendant ce millième de seconde, deux êtres se regardent. Le premier des deux qui arrive à signifier à l'autre qu'il n'en a rien à cirer de l'autre a gagné. Souvent, il est difficile de décider qui a gagné, tellement ça va vite. Comme à l'escrime, on a besoin d'un arbitre pour savoir qui a touché le premier.
Dans le cas d'espèce, il faudrait demander à Lolita Pille lequel des deux a gagné, mais je crois qu'elle était distraite par son portable au moment du choc. Je pense que c'est le type très très connu qui a gagné, car il n'en a structurellement rien à cirer de rien puisqu'il est très très connu. Le type très très connu tire en rafale son absence de cirage d'autrui, à la vitesse de mille "rien à cirer" par seconde.
Faisons une pause théorie : le snob dominant est celui dont la vitesse initiale de manifestation extérieure d'absence de cirage d'autrui est la plus grande. Le garçon très très connu descend l'escalier et moi je le monte, nous nous croisons comme deux sous-marins nucléaires ennemis pendant la guerre froide. Deux débiles hostiles bourrés de haute technologie. Je surpaie mon vestiaire car un chroniqueur mondain chrétien doit témoigner de l'Évangile dans les couloirs de boîte, je claque un high five au barman mais il me snobe donc je balaie l'espace de ma main tendue, j'embrasse quelqu'un qui n'a même pas l'air étonné, j'embrasse les videurs de ne pas m'avoir vidé et je suis dans la rue".